Le Petit locataire : les secrets du tournage

Même si cette histoire n'est pas autobiographique, Nadège Loiseau a eu cette idée de « locataire » pour désigner une grossesse lorsqu'elle attendait son premier enfant. La cinéaste confie ainsi avoir eu du mal à concevoir son "état" de femme enceinte. "J’ai établi le contact avec mon bébé en l’appelant mon locataire parce que je sentais bien, passé les premiers mois, qu’il y avait une vie déjà très autonome à l’intérieur de moi, qui ne respectait pas mes horaires, qui gigotait n’importe quand, qui essayait de pousser les murs… Bref, je me suis sentie habitée dans le sens premier du terme. Et je me suis dis que je n’étais forcément pas la seule à avoir ressenti ça", se rappelle-t-elle.

Au delà de son aspect divertissant, le film pose plusieurs questions sérieuses liées à la maternité : qu’est-ce que c’est que d’être mère quand on a eu enfant à 15 ans ? Est-on une meilleure mère en ayant un enfant à l’âge où l’on est censé l’avoir ?... Qu’est-ce que la transmission ?

A l'origine, Philippe Rebbot faisait partie du casting mais dans un autre rôle. C'est Karin Viard qui a suggéré à Nadège Loiseau d'en faire son mari. Le comédien trouve ainsi dans Le Petit locataire son premier grand rôle dans un film.

Il y a dans Le Petit locataire un clin d’oeil à Peau d'âne de Jacques Demy, un film que Nadège Loiseau a beaucoup regardé lorsqu'elle était enfant : "J’ai eu envie de ce petit clin d’oeil avec le robot-mixeur. Peau d’Âne 2.0 quoi ! Demy fait partie des cinéastes qui m’ont beaucoup marqué, avec cette naïveté et cette profondeur", confie la cinéaste.

Karin Viard voit Nadège Loiseau comme une petite cousine de la réalisatrice Sólveig Anspach décédée au mois d’août 2015 et avec qui la comédienne avait une collaboration très intime.

Nadège Loiseau a fait le choix de placer les personnages du film dans un milieu modeste qui est le sien. Elle explique : "Pour mon premier film, je ne pouvais pas raconter une histoire dont je n’aurais pas pu maitriser les codes. Nicole est terrienne, elle travaille au péage, Arielle dans une usine de saucissons. Mais ça ne les empêche pas de rêver et d’être des héroïnes. On a fait le film un peu à l’image de la vie de la famille Payan : avec des grosses journées à faire rentrer au chausse-pied en gérant les contraintes. On a fait comme eux, on s’est débrouillé !"