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norman06
352 abonnés
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3,0
Publiée le 1 août 2017
Fantastique et réalisme social sont combinés avec bonheur dans cette fable qui évite l'ennui qu'un tel synopsis pouvait laisser présager. Une bonne surprise.
Remarquablement mis en scène, cet essai à l’atmosphère étrange nous raconte d’abord et surtout l’histoire d’un couple en crise, aux multiples secrets, mettant en lumière l’hypocrisie des normes sociales dans le Mexique contemporain. La partie fantastique du film, au final assez annexe, est quant à elle une semi-réussite. Si l’histoire de cette bête immonde aux talents sexuels prodigieux fascine, elle est un peu trop accessoire pour être pleinement convaincante. Captivante et envoûtante, cette région sauvage vaut néanmoins clairement le détour.
C'est un film qui marque, car il sort de l'ordinaire. Mais sur le fond, l'approche du réalisateur est assez spéciale, devoir supporter cette histoire assez sordide de trio sexuel misérable, pour amener ou justifier la présence de cet alien/poulpe, qui assouvit les désirs sexuels cachés ou pas de chacun, n'est pas un choix facile. Sinon, c'est typiquement le film à aller voir, de par son originalité et pour se faire son propre avis.
Ce film est à réserver à un public très averti, l'histoire tourne autour du désir sexuel, de l'envie, du plaisir, de l'instinct primaire et primal... On ne sait pas grand chose spoiler: de ce qu'il y a dans la grange hormis que c'est extraterrestre, que ça attire, ça fait jouir, ça tue ... Un OFNI (objet filmique non identifié) mexicain qui aurait mérité une meilleure écriture pour complètement intéresser... spoiler: La créature est très bien faite ...
Parce qu’il échappe sans cesse à la manière de sa créature tentaculaire, La Région sauvage intrigue autant qu’il déçoit, la faute à un éclatement de la structure narrative qui perd son spectateur dans un labyrinthe de relations et de pulsions duquel il ressort pourtant indemne. Derrière une volonté d’émanciper ses personnages féminins, Escalante a l’ambition de remonter à la source-même du désir, de toucher cette partie primitive de tout être qu’il incarne à l’écran par une série d’images fortes. Très peu de plans sont brefs, et le calme dans lequel se déploie le récit équivaut à une transgression : laisser la chose venir, se produire, sans recourir aux artifices du montage ou à une quelconque censure. Nous voguons entre l’ambiance oppressante d’Under the Skin et la folie douce de La Bête signé Borowczyk. Igor Figueroa et Fernando Heftye composent une partition où grincent les violons, engendrant des textures sonores malsaines assez réussies. Pourtant, au cœur de cette cosmogonie de l’éros féminin apparaît un soin chichiteux à brouiller les pistes de la façon la plus artificielle qui soit, c’est-à-dire en jouant avec la cohérence et l’enchaînement des scènes. Le réalisateur s’amuse à perdre son spectateur dans un imbroglio de rapports et de figures qui se mélangent pour ne former qu’un amas compact de corps dans un décor d’abord fermé – les intérieurs des maisons et appartements – puis ouvert, tendu vers l’absolu. L’impression qui en découle est celle d’un manque de confiance dans le potentiel horrifique, si bien que le procédé déployé ici lasse et finit par franchement agacer. Car une fois les couches de fausse illisibilité enlevées, ne reste qu’un mystère plutôt banal, déjà vu et revu. S’il donne vie à une région marquée par l’aimantation des corps et des esprits vers un cabanon rouge-passion, La Région sauvage n’a rien de si sauvage, semble même assez sage à y regarder de plus près.
