Mon compte
    Moi, Tonya
    Note moyenne
    4,0
    4632 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Moi, Tonya ?

    290 critiques spectateurs

    5
    20 critiques
    4
    153 critiques
    3
    101 critiques
    2
    10 critiques
    1
    5 critiques
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    FaRem
    FaRem

    8 799 abonnés 9 642 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 décembre 2017
    Après l'histoire sur le sauvetage du SS Pendleton dans "The Finest Hours", Craig Gillespie s'intéresse cette fois-ci à une personne, Tonya Harding, une patineuse qui a eu une vie privée et professionnelle très mouvementée. Je ne connaissais pas du tout cette personne ni son histoire et malgré le fait que cette discipline ne m'intéresse pas, j'ai trouvé le film vraiment passionnant. On n'a absolument pas affaire à un conte de fées donc au lieu de faire quelque chose de classique, voire académique, le réalisateur a décidé de faire quelque chose d'assez léger ce qui m'a agréablement surpris. Il faut dire que l'histoire racontée est loin de la success story habituelle donc s'en amuser avec un humour cinglant était peut-être la meilleure chose à faire. Ce n'est pas non plus une comédie, mais le portrait fait par Craig Gillespie est aussi amusant que touchant et réaliste. Amusant parce qu'elle était entourée par de vrais bras cassés qui ne l'ont vraiment pas aidée dans sa vie et dans sa carrière puis touchant et réaliste, parce que la vie de Tonya n'a pas été facile et qu'elle a subi beaucoup de choses, mais malgré tout, on ne retient que sa force de caractère et son abnégation. Margot Robbie, est vraiment excellente tout comme Allison Janney qui aurait pu lui voler la vedette si elle était plus présente. Au final, c'est un très bon biopic qui change de ceux que l'on a l'habitude de voir.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 718 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 juillet 2020
    Ne vous attendez pas à un film qui révèle la vérité inouïe sur Tonya Harding. C'est de la pure fantaisie. Tout d'abord, Margot Robbie est plus grande que Harding avec un physique beaucoup plus mince (en moins athlétique). Mettre une coiffure et un maquillage des années 90 sur elle ne revient pas à la transformer en une réplique crédible de Harding. Mais surtout j'ai trouvé que le film était une triste parodie de Harding. Je pense que le film dépeignait Harding comme étant beaucoup plus difficile et trash que ce qu'elle était l'époque. Je me souviens d'elle plus impolie que trash et avec une vulnérabilité sous-jacente dont le film n'a pas parlé. Mais c'est peut-être juste parce que je me souviens d'elle de cette façon. Le film semblait essayer de donner une représentation de Harding plus équilibrée que les médias à l'époque. Je pense que c'est un peu triste, qu'au lieu de cela le film dépeigne une caricature exagérée de Harding induite par les médias...
    selenie
    selenie

