Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
33 abonnés
2 265 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 13 octobre 2024
Le sujet est une farce sur l'argent et la cupidité. Elle se déroule à Venise, époque Renaissance, et peut-être ses costumes éclatants et exotiques sont-ils de nature à nous distraire du sujet, peut-être moins efficace ou subversif que s'il avait été développé dans une version contemporaine. L'armateur Volpone décide se venger, fortune faite, des usuriers, créanciers avides et autres notaires qui l'ont fait jeter en prison. Devant ces derniers, il se fait passer pour moribond et promet sa fortune à chacun en héritage. Dans une intrigue de comédie assez élémentaire, Maurice Tourneur (et Jules Romains, auteur du scénario et des dialogues) fustige l'amour immodéré de l'argent et les comportements médiocres et mesquins qu'il suscite. Personne n'échappe à ce jeu de massacre, ni ce vieil usurier calculateur, ni ce marchand offrant sa jeune épouse et pas davantage Volpone, si avare et méchant. Bras droit de ce dernier, Mosca le malicieux, le prodigue, assiste au spectacle et saura en tirer profit. Les personnages relèvent d'une caricature assez facile mais bénéficient d'une interprétation haut-de-gamme et savoureuse, tel Jouvet dans le rôle de Mosca, tel Dullin dans celui du prêteur, tel Harry Baur, bien sûr, dans le le rôle du truculent Volpone.
Une satire italienne façon vaudeville. Quelle maestria dans les dialogues. Une langue superbe déclamée par des acteurs magnifiques. C'est souvent drôle et cynique évidemment quand on arrive au la fin.
Dans un Venise de studio,une farce appuyée sur la cupidité des hommes tirée de la pièce de Jules Romains, également dialoguiste. Quiproquos, roublardises… c’est très caricatural, surjoué et bien démodé.
Une sorte de chef d'oeuvre du genre, dans ce que l'on peut appeler le "théâtre filmé". Des comédiens au sommet de leur art, un dialogue vif et la mise en scène experte d'un des grands cinéastes français d'avant-guerre concourent à cette réussite, qui malgré les années, est toujours délectable.
Adapté d'une pièce de théâtre de Jules Romains et Stefan Zweig, mise en scène par Charles Dullin (1928), elle-même adaptée d'une pièce anglaise de Ben Jonson (1606). C'est donc du théâtre filmé et si la réalisation n'a rien d'extraordinaire, le jeu des acteurs est époustouflant avec une mention spéciale pour Harry Baur en Volpone, une autre pour Charles Dulin en vieil usurier, mais ils sont tous bons. Jouvet qu'on a pas l'habitude de voir dans ce genre de rôle est aussi très bien ainsi que les actrices féminines dont Jacqueline Delubac. Le traitement n'exclut pas un certain humour plutôt efficace, Bref on passe un excellent moment, on se régale et on se dit s'il le fallait encore que le théâtre filmé peut être excellent, tout dépend de la façon dont on le film et on l'interprête. Il est symptomatique de constater que 400 après sa création l'intrigue n'a rien perdu de son actualité, spoiler: la cupidité menant toujours le monde. On remarquera pour l'anecdote que tous les personnages ont des noms d'animaux les caractérisant, spoiler: Volpone (le renard), Mosca (la mouche), Corbaccio (le corbeau charognard), Corvino (le corbeau), Voltore (le vautour), Canina (la chienne)…et Colomba.
La pièce de Ben Johnson a beau dater de 400, elle fait toujours mouche tant son propos est universel et intemporel. Depuis la nuit des temps l'homme est cupide et il ne rate pas une occasion de le démontrer. La période récente rythmée par les scandales boursiers marque sa constance à perdurer dans ses travers. L'adaptation de Tourneur a sans aucun doute un peu vieilli mais on prend un plaisir sans cesse renouvelé à voir Jouvet en Mosca virevoltant et sautillant. Idem pour Charles Dullin et Fernand Ledoux parfaits en Corbaccio et Corvino. Par contre le jeu d' Harry Baur trop appuyé nuit à la fluidité du récit. L'homme est ici montré dans toute sa petitesse grâce à des comédiens donnant la pleine mesure de leur immense talent.
