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    Killers of the Flower Moon
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    4,1
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    1 006 critiques spectateurs

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    legend13
    legend13

    252 abonnés 1 058 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2023
    Chaque nouveau film de Martin Scorsese est un évènement pour tout cinéphile qui se respecte. Encore plus quand le maître réunit pour la première fois (dans un long métrage) ces 2 acteurs fétiches : Robert De Niro et Leonardo Dicaprio.
    Autant le dire tout de suite : "Killers Of The Flower Moon" est largement à la hauteur des légitimes espoirs placé en lui !

    Scorsese et son coscenariste nous déroulent ici une horrible histoire vraie directement adapté du livre du même nom.
    L'histoire des "Osage" un peuple amérindien devenu riche suite à la découverte de gisements de pétrole sur leur terre. Bref le spitch je pense que tout le monde le connaît. Inutile de le ressasser.

    Toujours est t'il que derrière sa durée XXL et son apparente lenteur l'œuvre est captivante quasiment d'un bout à l'autre.
    Le cinéaste nous empoisonne délicatement l'esprit tout au long du métrage en nous montrant les méfaits de blancs cupides, manipulateurs et hypocrites. À l'image du personnage de Robert De Niro qui est juste exquis dans ce rôle de salopard qui manipule son neveu naïf, influençable.... voir même complètement débile. Leonardo Dicaprio campe ce crétin avec une aisance remarquable et nous fait profiter une nouvelle fois de toute sa palette d'acteur génial. Ici c'est surtout dans ses mimiques, ces expressions faciales ou Leo impressione. Et Scorsese, qui est un grand directeur d'acteur insiste beaucoup sur le talent de sa star dans la dernière partie du film. Le résultat est juste impressionnant.
    Le reste du casting est tout aussi excellent dans des rôles plus où moins important.

    Et comment ne pas parler de l'improbable (et génial) dernière scène ? Le réalisateur aurait pu se contenter d'un texte explicatif pour raconter le sorts des personnages. Il n'en n'est rien. Martin Scorsese nous surprends jusqu'au bout !

    Bref, une terrible histoire vrai remarquablement mis en scène. Un bel hommage au peuple "Osage" et plus particulièrement à Mollie Kyle.

