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    Blue Velvet
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    3,9
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    338 critiques spectateurs

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    overlook2
    overlook2

    26 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2016
    « Blue Velvet » est une œuvre où font retour, comme rarement au cinéma, l’odeur des corps, la densité du quotidien, la substance des choses, et le scandale de la vie. Lynch sait filmer comme personne l’immobilité : groupes statiques, femmes assises sur d’éternels canapés, et même agonisants debout – qu’il faut re-tuer pour qu’ils s’effondrent. Ce sont ses hommes-plantes. Dont la première et inoubliable bouture était l’Eraserhead. Or ce que couve l’apparent non-mouvement d’un végétal, c’est le pire, le plus violent : des torsions pathétiques, des entrelacements affreux, des croissances étranges et sans fin. Ainsi est l’homme chez David Lynch : il n’est jamais plus intense que lorsqu’il n’y a plus d’agitation extérieur de son corps pour cacher, en lui, à une vitesse infinitésimale, d’un mouvement interne qui l’anime et le fait pousser, ou prendre racine. Ce statisme, porteur de tant de violence, le cinéma de lynch peut l’enregistrer. Aussi bien, dans son premier long métrage, avait-il inventé avec son héros incarné par Jack Nance, un type de personnage ressemblant à un poireau halluciné. Le voir attendre que se ferme une porte d’ascenseur, le voir prostré dans la contemplation de sa misère, c’était avoir l’idée d’une effrayante disponibilité de temps, qui est celle de l’homme dans son quotidien. Dans « Blue Velvet », le cinéaste fait pousser d’autres fleurs vénéneuses.
    Florian Malnoe
    Florian Malnoe

    123 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 mai 2016
    Je n'ai pas retrouvé la patte lynchienne du scénario tortueux et éclaté dans ce "Blue velvet", ni une ambiance singulière, là c'est plat et linéaire et par moment, on est d'avantage dans le n'importe quoi, que dans le mystique envoûtant. Quant au suspense on repassera aussi. J'ai essayé deux fois pour voir si ça allait me plaire mais non.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    63 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mai 2016
    Dans une Amérique puritaine où Sandy pense pouvoir être comme Alice aux merveilles, la réalité est en fait plus dure, la petite ville qui semble parfaite est en fait la résidence d'un groupe de petits malfrats, dont l'un, le chef, est complètement dérangé... Quand Sandy et Jeffrey se rendent compte que quelque chose ne va pas, tout bascule. Il y aurait beaucoup à dire sur ce film... D'abord, les acteurs sont vraiment incroyables... Si Dennis Hopper surjoue un peu parfois, les autres sont vraiment géniaux, surtout Kyle MacLachlan qui est génial! David Lynch sait utiliser les lumières, les cadres, les plans pour instaurer une atmosphère. On passe de couleurs claires pour montrer l'amérique puritaine puis lorsque le film s'empire, tout est filmé généralement de nuit avec une atmosphère sombre. La musique très bien choisie, accompagne parfaitement ce film rempli de symboles... A voir absolument!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    Je ne suis pas un inconditionnel de Lynch mais celui-ci m'a beaucoup plus. Il m'a captivé, c'est parfaitement interprété, c'est beau, intriguant, sombre, vulgaire, pervers etc... Mais alors que l'on est devant un film de plus 2h assez lent, il y a un quelque chose qui ma scotché. Finalement serait-ce cela le génie ?
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 février 2016
    On serait tenté de réduire "Blue Velvet" à une intrigue policière bien ficelée et à une poignée de personnages atypiques. Si le film ne possède pas la structure déroutante de "Lost Highway" ou de "Mulholland Drive", il maintient une zone indécise quant à la délimitation du rêve et de la réalité, un trouble qui doit à l'effet de boucle de travellings avants et arrières sur la fameuse oreille (dans laquelle se déroulerait le film ?) et à des personnages qui prennent conscience de l'étrangeté de leurs actions. Le film brise sans cesse sa prétendue linéarité par des dialogues et des situations qui interrogent la logique de la diégèse ("Where is my dream ?" se demande Sandy ; Frank qui insinue un rapport de domination à Jeffrey en répétant les paroles de "In Dreams" de Roy Orbsion, écoutée précédemment dans une scène culte : "In dreams I walk with you / In dreams I talk to you / In dreams you're mine all the time / We're together in dreams, in dreams" ), dont le vertige n'est pas seulement cérébral mais aussi émotionnel. Car "Blue Velvet" rappelle que Lynch est avant tout un cinéaste sentimental, capable de faire naître une émotion par un bref mouvement de caméra, une musique ou un contraste entre lumière et obscurité. Maîtrisant à la perfection tous les codes de genres, le cinéaste mêle avec une constante imprévisibilité l'horreur, le film noir, la comédie, inévitablement liés à une pluralité de tons, sans toutefois que le film paraisse lourd. La légèreté du film tient justement à la rigueur de son scénario, lequel dévoile constamment des surprises, et à une certaine liberté narrative qui permet de s'arrêter sur des moments singuliers qui dévoilent tour à tour un érotisme, un charme et une angoisse propres au cinéma de Lynch. Empruntant beaucoup au conte, "Blue Velvet" confronte ses personnages - certains sont d'ailleurs particulièrement ambigus - à leurs peurs les plus profondes, car c'est seulement en allant au bout du cauchemar qu'ils pourront entrevoir la lumière. Un film sublime, perpétuellement inventif et capable à la fois de vous couper le souffle et de vous faire monter les larmes aux yeux. Magique !
    xlr8
    xlr8

