Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
titicaca120
386 abonnés
2 179 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 16 novembre 2016
me languissais de voir ce film et finalement comme hier avec l'histoire de l'amour j'en sors déçu. l'histoire est assez simple et malgré le jeu extraordinaire des comédiens il n'y a jamais le déclic qui nous fait nous émerveiller. au pays des mollahs on sent quand même de la retenue sur certaines scènes (censure oblige) scènes qui pourraient être plus fortes.
Farhadi, que l'on commence à bien connaître en France, nous ramène encore à sa petite musique habituelle sur les rapports hommes-femmes, sur la confrontation de la modernité avec la tradition ou sur le poids du machisme dans la société iranienne. Le scénario est particulièrement travaillé et les scènes s'enchaînent mécaniquement pour nous mener peu à peu sur la piste d'une sorte de thriller mollasson auquel le spectateur a rapidement du mal à s'intéresser. Le parallèle avec le théâtre aurait sans doute pu être riche, mais la métaphore - obscure ? - nous est passée au dessus de la tête. Le principal intérêt de ce film est documentaire, sur la société iranienne de ce début de siècle, sur le poids des traditions ou de la religion, sur la censure politique ou la police des mœurs...Un peu juste pour justifier les médailles et autres colifichets attribués à ce film.
une belle surprise. j'avais peur de voir un film déjà vu où tout est attendu. Finalement un doute reste en sortant sur notre propre réaction face à une agression de ce type. d'ailleurs elle reste volontairement floue car ce n'est pas le sujet ce qui compte c'est son impact sur le couple sur la victime et la double victime le compagnon. le jeu des acteurs est subtil et on se laisse entraîner dans les péripéties avec plaisir. je sais également qu'il s'agit d'un film à revoir en restant bien observateur pour comprendre davantage le parallèle effectué par la pièce de théâtre dans laquelle ils jouent.
Un film certes intéressant d'un point de vue sociologique (la prégnance dans la société iranienne de l'humiliation publique en tant que vengeance privée), mais qui patît d'un scénario aux rouages assez arbitraires, alors même que la rigueur implacable du scénario était le point fort d'Une Séparation. De fait, on ne croit pas toujours aux ressorts de l'intrigue et à certaines coïncidences. Voir ma critique complète sur mon blog :
Contraint d’emménager dans un nouveau logement, Rana va se faire brutaliser lors d’un moment de solitude. Petit à petit, la quête de l’agresseur menée par son mari va se transformer en crise de couple. Asghar Farhadi traite à nouveau les rapports entre femmes et hommes dans la société iranienne.
bien mais pas le meilleur du réalisateur, les 2 précédents furent mieux exploité plus intéressent. cela n'enlève rien au très bon jeu d'acteurs, à une histoire pas trop mal. le petit point négatif ce fût les quelques longueurs dans la petite dernière demi heure scène avec le vieux dans l'appartement. voilà, film qui se laisse bien voir quand même.
Un bon film solide , bien charpenté , mais où l'on ne retrouve pas la profondeur de "Une séparation". Où Il y avait un fonds métaphysique, une construction diabolique , complexe et riche. Ici le scénario est plus simple : une femme se fait agresser mais préfére garder le silence. Cependant son mari part à la recherche du coupable présumé. Pourquoi la vengeance , qu'est-ce la jalousie, à partir de quel niveau est-on coupabe? Des questions intéressantes , mais le film tire parfois en longueur, et l'on ne partage pas toujours le questionnement de l'auteur. Les acteurs sont bien sûr excellents.
Asghar Farhadi a un problème avec les femmes. Autant "Le passé" ou son très beau "La séparation" montraient des personnages féminins au bout d'elles-mêmes dans des postures paradoxales et victimaires. Le réalisateur récidive avec un personnage ambigu qui subit une sorte d'agression improbable, dans son appartement, et qui hésite entre le besoin de se sauver du traumatisme, et une sorte de compassion vis-à-vis de son bourreau supposé, le fameux "client". Au milieu, un homme, professeur de son état, son mari, magnifiquement interprété par Shahab Hosseini, qui, incontestablement méritait son prix à Cannes. La grandeur du film est portée par l'acteur d'ailleurs. Il joue avec les émotions feutrées, les regards suspicieux, les gestes suggestifs, qui, pendant tout le long métrage, font peser sur son personnage une forme de soupçon presque pervers. Mais la faiblesse immense de ce film demeure le scénario. Le récit est si invraisemblable, si tiré par les cheveux qu'il produit le contraire de ce qu'il recherche : de l'agacement, et une envie magistrale de fuir ce couple. Pourtant, on ne peut pas s'empêcher de penser à Almodovar avec cette réalisation troublante, qui prend son temps, et surtout ces incursions permanentes d'une scène théâtrale où la dramaturgie se mélange au récit cinématographique. Asghar Farhadi a produit son propre film, ce qui explique peut-être son manque de recul dans la mise en scène, qui fait hélas passer son film à côté du chef d'œuvre.