Ce genre de film n'a jamais été ma tasse de thé, trop théâtral, trop de dialogues, trop de personnages, trop de brouhahas par moments et trop de noirceur. De plus pour moi, l'action est à la fois trop portée sur l'attrait de l'argent et trop lointaine sur la société(1606). Bien sur, j'en reconnais les qualités intellectuelles mais elles ne me touchent pas. Transposé au temps présent avec plus de subtilité comme le fait Mankiewicz dans ''Guêpier pour 3 abeilles '' cela est plus à mon goût. Les noms d'oiseaux sont bien trouvé (le vautour,la corneille,le corbeau) et les personnages s'attachent à ressembler à ce que notre bon Jean de Lafontaine nous a montré. Le seul qui m'amuse, Harry Baur, qui se laisse aller dans cette farce y fait un renard parfait entouré d'une mouche bourdonnante dans laquelle je ne retrouve pas Jouvet, qui s'est trop appliqué à bien faire J'aime par contre Jacqueline Delubac et sa petite voix décalée qui apporte un humour inattendu. L'intelligence est bien présente et toujours vive mais la mise en scène est si encombrée qu'elle en gâche la saveur. Il y a une sorte de poussière sur ce genre de film qui me gène trop pour faire monter les étoiles.
Fort habile critique de la cupidité et de la vénalité humaine, "Volpone" un bon film où les nombreuses scènes et situations cocasses jouent un grand rôle. On serait presque plus proche du théâtre que du cinéma avec des dialogues et des postures qui rappelleraient presque "l'Avare" de Molière. Cela donne une curieuse résonance au film, à laquelle je ne suis guère habitué, mais qui est originale au demeurant. Le tout reste néanmoins très drôle, avec des perles de répliques de la part des acteurs, tous excellents dans leur rôle (Louis Jouvet par exemple). On rit beaucoup aux farces de ce riche Volpone envers des rapaces tous plus avides de richesse les uns que les autres. En somme, c'est un film assez méconnu, mais qui dresse un savant portrait de l'appétit de richesse propre à l'humain.
Volpone est un film qui joue de ses défauts comme il joue des caricatures qui ont fondé les différences entre les hommes. Il dépeint de façon volontairement grossière le portrait type de l'usurier juif, du gros rentier... et fait de ces portraits des icônes hilarantes dont les dialogues aiguisés en accroit encore le ridicule. L'argent est au centre des conversations et constitue le nœud de l'intrigue, on se rappelle souvent de la pièce de Molière et on est surpris de l'actualité du propos. Si tout est assez bien amené et présenté, on peut regretter la face un peu trop académique qui rappelle une pièce de théâtre un peu sur-joué, le fait est que depuis les années 40, les conceptions du jeu d'acteurs ont bien évoluées, d'où les quelques troubles à accepter totalement la farce.
"Volpone" adapté de la pièce du même nom n'est pas un film, c'est plutôt du théâtre filmé où les pires coups s'effectuent entre les personnages les plus ignobles qui soient dans des scènes atteignant le sommet de l'absurde. Le magistral et excessif cabotinage d'Harry Baur, la composition de Charles Dullin pour le pervers Corbaccio, Louis Jouvet en malicieux Mosca sont des interprétations pour ne citer qu'elles, faisant de cette "pièce' une comédie politiquement incorrecte. La fin sobrement mise en scène où Volpone disparaît s'amplifie sur le fait qu'Harry Baur joua ici son dernier rôle. "Volpone" excelle dans un humour décapant et malheureusement, nous n'avons plus vu cela depuis bien longtemps dans le cinéma français.
Voici un excellent film que Maurice Tourneur tourna au début des années 40. Harry Baur campe le personnage principal avec un talent incroyable, la mise en scène - qui est extrêmement théatrale - est clairement l'un des autres point fort de ce long métrage qui possède en plus des dialogues de Jules Romains particulièrement savoureux. Il s'agit donc d'une oeuvre pleine d'entrain et qui se visionne sans ennui.
Une critique flamboyante de l'hypocrisie et de la cupidité humaines. Certaines scènes sont véritablement énormes dans ce sens en particulier celle du procès. Le scénario est prodigieux d'habilité, les dialogues sont d'une très grande finesse et les costumes et décors semblent tout droit sortis d'un film d'Abel Gance. Mais le grand mérite de ce film est celui de réunir un des castings les plus prestigieux qui soit. Harry Baur, Louis Jouvet, Fernand Ledoux et Charles Dullin tous sont exceptionnels et ajoutent chacun leur pierre à l'édifice. Drôle et corrosif, cette oeuvre est un très grand moment de cinéma.