Des films comme celui-ci, j’en ai vu passer des brouettes et, s’il m’est arrivé d’être agréablement surpris, le procédé me laisse quand même plus souvent sceptique. Le procédé en question, c’est quand des drames d’auteur naturalistes, qui n’hésitent paradoxalement pas à en remettre une couche dans le réalisme et la sobriété, reposent sur un argument science-fictionnel qui étaye avec plus ou moins de bonheur le propos du film et dont l’utilité visible est de lui permettre de se distinguer de ses petits camarades. Sur le papier, le procédé fonctionne puisque, si je n’avais pas entendu parler de ‘The untamed’ dans les notules d’un Mad Movies, il y aurait eu peu de chances que je m’y intéresse, l’offre en productions américaines ou européennes du même genre étant largement suffisante. Dans le cas présent, on nage en plein psychodrame familial puisque le mari, un macho latin caricatural, trompe sa femme avec le frère gay de celle-ci, tout en adoptant une attitude homophobe en public. En y ajoutant l’épouse fatiguée et humiliée, les beaux-parents paternalistes et quelques autres personnages, on obtient un âpre dossier à charge de la classe moyenne mexicaine. Rien d’inédit, donc, si le réalisateur n’y ajoutait pas cette créature lovecraftienne tapie dans une cabane à la campagne : une info qui se refile à mi-voix entre copines puisque la bestiole a pour particularité d’être l’amant ultime. Je comprends parfaitement qu’on puisse avoir envie de transgresser les limites en filmant des scènes de sexe d’autant plus crues que le gloumoute à ventouses est de couleur chair...mais je ne pige pas vraiment ce que tout cela est supposé démontrer ? Que le sexe permet de surmonter tous les obstacles ? Qu’il est le pivot de toute existence humaine ? Une nouvelle variation sur Eros et Thanatos ? Ce n’est jamais clairement exprimé et on en est réduit à appréhender cet élément comme une démarche expérimentale, comme si le réalisateur s’était donné pour mission de remettre au goût du jour le “shokushu gokan�, ce fameux “viol par tentacules� si répandu dans la pornographie nippone et déjà entr’aperçu dans ‘Possession’ de Zulawski et ‘La galaxie de la terreur’ par Roger Corman.
Il s'agit d'un film déroutant. Non seulement à cause de son surréalisme, sinon aussi pour sa planification. On parle d'un étrange mélange entre cinéma social et fantastique assez déséquilibré, précisément pour ne pas être capable de suivre aucun des deux chemins. Si on compare Escalante avec ses collègues contemporains, on peut dire qu'avec ce film il resterait à mi-chemin entre Michel Franco et Carlos Reygadas.
Le portrait social du film, même s'il se voit enrichi grâce à une trame de trahison dans le foyer familial, souffre du syndrome du chien battu. C'est à dire, l'obsession pour le misérabilisme, la jouissance du réalisateur par la violence psychologique ou physique hante les enfants, la protagoniste et même son frère homosexuel. Le spectateur devient un voyeur condescendent qui observe cette famille sans se sentir complice ni participant dans la dénonciation, juste de la curiosité malsaine.
D'autre part, le fil surréaliste fascine. Hélas, sa présence et beaucoup plus anecdotique qu'on souhaiterait. Une bête inconnue qui donne du plaisir à ceux qui osent lui faire face. Par contre, sur risque de blesser les invités s'ils ne sont pas capables de canaliser cette énergie. Une métaphore de la répression et la frustration. Une idée très attractive qui est présentée trop tard dans le film. Les scènes à la montagne sont soignées jusque dans le moindres détails. Parfaitement tournées et planifiées en plus d'être intrigantes, oniriques et même bucoliques. Ces scènes servent comme pause du chagrin de la vie quotidienne de la protagoniste et captent notre attention tout au long de l'épisode. Malheureusement, cela ne suffit pas.
La région sauvage donne l'impression d'être divisée en deux films qui ont été mis ensemble pour en faire un, sauf qu'ils n'arrivent pas à s’assembler.
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0,5
Publiée le 3 mars 2023
Une version mexicaine de "Possession" (1981), sans les èpices et les aromates! D'ailleurs on ne peut s'empêcher de se demander pour quelles raisons Amat Escalante a rèalisè une oeuvre aussi inutile ? Non seulement ça tourne en rond et en plus on n'y comprend pas grand chose au final! Sans aucun rèsultat la projection finie, tout l'attirail de l'horreur zulawskienne qui n'effraie plus depuis trente cinq piges, est ici dèployè dans une règion sauvage du Mexique et on cerne assez vite les limites du genre èpuisè que l'auteur n'a pas eu le don de renouveler! Visiblement le père Escalante a manquè d'imagination! D'où la grosse dèsillusion malgrè l'investissement de Simone Bucio et Ruth Ramos! Jesús Meza, lui, est bien nul passant le clair de son temps à uriner ou à picoler! Quant aux scientifiques, ils sont aussi sensibles qu'une pierre! Vous l'aurez compris, ne suivez pas le beau ruisseau qui mène vers la maison en bois sinon vous pourriez en dècoudre avec la bête monstrueuse et gluante! Bouh...