    Du grand Art ! Du beau cinéma !
    Chris58640
    Chris58640

    217 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 novembre 2023
    3h26 de cinéma de très grande qualité, « Killers of the Flower Moon » est le dernier cadeau de Martin Scorsese au cinéma. Comme je m’y attendais, Scorsese étant une qui il est, il n’y a qu’une seule chose à redire sur son long, très long métrage… c’est justement sa longueur. Même brillant, même hyper maitrisé, même passionnant, « Killers of the Flower Moon » est trop long. Parce que pour le reste, c’est une fresque ambitieuse sur l’Amérique et des démons. Parfaitement mise en image, avec des plans magnifiques, un rythme constant, une musique parfaitement discrète mais bien utilisée, et une reconstitution très ambitieuse d’une petite ville du Sud au début des années 20. On appréciera particulièrement les magnifiques costumes indiens que les femmes portent quasiment en permanence (et que les raciste appellent avec mépris « les couvre-lits »). Sur la forme, rien à redire donc et j’ajoute même que les 10 dernières minutes sont étonnantes de créativité et d’originalité. Le film est trop long mais sa conclusion est magnifique, décalée et pleine de poésie. Quant à la toute dernière image, elle est juste sublime. Tout cela n’est pas loin de constituer une « masterpièce » de mise en scène. Scorsese est également impeccable dans la direction d’acteur. On connait bien à présent Léonardo DiCaprio et sa façon très intense de composer ses personnages. Ici, il a le rôle le plus difficile, celui d’un homme moins détestable que pathétique. On n’arrive pas à le détester vraiment alors qu’il commet des actes atroces, mais il les commet par faiblesse. spoiler: Ernest Burkart est un homme peu instruit, sans grande force de caractère. Influencé par son oncle qui est tout le contraire (intelligent, calculateur, totalement cynique), il est son instrument et il est fatalement amené à en payer le prix.
    Je comprends qu’on puise trouver par moment que DiCaprio surjoue un petit peu, il a toujours abordé ses rôles avec une intensité qui peut flirter avec le cabotinage, dans certaines scènes il est un peu à la limite du « too much ». Mais cela reste pour lui un rôle immense et, je pense, très difficile dont il se sort avec les honneurs. Robert de Niro, en patriarche tranquille, fort de son impunité, c’est le vrai méchant du film. Sans jamais s’énerver, sans jamais élever la voix, juste par le choix de demi-mots et par les regards, il impressionne, il menace, spoiler: il commandite des meurtres odieux.
    La vrai révélation pour moi c’est Lily Gladstone qui donne corps à une Molly toute en délicatesse et en pureté. Avec son air doux et presque impassible, elle est magnifique. C’est une indienne Osage fière, amoureuse (pour son plus grand malheur), spoiler: trahie, empoisonnée,
    marquée par le deuil mais d’une dignité qui impressionne. Il y a également quelques jolis seconds rôles, un tout petit peu effacés, tenus par Jesse Plemons ou Brendan Fraser (et ça fait plaisir de le revoir). « Killers of the Flower Moon » est une fresque qui dépeint avec une vraie virtuosité une certaine Amérique, celle du capitalisme triomphant et de ses relations complexes avec les Amérindiens (faite d’un mélange étrange de culpabilité et de racisme). Le destin a voulu que les Osages soient installés sur une éponge gorgée de pétrole, qu’ils en tirent des richesses, qu’ils emploient même des domestiques et des ouvriers blancs, cela ne pouvait que causer leur perte. D’ailleurs, tout riches qu’ils soient, ils sont restés malgré tout des citoyens de seconde zone sous tutelle, ils n’ont pas les mêmes droits que les blancs sur leur propres compte en banque. Même en Amérique, l’argent ne peut pas tout acheter. Le sort des Amérindiens, c’est le péché originel des Etats-Unis. Pendant les siècles précédents, les tuniques bleues les massacraient ouvertement lors de guerres indiennes pour s’accaparer leur terres. En 1920, pour s’accaparer leur pétrole, il faut être plus pervers, plus cynique et surtout plus discret : spoiler: on épouse les femmes indiennes et on les élimine les uns après les autres de l’intérieur pour au final hériter du pactole.
    C’est le cœur du film, l’appât du gain couplé au racisme décomplexé, une certaine idée d’une certaine Amérique. Intéressant aussi de souligner que la question raciale est complexe car, spoiler: désemparés par l’accumulation des morts, les Osages envisage de demander de l’aide… au Klu Klux Klan, voilà qui est déroutant !
    « Killers of the Flower Moon » dépeint avec une efficacité et même une flamboyance indéniable un pays qui est loin d’avoir expié son péché originel, celui de s’être construit sur la violence et la confrontation entre les peuples. Pas de doute, le dernier film de Martin Scorsese est un grand film… de presque 3h30.
    bobmorane63
    bobmorane63

    197 abonnés 1 984 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2023
    Un film de Martin Scorsese qui sort en salles est toujours un événement et avec "Killers of the flower Moon" , il s'aventure dans un genre de Western contemporain du début du 20eme siècle avec comme vedettes deux acteurs légendaires associé au cinéma du maître, Leonardo DiCaprio et Robert de Niro. J'ai lu je ne sais plus où que ces deux cités en faisaient des tonnes dans leurs interprétations, c'est faux, DiCaprio amène beaucoup à son personnage en émotion et De Niro redevient le grand acteur qu'il était il y a longtemps, ils s'en sortent très bien. La révélation de ce long métrage vient de Lily Gladstone, que j'avais repéré dans 2 films de Kelly Reichardt, "Certaines femmes" et "First Cow", elle joue la femme de DiCaprio , une Indienne souffrant de diabète (on en apprend pas mal sur cette maladie), un rôle pas facile. Meurtres, vols, culpabilités, des thèmes qui font le cinéma de Scorsese, cette œuvre dure 3 heures 26, c'est long, un raccourcissement aurait été mieux, c'est raconté en prenant son temps mais c'est entraînant. A noter dans les seconds rôles, la présence de Brendan Fraser et John Lithgow.
    Uchroniqueur
    Uchroniqueur

