Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Guillaume836076
81 abonnés
126 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 5 mars 2012
Au-delà de l'intrigue vaguement policière, c'est la vision quasi-documentaire sur le conservatoire de l'époque qui est intéressante. Les quelques scènes avec Louis Jouvet en professeur de théâtre nous donne une idée du professeur qu'il était dans la vie. Intéressant aussi la psychologie des trois personnages principaux, incarnés par Claude Dauphin, Janine Darcey et Odette Joyeux, qui transmettent bien l'idée qu'il faut bien séparer la vie de la comédie, aux risques d'illusions préjudiciables pour la vie de chaques apprentis comédiens. D'ailleurs la citation de Jouvet en fin de film insiste bien sur ce fait: la réalité doit nourrir le jeu et ce n'est pas la comédie qui doit servir à incarner des "personnages" dans la réalité, car le prix en est trop élevé. Superbe scène à la blanchisserie, dialoguée avec talent par Henri Jeanson, où Jouvet illumine le film de son talent éternel: sa confrontation avec l'oncle et la tante d'Isabelle (Janine Darcey) où il règle un compte avec son passé (son père) et ceux qui pensent qu'être acteur n'est pas digne d'un vrai métier. Réalisation honorable de Marc Allégret, jeux moderne des jeunes acteurs (à l'époque beaucoup d'acteurs jouaient encore de manière très théâtrale). Ce film a révèle le talent d'Odette Joyeux et de Janine Darcey, quasi débutante. Claude Dauphin devint un acteur avec lequel il fallait compter les années qui suivirent (Battement de coeur, Félicie Nanteuil). A noter la prestation d'un débutant à l'époque qui deviendra un des plus grands acteurs français: Bernard Blier, en jeune apprenti comédien.
Drame sur fond de théâtre qui fait la part belle aux premiers rôles de la plupart des acteurs principaux notamment Janine Darcey et Blier. Un bonheur de voir Jouvet en professeur de théâtre et la scène de la blanchisserie. Le film en lui-même possède une réalisation trop classique et peu enthousiasmante d'autant plus que l'intrigue ne passionne pas le spectateur. Il se regarde pour son atmosphère, son univers révolu.
Quelques dialogues sympathiques, toujours un plaisir de revoir Jouvet et Dauphin mais le film a tout de même mal vieillit. On s'ennuie quand même souvent et on regarde sa montre plus d'une fois.
Malgré une éclatante distribution, ce film est plutôt ennuyeux et surtout pédant. Cela ressemble plus à une pièce de théâtre qu'à un film. Quant à l'intrigue policière, elle n'est pas très originale et on devine assez rapidement l'issue.
Le théâtre au cinéma pose nécessairement la question du «théâtre filmé». «Entrée des artistes» (France, 1938) de Marc Allégret est l’un des exemple les plus probant de la lutte entre le cinéma et le théâtre. Quand il y a cinéma sur le théâtre il est très difficile de ne pas tomber dans l’écueil de la figuration fixe des scènes. Mise en scène élémentaire qui se contente de champs/contre-champs et de cadrage d’ensemble (emprunté au cadre du théâtre), Allégret insuffle du théâtre dans son cinéma. Naïveté de représentation et confusion du fond et de la forme, Allégret mais davantage Jeanson et Cayatte, fournit cependant un renversement singulier de la comédie dans le drame. L’acteur, du théâtre comme du cinéma censément, par excès de jeu comique, de falsification de leur identité s’abandonne et exclut le drame de leur vie jusqu’à ce qu’infailliblement ce même drame les envahisse. L’hybridation des deux genres majeurs de la narration est si bien menée, leur transition commune si progressivement agencée que le renversement scénaristique allègue la présence mixe de la comédie et du drame. Si le film propose l’image d’un scénario muable qui illustre sans manichéisme la condition de l’acteur (quoique une légère propension à la caricature), les dialogues en pirouettes, nécessaire au bon succès public du film, adroites et arbitraire sont le total reflet de la simulation théâtrale. Or Allégret ne doit pas là mettre en scène, il met en cadre voire en film. Si tant est qu’il se refuse au réalisme du cinéma, s’il fait là le choix d’un méta-cinéma, un cinéma d’évocations sur l’acteur, pourquoi s’ensevelir sous l’apparence du théâtre ? «Entrée des artistes» est somme toute parcouru par une intrigue policière qui éclaire maladroitement la prévalence de la vie d’acteur. Du cinéma il ne reste que fort peu dans cet œuvre d’Allégret, sinon des bribes de cadrage qui capture du théâtre. «Théâtre filmé» qui rencontre timidement le cinéma.