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velocio
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3,5
Publiée le 29 mai 2017
Pour son troisième long métrage, le quadragénaire grec Argyris Papadimitropoulos a choisi de réaliser un film sur la crise de la quarantaine, sur ce qui peut se passer lorsqu’un célibataire au physique plutôt ingrat s’entiche d’une jeune beauté qui a 20 ans de moins que lui. Cet admirateur de Michel Houellebecq et de Martin Scorcese a choisi la petite île d’Antiparos pour tourner Suntan (Bronzage, en français), un lieu qui peut faire penser au paradis mais qui peut aussi, parfois, se transformer en véritable enfer. En mettant en scène cette histoire de passion dévorante allumée chez un quadragénaire pataud et naïf par une jeune beauté de 20 ans désirant passer ses vacances à faire la fête et à vivre nue sur la plage, Argyris Papadimitropoulos prenait le risque de réaliser au mieux un film romantique un peu piquant tout en étant finalement bien gentil, au pire un navet aux relents glauques et misogynes. Grâce à un scénario solide et intelligent, grâce à un bon travail de mise en scène et de mise en image, grâce à un duo de comédiens dont le naturel permet de s’attacher à leurs personnages, le réalisateur évite les écueils et son film, sans bouleverser l’histoire du cinéma, arrive à dégager un charme auquel on se laisse facilement prendre.
« Suntan » (bronzage) semble mal porter son nom quand, au début du film, on découvre l’île d’Antiparos durant l’hiver. Entre un vent glacial et un ciel gris et morose, il n’y a pas de quoi rêver. Comme sur toute île touristique, la vie est fortement ralentie une fois que commence la période « hors saison ». C’est dans ce climat parfaitement rendu que Kostis, le nouveau médecin de l’île, prend peu à peu ses marques dans ce petit village de 800 habitants où tout le monde se connait par son prénom. Puis le soleil revient et les touristes débarquent apportant de la vie, de la jeunesse et des excès en tous genres. Makis Papadimitriou campe parfaitement un homme sans vie, un homme de peu de paroles qui s’anime peu à peu quand il rencontre la jeune Anna qui vit pleinement le moment présent de façon totalement libérée. Le sexe, les soirées et les joies hédonistes dont certains villageois avaient vanté les mérites à Mikos arrivent enfin et modifient profondément la qualité de l’implication du médecin qui devient de plus en plus omnibulé par le regain de vie procuré par le contact avec les jeunes. A partir de ce moment, le film prend une tournure qui tient plus de l’insolation (mais je n’en dirai pas plus) ! La force du film réside dans l’empathie que l’on ressent face à la solitude et le mal être de Kostis, qui se mue peu à peu en rejet quand son comportement change. Un film très actuel, qui traite de l’isolation en profondeur avec les conséquences que cela peut avoir sur les attitudes et les choix. Argyris Papadimitropoulos parvient à éviter les caricatures (la jeunesse est dépeinte avec une justesse rare) et nous livre un film dur et prenant où la tension tient autant du thriller que de la tension sexuelle.
Kostis, dans la quarantaine arrive sur la petite île d’Antiparos en Grèce pour y exercer son métier. Il sera le seul médecin de cette ville d’environ 800 habitants. Tous les habitants se connaissent et vivent leurs routines en s’impatientant de l’arrivée des touristes l’été. C’est alors que Kostis va découvrir comment en une saison, l’île se métamorphose avec ses plages nudistes. Sexe, alcool, chaleur planent alors sur ce petit bout de Paradis. Le médecin va se prendre de passion pour une jeune touriste qui l’aura séduit dès les premiers instants. Mais voici que la belle libertine hante chacune de ses pensées. La fiction se révèle ainsi sous des traits de thriller érotique. Argyris Papadimitropoulos prend son temps pour faire s’installer l’intrigue et l’intriguant. Il crée dans Suntan une tension sexuelle où la compassion et la perversion troublent le spectateur. Présenté en France au Arte Kino Festival, Suntan est la remise en question d’un homme arrivé à un stade de sa vie où les pulsions doivent se raviver avant de s’effondrer définitivement. A la fois pathétique et bienveillante, Suntan est une œuvre brûlante. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44