    70 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2015
    Je m'étais longtemps interdit de voir Blue Velvet, faisant une espèce de grève car je ne comprenais pas pourquoi ce film avait coiffé au poteau La mouche au festival d'Avoriaz. Je ne le comprends toujours pas après l'avoir vu. C'est un chef d'oeuvre mais pas du fantastique, plus du surréalisme. Ce film demande la participation du spectateur pour être apprécié, et mérite alors plusieurs visionnages. Je me suis retrouvé à m'interroger sur les symboliques proposées par Lynch, me demandant si je n'en loupais pas certaines : les contrastes, comme les images idylliques du début, le ciel bleu, les jardins impeccables, le pompier qui salue, images ternies par le malaise du père du héros, ou comme Sandy la blonde et innocente jeune fille opposée de Dorothy la brune sulfureuse perturbée et perturbante. Tout au long du film, on se pose des questions, on est sous tension, notamment une tension sexuelle, parfois subtile en jouant sur des symboles, parfois beaucoup plus crue. On rit aussi de certaines situations (ah la rencontre entre Sandy et Dorothy). Finalement, c'est une bonne chose que je ne l'ai pas vu trop tôt, je n'aurais pas été assez mur pour l'apprécier. Je le déconseille donc à ceux qui veulent se reposer l'esprit ou se détendre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Très bon film porté par une excellente interprétation des acteurs. En revanche, petit bémol au niveau de l'intrigue qui a mon goût se révèle un peu tôt ...
    Malgré tout, cela reste du grand David Lynch !
    4,5/5
    pierrre s.
    pierrre s.

    441 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 17 septembre 2015
    Les acteurs envoient du lourd, du très lourd concernant Dennis Hopper. Mais c'est tout... le reste ne parvient jamais à complétement nous emballer, mis à part quelques plans sublimes... Non vraiment c'est trop peu.
    Kloden
    Kloden

