Un mari au chômage depuis 2 ans, Jean-Pierre Payan, ancien espoir de la gymnastique française, très velléitaire, ne quittant jamais son survêtement. Violette, dite Mamilette, une mère âgée qui perd un peu la boule et que l’on déplace sur son fauteuil roulant. Un premier enfant qu’on a eu à l’âge de 15 ans : Vincent, 34 ans, que sa famille ne voit que très rarement car il est cuistot dans un sous-marin. Un autre enfant arrivé à un âge considéré comme normal : Arielle, 27 ans, elle-même mère de la petite Zoé, 6 ans. Une « mère de merde », comme le dit Mamilette. Une mère qui s’occupe très peu de sa fille, se reposant sur sa famille pour aller chercher Zoé à l’école, ce que son père et sa mère oublient de faire très régulièrement. En tout cas, une mère restée bloquée en état d’éternelle adolescente. Et voilà que Nicole, 49 ans, employée dans un péage d’autoroute, se retrouve de nouveau enceinte. Un petit locataire, comme le dit Mamilette. Plutôt un squatter, rétorque Arielle. Que faire face à cette situation inattendue ? Bien entendu, la solution de l’avortement est envisagée, mais il faudrait se rendre aux Pays-Bas pour réaliser cette opération, le délai légal de notre pays étant déjà dépassé. Un voyage qui ne serait pas pour déplaire à Damien, un jeune collègue de travail de Nicole qui se propose de l’accompagner, lui qui rêve de visiter les fameux « coffee shops » du pays des tulipes.
"Le petit locataire" s'avère faire partie des films qui laissent une impression mi-figue, mi-raisin. Versant soleil, une excellente prestation d’Hélène Vincent dans le rôle de Mamilette, un mélange de dialogues mordants et savoureux, d’inventions linguistiques superbes, telle celle du « tonton-bébé » trouvée par Zoé, d’observations très fines sur les relations au sein d’un couple, sur celles, au nombre de trois dans le film, entre une mère et sa fille, sur le rapport à l’âge. Versant ombre, un côté surjoué dans de nombreuses scènes et un duo de comédiens, Karine Viard (Nicole) et Philippe Rebbot (Jean-Pierre), qu’on a connus meilleurs. En fait, ce film, présenté comme étant une comédie, ne fait pratiquement jamais rire et, curieusement, il trouve ses plus belles scènes dans les moments d’émotion.