Bravo à Asghar Farhadi ! En filmant les ravages directs et indirects que peut provoquer son interdiction dans la société Iranienne, il nous livre un vibrant playdoyer spoiler: pour la légalisation de la prostitution ! La beauté de l'art c'est qu'on y voit ce que l'on veut. Impossible par contre ici de voir une oreille de femme. Elles ne sont jamais montrée sans leur voile et Rana dort même avec. L'introduction pompeuse et prétentieuse est suivie de l'évacuation du building. Réalisée sans CGI, elle s'avère plus intense que nombre de scènes catastrophes hollywoodiennes. Les premières scènes à l'école sont par contre grossières : on veut montrer notre héros à l'aise et brillant dans son rôle mais comme les blagues n'ont rien de drôle on se demande bien pourquoi la classe (de garçons) rit à chaque fin de phrase de leur professeur. Mettez exactement la même scène en anglais dans un blockbuster et les critiques leur cracheraient dessus. Il est également assez improbable que Emad puisse pénétrer dans la salle d'opération... restée ouverte. Une facilité scénaristique apte à créer de l'émotion pour pas cher que n'aurait pas renié Besson (mais lui aurait mis une course poursuite avec des chinois avant). J'ai trouvé à la mise en abîme dans le monde du théâtre un intérêt limité d'autant qu'il alourdit le rythme du récit. Il épouse tout de même les deux thèmes du film : la vengeance et de la complexité des relations au sein du couple. Malheureusement sur ce deuxième point difficile de s'identifier (au moins pour un occidental) car le mariage parait complètement dysfonctionnel. C'est un couple qui, malgré cette épreuve fonctionne sans jamais se toucher : sans aller jusqu'à s'embrasser ou se prendre dans les bras, pas une fois il ne lui prend la main (y compris lorsqu'elle semble à peine capable de marcher), pas une fois elle ne demande de l'aider à se relever. La communication est également déplorable et illustrée par une scène ubuesque où Rana annonce qu'elle a besoin d'aide ce à quoi il lui répond : "mange un peu". Fin de la scène. En fait le couple s'adresse continuellement des coups de poignards qui restent sans retour : entre un "tu n'étais pas là" complètement injustifié à un "dit toi que cela aurait pu être pire" c'est un déchaînement de violence verbale qui est assené dans un calme froid assez surréaliste. On a du mal à croire que l'interlocuteur agressé ne réponde pas mais comme les scènes sont systématiquement coupées on ne le saura jamais. Les critiques voient ça comme une "plongée fascinante dans un Iran tiraillé entre tradition et modernité" moi je vois surtout un procédé scénaristique visant à créer une tension complètement artificielle et irréaliste de façon à soutenir notre attention. D'ailleurs cela ne choque personne que son mari attende 30min avant de demander à Rana ce qui s'est passé ? Si encore c'était pour la ménager mais non car cela ne l'empêche pas de lui envoyer des scuds. Ce procédé qui consiste à initier un dialogue avant de le couper sans que rien ne soit résolu ne s'arrête pas au couple puisque lors de la répétition générale, suite à une remarque, Sanam se met à pleurer et quitte le théâtre avec son enfant. Réaction de l'auteur du commentaire ? Il en rie avec Rana et une fois encore la scène se coupe et le lendemain l'actrice est sur le pont comme si rien ne s'était passé. La dernière demi-heure quoique moralisatrice (on a bien compris que spoiler: la vengeance c'est mal et que séquestrer un cardiaque claustrophobe c'est pas hyper malin ) est puissante. Elle est à la fois émouvante et titillante intellectuellement car l'orgueil du mâle fait progressivement basculer Emad dans un rôle de vengeur devenu insensible à une situation qui s'avère moins manichéenne qu'on ne le pensait. Sans même parler d'une éventuelle prise en compte de l'état de santé de l'agresseur pour juger d'une peine. Au final et puisqu'il vaut mieux une fin amer qu'une amertume sans fin à cette critique : regardez Une Séparation !
