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Coxwell 51
33 abonnés
37 critiques
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4,0
Publiée le 13 janvier 2018
Le cinéma est artifice. Cette formulation laconique reste néanmoins fondamentale pour appréhender tout autant l'objet représenté que le médium artistique en lui-même. Il n'y a de vérité au cinema que la présentation sincère et authentique de la construction d'un sujet de cinéma. Ce n'est sans doute pas la démarche très personnelle dans la mise en scene de Joe Wright qui le contredira. Avec les "Heures sombres", le spectateur assiste à la création simultanée d'un objet de cinéma et d'un personnage, Winston Churchill. Tout le film est traversé par une démarche de théâtralisation artificielle dans laquelle l'image (plans aériens, décors de cinéma, photographie) nous renvoie sur l'esprit de scène qu'incarne l'homme politique et l'artiste. En se refusant tout traitement minimaliste-naturaliste de son sujet, Joe Wright nous écarte de la tentation malhonnête d'un faux film vérité qui place le spectateur dans un rapport parfois malsain vis à vis du traitement d'un sujet particulièrement iconique : la projection hagiographique d'une idole infaillible et prédéterminée. A l'inverse, la mise en scène suit les tribulations d'un personnage qui se cherche. Au bouillonnement émotionnel et visuel des premiers instants (un plan, une idée), suit le replat d'une image plus serrée et moins renouvelée lorsque son personnage est en proie au doute. Winston Churchill tout comme le personnage incarné à l'écran en sortent presque grandis : ils sont portés par une jolie "matière" de cinéma qui combine adroitement l'esprit de l'art de l'époque (films résistantiels et propagandistes en tête) et le contexte doux-amer et désenchanté d'une société britannique plongée soudainement dans l'obscurité.
Winston Churchill est vénéré dans son pays, considéré comme le plus illustre anglais dans toute l’histoire de l’Angleterre. Un homme politique sans équivalent qui a marqué le siècle de son génie, de son sens politique et de sa capacité à anticiper les événements. Surtout de sa formidable capacité à rester fidèle lui-même, fut-ce au prix d’un isolement prolongé. On rit encore de ses citations savoureuses, tant il avait le sens de la répartie et de la formule à l’emporte-pièce. Une personnalité dont on rêverait pour gouverner nos pays aujourd’hui encore. Oui, mais un tel destin est fragile. Il se construit sur quelques heures. Des heures tragiques où celui qui préside à l’avenir d’un pays se trouve confronté à une pression maximale. Des heures atroces qui révèlent la vraie personnalité d’un dirigeant. Des heures où se forgent un destin. Ce sont ces quelques heures dont parle le film « Les Heures sombres ». Les heures qui auront propulsé Churchill au firmament de la gouvernance politique. C’est assurément le film à ne pas louper pour tous les amateurs d’histoire. La reconstitution des années 40 est sympa, mais juste esquissée. Economies de moyens ou plutôt concentration sur l’essentiel : les formidables jeux de pouvoir au sein de l’Etat britannique au début de la guerre. Gary Oldman fait une prestation incroyable en Sir Winston. Mais, reconnaissons-le, le début du film laisse un peu indifférent, comme un jeu de marionnettes sans âme. La béchamel ne prend pas, sans qu’on puisse juger pourquoi, car tous les bons ingrédients sont bien là. Mais heureusement la pression monte avec un début de guerre catastrophique de l’Angleterre. Les ennuis tombent sur le Premier Ministre comme à Gravelotte. Et tout d’un coup, l’étincelle s’allume. La magie du cinéma opère. On est enfin au coeur de l’action… « Les Heures sombres » est un film sur la solitude du dirigeant politique. La plus forte pression sans doute qui se soit exercée sur un homme dans l’histoire de l’humanité. La caméra réussit à capter le stress avec les lieux confinés de la war room en sous-sol. Mais aussi avec un champ visuel réduit comme dans ce formidable coup de fil à Roosevelt où l’on sent couler la peur dans les veines du dirigeant aux abois... Le film retranscrit bien le supplice de la décision et la tentation de céder à la facilité, facilité portée par les acteurs jouant le rôle de Lord Halifax et de Neville Chamberlain, presque aussi vrais que les vrais. Et puis, tout d’un coup, Churchill retrouve la magie du verve et « Malgrouh s’en va t’en guerre » comme son ancêtre le duc de Marlborough… Comme dit Halifax dépité, le vieux a mobilisé tous les mots de la langue anglaise au service de son combat. « Les Heures sombres » sont à voir pour comprendre notre histoire. Mais aussi pour réaliser que la facilité n’est jamais bonne conseillère en politique. Une leçon à méditer qui est toujours valable aujourd’hui. Mais nos dirigeants ont-ils l’étoffe d’un Churchill qui a accepté, par deux fois, dans sa carrière politique de connaître une longue traversée du désert pour ne pas avoir à déroger à ses convictions ?
Si l’oscar du meilleur acteur échappe à Gary Oldman, l’injustice sera profonde. Ce film extraordinaire replace Churchill à sa vrai position dans le 20eme siècle. L’homme qui par sa ténacité, son intelligence, sa vision et son aura va convaincre une chambre des députés à combattre l’horreur nazi. Sans lui, nous aurions perdu les 2 guerres... et il n’est qu’à peine enseigné dans nos écoles... un film à voir pour des acteurs époustouflants, une réalisation superbe... et un personnage à découvrir...
