SAINT-CYR est un film de qualité, c'est indéniable. Les plans sont élaborés, bien que la lumière choisie pour la photographie soit un peu trop brutale, et atteint parfois la situation temporelle de l'intrigue.
L'aspect très documenté du film de Patricia Mazuy intéresse autant qu'il repousse. On a parfois trop l'impression d'être dans un film à costumes, on ne sent plus que la poudre, et la magie fictive s'efface...
La première heure est vraiment réussie, la vie dans cet institut assez particulier est intéressante à suivre, malgré les longueurs, et quelques maladresses liées à un scénario pas toujours vraisemblable, ou à un montage un peu trop haché.
Morgane Moré est souvent époustouflante, tout comme Nina Meurisse.
Néanmoins, Isabelle Huppert nous offre ici une prestation des plus décevantes : elle conserve la même expression facile, celle d'une petite bourgeoise offensée, pendant tout le film, et semble se libérer de ses répliques avec une certaine expéditivité.
Quant au jeu exigé des acteurs en général, et bien, Bresson et son anti-théâtralité ont de quoi mourir une deuxième fois !
Après avoir vu SAINT-CYR, on se sent prisonnier de ce film-école ; intéressant, certes, assez réussi, certes, mais il y manque quelque chose, une vie peut-être, un point de vue, du dynamisme...