    164 abonnés 2 382 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 décembre 2023
    "Killers of the Flower Moon", film historique américain réalisé par Martin Scorsese, sorti en 2023.
    Adaptation du roman "Killers of the Flower Moon : The Osage Murders and the Birth of the FBI", (La Note américaine, en français) de David Grann, paru en 2017. Le récit d'une enquête mené par le FBI (qui venait d'être crée) au sein de la communauté amérindienne Osage en Oklahoma qui a eu lieu dans les années 20 pour élucider une série de morts, plus que suspectes que la Nation Osage reçoit une importante rente pétrolière depuis la découverte en 1894 de gisements de pétrole sur leur territoire. Quand une tribu amérindienne devient assez riche pour employer des ouvriers et des serviteurs blancs, que peut-il bien se passer ? C'est cette histoire vraie que ce film de 3h nous raconte, avec une superbe réalisation de Martin Scorsese, une magnifique musique de Robbie Robertson (décédé en 2023). Magnifique photo et, ambiance. Une reconstitution très soignée et très documentée avec la participation de nombreux acteurs amérindiens.
    Langue, culture, costumes, tout ici semble respecté.
    Un beau film avec une belle scène d'ouverture, dont le seul défaut est peut-être d'avoir une dernière heure moins fascinante. Avec un Robert De Niro qui renoue clairement ici avec son rôle de parrain pour cette dernière collaboration avec Martin Scorsese. Leonardo DiCaprio semble l'imiter avec un rictus appuyé et forcé de bouche tombante.
    Un film instructif sur un fait historique peu connu jusqu'alors.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2023
    Pour ce film fleuve de 3h30 du maitre Scorcese, on peut user de tous les superlatifs : grandiose, magnifique, épique, picturalement bluffant, scénario au cordeau, décors somptueux,… Et c’est vrai !!! On prend beaucoup de plaisir à suivre cette gigantesque fresque autour des Osage ; tribu indienne spoliée de ses terres lucratives truffées de pétrole par des blancs vénaux. Scorcese creuse un peu plus son sillon en décrivant les travers d’une Amérique bâtie sur d’effroyables fondations faites d’injustices extrêmes, et de crimes crapuleux odieux. Les 90 premières minutes sont d’une fluidité narrative et d’une beauté extrême ; le film prend son temps, l’intrigue et les personnages sont posés. Ensuite, on rentre dans le dur de l’intrigue et le schéma devient très scorcesien avec des personnages troubles, un fond sauvage et romanesque.
    Ce film souffre malgré tout de deux faiblesses importantes pour en faire le chef d’œuvre dont certains parlent. Le cabotinage de Di Caprio, se prenant parfois pour Brando du Parrain, est insupportable dans la seconde moitié du film. Comment a-t-on pu le laisser en roue libre sur autant de scène ? Qui dirige les comédiens ? A moins que ce soit Di Caprio, co-producteur, qui dirigeait Scorcese ! La seconde faiblesse tient au traitement de l’histoire d’amour entre Ernest et Mollie ; autant Mollie est attachante qu’Ernest insondable ; leur histoire d’amour est une énigme voire improbable. Le scénario ne choisit pas le type de relation les unissant ; on finit donc par ne plus y croire.
    3h30… c’est long, mais çà passe très bien… un film épique comme on n’en fait plus… mais pas le plus grand Scorcese.
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    Arthus27
    Arthus27

    97 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2024
    Comme à son habitude, Scorsese nous offre une grande fresque se voulant être une introspection des Etats Unis d'Amérique et de ses origines. La mise en scène est parfaite, l'histoire impeccablement ficelée, et l'interprétation sans faute, à l'exception d'un Di Caprio qui ne nous avait pas habitué à un tel cabotinage. Le clin d'œil final apporte encore plus de puissance au récit, tout à la fois fait divers et élément charnière de l'Histoire étasunienne
    Citrouilleman
    Citrouilleman

    78 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 octobre 2023
    Au programme : meurtres, cynisme, cupidité, mensonges et trahisons. Un film très long mais particulièrement réussi avec une interprétation grandiose. Très bon.
    Henning P
    Henning P

    65 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2023
    Scorsese est un des meilleurs réalisateurs de notre temps et du siècle passé. Ses films ont toujours su nous transcender et nous impressionner. Dans son dernier métrage, on est dans la même lignée. Du grand cinéma avec des personnages du premier aux seconds rôles extrêmement bien choisis et interprétés. Ça fait plaisir de revoir De Niro dans un rôle à sa mesure. Di Caprio ne cesse de nous étonner avec un rôle à contre-emploi. Et que dire de Lily Gladstone, déjà vu dans First cow et qui interprète à merveille cette femme Osage diabétique, fragile et forte à la fois. L'intrigue est très réussie et surtout la dernière partie nous embarque dans une fresque à la hauteur de nos espérances. Alors pourquoi seulement 4 étoiles et pas 5? Pour les longueurs à la moitié du film qui sont parfois pesantes. Un film qui aurait duré 30' de moins aurait pu approcher le chef d'œuvre. 16/20
    Fanadri123
    Fanadri123

    28 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2023
    Adapté de l’ouvrage éponyme de David Grann, Martin Scorsese réalise une fresque dantesque de 3h26 sur l’assassinat de plusieurs membres d’une tribu amérindienne après qu’ils aient trouvé du pétrole sur leurs terres dans le courant des années 1920.

