Avis sur Ideal Home

Deux hommes et un enfant... Ce n'est pas un remake de "Trois hommes et un couffin", mais le film est dans le même esprit avec deux hommes, ici un couple, qui vont connaitre des difficultés pour s'occuper d'un enfant qui tombe du ciel. Andrew Fleming a utilisé ses propres expériences pour écrire cette comédie qui en quelque sorte "célèbre" l'homoparentalité. De bonnes intentions seulement le réalisateur tombe vite dans les clichés grossiers avec un humour lourd aussi vite exaspérant que le côté larmoyant de cette histoire totalement prévisible. Au lieu de présenter les personnages comme des personnes en mettant en avant leur personnalité, Andrew Fleming préfère mettre en avant leur sexualité comme si c'était intéressant... Les acteurs sont corrects, j'ai bien aimé Paul Rudd qui est celui qui est le plus mesuré, mais sinon, je n'ai pas accroché au film. C'est une comédie grotesque, pas drôle et ennuyeuse.

J'ai vu un film... assez touchant, assez émouvant, assez sympa... mais pas totalement convainquant... Le duo de Steve Coogan et Paul Rudd fonctionne assez bien, même s'il y a un peu d'exagération en tout... Voir ce couple homosexuel dans une semi-caricature est assez gênant. Et je n'ai pas pas du tout été convaincu par le jeu de l'enfant. Par contre, la fin part un peu en queue de poisson, et on hésite trop sur les directions prises... Au final, le film est assez inégal...

Son père arrêté devant ses yeux, un petit garçon n'a pas d'autre choix que de fuir chez Erasmus, le grand-père qu'il n'a jamais connu. En pleine relation houleuse avec son compagnon Paul, ce dernier va avoir bien du mal à gérer l'enfant et les nouvelles responsabilités qui lui incombent...

Ouch ! Entre un gamin se résumant à une tête à claques fan de fast-food et un couple gay bourgeois virant à la caricature digne d'une quasi-"Cage aux Folles" contemporaine dans une hacienda du Nouveau-Mexique, on ne peut pas dire que "Ideal Home" mette toutes ses chances de son côté pour nous attacher à ses personnages dès ses premiers instants !
Afin de se différencier de la multitude de comédies où des adultes immatures se retrouvent avec un enfant dans les pattes, Andrew Fleming fait clairement graviter la majorité des ressorts comiques de son film autour du côté gay des héros en faisant appel à une impressionnante panoplie de stéréotypes éculés (de leurs comportements hyper-précieux aux conversations portant uniquement sur le sexe en passant par des références aux Village People, tout y passe !). Lors de sa découverte, on en vient même à se demander si cette vision cartoonesque du couple gay va parvenir à nous arracher le moindre sourire tant elle accumule les vannes ou les situations terriblement datées, sans compter le peu de développements autour de la personnalité de l'enfant dans un premier temps (tout juste un rôle rudimentaire d'élément perturbateur pour ses deux nouveaux pères de substitution).

Par la suite, "Ideal Home" n'offrira pas non plus de grandes surprises par l'intermédiaire des quelques rebondissements de son intrigue de comédie ultra-formatée mais, malgré tout, au fur et à mesure que le lien unissant ses personnages principaux monte en puissance, il faut bien reconnaître que le film gagne lui aussi en efficacité. La complicité et l'abattage du duo Paul Rudd/Steve Coogan commence à produire une vraie alchimie comique à l'écran au-delà de la simple caricature, de plus en plus de vannes se mettent à faire mouche et, surtout, lorsque le film s'aventure sur le terrain de l'émotion en menaçant l'équilibre trouvé par le couple vis-à-vis de cet enfant, on en vient même à oublier les grosses ficelles utilisées pour se laisser prendre au jeu des péripéties affectives de ce petit trio.

À l'arrivée, les arguments ne sont bien sûr pas assez forts pour faire de "Ideal Home" autre chose qu'une comédie US très mineure de plus (on est loin d'un porte-étendard sur l'homoparentalité comme le générique de fin voudrait faire le croire) mais force est de constater que le film a su déjouer nos craintes de départ pour se révéler plutôt plaisant à suivre sur la durée. L'inaltérable sympathie que nous inspire Paul Rudd n'y est sans doute pas étrangère...

Steve Coogan et un Paul Rudd méconnaissable forme un couple homo des plus plaisant. Certes la caricature est facile, l'un grand enfant et l'autre plus mature (du moins légèrement), mais je les trouve parfait. L'enfant a vécu tellement de misères qu'il trouve chez eux un véritable refuge. Du coup ça donne un trio crédible et attachant. A tel point que j'aimerais les voir dans une nouvelle aventure.

Je voulais vraiment aimer Ideal Home. Vous voyez ce complot fait tant de fois et de tant de façons que j'étais honnêtement un peu excité de voir ce qui aurait pu être fait dans un cadre naturel avec des hommes homosexuels. Je dirai que beaucoup de scènes auraient tout de même pu être tournées avec des personnages hétéros. Mais il montrait constamment les hommes homosexuels comme trop flamboyants, des snobs qui se chamaillaient et qui ne sont pas utiles. Vous prenez un garçon dans une situation négative et vous le placez dans une autre situation négative. Je ne suis pas en colère contre ce film parce qu'il est prévisible. Je m'y attendais. Je suis en colère parce qu'il y avait une chance de montrer les hommes gay simplement comme des personnes qui ont des événements de vie similaires aux autres et aux nôtres...

Malgré des débuts peu prometteurs, le film arrive à nous faire passer un bon moment et à nous faire avoir quelques sourires. L'humour n'est pas lourd et simplement centré sur l'homosexualité et l'histoire aborde de nombreux thèmes liés à la famille. Steve Coogan et Paul Rudd forment un duo qui fonctionne mais quelque peu cliché mais leur interprétation en reste cependant agréable et investie, surtout pour Paul Rudd. La dernière partie de l'intrigue ne semble par contre plus savoir où elle va et après avoir proposé plusieurs péripéties, on en revient à une situation pliée trop vite.