Comme pour tous les films historiques, je ressors quelque peu frustré parce qu'on en apprend moins qu'espéré et on ressort avec plus de questions qu'en étant arrivé au cinéma. Logique vu le focus extrême du film sur Churchill et la durée très courte (quelques jours) sur laquelle porte le film. J'ai quand même découvert certains éléments que je connaissais pas (le fait que le Royaume Uni a failli négocier la paix avec Hitler ou la scène du métro qui est mythique). Sur la forme, l'ambiance de l'époque est bien restituée mais j'ai trouvé Gary Oldman bon sans être excellent malgré un imposant maquillage (il ne mérite clairement pas l'Oscar selon moi). Après Dunkerque et le Discours d'un roi, autres films sur le Royaume Uni pendant la deuxième Guerre Mondiale, on finit quand même par se forger une petite culture de l'époque.
Lorsque l'écran noir s'est figé pour afficher la fin du film je me suis dit déjà. Honnêtement bien que passionné par l'histoire j'avais peur du déjà vu et de longueurs. En fait j'ai appris plein de trucs notamment cette scène où Churchill prend le métro.. Gary Oldman est juste prodigieux.. Et Kristin scott Thomas impeccable.
Après un véritable flop aux USA du très mauvais Pan, Joe Wright entame un biopic sur Winston Churchill... On suit l'homme à la tête du gouvernement au cour d'un passage marquant de sa vie - dans les affres de la douleur des choix difficiles - notamment lorsque la guerre éclair pousse les 300 000 hommes de l'armée britannique à Dunkerque. Churchill ordonne le sacrifice d'une unité chargée d'une diversion et la mobilisation des embarcations civiles pour secourir les armées française et anglaise encerclées à Dunkerque... La comparaison est inévitable lorsqu'on se rappelle que le regardable Dunkirk a pris l'affiche quelques mois plus tôt et qu'il traitait de la même crise ! Le ton général du film en est décevant - malgré la période tendue et d'innombrables jeux de coulisses politiques - spoiler: on ne sent jamais la tension monter et le suspense à l'écran. Le drame se montre trop souvent en comédie, légèrement distrayant par ses dialogues, mais qui détourne constamment le sujet ! Le scénario de McCarten filtre avec les bases du biopic traditionnel et le script ne possède pas assez de substance et de nuance pour faire exister tous les personnages en place (surtout pour spoiler: Kristin Scott Thomas en épouse sous-exploitée). Évidemment, la performance de sa vedette fait en sorte qu'on ne remarque pas trop ces nombreux désagréments ! Fort de ses six nominations aux Oscars, Darkest Hour devrait permettre à Gary Oldman de remporter la statuette du meilleur acteur, comme il l'avait fait précédemment aux Golden Globes. Cela récompenserait au passage un grand acteur qui n'a encore rien gagné d'important en étant passé par des grands méchants (Leon, The Fifth Element) aux gentils par excellence (le commissaire Gordon au sein des Batman de Christopher Nolan, Sirius Black dans la série Harry Potter). C'est dans cette mouvance que s'inscrit ce nouveau rôle. Bien que de nombreux comédiens aient incarné par le passé Winston Churchill, aucun ne l'a fait de cette façon-là. Gary Oldman transcende le film de sa seule présence, retrouvant l'âme du célèbre homme d'État. L'interprète livre une prestation pleine de désinvolture et de grimaces. Wright donne également une réalisation assez stylisé et moderne au possible sur les cadrages et cette photographie qui se révèle élégante ! Mais de tous les films sélectionnés pour l'Oscar du meilleur film, Darkest Hour est certainement le plus faible du lot qui est dû à une œuvre tragi-comique mal assumé de la part de Joe Wright... On s'y intéressera seulement au jeu brillant de Gary Oldman !
Une excellente film historique qui retrace un moment crucial de la destinée du 20e siècle. Une mise en scène assez classique mais empreinte d'une dose d'épique et d'humanité qui inspirent. Gary Oldman est métamorphosé et donne un Churchill plus sympathique qu'à l'accoutumée mais non moins impressionnant.
Film incroyable par la performance de gary oldman. Historiquement, je ne peux pas vraiment juger, même si les grands faits marquants ont été repris (discours devant la chambre des communes, son couple). J'ai regarder Dunkirk dans la foulée, et du coup super introduction pour le film du trs grand Nolan. Surement un de mes meilleurs moment au cinéma depuis 1 an.
Une intrigue qui se met doucement en place pour obtenir une 2e partie de film prenante et qui s'interrompt finalement trop vite. Il aurait aussi fallut des des sommets internationaux et des batailles pour pouvoir améliorer la note.
"Les heures sombres" dépeint assez véridiquement la personnalité de Churchill et son influence dans un contexte historique tendu. Il est à noter que la performance de Gary Oldman en tant que Churchill est époustouflante. Par ailleurs, ce film est un excellent complément à "Dunkerque" réalisé par Christopher Nolan et sorti en 2017 car il aborde à travers un axe différent des évènements majeurs de la seconde guerre mondiale et le rôle important qu'y ont joué le Royaume-Uni.
Film puissant, magistralement interprété par G. Oldman, Kristin Scott Thomas. Quand la grande histoire prend des allures d'épopée humaine et se mêle à la petite histoire d'un couple qui traverse de rudes épreuves avec vaillance. L'Angleterre de l'époque est bien rendue, les travail dans le bunker de W. Churchill aussi. Le parti pris de monter le film avec essentiellement des images assez sombres ajoute encore à l'angoisse des décisions à prendre en ces temps difficiles et ce malgré l'opposition des partisans du renoncement.
D'abord on va saluer l'esthétique du film, derrière une magnifique photographie il y a une magnifique reconstitution. Joe Wright a su être inventif en évitant l'écueil d'un académisme pompant trop souvent présent dans ce genre de film historique. On retiendra la très belle séquence de l'exode français et le passage du bombardement lors d'un discours. On tiquera un peu par contre sur la partie du métro un peu trop démago faut bien l'avouer. Néanmoins, ce film est ludique et particulièrement passionnant. Site : Selenie