Une réussite complète. Mettant ses pas sur une piste souvent empruntée par la saga de l’Ouest, du Nouveau Mexique au Montana, le récit nous entraine dans une aventure qui ne manque jamais de souffle. Le genre western est décidément inoxydable quand le fabricant sait doser les ingrédients avec doigté ; c’est le cas ici. Bien sûr les produits ne changent pas, mais la cuisine est succulente. Que demande le peuple ? Évidemment, le Captain Blocker fait beaucoup penser au Captain Call de McMurtry qui lui-même… Côtés autochtones, les Comanches sont comme toujours les pires monstres tandis que les Cheyennes sont récupérables et très dignes tout en demeurant au besoin de redoutables tueurs, de même qu’il y a des bons blancs et des méchants. Quant aux Noirs, il n’y en a qu’un dans cette histoire: Henry. C’est un très bon ; ça tombe bien. De toutes façons, on peut ignorer la critique historique car dans ce film le cadre étatsunien n’est qu’un fond de tableau conventionnel sur lequel se déroule un drame intemporel. Joe Blocker ne lit-il pas en permanence un ouvrage en latin sur (ou de ; je n’ai pas bien vu) Jules César ?
Un western viscéral, âpre et tragique qui ne manque pourtant pas d'émotion et de rédemption. Le fait que l'officier en fin de carrière au un passé de tueurs d'indiens escorte un chef mourant qu'il a déjà combattu accentue cette sensation malsaine d'une haine tenace et terrifiante. On peut juste rester un peu perplexe sur l'après-viol, quand on connait les traumatismes d'une telle agression on comprend difficilement que ce soit très survolé dans le film. Néanmoins, Scott Cooper signe un magnifique western, intelligent et profond. A voir ! Site : Selenie
À coup de films farfouillant les recoins les moins agréables, Scott Cooper s'est taillé une réputation d'auteur rétif à l'image glorieuse d'une Amérique fantasmée. Les Brasiers de la Colère faisait de sa cité industrielle une ville fantôme complètement drainée par la crise financière. Et le récent Strictly Criminal s'en prenait aux services de sécurité intérieur et ses compromis immoraux avec le crime. Cooper parachève le tableau avec Hostiles, et il le fait sans détour en s'attaquant aux fondations des U.S.A. Un pays né dans la violence et la spoliation, à des lieues des mythes simplistes, tronqués voire mensongers qu'on continue d'imprimer dans les manuels scolaires américains. Le visage de cette nation, c'est celui de Joseph J. Blocker, vétéran de l'armée chargé d'escorter un chef de guerre indien et sa famille sur ses terres afin qu'il y meure. À moins que ce soit celui de Rosalie Quaid, veuve éplorée qui a vu sa famille massacrée dans un assaut par les comanches. Ou celui de Yellow Hawk, prisonnier cheyenne condamné par la maladie. Trois destins fracassés contre le mur de la guerre. Trois paires d'yeux qui ont vu les ravages d'une colonisation rapidement devenue synonyme de spoliations et d'exactions. Sur les braises encore fumantes d'une terre minée par la colère, l'amertume reste la seule chose qui germe. Cooper juxtapose habilement la grande beauté de la nature à la sauvagerie des hommes, où que puisse aller leur allégeance. Le film prend tout son temps pour laisser filtrer l'humanité de ses personnages, afin que l'évolution de chacun d'eux soit parfaitement justifiée. Hostiles ne cherche pas à emberlificoter ou simplifier béatement, par conséquent les points névralgiques de l'intrigue sont aussi évidents que pertinents : un assaut cruel, un ennemi commun, un personnage-miroir de son passé. Le film est construit autour de ces étapes qui vont progressivement amener ces âmes meurtries à envisager d'accepter le sanglant passé, de voir dans l'opposé un égal et de baisser les armes. C'est beau, et ça fonctionne très bien. La réussite tient à une mise en scène parfaitement tenue, alternant entre les envolées mélancoliques et éclairs de brutalité. Une direction artistique de toute beauté : la photographie somptueuse de Masanobu Takayanagi, les délicates compositions cuivrées de Max Richter. Et bien sûr un casting de très haute volée. Christian Bale, décidément bien loti avec Scott Cooper. Après sa performance éblouissante dans Les Brasiers de la Colère, le comédien retourne à un spectre beaucoup plus obscur avec Joseph Blocker. Et c'est une nouvelle très belle prestation, à ranger parmi les plus subtiles de sa filmographie. Les seconds-rôles sont très soignés : de Rosamund Pike à Rory Cochrane, en passant par Wes Studi et Jesse Plemmons ou Ben Foster; tous apportent nuances à cette odyssée américaine. Une nouvelle réussite pour Scott Cooper, décidément incontournable dans le paysage actuel.
