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Gérard Delteil
203 abonnés
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3,0
Publiée le 26 novembre 2016
Farhadi continue à exploiter son filon : l'opposition entre la petite bourgeoisie moderne et le peuple archaïque et obscurantiste. Le contraste est évidemment saisissant entre le couple d'enseignants et la famille du boulanger. Le regard du réalisateur est paternaliste. Il n'en veut pas aux pauvres et est même prêt à leur pardonner. Cette idéologie à la gloire du mode de vie occidental plait évidemment beaucoup et a sans doute contribué à lui valoir sa palme d'or. Sur le même thème, La séparation était tout de même plus réussi. Le client comporte des longueurs et les scènes de théâtre n'apportent rien au récit. S'il s'agit d'une tentative de mise en abîme ou d'allégorie, elle est ratée. Sinon, les comédiens sont tous formidables de vérité. Mais la chute est équivoque : doit-on renoncer à dénoncer et sanctionner un violeur pour ne pas faire souffrir sa famille ? La mansuétude surprenante du couple moderne se retourne un peu contre le discours idéologique un peu lourd de Farhadi. D'autant que, dans la société iranienne comme dans la notre, ce sont bien plus souvent les riches qui profitent sexuellement des pauvres que le contraire. Les DSK iraniens ne doivent pas être rares.
Plus encore qu’une histoire de vengeance, « Le Client » est le récit d’un couple en crise dans la complexité des rapports à l’autre et à soi-même. Sur un scénario implacable qui enchaîne les événements comme un engrenage, Asghar Farhadi entretient savamment l’ambiguïté pour créer le trouble avec subtilité, comme un thriller à la Hitchcock. C’est aussi un superbe moyen de comprendre la société d'aujourd'hui à Téhéran en juxtaposant avec finesse la force de la tradition et l’envie de basculer dans l'Iran de demain. Le film séduit, interroge et, malgré quelques lenteurs, emporte le spectateur dans un conte moral plutôt bien écrit.
J’aime découvrir d’autre cinéma venu d’ailleurs, je me suis bien ennuyée sur celui-ci, le sujet de fond est intéressant, la suite de l'intrigue est moins captivante, une déception justifier par une fin frustrante, on apprend à connaître la culture et la société iranienne.
Avec ce long-métrage, le réalisateur iranien Asghar Farhadi remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017. Fraichement installé dans un appartement à Téhéran, un jeune ménage voit sa vie basculer dans le doute à la suite d’une agression physique. Le mari souhaite laver son honneur en se lançant à la recherche du criminel. Dans cette tragédie où les codes de conduite et l’emprise morale de la religion peuvent paraître abstraits pour un spectateur occidental, on assiste à la lente déchirure d’un couple. On peut regretter quelques longueurs en raison notamment des nombreux passages avec la pièce de théâtre, forme d’allégorie des sentiments personnels éprouvés par les protagonistes de ce drame. Néanmoins, cette quête de vengeance possède une mise en scène irréprochable. Bref, une œuvre qui permet de découvrir la complexité des mœurs de la société iranienne.
Asghar Faradhi avait atteint l'osmose avec Une Séparation et Le Passé. Le client est moins réussi. car un brin moralisateur alors que les films précédents ne portaient aucun jugement sur les personnages. Quelques lenteurs, les scènes théâtrales par exemple. Une lourdeur dans l'intrigue. Le film reste intéressant dans sa manière de nous montrer la société iranienne d'aujourd'hui. Les mots viols ou prostituée ne sont jamais prononcés, la censure règne.
Le client est plus intéressant par son immersion dans la société et la vie iranienne que par son propos.... propos bien lent et lourd au fil du déroulement. Une dénonciation du machisme et de la violence dans le milieu culturel mais toute cette société est violente, du coup le crime dénoncé ici semble bizarrement transparent et la vengeance bien légère.......
Un scénario simple mais intéressant qui se déroule en Iran sans que la religion occupe une place prépondérante. Un bémol : la réalisation est trop lente et le film trop long.
Asghar Farhadi a semble-t-il trouvé son style (ou son créneau ?) : le thriller familial et social. Les codes du genre sont utilisés, avec les mystères et les rebondissements typiques du genre, mais ils se déroulent avec lui dans la sphère du quotidien. C’est réussi dans ce cas (contrairement à son film « Français », « le Passé »), on reste en haleine pendant tout le film, et les vingt dernières minutes parviennent à un certain degré d’émotion tout en suscitant la réflexion. Mais on peut s’étonner de voir un prix Cannois du meilleur scénario attribué à ce (bon) film, qui ne restera tout de même pas dans les mémoires (du moins la mienne).