    6 349 abonnés 6 210 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2018
    Ce qui semble avoir plu au cinéaste c'est l'inconscient collectif du scandale à l'américaine qui a occulté que tout n'est pas si simple et que Tonya Harding n'est pas la méchante de service. Craig Gillepsie réussit un mettre en place un climax cynique et jouissif, mêlant ainsi le tragique au pathétique, le malsain au burlesque. La symbiose entre la forme et le fond, entre le style et le jeu en font un film complet, dense et maitrisé, un film excellent où l'effroi se mêle au sourire avec appétit dans cet univers de l'ogre américain qui aime autant les princesses que les monstres, qui aiment aimer autant qu'il aime haïr.
    Site : Selenie
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 356 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 avril 2018
    Je sais que c’est une phrase bateau que je vais vous sortir, mais pour le coup, je trouve que cette phrase est tellement bien illustrée par ce « I, Tonya » que je ne peux m’empêcher de vous la sortir. Cette phrase c’est la suivante : « au fond au cinéma, ce qui compte ce n’est pas ce qu’on nous raconte, mais c’est la manière avec laquelle ça nous est raconté. » Bah oui, parce que pour être franc avec vous : à la base, moi, l’affaire Tonya Harding contre Nancy Kerrigan je m’en foutais un peu royalement. Je me souviens que quand j’étais gosse je n’entendais parler que de ça : une banale rivalité au royaume des princesses en tutu sur glace. La belle affaire ! Seulement voilà, comme je vous le disais à l’instant : « au fond au cinéma ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on nous raconte, mais c’est la manière avec laquelle ça nous est raconté. » Or, quand il s’agit d’aborder une « histoire vraie » comme celle-ci, tout l’enjeu repose sur quelques points seulement. Qu’est-ce qui m’intéresse en tant que réalisateur dans cette histoire ? Qu’est-ce que je veux mettre en lumière ? Comment je le mets en lumière ? Et moi, je trouve que sur ces points là, Craig Gillepsie s’est posé les bonnes questions et il a su y apporter les bonnes réponses. Au fond le plus intéressant dans cette histoire, ce n’est pas l’incident. Le plus intéressant, c’est Tonya Harding. Et si Tonya Harding est intéressante, ce n’est pas parce qu’elle est patineuse, ce n’est pas parce qu’elle est douée, ce n’est pas parce que c’est une icône qui a chuté de très haut et qu’on a vu se rouler dans la fange. Non, ce qui est intéressant chez Tonya Harding c’est qu’elle dit quelque-chose de l’Amérique. (Bah oui, encore une phrase bateau, mais on en n’est plus à une près maintenant. Non ?) Tonya c’est cette gosse qui, poussée par sa mère, croit qu’on a beau être une plouc, on peut se hisser et devenir une star pourvu qu’on soit bonne. Or, ce n’est pas comme ça que ça marche. Le jeu des déterminismes sociaux et des violences de classe sont des forces qui peuvent avoir raison même des meilleures, et ce film semble vouloir nous le démontrer de la manière la plus drôle et la plus cruelle qui soit. Dès le départ, le film nous pose cette pauvre gamine comme le jouet permanent des projections, fantasmes et pulsions de son entourage. Et la grande force de Craig Gillepsie c’est qu’il ne s’embarrasse pas des poncifs du genre. Son œuvre est incroyablement « cut ». L’intrigue ellipse ou insère très souvent. Le but est de faire le menu des embuches de la pauvre Tonya tout en se débarassant du superflu. Mère, père, coach, petit-ami, ami, institutions : tout y passe. Chaque relation n’est qu’abandon, dédain, projection ou violence. Mais là où avec n’importe quel autre sujet / personnage, ce côté accumulatif et sans concession aurait donné naissance à un véritable assommoir de pathos, avec cette Tonya à la fois battante et naïve, on se retrouve avec un personnage qui – parce qu’elle ne se rend pas vraiment compte de ce qu’elle subit – décide de foncer malgré tout en ne s’apitoyant sur rien, persuadé que ça finira par marcher. Du coup, l’acharnement autour du personnage étant désamorcé par l’incroyable résilience du personnage principal, les situations en deviennent risibles et absurdes. La dimension comique est de toute façon évidente dans ce film. Et là encore, les effets de rupture dans la réalisation sont au cœur du procédé. Le film ne cesse de présenter des situations classiques qui finissent toujours par être interrompues par des paroles et des gestes assez dingues – souvent inattendus – qui viennent renforcer sans cesse le côté « humour noir ». Et personnellement, je pense que ça reste au final la démarche la plus pertinente à adopter face à ce genre de sujet. Quand la situation exposée est rude, mieux vaut encore prendre du recul plutôt que de faire s’apitoyer les spectateurs. Mieux vaut regarder la petitesse et l’insignifiance des choses plutôt que de chercher à grandir les icônes qu’on s’est choisi pour héros ou pour anti-héros. En cela donc, ce « I, Tonya » est vraiment très efficace. Ce rythme soutenu, cette écriture très incisive et cette réalisation très inventive permettent en plus aux acteurs et actrices d’être dans les meilleurs dispositions pour dérouler leur rôle, ce qui les conduit très rapidement sortir un véritable récital d’interprétation. Pour le coup je ne cite personne tellement tout le monde se met au diapason de ses voisins. Et pour être honnête avec vous, sur la première moitié, toute cette symbiose était tellement efficace que je pensais que ce « I, Tonya » allait tout emporter sur son passage dans sa seconde moitié… Et pourtant non. Et c’est sûrement là ma petite déception le concernant. Quand arrive le moment de traiter l’incident Harding / Kerrigan, le film s’essouffle un peu. Le rythme baisse. La densité aussi. On s’attarde davantage sur l’événement. Pour le coup, j’ai l’impression que la pédagogie et la révélation l’ont emporté sur le reste et que, du coup, l’auteur y a perdu en liberté et en panache. Alors malgré tout cela reste très propre. Certaines scènes restent hallucinantes de stupidité drolatique comme c’est le cas de tout ce qui tourne autour de Shawn et de son équipe de bras cassés. En cela d’ailleurs, l’agression de Nancy Kerrigan est un petit bijou d’absurdité. En somme, ça reste donc efficace. A aucun moment le temps ne m’a paru long. Néanmoins, j’ai trouvé que ça devenait clairement plus classique. C’était un peu comme si Gillepsie considérait depuis le début que tout ce qui tournerait autour de l’incident serait fun et intéressant en soi, ce qui l’a amené à la jouer plus facile. Dommage. D’autant plus dommage que cette prédominance donnée par le film à l’incident Harding / Kerrigan explique sûrement le fait qu’on passe si peu de temps sur « l’après ». Or, moi je trouvais qu’il y avait autant à dire sur « l’après » – si ce n’est plus – que sur le « pendant » ou « l’avant » incident. L’air de rien, la descente aux enfers de cette fille est quand même juste hallucinante et si Craig Gillepsie avait davantage condensé le passage sur l’incident pour laisser une bonne place sur ce qui suit, je pense qu’on aurait eu un très beau « rise and fall » scorsesien très dense et sacrément riche dans ce qu’il traite. Alors après, peut-être que l’intention était de rester sur une note comique et absurde. Peut-être y avait-il aussi volonté de préserver l’image d’une Tonya Harding sympathique et battante. Ceci explique peut-être aussi pourquoi ont été évitées les questions de sa sex-tape et sa participation à des tournois de catch ou au tournage d’un film de série Z. Dommage donc, parce que je pense qu’il y avait moyen de faire quelque-chose avec ça. Mais bon, malgré tout cela n’empêche pas ce film d’être globalement efficace et fort sympathique. Une vraie bouffée de fraicheur dans les biopics du moment… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    traversay1
    traversay1