    128 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2015
    Avec Blue Velvet, le monde de David Lynch achevait pour de bon de se mettre en place, dans son alchimie si particulière entre onirisme dérangé, errements psycho-sexuels ou fascination pour différents degrés du réel. Si sa structure narrative est très simple, très éloignée par exemple du labyrinthe d'un Mulholland Drive, dont la complexité du récit venait se sur-imprimer aux dédales mentaux de ses personnages, Blue Velvet déploie la même force très lynchienne, le même sens inné de percevoir quel leviers actionner pour marquer durablement l'esprit du spectateur. Ce quatrième film de Lynch fonctionne en fait sur un plan légèrement différent, par exemple en déjouant les codes du film noir et en déformant la vision d'un genre très typé pour s'inscrire dans une réalité bien à lui, une diégèse propre et absolument tangible. J'ai cru à cet univers, à ces exagérations constantes - qu'elles versent dans le mièvre comme dans la perversion, et chacune d'elles m'a inspiré un sentiment profond, de beauté, de trouble ou de vérité. Par exemple, comment nier le quasi-kitch de l'épilogue et de ses images ultra-colorées, de son score aérien au point de surfer avec la mièvrerie. On voit bien la fausseté du tableau idyllique peint en guise de conclusion, son peu de poids face à la descente progressive dans un monde absurde connue par les personnages tout au long du récit. L'ultime réalité de Blue Velvet semble être ce monde intérieur et grouillant, caché derrière les façades proprettes et les fleurs éclatantes. Pourtant, ce décor de suburb trop idéalisé pour qu'on le pense pris au sérieux dégage encore une beauté puissante, charnelle et inépuisable. La réalité, le cauchemar et le rêve se mélangent, unis en une fragrance unique et incroyablement stimulante. Au final, je sors de Blue Velvet comme trop rarement désormais, avec la certitude d'avoir fructifié deux heures de mon temps et de m'être un peu enrichi. C'est comme ça, et pas autrement, que l'on reconnaît les grands films.
    Ghibliste
    Ghibliste

    80 abonnés 577 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 août 2015
    Après "Dune", David Lynch se devait de redresser la barre, et ce "Blue Velvet" lui permettra de renouer avec l'originalité de son cinéma. Tout d'abord, ce film est beau, et il est difficile de croire qu'il date du début des années 80 tant sa photographie est belle. Ensuite, il possède, comme souvent avec David Lynch, une bande son à tomber. Et l'ambiance malsaine si typique au réalisateur fonctionne tout le long du film. Sur le fond, ce long-métrage est passionnant, et nous montre indirectement que lorsque la curiosité devient voyeurisme, le voyeur doit s'attendre à découvrir des choses pas jolies jolies, comme la réalité perverse qui se cache derrière l'apparence si lisse et puritaine de cette Amérique-là... D'ailleurs, notre héros et sa blonde sont assez naïfs au début du film, et c'est l'une des choses qui m'a le moins plu : Laura Dern ne m'a pas convaincu, et surjoue sa naïveté, selon moi. En revanche, le reste du casting est très bon, à l'image de Kyle MacLachlan, parfaitement juste, mais c'est le duo Dennis Hopper & Isabella Rossellini qui emporte tout sur son passage dans la peau d'inimaginables cinglés. Au final, "Blue Velvet" aurait pu être un chef-d'oeuvre, à mon goût, mais trop de petits détails me gênent : le jeu de Laura Dern donc, mais aussi la première scène que je trouve ratée, ou encore la balade chez l'ami de Franck qui ne pas emballé plus que ça... Mais c'est un très bon film, très stylé, dérangeant, avec des scènes de perversités sexuelles qui choquent et marquent. Vraiment, David Lynch a un don pour nous scotcher devant notre écran.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    46 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2015
    Troublant, flou, hypnotisant. Voila comment on pourrait qualifier cette œuvre de David Lynch, ce film noir dont l'ambiance nous laisse penser qu'il y a plus que ce que nous croyons derrière cette histoire d'oreille coupée... Le long-métrage est tourné comme un rêve. Deux couleurs primaires, le bleu et le rouge, prédominent à l'image, dans des tons sombres, presque fanés. De nuit, ce sont les effets de lumière qui prédominent. Malgré leur aspect simple, ils sont un réel atout dans la représentation de ces scènes nocturnes : la première apparition de Sandy en est un bon exemple. Il y a également cette caméra désespérément fixe, qui a des mouvements très doux à de rares occasions, pour suivre le mouvement des personnages. Enfin, l'univers du film, scindé entre une Amérique aseptisée où les habitants ne semblent pas ressentir la gravité des événements (il suffit de voir la scène de découverte de l'oreille pour s'en rendre compte) et une Amérique nocturne, violente et pervertie, contribue à développer cette ambiance qui semble envelopper les personnages et les porter autant qu'elle porte le spectateur. La violence crue de certaines scènes fascine autant qu'elle dérange : je savais pas que j'allais assister à une scène de sexe aussi glauque que ce que proposera (beaucoup plus tard) Antichrist. Cette violence caractérise le fêlé derrière toute cette histoire, qui suscite à la fois la pitié, le dégout et le mépris. Le méchant est bien évidemment aidé par la performance impeccable de Dennis Hopper, même si dans l'ensemble tous les acteurs s'en tirent bien. Il n'y a que Laura Dern qui sonne faux lorsqu'elle pleure, mais c'est tout. Un film noir où il faut se faire happer par l'ambiance donc, sans quoi je pense qu'on passe complètement à côté du long-métrage. On peut quand même regretter la quasi absence de montée en tension, mais cela n'affecte en rien le fait que Blue Velvet est une œuvre unique et fascinante.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 7 août 2015
    ------ Attention, cette critique contient des dévoilements de l'intrigue. -------