Je trouve que c'est un film intéressant pour nous les Occidentaux qui ne voyons pas ou peu de films iraniens ou avec une action qui se passe au Moyen-Orient. Ce thriller social n'est pas pour autant une complète réussite. Car on s'ennuie un peu au bout d'un moment. Cela ressemble plus à un huis-clos alors que j'aurais préféré voir plus de scènes extérieures afin d'avoir une vue d'ensemble de la vie quotidienne.
Bon j'en reviens y a la ''touch'' indéniable et magique de ce grand réalisateur qu'est Asghar mais ... c'est pas son meilleur film ...
On s'ennuie pas c'est faux !! car comme tout ses films c'est destiné à des amateurs du genre, tout repose dans la lenteur et la profondeur des jeux d'acteurs c'est sa signature d'ailleurs
Mais on en ressort avec un goût d'amertume j'avoue .. comme un film inaccompli Ce film a une âme mais manque cruellement de personnalité dommage
Le point fort de Le client devient encore une fois le courage de Farhadi, qui, comme d’habitude, devient funambule faisant des équilibres sur la fine ligne qui sépare la politique de l’illégalité chez lui. Une séparation avait déjà créé une polémique pour faire un portrait si cru du divorce, surtout tenant en compte que Farhadi avait été mis à pied par les autorités jusqu'à peu avant le début du tournage. Cependant, le réalisateur n’a pas peur pour traiter des sujets comme la prostitution, la vengeance et le viol. Ce dernier suppose une des clés du film pour être dénoncé le manque de protection pour les victimes face à un tel crime.
Une des surprises du film est l’existence de deux histoires parallèles : déjà expliquée la principale, la deuxième est représenté sur la scène d’un théâtre où la compagnie du couple protagoniste joue Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller. On nous montre des obligations absurdes, comme habiller des personnages que le texte originale décrit nus. Aussi des changements exigés à la dernière minute par le comité de censure. La partie théâtrale de l’œuvre sert pour profiler les protagonistes comme gens cultivés qui devront décider quoi faire face à l’agresseur.
La thèse de Le client secoue les spectateurs les derniers minutes du film, vu son fort composant critique : la vengeance ne suppose que du chaos, destruction et encore plus de chagrin. Farhadi construit sa filmographie à partir de puissants messages et précises dénonces qui aboutissent à être posés au grand public là où il faut, en Iran. Même s’il faut ignorer le fréquent regard condescendant du public occidental.
/// Encore plus de fautes et d'erreurs sur le lien ci-dessous
La réalisation qui ne s'appuie - quasiment - que sur une caméra perpétuellement en mouvement, saucissonnée en plan très courts, oublie de nous donner à voir et se contente de nous laisser apercevoir par instant le jeu inspiré des acteurs. Il y avait pourtant matière à faire un film plus marquant, plus troublant aussi.
Le film est bon, notamment sur les points forts attendus dans le cinéma d'Ashghar Farandi (peinture des personnages, de leurs relations et de leurs dilemmes). Néanmoins, j'ai été moins époustouflé par l'intrigue qu'avec "le Passé", et "Une séparation". On ne retrouve pas aussi bien la progression de l'intrigue par la découverte successive des points de vue, qui permet de comprendre les dilemmes de chacun des personnages. Disons que "le client" a un côté plus flou (un certain nombre de non-dits restent des non-dits à la fin du film), et se concentre essentiellement sur les deux personnages principaux : comment, à partir d'un élément perturbateur, leur couple devient en crise. Les personnages secondaires ne font que graviter autour d'eux (même si leur caractérisation est pertinente - on reste quand même dans le cinéma de Farhadi). Les archétypes apparaissant dans ce film, et les échanges (avec leur part de non-dits - y compris dans le fait qu'il semble n y avoir aucune confiance en la police dans le bien qu'elle peut faire à l'enquête et l'apaisement de la victime) en disent beaucoup sur les notions de pudeur, honneur et humiliation dans l'Iran d'aujourd'hui (par ailleurs, il est intéressant de voir les éléments du quotidien théhéranite, y compris le côté scolaire et le côté culturel). Je dirais que ce que ce film peint bien, c'est comment on peut réagir différemment à la suite d'un événement un peu violent : on voit tour à tour (et selon les personnages) de la tristesse, de la colère, du traumatisme, de l'indifférence, de la tentation de l'oubli, de la vengeance, du pardon...
Bon film à voir mais sans en attendre ce que les critiques dityrambiques laissent accroire. Finalement peu descriptif de la réalité culturelle de ce pays, l'intrig ue pourrait se passer de la même façon partout, y compris en France. Bien joué, mais on relève cependant l'attitude compréhensive peu crédible de tout le voisinage. Le film dure bien 20 mn de trop.