Oeuvre humaniste à dimension métaphysique, ce remake d'un classique du fantastique de 1958 (la Mouche noire, de Kurt Neumann), est un hymne bouleversant à la tolérance et à l'amour vis-à-vis de ceux qu'isole la maladie (on suit la lente dégradation physique et psychique de Seth Brundle), tout en s'inscrivant parmi les chefs-d'oeuvre du fantastique moderne. L'accent est mis de façon prodigieuse sur les fx gore en permettant à Chris Walas de se surpasser dans sa technique des chairs décomposées, où le visage de Jeff Goldblum subit des mutations impressionnantes. On y reconnaît aussi la marque de Cronenberg avec son goût du morbide et du nauséeux.
The Fly commence assez mollement le temps de poser les bases de l'intrigue: on sent bien qu'il va se passer quelque chose avec cette machine mais le twist semble ne jamais venir. Une fois passé le moment charnière, le scénario patine et ne parvient pas à exploiter correctement l'intrigue qui, sur le papier, est pourtant intéressante. Il ne se passe, au fond, pas grand chose, les enjeux manquent et l'histoire qui se déroule un peu en roue libre ne parvient jamais à captiver totalement l'attention. Le film prend même, dans sa dernière partie, une tournure glauque assez ridicule et franchement dispensable. En fait, The Fly ressemble presque à une série B ou un mauvais téléfilm, et cette sensation est accentuée par la photographie quelconque au rendu très cheap, les dialogues insipides et le jeu des acteurs loin d'être transcendant.
La Mouche est un remake qui n’en a que le nom tant la trame narrative originelle n’est ici qu’un prétexte pour explorer les thématiques obsessionnelles de Cronenberg: les dérives de la science, l’identité humaine et l’inéluctable déliquescence de la chair. On est très loin de la série B basique. Au-delà des scènes gores très réussies, le cinéaste parvient à susciter l’émotion grâce à la belle relation unissant les personnages interprétés par Geena Davis et Jeff Goldblum qui trouvent ici un des rôles les plus marquants de leurs carrières respectives. Une grande tragédie horrifique, à la fois bouleversante et traumatisante.
"La mouche" est un film étonnant dans la cinéma de Cronenberg, peut-être car il arrive enfin avec celui-ci de toucher un plus large public, tout en gardant ces thématiques récurrentes propre à lui-même : l'atmosphère angoissante, les déformations du corps... Mais derrière ce film très accessible, se cache pourtant des interrogations portant sur la mutation, jusqu’où la technologie ira-t-elle, mais encore quelles en sont les limites ? Et c'est en transformant progressivement Jeff Goldblum en personnage mi homme, mi mouche que Cronenberg nous livre des réponses, avec un film de science fiction abordant intelligemment et originalement un thème qui lui, ne l'est pas. Mais avant cette mutation, le scientifique verra tout d'abord sa vie bouleversé par l'arrivé d'une journaliste, qui jouera un rôle important, quand sa phase de transformation débutera. Elle permettra de faire le lien entre la part d'homme et d'animal qu'il a en lui. Car oui, il faut le dire, caché derrière des effets spéciaux bien gore propre au réalisateur, c'est bel et bien un drame dont il nous est fait part dans cette descente aux enfers physique et psychologique, qui aboutit à un final bouleversant, et clôturant de manière froide et glauque ce film. Des thématiques intéressantes comme celle du surhomme ou les problèmes d'ordre éthique sont abordés. "La mouche" cache donc bien son jeu, s'adaptant à tout type de public par le biais d'un scénario efficace, simple, mais pas autant qu'on le croit. 3,5/5
Brilliant et répugnant à la fois. David Cronenberg revisite le film d'horreur et le film de série B pour créer un hybride plus puissant, plus beau et plus remarquable. J'ai rigolé devant ce défilé de scènes à vomir ou à donner la chair de poule, mais dans le bon sens du terme. Mention spéciale pour Jeff Goldblum également.
Ce qui est remarquable avec ce drame fantastique, c'est que David Cronenberg ne fait pas comme l'aurait fait 95/100 des réalisateurs juste un film fantastique mais aussi un film dramatique ; l'un se complète très bien avec l'autre. On a le droit à un scénario intense de tristesse et de cruauté qui reflète très bien son époque et à des personnages profonds ; et pour preuve que l'ensemble est assez subtil le maquillage (justement récompensé par un Oscar et qui finit par être très impressionnant !!!) suit physiquement l'écroulement psychologique du protagoniste (Jeff Goldblum magistral !!!). Le dernier tiers est particulièrement éprouvant et n'est pas loin de donner envie de gerber. Une grande réussite incontestable.
Un gros classique du film fantastique où Cronenberg nous embarque dans son univers. En signant le remake de la mouche noire, le réalisateur canadien nous offre l'un de ses meilleurs films. L'histoire, certes classique, est passionnante et on n'arrive pas à décroché du film jusqu'à la scène finale de pure beauté. Un chef d'oeuvre.
Un très bon scénario, Jeff Goldblum joue à merveille, les effets spéciaux sont extrêmement bien faits surtout pour l'époque. C'est un film que je recommande aux amateurs de science fiction et de gore!
Monument que je viens seulement de regarder, et que dire, il correspond bien à son statut. Si on met de coté les effets spéciaux qui sont clairement dépassé, regardons la prouesse de l'époque. Remercions le maître pour son génie, un véritable régal, pas une once d'ennuie. La transformation est bluffante (tant pas la technique que les émotions véhiculées), la prouesse technique n'enlève rien au scénario, la construction du film, on ne se lasse pas une seule seconde, un bijou.
Magnifique métaphore sur le changement,"La Mouche" est aussi un excellent film fantastique parfait dans sa narration aidé par un pitch implacable.Cronenberg n'élève peut être pas le fond aussi loin que "Vidéodrome" mais "La Mouche" est son film le plus accessible et le plus divertissant.