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    Hostiles
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 184 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 juillet 2018
    Depuis qu'il a abandonné sa carrière d'acteur en 2009 pour se consacrer à l'écriture de scénarios qu'il réalise lui-même, Scott Cooper effectue un parcours sans faute. En quatre films tous aussi originaux qu'aboutis, il est parvenu à affirmer une personnalité qui lui a permis de se forger une place de choix dans un système qui laisse désormais peu d'espace et surtout peu de budgets conséquents hors des possibles blockbusters. "Hostiles", son quatrième film est un western. Quasiment moribond à partir des années 1970 et le déclin du western spaghetti, le genre connait un léger rebond depuis les années 2010 grâce à l'intérêt que lui portent des réalisateurs aussi renommés que Quentin Tarantino ("Django Unchained", "Les huit salopards"), les frères Coen ("True Grit"), Seth MacFarlane ("Albert à l'Ouest") ou encore Alejandro Gonzales Inarritu ("The revenant"). Adaptant d'une histoire de Donald E. Stewart (1930-1999) ancien scénariste pour Costa-Gavras, John McTierman ou Philip Noyce, Cooper observe à travers le capitaine Joseph J. Blocker (Christian Bale) le désarroi d'un militaire dont la conscience a été rudement mise à l'épreuve par la conquête de l'Ouest et son lot de massacres perpétrés pour déposséder les indiens de leur terre. Pour se convaincre de la légitimité des exactions et atrocités commises, la meilleure potion est sans aucun doute de se persuader que celui d'en face est une bête sauvage assoiffée de sang. Dès lors rien de plus efficace que l'esprit de vengeance induit par la mort au combat de compagnons d'armes. C'est en partie sur cet engrenage absurde et infernal que s'appuie le haut commandement afin que des hommes acceptent sans relâche de tuer d'autres hommes. Aussi quand on lui confie le convoyage d'un chef cheyenne (Wes Studi) prisonnier afin de lui permettre de mourir sur sa terre natale du Montana, le capitaine Blocker qui a combattu Yellow Hawk celui qui a tué plusieurs de ses soldats voit ce qui lui reste de certitudes s'effondrer. Le sens du devoir et de la hiérarchie lui intiment malgré tout d'obéir après un refus initial. Le long périple émaillé des habituelles embûches auquel va s'adjoindre une fermière (Rosamund Pike) qui a vu toute sa famille massacrée par des Apaches va amener le marmoréen capitaine Blocker à s'interroger sur le véritable sens de son engagement passé et sur l'utilité des nombreuses morts qui l'ont accompagné. Scott Cooper a demandé à son acteur Christian Bale qu'il avait déjà dirigé dans "Les brasiers de la colère" (2013) de faire passer cette douloureuse réflexion avec un minimum d'effets. L'acteur au registre désormais très complet s'acquitte avec brio de ce challenge, faisant parfaitement ressentir le doute assaillant ce vaillant soldat qui au-delà de l'horreur de la guerre qu'il a appris à apprivoiser, prend conscience que les hommes qui la font ne sont que des marionnettes entre les mains du haut commandement et des politiciens. Aucune nomination à l'Oscar n'est venue récompenser cette intense prestation, on peut s'en étonner et le regretter. Remarquablement filmé mais aussi modeste et juste dans ses points de vue, "Hostiles" interroge sur la manière dont se sont construits les Etats-Unis d'Amérique. Une fois de plus Scott Cooper démontre que sa place derrière une caméra lui intime de pousser à la réflexion autant que divertir. Un alliage vertueux qui n'est plus si courant.
    ferdinand75
    ferdinand75

    551 abonnés 3 874 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mars 2018
    Un superbe film, tout d'abord magnifique reconstitution du grand ouest américain, mais remontant du sud au nord. On découvre alors toute l'histoire des Etats Unis, avec tous ces territoires encore inexplorés à la fin du 19e sicle. C''est un morceau d'histoire qui nous est conté, englobant la Guerre de sécession, l'extermination des amérindiens , la conquête de l'ouest par les pionners fermiers , et cultivateures . Les reconstitution , les costumes , les paysages tout est sublime. On s'y croirait . Et puis le film s'appuie sur une interprétation exceptionnelle; Christian Bale tient là un de ses meilleurs rôles et Rosemund Pike "son " meilleur rôle . C'est étonnant qu'ils aient été oubliés de la liste des Oscars. Le film aborde des sujets sensibles et délicats, , sans aucun manichéisme: Il y a des "bons" et des méchants" dasn tous les camps, y compris chez les indiens , et des hommes blancs pris par leur destin , bon ou méchant . Tout cela est très juste et très "intelligent" . Le plan final est superbre , très esthétique , à l'image de tout le film.
    elriad
    elriad