    3 650 abonnés 4 879 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2018
    A l'époque, l'affaire a fait les choux gras de la presse et pas que la sportive. Pensez, à quelques mois des Jeux Olympiques de Lillehammer, une patineuse américaine, Nancy Kerrigan, est agressée physiquement par l'entourage de l'une de ses concurrentes, Tonya Harding, avec la suspicion que cette dernière était au courant du projet. Quelle histoire ! Filmé par Craig Gillespie, le récit devient celui d'un vilain petit canard que l'Amérique aimait opposer à un auguste cygne. Tonya contre Nancy, ascendance modeste contre port aristocratique (en oubliant que Nancy Kerrigan venait aussi d'un milieu populaire). Raconté façon documentaire, avec interviews des différents protagonistes (hormis la victime, hélas), le film dégage une énergie folle, bouillonnant d'humour dans ce qui s'apparente pourtant à un soap opera, ou même à une tragédie pour Tonya Harding, à la carrière brisée net. Avec Sa B.O millésimée et son rythme trépidant, le film brille aussi par ses images sur la glace. En règle générale, le sport est abominablement filmé au cinéma, Moi, Tonya est l'exception qui confirme la règle. Bien que Margot Robbie ne ressemble que de loin à Tonya, et qu'elle soit bien plus jolie, l'actrice est remarquable et intense, notamment dans ses duels avec son infâme mère, jouée avec délectation par Allison Janney, promise à l'Oscar du second rôle féminin. On a rarement poussé la vulgarité et l'insolence à un tel degré jubilatoire. Décidément, on ne patine pas avec l'amour, n'est-ce pas Tonya Harding et Nancy Kerrigan, toutes les deux étoiles éphémères d'un conte de fées raté, dissout dans un fait divers sordide.
    ffred
    ffred