    Après l’excellent Elephant Man, je ne pouvais que me plonger dans ce Blue Velvet, considéré comme un classique.
    Je trouve que finalement, celui-ci se rapproche grandement du très bon Mulholland Drive.
    J’ai pu constater que ce film est considéré comme un des plus « accessibles » de Lynch, de par son scénario compréhensible, et de par le fait que le spectateur se laisse porter par l’intrigue, sans réellement réfléchir.
    Néanmoins, l’intérêt de ce film se trouve plus dans sa forme que dans son fond.
    Dès le début du film, on retrouve le style Lynchéen ; les couleurs (qui jouent un rôle primordial dans le film, nous y reviendrons) sont saturées ; les fleurs que l’on voit en gros plan sont trop « parfaites » pour être réelles ; les maisons semblent rappeler une certaine vision de « l’Amérique idéale », avec un homme qui arrose son jardin ; d’ailleurs, celui-ci a une crise cardiaque de façon totalement absurde, juste après que l’eau du tuyau ait été bloquée.
    Ainsi, sans prévenir et sans un moindre soupçon, Lynch vient de nous offrir sur un plateau d’argent l’élément déclencheur de l’intrigue ; l’homme qui arrose n’est autre que le père de Jeffrey ; celui-ci va dès lors lui rendre visite à l’hôpital, et, sur le chemin, trouver une oreille humaine.

    Le film se rapproche de Mulholland Drive dans le sens où le rêve est très présent dans le film. Comme dit plus haut, dès les toutes premières minutes du film on doute de la véracité des scènes improbables que l’on vient de voir.
    Cette allusion au rêve se fait tout d’abord entre Jeffrey et Dorothy ; ce sont deux âmes tourmentées. Jeffrey adore les « mystère » comme il le dit, et sa relation avec Dorothy qui est plus qu’improbable lui permet de comprendre qui il est vraiment. D’ailleurs, c’est bien Sandy qu’il aime, mais toutefois, le soir, il rend visite à Dorothy, mais dans quel but ? L’aider ? La charmer ? Celle-ci l’appelle « mon amant secret ».
    Le rêve est poussé à son paroxysme avec Franck, ce sociopathe ou plutôt psychopathe qui brutalise Dorothy. Il se considère, lorsqu’il est drogué, qu’il est un « bébé » et que Dorothy est sa mère. Le soir, quand il la voit chanter au « Slow Club », il sent son morceau de velour bleu appartenant à Dororthy ; le côté fétichiste ressort ici et suivra Franck tout le film.