5ème film et nouvelle opus d’Asghar Farhadi sur la décomposition d’une structure familiale dans une société iranienne encore bien corsetée ; cette fois primée à Cannes pour son scénario et son interprète masculin. Un vieil immeuble se lézarde suite à la construction d’un building voisin symbole d’un Téhéran se modernisant ; le couple qui y vit doit quitter son home sweet home destination un appartement précédemment habitée par une femme peu convenable. Les lézardes dans les murs de l’immeuble sont les prémisses d’une relation de couple qui va se déliter suite à une perte de repère dû au déménagement. Puis la femme aux mœurs légères du nouveau logement va créer un schisme énorme dans le couple, de manière bien indirecte, mettant au cœur du foyer les notions d’honneur et de vengeance ; le tout porté par le poids des traditions et de la morale religieuse. On retrouve tous les ingrédients du gros succès de Farhadi de 2011 reçu comme une claque par le monde du cinéma (« Une séparation ») ; celui-ci semble une redite moins puissante que le précédent malgré le talent de son réalisateur. Car Farhadi est habile dans la construction de son film pour faire monter la tension et laisser des pans entiers de son récit sans réponse. Metteur en scène d’une incroyable finesse, il manie à merveille le sens de l’ellipse, la fluidité des mouvements ; le tout dans une enfilade de huis clos domestiques serrés dont il a le secret (cages d’escaliers, appartements,…), métaphore de l’enfermement étouffant dont sont victimes les protagonistes. A travers cet enfermement, et c’est pour cette raison que son film est moins fort que celui de 2011, on hésite tout le long entre dénonciation du carcan moral de l’Iran ou alors mépris pour la nature humaine, un thème tout autant humaniste mais plus universel. Et c’est là que son film peine à retrouver le ton si particulier de son chef d’œuvre de 2011. De fait, on a du mal à comprendre cette phrase lâchée en interview, le propos dans ce film étant tellement universel : « Mon propos est de m’adresser à tous, confie-t-il. Y compris aux membres de la commission de censure, qui sont aussi des êtres humains. Si je parviens à ce qu’au bout d’un quart d’heure ils oublient qu’ils sont là pour repérer ce qui leur pose problème et se laissent porter par le film, tant mieux. C’est ça qui m’intéresse : les inclure au public ». Enfin en mettant en perspective la pièce d’Arthur Miller (« Mort d’un commis voyageur ») et son scénario ; même chose, on aurait tant aimé que le parallèle soit plus fructueux et pas uniquement un décor destinée à une mise en abyme ; car si peu de chose se joue sur la scène de théâtre. A la différence de « Le dernier métro » de Truffaut. Farhadi même en faiseur de film peu novateur et peu inspiré comme ici mérite le détour. On l’attend moins plan plan sur le prochain. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Très heureusement surpris par ce film iranien. Cette histoire de vengeance est subtilement racontée et filmée, et les techniques cinématographiques descendent tout droit de l'occident. Tous les acteurs sont excellents, et on est plongé dans l'ambiance iranienne, avec ses immeubles modernes mal entretenus mais tout de même éloignés de ce qu'on pouvait imaginer. Seul le choix de l'acteur incarnant le vieux libidineux parait irréaliste. Néanmoins une oeuvre personnelle à voir.
Un bon film avec des rebondissements qui savent étonner et orienter le film sous des angles différents . Très bien interprété avec justesse et pudeur .
Atmosphère lente et pesante pour un couple d'acteurs iranien se donant la réplique le soir sur scène et étant sans voix la journée pour parler de leurs maux. L'incommunicabilité viendrait du code social iranien du qu'en dira-t-on et de la question existentielle de la vengeance ou du pardon. Mais le film n'est pas plaisant à suivre et on ne comprend pas bien l'engoument qu'il a suscité sauf à considérer que réaliser un film sous une dictature religieuse ne doit pas être chose simple.
Prix du scénario et d’interprétation masculine pour Shahab Hosseini à Cannes, Le Client était un film attendu tant Une Séparation nous avait séduit. Asghar Farhadi continue de dessiner la classe moyenne iranienne dans une fable sociale sur fond de thriller psychologique. Ici, un couple est contraint de déménager sous peine de voir leur immeuble s’effondrer. Ils vont s’installer dans l’ancien logement d’une prostituée. C’est alors que notre protagoniste va se faire agresser chez elle à cause d’un quiproquo. Une quête du coupable est menée par son mari, mais le délictueux n’est peut-être pas celui qu’il pensait. Le Client possède un scénario extrêmement bien ficelé et l’intrigue est bouleversante en apparence. Cependant, le jeu des acteurs est contestable. Il nous est difficile de ressentir de l’empathie pour des personnages froids, dans la retenue et jamais pardonnés. Asghar Farhadi a préféré insister sur la morale de la fable plutôt que de mettre en évidence la question de l’absolution. Résultat, le drame dérange et déçoit. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44