    1 730 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mars 2018
    Le patinage artistique n’est pas franchement ma tasse de thé mais je me souvenais encore très bien de ce fait divers qui avait ébranlé le monde du sport et défrayé la chronique dans les années 90. Ce n’était donc pas gagné. Du réalisateur Craig Gillespie, je n’avais vu que le prometteur et original Une financée pas comme les autres en 2008. Contre toute attente, il nous concocte aujourd’hui un petit bijou, nerveux, dynamique, très drôle et surtout bien moins terrible que ce que l’on attendait. La mise en scène est rythmée, solide, énergique, ni sage ni académique. Le scénario est une petit merveille et nous fait découvrir une galerie de personnages, de vrais pieds nickelés, aussi attachants qu’énervants. La reconstitution de l’époque est vraiment très bien rendue. Tout comme les scènes de patinage où l’on a vraiment l’impression que Margot Robbie (bluffante, nommée à juste titre aux prochains Oscar) a vraiment réalisé elle-même toutes les figures (le tout aidé par un montage parfait). Même si elle s’est beaucoup entrainée, elle a été doublée, et des effets spéciaux, aussi discrets qu’efficaces, ont été utilisés. Allison Janney (la mère) est quant à elle hilarante, Oscar du second rôle assuré. Elle a déjà raflé tous les trophées depuis le début de la saison des récompenses. D’un fait divers plus pathétique que tragique, Craig Gillespie nous offre donc là une comédie grinçante jubilatoire, une excellente surprise pour un film aussi décalé que passionnant. Et un étonnant portrait de femme qui réhabilite quelque peu un personnage que l’on pensait froid et calculateur. En un mot ce Moi, Tonya est savoureux.
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 371 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2018
    Un biopic très rythmé et délirant sur la vie de Tonya Harding, incarnée par Margot Robbie, boule de nerfs incroyable. Réalisé à la façon « interview », on retrace dans la première partie la vie de Tonya, de son enfance à l'âge adulte. Ses rapports assez conflictuels par rapport à sa mère, puis face à son mari sont baignés dans un climat assez violent, mais retranscrits ici avec une grande pointe d'humour. Les scènes de patinages sont d'ailleurs scotchantes. La deuxième partie du film est plutôt consacrée à l'attaque physique sur Nancy Kerrigan, sa grande rivale. On ne s'attarde pas tellement à la compétition entre les deux femmes, mais plutôt à l'affaire en elle-même et la réaction des différents personnages.
    « Moi, Tonya » est donc un film qui s'apprécie bien de part une réalisation dynamique, autant dramatique qu'elle en est drôle, et de part un casting qui s'investit énormément, et ça se sent.

    cinephile-critique.over-blog.com
    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 537 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 février 2018
    Comme elle le dira elle-même, aujourd'hui, Tonya Harding n'est désormais plus qu'un bon mot dans la culture populaire, celle à qui l'on se réfère en cas de plaisanterie sur le fait de blesser volontairement un concurrent pour s'assurer la victoire lors d'une compétition. Peu importe son parcours sportif ou qu'elle fut la première patineuse américaine à réaliser un triple axel, son nom restera à jamais indissociable de "l'incident" hyper-médiatisé qui a vu sa principale rivale, Nancy Kerrigan, se faire agresser pendant les championnats éliminatoires en vue des Jeux Olympiques de Lillehammer en 1994.