Grands décors pour ce western où la guerre avec des personnages taiseux qui régissent leurs vies sou de grands principes qu'ils contournent pour se justifier. PLV : avec Christian Bale
"Hostiles" est un sacré morceau de cinéma. Sur la forme, c'est un western classique, parfaitement mis en scène, bénéficiant de somptueux paysages et d'une bande originale inspirée. Sur le fond, c'est un choc. Les thèmes abordés restent communs (violence, guerre, rédemption, etc.) mais traités avec une telle justesse et une telle force émotionnelle qu'ils en deviennent bouleversants. Chaque personnage a son importance et s'intègre parfaitement au récit. Les acteurs sont intenses, Christian Bale en tête (son meilleur rôle c'est dire). Je suis sorti groggy de la séance, ce qui ne m'arrive pas si souvent.
Par son propos et dans sa cinématographie, ce film est plus qu’un western : il atteint la métaphysique. Le propos est aussi politique : quand va t’on rendre leurs terres aux amérindiens ? Un grand bravo au réalisateur et aux acteurs.
Un western aux qualités esthétiques et dramatiques indéniables qui souffre tout de même de longueurs. Malgré un excellent jeu des différents acteurs, le cheminement psychologique des personnages notamment celui du capitaine Blocker parait assez "simpliste" et difficilement compréhensible dans un délai aussi court. Au final, "Hostiles" est un western profond, humaniste, mais souffrant tout de même de quelques défauts pour mériter d'être hissé au panthéon du 7ème art.
Scott Cooper signe un western loin des clichés, pas de grandes fusillades ou de punchlines. Christian Bale et Rosamund Pike sont magistraux, et la photo est sublime. Un bijoux.
le thème est très intéressant mais malheureusement pas bien exploité, le film ne peut s'empêcher de simplifier (psychologiquement) les personnages et d'héroïser le personnage principal (ce plan sur Christian Bale après quespoiler: le capitaine égorge le propriétaire terrien par exemple, qui contredit l'évolution du personnage (et le propos du film), cette manière d'héroiser le personnage à cet instant, encore une fois le gentil c'est celui qui tue le méchant pour sauver les faibles). Pour le côté psychologiquement faible du film : difficile de croire au revirement du tout au tout du capitaine et de la veuve, par exemple. Le film devient donc un simple divertissement, ce côté-là est réussi par contre (je n'y ai pas trouvé de longueur contrairement aux critiques négatives), donc en mettant de côté l'espoir d'un film de réflexion, le film est bon.
Scott Cooper réalise finalement que des excellents films, ici, on frise la perfection (comme quoi les moyens ne sont pas nécessaires). La première scène, glaçante, donne le ton ! Un pur drame sans besoin de phrases et dialogues à rallonge, enfin des situations vraisemblables, sans cascades. Un film qui prend son temps, très psychologique, un rouleau compresseur tout le long, qui happe aussi bien les personnage que l'histoire. A recommander ! 4.5/5 !!!
Les qualités esthétiques et dramatiques sont indéniables. Quelques scènes sont même d’une intensité troublante avec un Christian Bale en trans. Le gros écueil du film c’est sa lenteur et sa monotonie. Certes, avec les splendides décors naturels elles contribuent à l’ambiance mais elles rendent aussi difficile l’accroche. On sent bien les 2h passer.
Un beau western "classique" qui nous montre la complexité des relations, indiens de souche et américains d'origine européenne. Qui est chez lui??? Christian Bale porte cette noblesse de l'âme... Les images sont superbes et les personnages presque trop beaux !!! Cette recherche d'esthétisme est contre-balancée par la violence de certaines séquences. Ce réalisateur a déjà fait mouche, avec Les brasiers de la colère; un retour en grâce du western ?
Bouleversant de beauté et de cruauté. Une splendeur terriblement actuel. Scott Cooper, mais en scène la souffrance du passé et du présent avec une telle virtuosité que cela semble imparable de rester à quai. Voilà un western qui résonne fort sur les États-Unis d'aujourd'hui. La violence ne date pas d'aujourd'hui loin de là. Mais cette violence n'a pas forcément changé, malgré le temps qui passe. Rares sont les chemins, où la vie et la mort se partagent ainsi. Hostiles est à ce jour surement l'un des plus grands rôles de Christian Bale, lui qui possède déjà une filmographie incroyable débutant chez Steven Spielberg, puis Jane Campion, Todd Haynes, Christopher Nolan, Terrence Malick, Werner Herzog, Michael Mann, Zhang Yimou, Ridley Scott, on le retrouvera dans le prochain film d'Adam McKay grimer en Dick Cheney. Car à travers tous ces rôles Bale a cette capacité comme Matthew McConaughey, celui de pouvoir en fonction du rôle changer d'apparences et disparaître derrière le personnage. Scott Cooper le sublime dans ce western mélancolique il semble à tout point imparable de ne pas tomber fou amoureux de ce capitaine en fin de carrière. Un bout d'humanité accompagne cette dernière escapade vers les territoires sacrés des classiques instantanées. La suite sur Boulevrdducinema.com
Sans aucun doute un chef d'oeuvre cinématographique tant tout y est réussi : musique, paysages, acteurs, lenteur, espaces, scénario, lumière... Un très grand moment qui pose les bonnes questions sur la violence, la guerre, la différence, le respect. Un film qui renouvelle complètement le genre du western. Cristian Bale et Rosamund Pike sont exceptionnels.