    435 abonnés 1 860 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2018
    un western en forme de poème violent où la haine apprendra à laisser place à l'amour, un film âpre magnifié par une image somptueuse, un regard sans concession sur l'Amérique de cette fin de siècle où la vie n'a que peu de valeur.
    Voyage initiatique qui traversera les États du Nouveau-Mexique jusqu'au Montana où colons et natifs se disputent un territoire que les uns ont volé aux autres, porté par un Christian Bale torturé et rongé par le remord accompagné d'une Rosamund Pike habitée par son personnage, poignante en femme rescapée. Un film lent et pulsatif qui vous poursuit longtemps après le générique.
    Cinememories
    Cinememories

    483 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 avril 2018
    De violence en violence, le parcours de Scott Cooper est une odyssée de souffrances dont les personnages subissent tout le poids de la culpabilité. Après « Crazy Heart », « Les Brasiers de la Colère » et Strictly Criminal », le réalisateur signe, pour l’heure, sa plus belle prestation en matière d’étude morale, en plus d’ajouter un western aux côtés des plus grands. C’est ce qui définit toute la mythologie Américaine, que ce soit au cinéma ou non. C’est pourquoi on explore une question qui tambourine les esprits, à la suite de génocides, à savoir celle de la cohabitation. La guerre a forgé des habitudes, des conditions de vie et une raison d’être à chacun, dès lors que cette personne respire encore. Ce qui passionne alors autant, c’est cette partition fataliste de l’Homme et sa motivation pour la survie. Certains s’en détourne en fermant les yeux, d’autres de parvienne pas à les ouvrir vers un avenir meilleur.

    La structure du récit est très importante dans la démarche vers la rédemption qu’il tente de véhiculer. Nous partons d’un groupe de tuniques bleus, qui ont pour mission d’escorter leur dernier adversaire en territoire sacrée. Echo à la quête du Saint Graal ou pèlerinage vers Jérusalem, les comparaisons sont nombreuses et permettent de mettre en évidence un tournant dans la culture Américaine. La mort en fait partie, ou plus précisément le meurtre. Le jeu de mouvement est très significatif pour les survivants d’un périple non sans danger. Toujours crus et sans remord, l’impact des balles fait frissonner et interpelle notre sensibilité envers des personnages qui le sont également.

    Le Capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) a connu toutes sortes d’affrontements contre les Amérindiens. La sauvagerie s’en dégage, sans pitié, ni pardon. L’œuvre travaille alors sur cette transition nécessaire lorsqu’il devra faire route aux côtés du chef de guerre Cheyenne Yellow Hawk (Wes Studi) et sa famille. Chacun appréhende ses souvenirs comme une souffrance, mais la retraite vient les retirer à leur responsabilité ou leur métier. Le voyage qu’ils entreprennent alors n’est qu’un parcours dans le passé. Ils traversent les terres arrosées du sang de leurs camarades respectifs et c’est au tour de la sagesse d’annoncer sa couleur. Ensemble, il y a une issue vers le pardon, une issue qui les conduit en dehors de cette folie qui les a contraints à la brutalité.

    Rosalie Quaid (Rosamund Pike) et sa vive expérience de la violence font qu’elle dresse le portrait d’une victime. Mais il n’y a pas que cela dans ce monde qui nuance toutes les personnalités. Le prédateur peut basculer au rang de proie et inversement. Le cycle du carnage sévie ces terres qui isole l’Homme de la civilisation occidentale. Sa foi est mise à l’épreuve et lorsque la mort vient ôter la vie de quelqu’un, il n’y a que larmes et poussières qui se partagent. Chacun porte les souffrances de son compagnon de route et l’image que donne le groupe s’apparente davantage à une famille de substitution. Bien que les divergences de cultures les séparent, on trouve bien des points communs dans l’honneur et la sincérité, chose que l’on découvre avec une grande empathie auprès du mixage héros et anti-héros.