    Avant de bien évidemment consacré une large part de son récit aux événements rocambolesques qui ont mis fin à sa carrière, "Moi, Tonya" va nous recontextualiser le destin de la patineuse à partir de son enfance. Pur produit de cette Amérique white trash méprisée, la petite Tonya Harding sera enchaînée dès son plus jeune âge à la violence physique et psychologique exercée par une mère dont la tyrannie n'a d'égale qu'une forme de misanthropie jusqu'au-boutiste. Même lorsque cette dernière donnera de sa personne afin d'aider le don naturel pour le patinage de sa fille en y investissant tout son argent, Tonya se heurtera en permanence à un mur de remontrances cinglantes débordant jusque sur sa vie amoureuse. Devant cette figure maternelle qui n'appellera jamais une réciprocité émotionnelle, la future participante aux J.O. cherchera tout naturellement la reconnaissance auprès du monde du patinage (qui la regardera sans cesse de haut compte tenu de ses origines sociales) et des ovations du public. Mais son rapport ténu à la violence entretenu dès l'enfance ne la quittera désormais plus, comme si celui-ci était devenu une condition sine qua non à sa réussite de patineuse (la scène de sa mère et du supporter est en ce sens aussi drôle que tragique). Elle aura beau rompre le cordon ombilical maternel lors d'une dispute à la conclusion sans retour, le couple qu'elle formera par vagues successives avec Jeff Gilooly sera lui aussi fondé sur une passion brutale synonyme de violences conjugales répétées. Seule la récompense et la reconnaissance tant attendues de tous ses efforts lors de l'exécution de son fameux premier triple axel laissera entrevoir un horizon plus apaisé qui sera hélas vite brisé par la frustration de son mari devant la célébrité grandissante de sa femme.

    Après les hauts et les nombreux bas de la vie de Tonya, le film se concentrera donc sur la fameuse affaire Harding/Kerrigan et c'est peut-être d'ailleurs là que sa forme très efficace de faux docu-fiction va prendre toute son ampleur. Jusqu'ici utilisé principalement comme un ressort tragi-comique où chaque personnage apportait un regard extérieur sur divers évènements sous forme d'interviews postérieures (on nous prévient d'ailleurs dès l'ouverture que le film est autant basé sur des faits véridiques que de versions contradictoires), ce procédé narratif va montrer toute son ingéniosité en mettant en relief tous les points de vue autour de la maladresse somme toute pitoyable de ce "complot". Comme si, au moment où une seconde chance incroyable s'offrait à elle, Tonya Harding voyait la stupidité et la violence de son environnement social d'origine la rattraper devant son incapacité à ne s'en jamais être détachée totalement. À base de mini-flashbacks/flashforwards, toutes les versions contradictoires des personnes derrière cette affaire nous seront rapportées et confrontées à l'absurdité totale de la situation qui conduira à des pics d'hilarité (la scène de la caméra surveillance racontée par le journaliste) tout en n'ignorant pas la tragédie humaine et sportive en train de se jouer (le verdict du procès sera dévastateur).
    En démontrant que Tonya Harding n'était en fin compte qu'un domino en train de s'effondrer parmi tant d'autres personnages rongés par la bêtise (mais en ne niant toutefois pas son implication), le film prend bien sûr parti pour la patineuse mais seulement pour nous laisser percevoir comment son destin brisé n'avait finalement que très peu de chances de surmonter les mutiples embûches qu'elle avait parfois elle-même placé sur sa route...

    Réalisateur éclectique (on lui doit quelques perles comme "Une Fiancée pas comme les autres" et le mésestimé "The Finest Hours"), Craig Gillepsie livre donc un biopic passionnant et explorant toutes les ramifications d'un fait divers ignorées par l'overdose médiatique de l'époque. En jouant judicieusement avec la forme adoptée si particulière par des répliques face caméra et les interviews des personnages, le réalisateur amplifie véritablement l'implication du spectateur dans un récit qui fleurterait pourtant souvent avec l'improbable si tout ce qui nous était raconté n'était pas bel et bien basé sur la réalité. De même, il réussit aussi à insuffler une certaine tension aux numéros de patinage en les filmant à hauteur humaine pour nous immerger un peu plus cinématographiquement dans l'apothéose de ce qui se joue à chaque compétition et plus largement à ce moment précis de l'existence de Tonya Harding.
    Bien entendu, le film trouve en Margot Robbie une espèce d'incarnation parfaite de cette héroïne mal-aimée (sa nomination aux Oscars est loin d'être volée), l'actrice en pleine montée de puissance jusqu'ici porte sur ses seuls patins les multiples facettes de ce personnage fascinant qui lui permettent de montrer l'étendue de sa palette de jeu dans tous les registres (il y a même un petit clin d'oeil à son Harley Quinn désormais bien ancrée dans les esprits). L'immense Allison Janney dans le rôle de sa mère impressionne également à chacune de ses scènes en trouvant sans cesse l'humour dans la plus grande cruauté de son interprétation, même Sebastien Stan, en mari aussi passionné que violent, habituellement assez transparent, déniche ici une occasion en or pour s'imposer. Enfin, n'oublions pas de mentionner Paul Water Hauser, une révélation dans le rôle de ce garde du corps mythomane sans qui l'invraisemblabilité de toute cette affaire n'atteindrait pas les mêmes proportions.