    La musique a par ailleurs, une très grande place dans ce film ; on peut le constater de par la présence de l’oreille dès le début du film, alors que celle-ci est somme toute anecdotique ; à qui appartient-elle ? Qui l’a découpée ? Franck ou un autre homme ?
    Dès lors, la musique « In Dreams », lorsque Franck va chez Ben, un homme déjanté et dont le visage blanc est caractéristique d’une forte accoutumance à la drogue, parle de « sand man », ou plutôt marchand de sable, et de rêves ; on voit Franck s’extasier devant cette musique au début, comme si justement il attendait le marchand de sable, comme si Franck voulait s’évader mentalement ; puis il s’énerve finalement, et pars. C’est d’ailleurs la phrase la plus significative du premier couplet que Franck chantonne en même temps que Ben ; « Go to sleep, everything, is alright ». Je trouve cette scène grandiose de par la profondeur des plans, les couleurs fades à la façon de Lynch et cette improbable situation.
    Aussi, on peut remarquer qu’un des ami de Franck dit à Jeffrey, juste avant que Ben fasse mine de chanter, « tu vas voir », et que Franck dit à Ben « à jeudi prochain, alors » ; ces phrases anodines nous montrent que le rendez-vous entre Franck et Ben est hebdomadaire ; Franck s’évade un court instant par le biais des drogues et de cette musique, musique qu’il remettra un peu plus tard lors de sa terrible virée avec Jeffrey.

    Juste pour information, Lynch a sorti un album s’intitulant « The Big Dream », ce qui montre à quel point le rêve est présent dans ses œuvres.

    Mais – bien évidemment – il n’y a pas que le rêve, il y a surtout le sexe. On peut dénoter comme l’ont déjà fait certains toutes les petites allusions au sexe ; le tuyau d’arrosage au début, le pistolet braqué, etc. La luxure est poussée au maximum.
    Car l’intrigue tourne finalement autour de cette relation sexuelle entre Jeffrey et Dorothy, celle-ci étant déjà l’esclave sexuelle de Franck.
    Ainsi, le film dérange, dans le rapport qu’il a au sexe ; la scène où Franck viole Dorothy est insoutenable ; Jeffrey fait des cauchemars de lui en train de battre Dorothy, après qu’elle lui ait demandé, pour la « soulager » en quelque sort, celle-ci étant traumatisée par Franck qui la brutalise tout le temps.

    Ce qui est d’autant plus appréciable dans ce film, ce sont les magnifiques effets de lumières et de couleurs qui sont une des touches privilégiées de Lynch (comme dans Mulholland Drive, encore une fois). Et justement ces effets collent au rapport au sexe, et au rêve.
    En effet, lorsqu’il fait noir (« It’s dark know… »), Franck se déchaine et devient le psychopathe déchainé et avide de sexe. Comme si la lumière était la seule chose qui lui permettait de ne pas flancher, tel un prédateur nocturne.
    On a une claire distinction des couleurs froides, comme le bleu, élément principal du film, lorsque Dorothy chante au « Slow Club » et peut, somme-toute, s’évader l’espace d’un instant.
    La profondeur des plans mérite aussi d’être applaudie, je pense notamment à la scène chez Ben, à la scène au septième étage de l’immeuble de Dorothy.
    En bref, j’ai beaucoup aimé ce film, qui trouve son véritable intérêt dans la réalisation exceptionnelle de David Lynch.
    yohanaltec
    yohanaltec

    99 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 juillet 2015
    David Lynch réalise un super film, mélangeant la perversité et l'enquête policière. Les années 60-70 sont ici bien représentés. Le scénario est original et certaines scènes sont haletantes (quand Jeffrey se cache pour la première fois dans le placard). Les acteurs sont excellents, en particulier Denis Hopper, qui se surpasse.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    284 abonnés 2 890 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 juillet 2016
    Un film étrange (quoi de plus normal avec Lynch, me direz-vous) qui distille un charme surprenant tout au long de son déroulé. Le cinéaste démontre qu'il peut être à l'aise dans bien des registres et trouve ici un pendant parfait en la personne de Kyle MacLachlan impeccable en jeune dadais obnubilé par la splendide Isabella Rossellini. L'histoire est torturée et déroutante mais se suit avec plaisir.
    CritikcinéFr
    CritikcinéFr

    22 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2015
    C'est en 1986 que David Lynch, alors fort de trois longs-métrages plus ou moins réussis, sort « Blue Velvet ». Après un échec commercial et critique cuisant avec « Dune », film maudit de 1984, le réalisateur originaire du Montana revient avec un beaucoup plus petit budget et sort du monde de la science-fiction pour revenir à un film plus réaliste.

