Ce western reprends les codes du genre en vogue depuis les années 90 : environnement hostile au possible, personnages tourmentés par leur passé, dialogues laconiques, paysages grandioses et généralement une vision non-moraliste de la conquête de l'Ouest.
On saluera le travail de la photographie, qui magnifie chaque plan, chaque lumière et donne à voir des panoramas sublimes.
De même, j'ai trouvé les costumes particulièrement travaillés, avec un effet usé, troué, abîmé par endroits, qui donnent beaucoup de réalisme et de vécu aux acteurs qui les portent.
Le casting du film est royal : évidemment les deux têtes d'affiche que sont Christian Bale, investi dans son rôle de soldat épuisé par la vie, et la veuve incarnée par Rosamund Pike, qui rappelle à la fois le passé du protagoniste et évoque la possibilité d'un autre chemin.
Le film est enrichit par des seconds rôles de choix et quelques sympathiques caméos :
Tel le colonel joué par Stephen Lang, l'indienne Q'Orianka Kilcher ("la" Pocahontas, ça ne s'invente pas!), le toujours sympathique rouquin Jesse Plemons (Barry Seal, Strictly Criminal), l'indien Adam Beach (Windtalkers), le chef indien Wes Studi (Hell on Wheels), le vieux propriétaire terrien Scott Wilson (Hershel de The Walking Dead) et le toujours sympathique Peter Mullan (Gunpowder, Quarry).
Et malgré toutes ces qualités, j'ai trouvé le film trop long (2h10), trop vide et ennuyeux, qui n'apporte rien de plus, sauf bien sûr rappeler le massacre des indiens par les colons blancs.
J'ai tiqué sur certains dialogues qui dénotent totalement, comme si le réalisateur essayait d'impressionner le public avec tirades de haute volée, étalant ostentatoirement sa culture.
Typiquement le genre de scènes où l'esprit d'un cinéphile décroche, et imagine Christian Bale et Rosamund Pike se tourner autour, tout en commençant à fredonnant l'un après l'autre de manière tout à fait naturelle les paroles de Face to Face (1992).
Allez, on se remate Retour à Cold Mountain (2003), personne n'a fait mieux.