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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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2,0
Publiée le 6 février 2024
Un modeste vendeur de boutons est accusé des escroqueries de son sosie. Plus tard, ce dernier, sorte d'Arsène Lupin cynique, convaincra son double de spoiler: s'associer avec lui pour faciliter ses forfaits en toute impunité.
Le film de Jean Dréville permet à Louis Jouvet une double interprétation spoiler: -et davantage même, lorsque l'escroc se déguise pour abuser ses victimes- et sans doute le comédien s'est beaucoup amusé. Ses transformations physiques son saisissantes où tour à tour Jouvet est un homme distingué et arrogant puis un pauvre bougre. Et, en admirateur de Jouvet, je ne peux que saliver d'avance. Cependant, le talent de Jouvet ne suffit pas à imprimer une dynamique à cette comédie policière qui imagine des situations assez ternes pour s'amuser des contrastes entre les deux sosies. D'une part l'intrigue est médiocre, sans ingéniosité; d'autre part, les quiproquos qui s'y glissent nécessairement sont bien pauvres. Le récit se traine, sans ressort ni surprises, au point que Louis Jouvet, livré à une mise en scène trop sommaire, semble se diriger lui-même. Pour s'exprimer pleinement, il lui manque ici des séquences véritablement cocasses.
Filmée avec les moyens limités de l'époque, Jean Dréville nous livre une comédie policière qui emprunte les voies de la légèreté. C'est un régal de retrouver le grand Louis Jouvet interprétant plusieurs rôles. D'un côté, on retrouve l'homme de théâtre dans la peau du cambrioleur et manipulateur, Manuel Ismora, de l'autre, le comédien cocasse dans le rôle amusant de Gabriel Dubon, un employé naïf d'un commerce de boutons et parfait sosie du cambrioleur mondain. Il est accompagné de la charmante Suzy Delair et de la tendre Annette Poivre. Tous les acteurs sont merveilleux de simplicité et nous offrent une superbe prestation dans cette petite comédie pleine de fantaisie. Les dialogues d'Henri Jeanson font mouche. A noter la présence de Jean Carmet que l'on aura du mal à reconnaître dans l'un des complices du malfaiteur, tant il est jeune et mince. La pellicule a vieilli mais l'histoire demeure un vrai régal.
Le scénario est imaginatif, bien mené, bien construit, bien monté même si la fin se devine assez vite. Louis Jouvet excelle dans ses multiples rôles. Un bon film de brigand, avec quelques bonnes répliques. A voir par les amateurs de policier et les fans de Jouvet.
Louis Jouvet interprète deux rôles simultanément dans ce film et ainsi nous montre toute l'étendue de son talent (d'autant plus que l'un des personnages se déguise souvent). En effet, les personnages sont à l'opposé (le truand sûr de lui et cynique vs le petit employé simple et plein de tics) et Louis Jouvet arrive très bien à les jouer de manière bien distincte. Ce qui est surprenant, c'est aussi les trucages qui permettent de mettre Jouvet en double dans le même plan! Pour un film d'après guerre où les effets spéciaux via ordinateur n'existaient pas, chapeau, d'autant plus qu'on n'y voit que du feu. A cela, il faut ajouter les dialogues de Henri Jeanson toujours excellents ("Vous n'êtes que l'ombre de moi même" ; "Pour qui me prenez-vous?!" _ "Pour moi même." ; "Oh, j'ai mal à la tête!" _ "Alors, je vais prendre un cachet d'aspirine." ; "Buvez modérément, j'ai besoin de toute ma lucidité." ; "On n'est jamais si bien trahi que par soi-même."), le charme et la gouaille de Suzy Delair, et ça fera un cocktail presque parfait. A noter également Carmet tout jeune dans un second rôle.
Pour son retour au cinéma après six années d'absence (ayant choisi l'exil pour éviter la présence de l'occupant), Louis Jouvet choisit un film marathon dans lequel il interprête pas moins de cinq rôles. Du grand art ! Les dialogues d'Henri Jeanson sont écrits sur mesure, et si Jean Dreville avait monté son film de manière plus preste, on aurait frôlé le chef d'oeuvre... Dommage. (à noter la présence du tout jeune Jean Carmet dans un de ses tous premiers rôles)