Un film érotico-fantastique qui fait beaucoup de mystères pour au final pas grand-chose... C'est un film original, on ne peut le nier et il surprend par ce choc entre son côté réaliste et surnaturel. D'un côté, on a un aspect social et de l'autre quelque chose de beaucoup moins réaliste avec cette "quête" du plaisir matérialisée par quelque chose d'étrange qui est cependant beaucoup plus anecdotique. C'est dommage, car c'est ce qui fascine le plus dans ce film et c'est ce que l'on a envie de découvrir davantage. C'est pour ça que je dis qu'il y a beaucoup de mystères pour au final pas grand-chose. Ce n'est pas le manque de réponses qui est gênant, on peut s'en passer, mais là, je trouve qu'il manque quelque chose à ce film, et ce dans les deux parties ou registres du film. L'ambiance est intéressante, il y a quelques passages fascinants, mais dans l'ensemble, c'est un film qui manque de chaleur et d'émotion, je l'ai trouvé trop froid voire même sans âme. Au final, c'est un film moyen qui se laisse voir, mais sans plus. L'originalité ne fait pas tout.
Cette fascination pour le monstrueux est constante dans la culture et le cinéma Mexicains. L’oeuvre de Guillermo Del Toro, en est le plus bel et récent exemple. Il a eu, cependant, beaucoup d’autres prédécesseurs, qui ont exploré ce thème avec, souvent, beaucoup de réussite. Quand aux maux de la société Mexicaine, la violence extérieure, et domestique, le machisme, l’influence inhibante et névrotique du catholicisme, tous ces thèmes que l'on retrouve dans cette « Regíon Salvaje », ils ont déjà et souvent été traités dans la littérature et le cinéma mexicains. Ce qu’Amat Escalante fait d’original ici, c’est qu’il tente d’englober tout cela dans un scénario mêlant à la fois science fiction, fantastique et critique sociale, dans une atmosphère d’érotisme très dérangeant. L’ensemble est très courageux, et plutôt réussi. Cependant, il y a beaucoup de longueur, de lenteur, un certain manque de rythme, et de clarté surtout à la fin. A ne surtout pas regarder avec les sous-titres français. Ils sont d’une médiocrité pitoyable.
Un essai parfaitement réussi d'Amat Escalante dans le fantastique. On retrouve sans surprise sa réalisation dérangeante entremêlant scènes de sexe et de violence avec des acteurs qu'il pousse aux extrêmes limites. C'est totalement hypnotisant et magnifique à voir. La créature est très bien faite entre effets spéciaux réels et images de synthèses à tel point que j'appréhende ma prochaine visite dans une maison isolée en pleine campagne près d'un cratère récent...
Amat Escalante aime bousculer le spectateur avec des films baignés d'une torpeur sèche soudainement ébranlée par la violence. "Los bastardos" était surprenant, "Heli" intéressant, celui-ci sonne malheureusement comme l'application d'une formule vue de nombreuses fois ces dernières années. Surtout on ne peut s'empêcher de penser à "Possession" avec Adjani: des pulsions meurtrières latentes, une créature, l'éros et le thanatos... Ce manque d'originalité est par ailleurs plombé par une morale religieuse sous-jacente: épanouir ses désirs primaires à un prix etc. Pas très convaincant.
Avec LA REGION SAUVAGE Amat Escalante vient bouleverser nos sens en nous offrant un film hypnotique, radiographie au scalpel des affres de la société mexicaine et des relations hommes-femmes à travers une quête du plaisir, vision dantesque qui imprime la rétine à jamais, un film choc porté par une mise en scène implacable.
C'est toujours avec un sentiment d'appréhension que l'on découvre un nouveau film du mexicain Amat Escalante. Sa violence, radicale, a confiné dans le passé avec une certaine complaisance, notamment dans ses dénouements. La région sauvage se termine également de façon excessive bien que cette fois, il ne s'agisse pas de violence (quoique) mais plutôt de sexualité et de fantastique. Alors que le film fonctionne relativement bien dans ses séquences "normales", avec en particulier une belle qualité plastique due au chef opérateur de Melancholia (entre autres), l'ajout d'un aspect de SF, monstrueux dira t-on, fonctionne lorsque la suggestion est de mise mais s'écroule quand le film montre trop. Au point de devenir proprement ridicule alors que l'enchaînement final des situations détruit ce qu'il y avait de plutôt intéressant précédemment. Moyennant quoi, à part deux ou trois scènes peu ragoûtantes et au-delà d'une comparaison un peu vaine avec le Possession de Zulawski, La région sauvage pourrait bien être le film le plus regardable d'Escalante.