    Fortement controversé pour ses scènes de sexe notamment, « Blue Velvet » marque un tournant dans la filmographie de Lynch, puisqu'il est l'un de ses plus grands succès et qu'il a définitivement lancé sa carrière de réalisateur. Lynch gagnera une palme d'or quatre ans plus tard pour « Sailor et Lula ». ..

    « Blue Velvet » arrive donc au moins bon moment dans la carrière de David Lynch. « Dune » a été catastrophique, le réalisateur le renie car il n'a pas eu son final cut, la critique est plus que mitigée et le succès est loin d'être au rendez-vous. Lynch parlera d'un film maudit, un projet couteux impossible et qui l'a fortement marqué. C'est donc deux années plus tard que « Blue Velvet » rentre en scène.

    « Blue Velvet » s'ouvre sur un lourd rideau de velours bleu qui donne comme vous l'avez deviné son titre au film. Le long-métrage prend place à Lumberton, petite ville présentée comme un paradis dans une superbe introduction accompagnée de la fameuse chanson de Bobby Vinton, « Blue Velvet ». Le ciel est bleu, les couleurs des fleurs sont vives et rassurantes, on arrose les pelouses, Lumberton est un idéal. Mais comme chez Lynch l'utopie ne dure qu'un temps, le réalisateur nous dit vite ce que renferme cette petite ville tranquille. Alors qu'un homme est victime d'une attaque, les insectes sous-terre remuent, s'agitent. L'orage bleu approche. C'est la découverte a priori anodine d'une oreille humaine qui va tout déclencher. Et c'est Jeffrey Beaumont qui va faire cette trouvaille. Porté par une curiosité contagieuse pour le spectateur, le jeune garçon s'entête à trouver le propriétaire de l'oreille. Grâce à son amie Sandy, il est sur la piste d'une chanteuse de cabaret, Dorothy Vallens. Une femme qui cache d'affreux secrets. Touché par cette femme, Jeffrey veut lui venir en aide.

    Nous sommes chez David Lynch, nous rentrons donc dans un monde particulier. « Blue Velvet », c'est une ambiance très bizarre et un film plein de suspense et de moments dérangeants. Le réalisateur pose un décor à la fois malsain, dramatique, hypnotique, érotique et presque sadomasochiste. L'histoire est un des gros points forts du film. Sur fond d'une enquête personnelle pour découvrir le propriétaire légitime d'une oreille, « Blue Velvet » nous parle du monde et de la pourriture qu'il renferme. Lumberton, c'est le monde vu par les yeux de David Lynch. Un monde plein de crasse, plein de merde, sous les traits de personnages infâmes et difficiles à appréhender.

    Ses personnages, Lynch sait les rendre intéressants. C'est pourquoi on se prend d'affection d'un gamin à la curiosité malsaine mais au courage remarquable. L'acteur fétiche de Lynch, Kyle Maclachlan est donc Jeffrey Beaumont, ce jeune irresponsable qui prend un certain plaisir à espionner les femmes qui se déshabillent. Une femme en particulier, Dorothy Vallens. Une femme à la beauté indéfinissable, lissé par sa robe de velours bleu et marquante de par sa détresse très touchante. Comme Kyle Maclachlan dans le film, et David Lynch dans la vie réelle, on tombe amoureux d'Isabella Rossellini qui est saisissante en Dorothy Vallens. Mais tout n'est pas aussi rose (ou bleu) dans la ville de Lumberton. Il y a Frank Booth. Psychopathe, maniaque, pervers, Lynch nous offre l'un des personnages les plus fous du cinéma. Qui de mieux que Dennis Hopper pour incarner le mal en personne ? La performance de l'acteur est absolument démentielle, il crève tout simplement l'écran. Son personnage est imprévisible, cinglé et apporte un sentiment de peur et d'horreur. Il est l'un des piliers de la réussite générale du film.
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