    Ainsi, « Hostiles » renvoie au profond « Impitoyable » de Clint Eastwood, avec une décharge plus guerrière et sans concession, quand il le faut. On explore une profonde cicatrice dans la culture Américaine, dans laquelle on se permet d’harmoniser l’Homme et son mal être sur Terre. Le destin les rassemble à une cause qui ne leur est pas toujours destiné. Le choix, chacun le possède. Malheureusement, tout le monde ne possède pas la sagesse requise, ni le courage nécessaire pour tirer droit au but. Le passé n’est plus une nostalgie que l’on exploite pour le pur divertissement, bien que certaines séquences soulignent durement le propos. Le récit est contemporain et il surclasse de loin la plupart des œuvres qui ont échoué dans le style intimiste et lyrique.
    cinono1
    cinono1

    303 abonnés 2 056 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mai 2019
    Comme beaucoup de westerns de ces dernières années, Hostiles s'intéresse à la fin des conflits, voire la fin de le violence. Il le fait au travers de son héros incarné par un Christian Bale, toujours convaincant dans les rôles physiques. Le western est un genre idéal pour traiter les questions de la violence, de l'honneur, du bien et du mal. Le film possède une ambiance contemplative, sereine à travers une mise en scène classique et une caméra qui sait se poser (ca nous changes de quelques superproductions). On quitte ce film curieusement apaisé et ouvert sur ce monde que nos enfants nous ont prétés (pour reprendre un diction indien).
    pfloyd1
    pfloyd1

    129 abonnés 2 109 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2018
    Hostiles fait parti de ces films profondément humain avec des paysages à couper le souffle. Alors que les indiens, à la fin du 19e siècle, se font expulsés de leurs terres, certains continue de massacrer les quelques rares fermiers blancs isolés. Partagé entre une haine profonde et une soupçon d'humanité qui lui reste encore, un capitaine d’infanterie a la mission de raccompagner sur ses terres un chef indien sanguinaire. La force du film réside principalement dans les photographies superbes, les gros plans des visages et les expressions des personnages principaux. Le regard profond du capitaine d’infanterie marque l'intensité de l'histoire, tout est cohérent. On regrettera de trop rares affrontements entre Commanches et l'armée américaine, et des dialogues un peu trop longuet parfois. Un très bon film à la réalisation régulière et réussie.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    156 abonnés 1 197 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 septembre 2018
    Vous souvenez vous du temps où demander à John Wayne de dézinguer des peaux rouges violeurs de pucelles suffisaient à faire un Western ? Une fois de plus ce n'était pas mieux avant. Le genre a évolué et Hollywood a rendu leur humanité aux amérindiens. Mais ce n'est pas le seul atout de Hostiles. Cette traversée sauvage est belle à crever. Le dépaysement est total et la photographie sublimée par des plans au millimètre : le traveling d'entrée, les plans sur les sépultures, la traversée à cheval dans la forêt... C'est beau et ça l'est plus encore grâce à un rythme au service de l'image... disons contemplatif. On peut reprocher à Hostiles cette lenteur comme le coté taiseux voir la tendance à l'emphase mais je trouve que ces caractéristiques contribuent à l'équilibre, l'unité de l’œuvre. D'autant que les rares scènes d'actions sont de qualité. Elles m'ont suffit. Un mot sur Bale qui est un authentique génie : aucune de ses compositions ne se ressemble et il transmet une fois encore une émotion incroyable. Mon seul regret dans Hostiles serait l'absence de rebondissement. La progression physique mais aussi psychologique de notre héros en quête de rédemption le voit s'humaniser et modifier son regard sur l'autre selon un cheminement finalement très classique. Il n'empêche que j'ai vécu avec ces personnages traumatisés un beau et violent voyage dans l'ouest américain. [Merci au modérateur tatillon (ou à l'algorythme automatique) de noter que le terme de "peaux rouges" qui semble m'être reproché est utilisé au second degré].
    ned123
    ned123

    158 abonnés 1 685 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 août 2018
    J'ai vu un film... qui dans la plus grande des traditions des westerns crépusculaires montre des personnages vivant, survivant et mourant dans la wild wild west... et filmé avec une maestria incroyable... Il y a beaucoup de réflexion et de retenue, ainsi que des scènes d'une grande violence. Les premières minutes du film sont incroyables de tensions et de cruauté. La réalisation se veut lente et contemplative de l'âme humaine. Et la tension est tout le temps palpable. C'est un film qui traite de l'humain, avec toute sa complexité, sa diversité des sentiments et la force de ses convictions, qui elles, évoluent dans le temps. Les Indiens, si souvent minimisés, moqués ou dénigrés, dans des productions plus anciennes, sont ici partie-prenantes, et réussissent à faire entendre leur point de vue, dans le désastre qu'ils vivent face à l'avancée inexorable de l'homme blanc. Et on perçoit les états d'âme de ces militaires qui font ce qu'on leur demande, à savoir tuer des Indiens, puis les escorter, enfin les protéger en faisant face à des sentiments contradictoires. Le film brûle l'âme de sa violence...
    mistermyster
    mistermyster

