Film très peu convaincant que ce Promenons nous dans les bois, dont l’audace, plus apparente que réelle ressemble beaucoup à de la prétention tellement le film est mal déroulé.
Le casting tout d’abord est peu efficace. Ce n’est pourtant pas vraiment que le film n’a pas mit quelques atouts de son côté avec quelques têtes d’affiches, mais non, le résultat est des plus faibles. D’abord la troupe de comédiens ne tient pas la route. Si les acteurs avaient le profil convenant bien aux rôles, leurs prestations laissent plus qu’à désirer. SI certains font de réelles contreperformances (et le duo Courau-Sibony n’est pas aux abonnés absents en la matière), d’autres sont en total surjeu, à l’image de Berléand ou de Michel Muller. Berléand en fait tellement qu’il devient totalement risible sur la fin, tandis que Müller a beau se donner un regard de dur, faire des répliques qui tuent, sortir un gros flingue, non ce n’est pas crédible. Grosse erreur de casting sur lui. Enfin il y a ceux qui fichent rien, et là on retiendra surtout Lavant qui se contente de miser sur son physique mais ne fait rien d’autre.
Le scénario est très mal conduit. De bonnes idées ne suffisent pas à faire quelque chose de pertinent, et le résultat est très décevant. Le film est mou (il démarre à peu près au bout de 50 minutes avec le premier meurtre pour une durée de 80 minutes), l’histoire est brinquebalante, le suspense est tellement éventé que la fin n’a aucune saveur, il y a une multitude d’incohérences (je ne savais pas qu’un policier pouvait comme cela s’inviter chez vous, y passer la nuit, sans que le propriétaire ne soit au courant !), et finalement très peu de scènes réellement pertinentes, même les crimes n’ayant guère d’impacts.
Visuellement c’est un poil meilleur. La mise en scène se donne souvent des allures, mais finalement est plus prétentieuse que vraiment efficace avec une multitude d’effets de style plus loupés qu’autre chose. Le film abuse des ralentis, des plans fixes, et finalement ne donne ni rythme ni efficacité aux images, alors que le métrage avait des atouts. En effet les décors sont de bonnes factures et la photographie ne manque pas d’allure. Le réalisateur ne sauve finalement que quelques rares scènes (dont une ouverture pas mauvaise et une scène avec un sac assez marquante). Promenons-nous dans les bois dispose de rares effets sanglants, mais c’est là aussi pas mal fait du tout, quoique le film reste soft. La musique pour sa part renforce l’impression pompeuse et pédante du métrage, avec un thème choral aux accents religieux, qui ne trouve pas véritablement d’explication avec ce qui se passe à l’image. Surement le réalisateur a t’il dû se dire : « tiens, j’aime bien ça, ça ferait bien dans mon film ».
Ainsi Promenons-nous dans les bois ressemble à un slasher qui se veut original mais rate son coup. Plutôt que de jouer la carte de l’efficacité, il se vautre dans une démarche grandiloquente et pseudo-intellectuelle assez foireuse, et rate tout le reste. C’est-à-dire le suspens, l’action, l’horreur. Brouillon à souhait, on gardera quelques bonnes scènes, des décors acceptables, mais enfin rien de bien enthousiasmant, pour un film qui m’a, dans son ratage, beaucoup fait penser à Brocéliande.