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dardar341
1 abonné
34 critiques
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4,0
Publiée le 12 avril 2019
Encore une fois Lars Von Trier nous emporte dans une ambiance et une narration où le travail sur les personnages est remarquable. Une superbe interprétation de Matt Dillon, juste dans ce rôle de Serial Killer.
Seul point négatif, quelques longueurs (mais dont le fond est utile à l'histoire) dans des phases de dialogue en Off.
Pertinent ? Oui, complètement, étonnamment j'ai réussi à revoir The House That Jack Built une seconde fois, et qua j'ai bien fait ! Mon premier visionnage m'avait tellement choqué que je n'arrivais pas à me concentrer et à saisir les symboles du film, mais le revoir m'a toujours fait frissonner mais j'ai pu admirer le travail de l'image et du montage que Lars Von Trier a fait car c'est un travail brillant. Visuellement, le film est absolument incroyable, vers la fin, ces plans qui sont presque des tableaux, cette caméra portée ultra-réaliste, certains plans viennent pour moi d'une autre dimension. Mais ce travail n'aurait pas d'intérêt sans le montage qui est lui aussi incroyable, mettre en relation des images d'archives (dont le film est bourré) avec le film en lui-même. Lars Von Trier expérimente aussi en utilisant de l'animation à la craie, qui donne un rendu très beau et a un sens avec ce que représente cette animation. En revanche je ne crois pas avoir bien saisi qui était Verge exactement, je pense qu'il est une sorte de juge des Enfers, il questionne la vision de Jack mais l'encourage aussi à finir son oeuvre, et décidera de lui offrir une tentative de rédemption à la fin. Le film questionne la morale du spectateur, allez-vous accepter de suivre un tueur en série et serez-vous de son coté ? Ce qui est complexe car on le voit commettre les pires atrocités sans une once de remord, mais malgré tout on arrive à comprendre ce personnage, car il explique ses objectifs durant tout le film. Mais le premier et le deuxième incident nous font aussi ressentir de l'ampathie pour Jack tellement il est pathétique.
A partir du moment où Jack va aux Enfers, le film se métamorphose : de caméra épaule réaliste il passe à plans fixes au ralenti ultra-esthétisés, les décors deviennent magistraux et c'est à ce moment que Verge offre à Jack une possibilité de rédemption. Et Jack tente, on peut se demander pourquoi vu qu'on ne l'a pas vu douter de ce qu'il faisait depuis le début, mais ça a bien évidemment un sens. Au moment où Jack regarde les paysans qui coupent de l'herbe (un plan venu d'une autre dimension), on le voit avoir des remords pour la première fois, et c'est la Maison (son oeuvre) qui lui à offert un accès aux Enfers. La séquence qui m'avait glacé le sang à mon premier visionnage est encore pire que dans mon souvenir, le troisième incident. Cette scène est pour moi la plus dure du film, voir un homme tuer sans trembler ses enfants et sa femme, c'est d'une puissance émotionnelle folle, car cela prouve que rien ne l'arrêtera dans la construction de sa Maison.
J'aime beaucoup comment Jack explique son état émotionnel quand il tue, en animation à la craie donc, car il fonctionne comme si le meurtre était une addiction (comme Verge lui dit d'ailleurs). Je ne comprend pas très bien le choix de couper si brusquement à la fin, et de mettre Hit the road, Jack, à part pour le nom bien sûr. Je reproche seulement au film de parfois citer inutilement, comme avec l'avion ou le raisin, même si j'ai compris le rapport qu'il trouve entre ça et son oeuvre, je pense qu'on aurait pu s'en passer. PS : j'ai explosé de rire quand Lars Von Trier met un extrait de Melancholia, il vient jusqu'à s'auto-citer. Donc The House That Jack Built est un film brillant, qui questionnera votre morale tout du long, le rapport entre la morale et les normes (la discussion en voix off de Jack et Verge est très intéressante durant tout le film), certains plans sont à couper le souffle, ce qui est sûr c'est que le voir ne vous laissera pas indemne.
Qu’on se le dise d’emblée, le dernier film de Lars Von Trier s’apparente plus à un patchwork indigeste d’influences artistiques et intellectuelles diverses qu’à un véritable métrage où la réflexion prend le pas ou explique les actes les plus criminels. Non, « The house that Jack built » est un conglomérat de références culturelles et de meurtres perpétrés par un serial killer (souvent sur des femmes, clin d’œil du réalisateur qu’on dit misogyne) en proie à des TOC (dont celui de la maniaquerie) et incapable de mener à bien son projet de construire une maison et pour qui finalement tuer, c’est créer de l’art. Von Trier fait alors de Jack une sorte d’alter ego sur pellicule, lui qui est décrié et incompris mais s’estime comme un grand créateur ! Seulement voilà, la provocation c’est sympa cinq minutes, mais quand ça dure plus de deux heures trente, ça en devient difficilement supportable ! Tout en se moquant de ses propres névroses, Lars Von Trier s’empêtre dans un film long, ennuyeux, et répétitif car alternant entre crimes horribles, réflexions pseudo philosophiques, images d’archive montrant l’art nazi, d’anciens films, des vidéos de Gould jouant du piano, j’en passe et des meilleurs jusqu’à l’overdose ! Toutefois, la fin qui voit Jack partir avec Verge (une sorte de Virgile des temps modernes) avec qui il converse depuis le début du métrage et faisant directement référence à « La Divine Comédie » de Dante, est pour le moins originale car changeant complétement de point de vue et devenant une puissante métaphore sur l'âme humaine d’un aliéné. Mais c’est tout de même bien trop tard car on sent Von Trier capable de faire mieux que de jouer les paresseux en alignant les assassinats les plus horribles les uns que les autres dignes d’un « American psycho » (mais vingt ans trop tard !) et les références culturelles peu saisissantes car répétées à l’envi. Arrête la provocation Lars, tu vaux tellement mieux !