    56 abonnés 1 271 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2020
    Qui parle de western ? Non, on est dans un drame pur, les grands espaces et l'esprit de l'ouest sauvage n'est que la toile de fond, d'un film sur la rédemption.
    Comme Impitoyable ou d'autres film plus récent, comme The Homesman, le mythe de l'ouest est revisité. Ici point de saloon, de filles faciles, d'indiens buveurs d'alcool de feu, non, ici, la vie est dure, les tuniques bleues ne sont pas montrés pour leur bravoure, mais pour leurs actes délictueux et barbares. Et les indiens ne sont pas en reste, il faut bien faire la balance.
    Le film joue sur la haine, le mépris et la colère, mais ses ennemis jurés sont-ils si différents ?
    On y retrouve une certaine mélancolie, les grands espaces ont une place primordiale et les longueurs du film ne font d'accentuer les évènements que l'on partage avec ses hommes et ses femmes. Les acteurs sont formidables, authentiques, dans leurs déchirements entre haine et pardon, entre rédemption et condamnation. L'histoire démontre que l'ignorance nourrit la haine, et que pour la combattre, en ces temps là, un papier officiel ne suffisait pas.
    Il y a tant de doute chez cet homme capable du pire comme du meilleur, qu'il se demande si il a le droit à une vie meilleure, à une rédemption.
    Un très beau film.
    Rudy M
    Rudy M

    62 abonnés 908 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 mars 2018
    Un très grand western, avec des décors somptueux , une histoire dure mais remplie d'humanisme portée par deux acteurs fantastiques que sont Christian Bâle et rosamund pike ! À voir
    iceman7582
    iceman7582

    49 abonnés 1 169 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 janvier 2020
    Un western aussi brutal qu'humain. A la fois poignant et profond, le film tourne autour d'un thème fort. Le rythme est lancinant et fascinant a la fois. Contemplatif du début à la fin et toujours sur la retenue, on assiste à un spectacle mentalement intense sur la condition humaine et les croyances de chacun. Cooper signe un western pur et dur comme on en voit rarement. Le casting est superbe et une mention particulière au génial C.Bale qui excelle une fois de plus dans son rôle. A voir et a méditer, tout simplement.
    Dynastar21
    Dynastar21

    31 abonnés 438 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 janvier 2021
    Deux ans après l'hiver 2016 qui avait vu sortir en France "The Revenant" d'Iñárritu et les Huit salopards de Tarentino, voici donc un nouveau western qui débarquait. Et quelle claque je m'étais pris durant la séance ! Je peux le dire tout de suite, j'avais adoré ce film. Aficionado du genre, je ne m'attendais à rien de particulier et j'en avais été d'autant plus surpris ! Le scénario met en scène le capitaine Joseph Blocker chargé de convoyer le chef Cheyenne Yellow Hawk sur sa terre natale alors qu'il est mourant : seulement voilà, c'est l'un des plus grands ennemis du glorieux capitaine de l'Union - interprété par Christian Bale - qui l'a combattu des années durant. On sent venir le "road-movie" parsemé d'embuches et c'est tant mieux ! Le film est tout d'abord long à se mettre en place et débute dans la violence la plus crue, celle du massacre d'une famille de colons par des Comanches. Le ton est donné, les indiens sont les méchants et les américains sont les gentils, le manichéisme le plus basique se dévoile. Mais heureusement, tout le film s'apparente à un long chemin de rédemption pour les divers protagonistes qui chacun à leur manière, reconnaissent leurs erreurs et apaisent les blessures du passé, tout en arpentant des montagnes et des vallées magnifiques (lieux de tournage en décors naturels dans le Nouveau-Mexique et le Colorado de grande qualité) ; mais néanmoins toujours poursuivis par la violence. Jusqu'à cette dernière fusillade un peu vite expédiée et bâclée, le principal défaut selon moi. La bande originale du film (volontairement très mélancolique mais cependant très jolie) accentue l'impression de nostalgie et de scepticisme d'une époque révolue où la guerre contre les indiens a été un véritable massacre : les hommes qui y ont participé n'en sont pas sortis indemnes. L'interprétation de Christian Bale est d'ailleurs magistrale sur ce point ! Il joue parfaitement bien ce vieux soldat tourmenté et seul au crépuscule de sa vie, qui se cherche un but et qui voit sombrer ses meilleurs amis dans la dépression (cf. Rory Cochrane). Il enterre la hache de guerre avec le chef indien (à noter l'utilisation d'un dialecte indien Cheyenne du Nord, dialecte parlé à plusieurs reprises dans le film) et, la rencontre avec la récente veuve, jouée par Rosamund Pike, lui apporte un nouveau but sur son chemin de croix afin d'essayer de faire le bien ; les autres personnages et leurs psychologies sont un atout indéniable de l'ensemble. L'époque de la modernité et de l'ère industrielle sonne le glas de l'ancien monde (cf. locomotive à vapeur qui emmène nos héros vers la "grande" ville de Chicago et la soit disant "civilisation"). Par cette vision désabusée, le film s'apparente à un western spaghetti où le mythe du far-west est relativisé et partiellement déconstruit. Avec cette démarche, le réalisateur Scott Cooper (qui retrouve C.Bale pour la seconde fois) s'engage dans une voie contemporaine, c'est à dire de démystification de la conquête de l'ouest et d'un certain mea culpa envers les indiens qui ont subi un génocide : cependant il le fait de manière intelligente et proportionnée, sans se flageller à outrance (à contrario de l'époque actuelle où une partie des occidentaux se roulent dans la boue et se positionnent constamment dans l'auto accusation permanente de tout les soi-disant crimes commis au cours de l'histoire). Il donne donc matière à réflexion et livre un long-métrage équilibré où les tords sont partagés, la violence engendrant la violence. Mon humble avis est le suivant : l'Histoire avec un grand H n'est pas un long fleuve tranquille, les civilisations se succèdent, se dominent et puis s'effondrent, n'oublions jamais de recontextualiser.
    En conclusion, ce grand western tragique et fataliste mérite quasiment la note parfaite et intègre la liste de mes films favoris.
    Pierre C.
    Pierre C.