    À mi-chemin entre le western et le film noir, Killers Of The Flower Moon offre une réflexion terrifiante sur l’histoire de l’Amérique moderne. Scorsese dépeint avec intensité et retenue une enquête criminelle vertigineuse où les deux acteurs fétiches du réalisateur ; Robert De Niro (10 films) et Leonardo DiCaprio (6 films) excellent par la justesse et la puissance de leurs jeux. Une association impeccable qui régale ! Du grand cinéma !

    Captivant du début à la fin, brillamment mis en scène avec ses images époustouflantes et ses acteurs impliqués, Killers Of The Flower Moon fait partie selon moi des films les plus réussis et impactants de la filmographie de Martin Scorsese.
    CH1218
    CH1218

    209 abonnés 2 915 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2024
    De cet épisode méconnu mais malheureusement bien réel dont l’Amérique devrait avoir honte, Martin Scorsese tire un très grand film, captivant, qui réunit ses deux acteurs fétiches, Robert De Niro (impérial) et Leonardo DiCaprio (très bon mais en deçà quand même). Avec presque 3 h 30, son adaptation, avec la complicité d’Eric Roth, du récit crépusculaire du journaliste David Grann est par contre (beaucoup) trop longue. Une durée abusive qui n’empêche cependant pas « Killers of the Flower Moon » d’être une fresque saisissante, tragique, terrifiante, admirablement mise en images. La photographie, la musique, les décors, les costumes sont magnifiques et ces défunts Osages trouvent à travers une exceptionnelle Lily Gradstone, la plus souveraine interprète de leurs silencieuses mémoires.
    MediaShow
    MediaShow

    146 abonnés 541 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2023
    L'article complet : https://mediashowbydk.com/2023/10/25/labbe-pierre-une-vie-de-combats-lexorciste-devotion-killers-of-the-flower-moon/

    Après un passage par la plateforme Netflix avec The Irishman en septembre 2023, Martin Scorsese retrouve les salles obscures avec son nouveau long-métrage Killers of the Flower Moon, adapté de l’ouvrage du même nom de David Grann, publié en 2017. Il s’agit de son film le plus cher avec 200 millions de dollars de budget. Présenté en Hors-Compétition au Festival de Cannes 2023, cette réalisation réunit les deux acteurs fétiches du réalisateur américain : Robert De Niro et Leonardo DiCaprio. Réalisé à la manière d’un western, le scénario est véritablement passionnant à suivre, malgré quelques longueurs. On y suit avec beaucoup d’intérêt l’histoire tragique de ce peuple amérindien, les Osage, et, à travers cette histoire, Martin Scorsese leur offre un magnifique hommage. En effet, la première partie du métrage est poignante à ce niveau, en exposant peu à peu la cruauté de l’homme blanc qui sème furtivement la mort à l’ensemble de cette population. La seconde partie est plus axée sur le personnage de Leonardo DiCaprio qui prend conscience de ce génocide et se soulève contre son oncle, joué par Robert de Niro. Le film se conclut sur un épilogue, une idée surprenante mais originale !

    D’autre part, la mise en scène est superbe et c’est un vrai plaisir d’admirer la qualité visuelle de ce thriller historique. La photographie de Rodrigo Prieto (ayant travaillé sur Le Loup de Wall Street, Silence et The Irishman) est sublime avec de brillantes idées telles que la scène d’introduction de la découverte du gisement de pétrole. La reconstitution de l’époque est également magnifique et immersive. Sans oublier l’excellente bande originale composée par Robbie Robertson. Enfin, Martin Scorsese s’entoure d’une distribution talentueuse : DiCaprio signe une des meilleures performances de sa carrière, De Niro fait preuve de charisme dans le rôle d’un homme capitaliste à la bonhommie mais cachant l’individu le plus cruel qui soit et Lily Gladstone qui brille à travers son personnage, Mollie. Parmi les rôles secondaires, Jesse Plemons est honorable dans le rôle de Tom White et Brendan Fraser offre une belle interprétation de l’avocat Hamilton.
    Fiers R.
    Fiers R.

