Le 4e film de Lynch, mais le premier à mettre en place son univers de façon aussi exhaustive. On trouve même des scènes, plans ou décors qui seront repris dans les films suivants. On retrouve surtout le thème de prédilection de Lynch: la lutte de l’amour contre les forces du néant. Ici ça prend la forme du passage de l’adolescence (« it’s a strange world) à l’âge adulte (« where is my dream? »). La signature de Lynch (à partir de ce film justement), c’est de rendre concrètes et matérielles les manifestations de l’inconscient qui d’habitude restent sous-jacentes, en créant un système de signes qui fait le lien entre le réel et le rêve /cauchemar. Malheureusement ici, le système de signes est moins sophistiqué et plus statique que dans Twin Peaks ou Mulholland drive, du coup certaines excentricités passent moins bien. Ça reste un très bon film, ambitieux et très personnel.
Je n'adhère pas à l'univers givré de David Lynch. Pourtant, Elephant Man, tiré d'un bouquin, est inoubliable. Mais en vieillissant, le réalisateur s'est cru obligé, un peu comme des marchands de yaourt voulant rendre leur produit reconnaissable entre tous, de sortir à tout prix des sentiers battus. Certains se pâment, crient au chef d'oeuvre, comme pour ces tableaux d'art moderne qui n'ont ni queue ni tête et qui cherchent surtout à déranger. Pour ma part, je préfère Rubens, Léonard de Vinci, Monet...Alors pourquoi la moyenne ? Uniquement pour la réussite technique absolue de David Lynch : la prise de vue, la bande musicale, l'utilisation de la pénombre et de la lumière, tout traduit une rare minutie. Mais pour le reste...
Le réalisateur David Lynch (Lost Highway, Dune) est connu pour faire des films très étranges et difficiles d'accès. Il est fort possible que je manque encore de maturité mais ce film est une fois de plus la preuve que Lynch n'est pas un artiste dont les œuvres me parlent. Dans une petite ville de Caroline du Nord, Jeffrey trouve une oreille humaine dans un terrain vague. Bien que la police mène l'enquête après que le jeune homme est allé la voir, il décide de faire des recherches de son côté. Ses investigations vont le mener à Dorothy Vallens, une chanteuse fragile, et à son protecteur Frank Booth, un dangereux psychopathe... La réalisation est soignée: le cadrage est bon, les prises de vues simples mais raffinées. On peut reprocher une profondeur de champ pas assez travaillée, une mise en scène assez banale et des mouvements quasi inexistants bien que cela crée une certaine atmosphère. Le scénario est très prenant mais seulement pendant la première demi-heure. Après ce laps de temps, le film ralentit beaucoup jusqu'à ce qu'on ait l'impression qu'il ne sait plus quoi dire ou faire et se met à tourner en rond. Le rythme est donc très mal géré, il y a beaucoup de longueurs et la fin est décevante. Il n'y a pas beaucoup de clichés ni d'incohérences, mais la lenteur du film gâche presque tout. Les acteurs sont assez bons même si certains surjouent. Les personnages sont assez intéressants mais sont un peu stéréotypés sur les bords. Les dialogues ne sont pas mal écrits mais ils ne sont pas mémorables. La photographie est soignée, il y a une bonne utilisation de la lumière et de très belles couleurs. Le montage n'est pas très intéressant et très lent lui aussi. Les décors sont assez vides, les costumes réussis et la musique est belle. "Blue Velvet" est un film qu'il faut sûrement voir plusieurs fois, mais qui est difficile à apprécier à la première vision.
Un excellent David Lynch . La réalisation est tout simplement sublime . On entre dans cette histoire glauque qui finalement se trouve être une belle histoire d'amour. Les comédiens sont très bons de Kyle McLahan en passant par Dennis Hopper. Un très bon film à redécouvrir
Un des films les moins complexes du réalisateur, Blue Velvet se déroule dans une petite ville aux apparences tranquilles. Des crimes, des règlements de comptes des plus fous s'y produisent, en particulier la nuit. David Lynch trouve que nous sommes dans "un monde de fous" (phrase employée plus d'une fois dans le film). C'est l'idée principale de ce film dont l'intrigue est basée sur une enquête lancée à partir d'une oreille trouvé. Des histoires d'amour qui peuvent faire penser à une sorte de teen movie dans ce décors modèle. Des personnages sensibles et attachants. Une histoire très émotionnelle ! Étrange et sombre à la fois ! Du David Lynch !
Un des premiers films que j'ai vu de Lynch, et exactement ce a quoi je m'attendais,un film aussi déroutant que captivant, qui vous aspire avec lui dans l'étrange déroulement de son enquête, des scènes et des acteurs remarquables.
intéressant mais franchement incompréhensible bons effets spéciaux mais incohérences à des moments pas mal mais d'autres non. Je le déconseille aux moins de 13 ans. 2/5
Un film très spécial, un brin voyeuriste, quelques gangsters, des jeunes qui enquêtent sur une oreille humaine et quelques soirées cabarets et répliques bien placées et souvent folles, ne pouvant sortir que de la bouche de détraqué ou de gangster. Je n'ai ni aimé ni pas aimé. Un final pas banal, cependant. Surtout pour l'homme en jaune !
Encore une fois, Lynch se sert de sa manière propre et très spéciale de faire des films pour tirer un gros avantage au mépris d'un très gros inconvénient. En clair : il prend un gentil scénario à l'américaine, la romance estudiantine, et le place dans un thriller néo-noir morbide et lent. En forçant l'optimisme à se faire une place dans une intrigue pourtant si toxique pour lui, il presse jusqu'à la dernière goutte d'art qu'on pouvait possiblement trouver là-dedans. Un résultat génial mais dur à supporter par sa lourdeur et le sentiment l'oppression qu'il dégage.
Un excellent thriller fantastique de David Lynch. Kyle MacLachlan incarne Jeffrey Beaumont un jeune homme. Isabella Rosselini interprète Dorothy Vallens une étrange et perverse chanteuse de cabaret. Laura Dern tient le rôle de Sandy , la fille de l'inspecteur Williams. Dennis Hopper joue Frank une sombre brute.
Une ambiance décalée "excellente" des acteurs dans le ton, on se régale! Seul défaut le dénouement final qui semble avoir été précipité. Il n'est en tout les cas pas à la hauteur des attentes que le scénario et les personnages suscitent durant le film
Film sur le voyeurisme et l’impuissance, Blue Velvet exploite cette notion centrale du cinéma hollywoodien classique à l’extrême, jouant avec délectation sur le lieu commun de l’armoire, qui cache le voyeur tout autant qu’elle le piège. Ainsi la scène où Jeffrey spoiler: découvre l’intimité physique et psychologique de Dorothy reste la plus marquante du film. Blue Velvet est un film polymorphe, que ne cesse de fasciner à chaque nouvelle vision. Ce qui frappe aujourd’hui, c’est bien l’incroyable profusion de signes et de sens dans un film à la forme narrative très maîtrisée et encore classique par rapport à ce que deviendra le cinéma de Lynch ensuite... Au-delà de son caractère grotesque et outrancier, ce film apparaît comme un parfait point de rupture, un bijou d’orfèvrerie cinématographique, dans une filmographie peu à peu habitée par une folie pandémique.