Laurence Ferreira Barbosa avait réalisé en 1993 Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel… devant Tous les rêves du monde, je me suis demandé si avec des gens trop normaux on peut écrire une belle histoire…notre grand quotidien du soir ayant consacré dans son édition du mercredi une page entière à la présentation du film et de sa réalisatrice, je me suis piqué de curiosité…mais malgré toute ma bonne volonté je ne suis pas arrivé à m’intéresser à cette jeune fille boulotte, mal dans sa peau, plutôt ronchon , qui vient de rater son bac pour la seconde fois, et qui avait manifesté avant ce double échec sa volonté de faire médecine pour être médecin légiste…plutôt curieux comme ambition…ses seules passions , le piano et de patinage…le film est une plongée dans la communauté portugaise, plutôt bien intégrée, travailleuse et quasi invisible…on suit l’inévitable voyage annuel au village, pour y montrer sa belle voiture, retrouver la maison que l’on construit années après années…ce sont les portugais des champs qui ne sont jamais allés à Lisbonne, capitale pour qui laquelle ils montrent peu d’appétence, si l’on en juge pas les vains efforts de la présidente de l’association culturelle locale pour y conduire les jeunes…à tout moment on frôle le folklorisme aigu , on participe à la fête votive autour de la vierge portée par les hommes du village, on moissonne à la faucille ( à ma grande stupéfaction)…la famille veille à la moralité des enfants…on a même droit à une évocation des incendies qui ravagent régulièrement le Portugal ces dernières années….Pamela ne fait pas de vagues, les dérives de l’adolescence sont reportées sur Claudia, la rebelle, son amie, enceinte trop tôt, à laquelle elle finira par apporter son soutien…même si on peut deviner et comprendre le bouillonnement intérieur de l’héroïne, ses atermoiements continuels finissent par lasser, les nombreux plans serrés sur son visage boudeur, le plus souvent impassible, peinent à donner de la consistance aux enjeux qui la travaillent…les autres acteurs, sans doute amateurs, malgré une bonne volonté évidente sonnent faux, les dialogues font trop récités… excepté peut-être le jeune Kevin, métis, apprenti pâtissier, plutôt cool, qui n’hésite pas à partir au Japon pour poursuivre son apprentissage, joué par Alexandre Prince, qui a déjà une petite expérience du cinéma…et cela se sent…mais que trouve-t-il donc à Paméla ??? Le cœur a sas raisons que la raison ignore ? Laurence Ferreira Barbosa avait sans toute une belle intention, un sujet qui l’habite certainement, mais la réalisation nous laisse sur notre faim.