    114 abonnés 453 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 octobre 2023
    On l’attendait comme le Messie le retour de Martin Scorses en salles après un passage chez Netflix pour son film de mafia fleuve comme il les affectionne tant avec « The Irishman ». Une œuvre dantesque en ambition comme en durée mais bien trop longue et parfois difficile à suivre. De surcroît, il réunit pour la première fois (devant sa caméra en tout cas, car les deux hommes s’étaient déjà donné la réplique dans le passé) ses deux acteurs fétiches : les deux monstres sacrés du septième art américain que sont Robert De Niro et Leonardo Di Caprio. Le metteur en scène investit un sujet important à la manière d’un travail de mémoire doté d’une documentation pharaonique : celui du massacre de la communauté indienne Osage en Oklahoma au début du siècle passé par les blancs au nom de l’argent du pétrole et du pouvoir. Un génocide vicieux et sournois qui se dévoile au grand jour dans ce pavé cinématographique qu'est "Killers of the Flower Moon » qui s’handicape pour rien du même problème que son précédent film, en l’occurrence une durée exténuante et pas forcément utile de près de trois longues heures et demie. Dommage car pour le reste tout est carré, réussi et passionnant...

    Qu'on ne s'y trompe pas, les durées excessives ne sont pas forcément une tare ou un repoussoir quand c’est justifié et absolument indispensable. Que ce soit un blockbuster Marvel et/ou estival où le grand spectacle permet (généralement) de ne pas s’ennuyer ou, avec un exemple plus parlant car voguant également vers le cinéma d’auteur pointu et exigeant, le récent et magistral « Oppenheimer » de Nolan qui n’avait pas une minute de trop et nous avait scotché sur notre fauteuil durant trois heures. Et pourtant, il demandait l’investissement intellectuel du spectateur... En revanche, ici, le scénario aurait pu se passer, sans problèmes de narration ou manque d’informations, d’une petite heure facile. Le début contient des longueurs dispensables et « Killers of the Flower Moon » se pare d’une fin qui abuse de répétitions. Et il y a également des sous-intrigues, au mieux, totalement accessoires, au pire, clairement inutiles. C’est donc un peu frustrant de devoir sentir passer le temps alors qu’un montage plus resserré et essentiel aurait été tout aussi compréhensible et aurait rendu le film bien plus captivant et concis. Il n’empêche, le script demeure fluide et clair, on ne peut lui enlever et contrairement à « The Irishman ».

    À côté de ce gros handicap, le dernier film du cinéaste octogénaire est en tous points remarquable. Et on ne peut quasiment lui trouver que des qualités si ce n’est des mimiques parfois un peu forcées de son duo d’acteurs principal, surtout DiCaprio. On est conséquemment plus attiré par le jeu fort et nuancé de la révélation Lily Gladstone. Sinon, « Killers of the Flower Moon » peut compter sur la maestria de sa direction artistique, révélant un beau livre d’images sombres, entre reconstitution imposante et méticulosité des faits dans les moindres détails. La volonté de vulgarisation et du travail de mémoire est incontestable. La musique entêtante est du meilleur goût et Scorsese a encore sacrément de ressources pour nous en mettre plein vue niveau réalisation. Les thèmes investis ici, entre racisme, histoire, jeux de pouvoir et culture sont menés avec précision et flamboyance et entraînent à la réflexion. Il y a de rares séquences véritablement frappantes mais plutôt un enchaînement de petits moments en mode mineur qui créent une œuvre importante aussi bien dans sa forme que sur le fond. C’est du grand cinéma pointu mais accessible que seule la gourmandise d’en avoir mis trop fatigue un peu, au point qu’on en vient à se demander si une mini-série n’aurait pas au final mieux convenu à ce récit méconnu mais indéniablement important et captivant.