    Dans ses derniers instants, "Moi, Tonya" nous laisse sur des entretiens avec les protagonistes réels renvoyant à la véracité des événements absurdes auxquels on vient d'assister et surtout sur une des performance sportive de la véritable Tonya Harding, la patineuse, celle que tout le monde avait oublié et que "Moi, Tonya" s'est merveilleusement chargé de nous remettre en mémoire...
    Estonius
    Estonius

    3 484 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2020
    Un étonnant biopic sur les coulisses d'un sport à la fois très technique et tape à l'œil. La culture du winner est magistralement dénoncée par le biais du personnage d'Allison Janney, dont la performance la propulse dans le club des plus horribles méchantes du cinéma. Les seconds rôles sont bien vus, quant à Margot Robbie, un seul mot pour la qualifier : exceptionnelle. Le film porte aussi un regard acide sur le jury des compétions. Pour le reste, c'est du cinéma et du bon, le réalisateur et la productrice puisque c'est aussi Margot Robbie, nous livrent un point de vue sur les événements sans trancher. Est-ce la bonne version ? Qu'importe après tout, le cinéma peut tout se permettre quand il le fait bien !
    tony-76
    tony-76

    1 082 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2018
    ≪ What the F*ck ! ≫ D'après une incroyable histoire vraie, I, Tonya parle de la célèbre patineuse Tonya Harding. En 1994, elle est spoiler: accusée d'avoir agressé
    sa rivale Nancy Kerrigan. Qu'est-ce qui l'a menée ici ? Le film de Craig Gillespie (The Finest Hours) spoiler: se base sur des témoignages et des proches de Tonya, et extrapole une fiction qui utilise les codes du (faux) documentaire - les individus s'adressant à la caméra -
    de quoi briser le biopic classique, qui sont respectés ici dans une chronologie avec ses montées brillantes et ses descentes en enfer. L'héroïne (Margot Robbie) est montrée comme un talent spoiler: inné qui a reçu les coups de sa mère (Allison Janney) et ensuite ceux de son propre mari (Sebastian Stan). Prise en grippe par l'association de patinage qui lui reproche son caractère, sa tenue et son langage, elle finira par frayer avec les mauvaises personnes qui la mettront dans le pétrin...
    Le scénario de Steven Rogers opte pour une satire facile du rêve américain et donc tout le contraire de American Hustle ou encore de The Big Short qui étaient légèrement plus ambitieux. Son cinéaste tente de faire oublier cette faiblesse à l'aide d'un montage dynamique et des choix musicaux quasi irréprochables. Il y a de belles séquences de patinage. Le plus choquant reste certainement le regard du long métrage sur l'absurdité de certaines scènes dans lequel on rit nerveusement sur la vie d'Harding... La composition des comédiens s'avère une belle réussite ! Margot Robbie s'est beaucoup investie dans ce projet (elle est également productrice) pour rappeler qu'elle peut faire autre chose que la Harley Quinn dans Suicide Squad. Elle casse son image de femme fatale, très loin du sulfureux The Wolf of Wall Street de Martin Scorsese ! Et possède un jeu très émouvant dans I, Tonya ! Sebastian Stan - le Soldat de l'Hiver des Captain America - évite la caricature et s'offre l'une de ses meilleures prestations à l'écran. L'hilarante Allison Janney (Spy) complète le podium ! Janney est phénoménale et pique parfois la vedette à Robbie lors de ses apparitions, de nombreuses récompenses dont Allison Janney a reçu et c'est tout à fait normal. En clair, I, Tonya est un biopic vraiment intéressant (pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire), parfois déjanté mais souvent captivant. Un long-métrage qui nous marque après la projection comme l'avait été Foxcatcher !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 389 abonnés 4 224 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2018
    Moi, Tonya est un biopic sur la célèbre patineuse artistique Tonya Harding, qui fût la première femme à réaliser un triple axel en compétition. La sportive est aussi connue pour avoir été au cœur d’un fait divers. Juste avant les Jeux Olympiques de Lillehammer en 1994, Nancy Kerrigan, rivale de Tonya, est attaquée à la barre de fer et touchée au genou. Elle remportera néanmoins la médaille d’argent, mais le FBI enquêtera et soupçonnera rapidement Tonya. Au travers de fausses interviews en format 4/3 alternants avec les moments cités plus haut, Moi, Tonya est une fiction qui dresse la vie d’une enfant pratiquement maltraitée par sa mère, puis d’une adolescente battue par son mari, mais qui au fil des expérience, s’est forgée un caractère impulsif et courageux. Margot Robbie, qui joue le rôle principal, explose totalement. Si sa métamorphose physique est impressionnante, c’est surtout l’énergie électrique qui la transporte qui nous sidère. Allison Janney est également incroyable dans son rôle de mère offensante à qui on espère toujours un sourire ou une attention. Le film virevolte entre instants trash et douloureux, gracieux et distingués lors des moments sur la glace et hilarants dans certaines situations et dialogues.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 février 2018
    En voilà une biographie pas comme les autres et c’est sacrément appréciable! Refusant de rentrer dans tous les carcans habituels du genre, le réalisateur Craig Gillepsie (« Une fiancée pas comme les autres », « The finest hours », …) adopte une narration éclatée, met en place de fausses interviews de Tonya Harding et des protagonistes gravitant autour d’elle et choisit une tonalité loufoque à mi-chemin entre polar et humour à froid. Dès lors, son film ressemble plus à une comédie noire dans la veine de « Fargo » ou à une plongée chez les ploucs de l’Amérique profonde du type du récent « 3 Billboards », avec qui il est en compétition aux Oscars, qu’à une biographie lisse et attendue comme on en voit à la pelle. Et dans ce sens c’est tout bon et plutôt jouissif pour nous spectateurs. On ne sait jamais où tout cela va nous mener et c’est un véritable plaisir pour le spectateur qui slalome entre rires et passion.