    15 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2023
    La première minute d'Hostiles est un vrai régal, une mère qui donne des cours de grammaire à ses deux filles au milieux d'un mini ranch dans les collines américaines.
    Incroyable, mais l'objectif d'Hostiles n'était apparament pas un remake de "la petite maison dans la prairie".
    Il s'agit d'un road trip en cheval à travers les magnifiques paysages de l'ouest avec les nombreuses péripéties qui vont avec un tel trajet. Un trajet parsemé de discussions profondes jusqu'au triste final à l'image du trajet. Le film est bien porté par un Christian Bale et une Rosamund Pike geniaux.
    Bravo, ça fait du bien un bon western.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 365 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 mars 2018
    Christian Bale est le capitaine de cavalerie Joseph Blocker. Nous sommes en 1892 et il est chargé, avec un petit groupe, d’escorter le chef de guerre cheyenne Yellow Hawk sur ses anciennes terres tribales afin qu’il y vive ses derniers jours. Une femme qui vient de voir le massacre de sa famille sous ses yeux, le rejoint sur sa route. Depuis quelques années, nous découvrons des westerns d’un nouveau genre. Plus noirs, plus violents, plus psychologiques et visuellement superbes, ils sont encore d’une rareté précieuse. A l’image de Brimstone de Martin Koolhoven, sorti l’année dernière, ce nouveau long-métrage de Scoot Cooper s’avère tout aussi délicat dans l’attention accordée à sa mise en scène. Les plans et la photographie sont sublimes. S’il n’est pas révolutionnaire, le scénario est merveilleusement bien porté à l’écran. Mais les éloges d’Hostiles vont surtout au casting. Christian Bale aborde un personnage à la fois déchu, porté par les préjugés mais bon. Rosamund Pike dévoile ici sa meilleure performance en laissant évoluer la complexité de son personnage au fil des jours. Wes Studi, Adam Beach ou encore Jesse Plemons ou Ben Foster sont une réelle plus-value à la virilité d’Hostiles. Même le jeune Timothée Chalamet, actuellement dans Lady Bird et Call Me By Your Name, est crédible dans la peau du soldat Dejardin. Hostiles est western qui retient sa douleur dans les silences mais qui sait mesurer ses tensions pour toujours nous captiver et c’est un grand moment de cinéma.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    7eme critique
    7eme critique

    534 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mai 2018
    Avec sa scène d'introduction, "Hostiles" n'y va pas par quatre chemins et annonce la couleur d'entrée de jeu ! C'est le genre de film qui nous accroche instantanément avec un traumatisme parfaitement réaliste et un joli travail quant à la psychologie des personnages.
    Particulièrement riche en émotions, et avec des acteurs impeccables, "Hostiles" vient s'imposer comme un western indispensable de ces dernières années.
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