Une bonne grosse comédie défouloir : de temps à autre, je ne suis pas contre, et je n'attendais vraiment rien de plus de « Joyeux bordel ! », dont le titre français est d'ailleurs assez éloquent. C'est plus ou moins ce que j'ai eu, peut-être en un peu moins bien. Au moins a t-on droit à un vague fil conducteur du début à la fin, ce qui n'empêche pas le scénario de ne pas être crédible une seule seconde (les inspirations géniales de Tracey : sérieux?), sans parler de sous-intrigues parfois vaseuses, le dernier tiers « criminel » exprimant l'évident manque d'inspiration des auteurs pour attendre la durée fatidique de 95 minutes. Certes, on essaie d'y intégrer une vague notion sociale quant aux licenciements programmés au profit du bien-être économique de l'entreprise, mais le déroulement des événements est souvent tellement évident qu'il ne peut être qu'inoffensif. Surtout, c'est parfois vraiment, vraiment lourd (ah, les pets, une grande passion américaine), heureusement compensé par quelques passages vraiment drôles, notamment lorsque Will Speck et Josh Gordon ose la pure méchanceté gratuite, traduite par la toujours irrésistible Jennifer Aniston, s'offrant clairement les meilleures répliques
(l' « agression » verbale à la petite fille lui ayant piqué son gâteau est juste énorme)
. Le casting est de façon générale le point fort : si Jason Bateman apparaît un peu en dedans (son rôle n'est clairement pas le plus porteur), T. J. Miller fait preuve d'une énergie communicative, les femmes étant toutefois celles qui ressortent, de la sublime Olivia Munn (mon Dieu) à Kate McKinnon en passant par Vanessa Bayer et donc la belle Jennifer, dont presque chaque film me fait regretter la pauvre carrière cinématographique. Pas grand-chose à ajouter, le rythme plutôt soutenu ne compensant pas le manque de fond et l'intérêt limité d'un spectacle sauvé avant tout par quelques scènes bien senties et le talent de ses comédiens. Comédie défouloir, donc. Bonne, je serais moins catégorique.