    Ensuite, on ne peut qu’acclamer les prestations hautes en couleurs de ses actrices. Et sans conteste, Margot Robbie fait décidément partie de celles qui comptent. Qu’elle soit la vilaine et délurée Harley Queen dans « Suicide Squad » (seul bon point de cette déception monumentale), une belle plante charmeuse et arnaqueuse dans « Diversion » ou ici la pauvre fiancée de l’Amérique en incarnant Tonya Harding, cette patineuse artistique venant d’un miiieu prolétaire aussi douée sur la glace que pour ses sorties de route et sa place dans les faits divers, elle est tout bonnement renversante. Mais c’est encore plus Allison Janney qui impressionne. Cette actrice trop souvent employée pour des seconds rôles est hilarante en mère sévère qui jure comme un charretier. A chaque séquence, elle nous met KO, servie par des dialogues hilarants qu’elle s’emploie à débiter comme des tirs de roquette. Elle devrait remporter sans conteste l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Julianne Nicholson, en entraîneuse compatissante n’est pas en reste; à elles trois elles portent très haut le casting de « Moi, Tonya » rendant la distribution masculine anodine et effacée.

    Néanmoins, le film dure deux heures et si la première partie vole très haut quand elle s’attache à nous compter le parcours de Tonya Harding et sa relation compliquée avec son mari Jeff, la seconde partie s’enlise et finit par nous perdre quelque peu. Le personnage d’Allison Janney est beaucoup moins présent et cela se ressent et le scénario qui refuse parfois une chronologie linéaire s’égare un tantinet et peine à nous passionner sur le versant polar. Les scènes deviennent un peu redondantes et les tenants et les aboutissants de l’affaire de l’agression de Nancy Kerrigan, la rivale de Tonya, ne sont pas clairement exposées. En outre, les interviews face caméra, apparaissent au final plus un gadget que réellement utiles à la progression de l’histoire. N’empêche, si « Moi, Tonya » n’atteint pas la nirvana espéré, il sort indubitablement du lot et permet également de voir un sport très peu représenté au cinéma avec d’excellentes et impressionnantes scènes de patinage artistique (dont le fameux et sublime triple axel). Un bon moment tout de même qui aurait gagné à plus de précision sur le montage et à être plus concis et moins bavard dans ses dialogues.

    Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
    Yves G.
    Yves G.

    1 500 abonnés 3 518 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2018
    Une petite leçon de rattrapage pour ceux qui, en janvier 1994, ne s'intéressaient pas au patinage artistique et/ou n'avaient pas encore atteint l'âge de raison : à quelques semaines des Jeux olympiques de Lillehammer, la patineuse Nancy Kerrigan était tabassée. Une autre patineuse, Tonya Harding, elle aussi en lice pour la qualification aux J.O., fut accusée d'avoir fomentée cette agression.

    "Moi, Tonya" est un faux documentaire qui revient sur un fait divers qui, quelques mois avant l'affaire O.J. Simpson, avait tenu l'Amérique en haleine et marqué les débuts de l'info en continu. Ses principaux protagonistes, interprétés par des acteurs professionnels, sont interviewés face caméra, comme le seraient les participants à une enquête télévisée.

    Mais "Moi, Tonya" s'intéresse moins à "l'incident" de janvier 1994 qu'à la vie de Tonya Harding. Abandonnée par son père, élevée par une mère violente, trop tôt mariée à un parfait loser, Tonya Harding était une "white trash" dans un sport qui ne lui a pas laissé sa chance.

    Le scénario de Steven Rogers est subtil qui évite le manichéisme. Il donne la part belle à Tonya Harding, que campe une Margot Robbie enlaidie, une gageure pour l'actrice sans doute la plus sexy du moment (je ne me suis pas remis de sa scène dans "Le Loup de Wall Street"). Mais pour autant, "Moi, Tonya" n'instruit pas le procès en réhabilitation de l'athlète la plus haïe de l'histoire du patinage artistique. Si Tonya démontre un courage admirable, physique et psychologique, face à l'adversité, elle n'en affiche pas moins un refus buté d'accepter ses responsabilités.

    C'est avec un humour jubilatoire, qui rappelle celui des frères Cohen, que ces pauvres types décérébrés et violents sont croqués. Il faut rester jusqu'au bout du générique, qui nous montre les interviews des véritables protagonistes pour constater avec effarement que la réalité surpassait la fiction : Tonya, sa coiffure ridicule, ses tenues impayables, son mari bas du front avec son inénarrable moustache, sa mère (interprétée avec une délectation sadique par Allison Jeanney l'inoubliable porte-parole de la Maison-Blanche dans "West Wing") et un garde du corps glouton et mythomane...
    Eselce
    Eselce

    1 421 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mars 2018
    Belle prestation de Margot Robbie. Pour le reste, je n'ai pas trop accroché à l'histoire ni aux personnages secondaires, la plupart antipathiques. L'actrice principale a sans doute pris des cours de patinage, on voit bien les effets spéciaux mais la doublure fait quelques belles prestations. Pas exceptionnel selon moi, sauf si on apprécie le patinage artistique et si on a suivit les faits à l'époque.
    Roub E.
    Roub E.

    986 abonnés 5 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2019
    Moi Tonya c’est un peu une démonstration du mensonge de l’American Dream. Tonya Harding vient en effet d’un environnement modeste va tout donner pour devenir la meilleure patineuse artistique au monde et ne va arriver nul part. Non par manque de talent, mais tout simplement parce que son rêve était impossible et que le monde qu’elle veut conquérir la rejette car finalement elle ne fait pas rêver. Le public ne veut finalement pas voir sa classe laborieuse, sa rudesse, son franc parler, cette dernière finit par se replier sur elle même et sombre dans la bêtise. Voilà ce que raconte principalement ce film par le prisme de ce Biopic. C’est aussi une incroyable relation conflictuelle mère fille, extrêmement violente. Margot Robbie et surtout Allison Janney excellent dans ces deux rôles. Un film enragé a l’image du personnage qu’il raconte, exubérant (un peu trop par moment), souvent drôle mais aussi triste car fataliste et lucide.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top