Après nous avoir raconté sa vie pleine de trous (ma première fois) et avoir prêté serment d'allégeance à la Kommandatur (les Héritiers), voici venu le nouveau méfait cinématographique (subventionné par le contribuable) de la sinistre Marie Castille Mention Schaar qui s'attaque ici (tintintin) à la douloureuse question du radicalisme Islamique (thème de la quatrième dimension) chez les jeunes recrues aspirantes kamikazes.
Alors que je pensais avoir déjà vu les abimes de l'abjecte à maintes reprises concernant le sujet, "le ciel attendra" réussi pourtant le pari de nous faire descendre plus bas encore en matière d'ignominie tant le traitement du sujet qu'il propose ici est à la limite de l'indécence morale et intellectuelle.
Parce qu'il en faut de l'audace pour oser nous faire la leçon sur l'embrigadement des jeunes filles de cette façon là! Il en faut du culot pour oser mettre en scène des personnages aussi improbables que fantasmés, dont la psychologie façonnée à l'arrache ferait presque passer le Made in France de Boukhrief pour un monument du genre (parce que oui, aussi dingue que cela puisse être, le film anti radicalisation Mumu sponsorisé par l'état est bien un genre à part entière!).
C'est donc incrédule qu'on assiste à la doxa qui nous est assénée à coup d'immersion dans le centre de déradicalisation du personnage de Doudou Zazar (dont le seul fait d'arme notable est d'avoir réussi à taper le gouvernement pour 800000 balles de subvention afin de monter son usine à gaz géré par sa fille dont ce film se fait la publicité honteuse) qui s'improvise tour à tour Mufti(e), théologien(ne), psychologue voir super nannie (sans aucune des qualifications ou diplômes que cela nécessite cela va sans dire!), exposant sa méthodologie ayant bien plus à voir avec des réunions d'alcooliques anonymes qu'avec un programme sérieux sachant appréhender véritablement une problématique aux antipodes de cette succession de clichés puant d'Islamophobie (on me dit dans l'oreillette que ce terme est déjà la preuve d'une forme d'intégrisme). Parce que tu comprends, la radicalisation version Doudou, c'est au choix une maladie mentale de type junkie qui risque la rechute face à n'importe quel bubar croisé dans la bus (le personnage de Sonia "Bouzaria" si tu captes la référence) ou un trip sentimental pétrit d'oedipe mal réglé qui tourne mal ("Mélanie" si là aussi tu captes la référence...) les problématiques étant bien évidemment interchangeables et complémentaires, ridiculement assimilées à un virus que l'on choperait à force de regarder des vidéos de propagande anti axe du bien (le seul qui justifie qu'on fume des gamins par snipers interposés) ou d'écouter des chants en Arabe (surtout s'il s'agit de documentaires animaliers avec des lions ou des chats! Faites bien gaffe hein?
Alors oui, bien sûr, j'ironise à fond les manettes! Mais comment ne pas être désolé devant ce spectacle affligeant qui non content de présenter les Musulmanes comme des demeurées en puissance s'efforce d'assimiler le culte Islamique basique (la prière ou le voile) à de l'intégrisme, criminalisant une orthodoxie religieuse pourtant tolérée chez d'autres tout en distillant une haine sournoise que ne renierait pas Geobbels! Surtout qu'à bien considérer la fine équipe derrière tout ça (La co-scénariste Emilie Frèche, la réalisatrice et consorts, voir wikipédia) on réalise qu'il n'est pas tant question de taper sur les uns que d'asseoir l'autorité des autres (un peu comme si les Mollah tant honnis venaient produire un sujet audiovisuel dénonçant l'hostilité faite au Musulmans de France, phénomène qui, comme le prouve ce film, n'existe pas...), le sous texte politique du truc étant quasiment Stalinien, toute opinion dissidente étant clairement renvoyée à de la parano farfelue (attends, si les gens kiffent la malbouffe, c'est uniquement parce que c'est trop bon! Pourquoi tout de suite imaginer que les industriels nous empoisonnent avec des produits nocifs pour la santé?) voir tout simplement à de l'endoctrinement (les cours laïques anti religion que l'on entend dans le film ne niant en aucun cas la liberté de culte ou de conscience...) la vérité universelle révélée provenant sans l'ombre d'un doute des médias officiels (tous honnêtes et impartiaux bien évidemment!
Exit donc toute forme de nuance tant le manichéisme le plus tranchant semble être le maitre mot de ce film dont le caractère ostensiblement militant inonde chaque plan de ce nouveau produit clivant à l'attention des mauvais citoyens qui auraient encore l'outrecuidance ne pas penser comme il se doit (le maillot Gaza), qui ne s'embarrasse ni du ridicule (ou comment une fois encore montrer des intégristes imiter les comportements des "mécréants" qu'ils détestent pour mieux passer inaperçus afin de commettre leurs crimes?!!) ni de l'indécence qu'il y a à exploiter avec autant de légèreté et d'approximation un sujet aussi grave tout en se sucrant largement au passage (parce que lutter contre la radicalisation c'est bien, mais être grassement payé en plus, c'est mieux!), déculpabilisé au possible comme l'atteste ce dialogue en début de film entre un parent de "fanatique" et Doudou: -"Il faut pas vous remettre en question!" Réponse du parent: "On se remet pas en question, c'est pas le problème!"... Ben justement si, un peu de remise en question générale sur les buts et les moyens envisagés pour lutter contre ce genre de phénomène seraient plutôt pas mal en effet, voir même carrément nécessaire! Car ce n'est pas en engraissant des malhonnêtes déjà bien assez grasses comme ça qu'on va endiguer quoi que ce soit!