Jonah Hill, l’acteur révélé par des comédies potaches telles que « Supergrave » ou star de l’excellente adaptation cinématographique de la série « 21 Jump Street » et qui s’est forgé une réputation plus sérieuse avec des films comme « Le Loup de Wall Street », réalise déjà son premier film alors qu’il a à peine trente printemps. Autodidacte et laissant parler ses talents autant devant la caméra que dans l’écriture, le voilà donc en train d’ajouter une nouvelle corde à son arc artistique avec « 90’s ». Un récit qu’il a écrit et donc que l’on imagine en partie autobiographique et inspirée de son enfance ou de ce qu’il a pu y voir dans le Los Angeles du milieu des années 90, d’où le titre. Après les années 80, une période qui devient très (et tout logiquement) à la mode en ce moment faisant résonner la fibre nostalgique des trentenaires actuels.
A ce niveau, c’est réussi, tant le néo-cinéaste parvient à retranscrire l’ambiance de cette époque à travers la bande originale et quelques modes et traditions de l’époque, notamment vestimentaires. Si le film suit une bande de skate-boarders, il n’est pas une analyse de ce milieu comme « Les Seigneurs de Dogtown » de Catherine Hardwicke par exemple. C’est juste une toile de fond qui permet de suivre le passage de l’enfance à l’adolescence de Stevie, le protagoniste principal. On est en plein dans un récit d’apprentissage, davantage qu’un récit initiatique, où le jeune garçon va devoir affronter les déboires qui vont de pair avec le fait de grandir (incompréhension parentale, envie de faire comme les aînés, …) ainsi que les joies d’être un grand (le fait d’être admis dans un groupe, une certaine liberté, …). Tout cela est bien dépeint, avec finesse et justesse. On doit même reconnaître pas mal de petits détails universels à cet âge ou de moments vécus (le combat avec le grand frère).
« 90’s » a, de plus, le mérite d’être très bien filmé mais sans jamais se transformer en exercice de style prétentieux propre à certains premiers films. Certaines scènes sont très belles (l’arrivée des flics dans un parc de skate, la scène finale, …) et le long-métrage réussit le tour de force de faire fonctionner la corde nostalgique à plein régime quand bien même on n’a pas vécu dans le LA des années 90. De plus, Hill a parfaitement cerné la psychologie des adolescents, qu’ils soient seuls ou dans une dynamique de groupe. Tout cela semble donc très réussi. Oui, mais le film ne dépasse malheureusement jamais le stade de la gentille et simple première œuvre. C’est très anecdotique, ça manque de profondeur réelle et cela ne dépasse pas le stade de la vision agréable. En somme, « 90’s » est un film plaisant mais malheureusement très vite oublié et oubliable.
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