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    Ninideslaux
    Ninideslaux

    85 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2023




            Le film le plus attendu de l'année.... Martin Scorsese et Robert De Niro, enfin dans un rôle digne de lui. D'accord, il nous a fait sourire en beau père affublé de faux tétons en caoutchouc, mais on espérait revoir le grand Robert, et là, doucereux, fielleux, pourri jusqu'à la moelle, il est splendide!
          Qui d'autre que Scorsese pouvait faire ce film? Clint Eastwood, sans doute
        Vous connaissez tous maintenant l'histoire de ces indiens Osage. Déplacés de leurs terres d'origine, on leur assigne une réserve en Oklahoma. Bingo: on plante un chou, le pétrole jaillit. Les parias deviennent richissimes. Ils s'habillent en bourgeois, les plus délurées mettent des robes charleston (on est en 1920) et des renards; ils s'achètent des automobiles, embauchent des domestiques blancs, et fraternisent avec les colons. Il est vrai qu'ils ont été christianisés, ce qui rapproche, même si naturellement ils continuent à pratiquer leurs croyances ancestrales. Dans la réalité, je me demande si la cohabitation a été aussi simple que cela. 
         Parmi les grands amis, les protecteurs des indiens, le copain des grands chefs il y a un riche éleveur de bovins, William Hale, De Niro donc. Son neveu, Ernest Burkhart, démobilisé, revient au bercail. D'abord ébloui par le discours éthique de son oncle, il va suivre son conseil: épouser une riche Osage, et puis.... décimer sa famille. Car le plan atroce des colons est bien là: épouser une héritière, faire disparaître ceux qui pourraient lui contester l'héritage, et lui faire signer un document précisant que, en cas de disparition, tous ses biens reviendront à son cher mari. Ensuite, accélérer cette disparition, et c'est facile: génétiquement, les indiens sont assez particulier, on sait qu'ils ne supportaient pas l'alcool qui faisait chez eux des ravages et ils étaient sujets  au diabète; la modification de leur nourriture, pour s'adapter à celle des colons, leur était fatale...
           Franchement, quel scénariste aurait osé inventer une si belle histoire?
         Leonardo Di Caprio compose une figure de crétin d'anthologie, les espèces d'abajoues de hamster qu'on lui a rajoutées ne contribuant pas à lui donner l'air intelligent. Il y a quelque chose d'un peu trop caricatural, de presque gênant dans cette composition. Mais surtout, Ernest est totalement dépourvu d'empathie et de sens moral, exécutant les diktats de William sans le moindre état d'âme, alors qu'il semble pourtant être réellement tombé amoureux de Mollie, qui lui a donné trois enfants. Et on comprend qu'il soit amoureux! Lily Gladstone est magnifique. Son large visage lunaire est d'une profonde dignité. Sa stature est celle d'une déesse; quelque chose de grand émane de sa personne....
         Après des morts suspects par centaines, le FBI naissant va intervenir. Mais la "justice" rendue sera très, très imparfaite....
          A voir évidemment!!
    Sébastien B.
    Sébastien B.

    19 abonnés 146 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2023
    Une fresque Scorsesienne (une de plus), sur la violence inhérente à la fondation des USA (en cela elle fait écho à son formidable « Gangs of New-York »), adaptée du roman « La note américaine » relatant le destin incroyable de la tribu des Osages. Les 3h26, si elles sont brocardées par certains, sont nécessaires pour sentir le serpent froid s’enrouler doucement et se contracter implacablement jusqu’à l’asphyxie. La mise en scène et le montage sont brillants (comme toujours), la musique sublime et l’interprétation frôle les sommets (une myriade de seconds rôles excellents). Captivante, presque ensorcelante par moments, cette proposition fleuve, entre western, film de mafia et histoire d’amour toxique, n’a pas à rougir (sans mauvais jeu de mots) dans la filmographie flamboyante de l’immense Martin. Émouvant, politique et inoubliable.
    AZZZO
    AZZZO

    308 abonnés 823 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 novembre 2023
    Le cinéma de Scorsese a beau être toujours le même, l'artiste ne cesse pourtant de surprendre les spectateurs. Voyage dans l'ouest américain au début du XXe siècle cette fois pour raconter de nouveau les crimes sur lesquels fut bâti le rêve américain. Scorsese réalise un western d'un nouveau genre : les Natives ne sont pas sur des chevaux, n'ont pas de plumes, ils sont riches et se prennent les pieds dans ce rêve qui n'est pas fait pour eux. Mafia, arnaque, règlement de compte et mimiques de Robert de Niro, on nage dans un grand bain de Scorsese. Mais c'est aussi un film de Di Caprio, personnage central, il est aussi à l'origine de l'adaptation du roman et a largement participé à la production du film. Faut-il y voir l'envie de se donner un nouveau grand rôle, de donner une teinte plus politique à son travail d'artiste ? A suivre... Grand film, en tout cas.
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