Un film divertissant, le plus effrayant c'est de savoir que dans la société il existe des gens qui comme le personnage du film torturent et tuent sans mobile, simplement parce que cela ne tourne pas rond dans leur tête !?
Long et terriblement inconsistant, irréaliste. L'absence totale d'intrigue laisse place, par alternance, dans le film à une cascade de dialogues entre Matt Dillon et Brunos Ganz longs et sans intérêt d'une part, et à des scènes devant expliquer la progression de la gymnastique intellectuelle du principal protagoniste d'autre part. Sauf que rien ne sonne juste. Les comportements et réactions des seconds ne tiennent pas, à tel point que Lars Von Trier s'est à plusieurs reprises senti obligé de justifier certains comportement dans les dialogues. Comme meilleur exemple la première scène spoiler: avec Uma Thurman qui est grotesque. . Seule la photographie (surtout sur la scène finale) et le jeux incroyable de Matt Dillon relève un peu ce désastre. De loin le plus mauvais film du réalisateur danois. Se renouveler et arrêter un peu le "choquer pour choquer" (déjà trop présent dans son précédent) permettrait de renouer avec ses meilleurs films.
Pas de secret, c'est du Von Trier, on adhère ou pas, et les critiques ici en sont le parfait reflet, on adore ou on déteste. Et bien personnellement je suis un peu plus mitigé car j'ai été capté par les deux premières heures de ce film, avant d'hélas décrocher lorsque l'histoire s'oriente un peu trop dans la métaphore et le subjectif (la descente aux enfers avec Verge). Matt Dillon est tellement excellent qu'on arriverait presque à avoir de l'empathie pour ce monstre et à même comprendre son cheminement et ses motivations, c'est pour dire...
Rien. Le vide absolu. Derrière l'ennui aucun message. Derrière l'horreur aucune émotion. Je n'arrive même pas à atteindre les 100 caractères de cette critique.
Ce film provoquant comme souvent avec Lars Von Trier est une sorte de réflexion sur le mal . Jack est un psychopathe très dangereux et tourmenté ayant commis une soixantaine de crimes et qui converse avec un confesseur que l'on ne voit qu'a la fin et qui réagit et questionne sur les atrocités que Jack commet . En effet , Jack essaye d'élever ses crimes au même niveau que l'art et de nombreuses idées philosophiques ou religieuses sont citées a travers des hommes célèbres comme Goethe , Albert Speer .ou Glenn Gould . Certaines sont tres interressantes et d'autre plus malsaines et il faut reconnaître que Lars Von Trier parfois génial se complaît dans un sadisme raffiné. Matt Dillon est d'ailleurs remarquable .Accès réserver a un public averti et non féministe .
Abominable, grotesque, irrésistiblement drôle et bourré de trouvailles géniales. Littéralement fascinant. Le genre de film qui colle un sourire jusqu’aux oreilles et pose question sur la santé mental de LVT. Un chef d’œuvre intégral à ne pas mettre en toutes les mains.
La sortie d'un Lars von Trier est toujours une perpétuelle excitation. Son dernier Nymphomaniac en 2 volumes m'avait conquis malgré les critiques acerbes. Ce monsieur là est capable de chef d'oeuvre. Puis il a des creux, et ici s'en est un. Toujours sur un récit chapitré, tout commence sous les meilleures hospices avec une Uma Thurman risible qui finit par être la première victime de Jack Built. Malgré le faite qu'on se spoile assez facilement à cause de la bande annonce, cela reste quand même une des deux scènes marquantes. Un coup de cric sec et violent en montage coupé propre au danois, c'est fabuleux. Seconde scène : celle de la séquestration de la jeune copine de Jack. Magnifique scène ou telle une araignée qui tisse sa toile, Matt Dillon endosse le rôle de psychopathe en démontrant à sa victime que ses cris n'y changeront rien. Malheureusement, l'évolution de ce dernier tout du long du film est un tantinet ennuyante. On ne comprend pas très bien ce que le cinéaste a voulu transmettre. Timide dans l'horreur finalement, cela donne une composition qui manque de rythme.
Parce que leurs contenus sont si singuliers et leurs héros tellement torturés, les films de Lars von Trier incitent souvent le spectateur à y chercher la figure de leur auteur. Pour tenter de comprendre comment parvenir à créer de telles visions… Faut-il voir dans The House that Jack Built un portrait de Lars von Trier en serial killer ? On le retrouve, en creux, moins dans la part de tueur psychopathe de Jack, encore heureux, que dans celle de ses névroses. L’un des problèmes du tueur incarné par Matt Dillon, qui agit en esthète du crime en le considérant comme un art, réside en ce qu’il ne parvient pas, matériellement, à bâtir sa maison. Comme la marque de son incapacité à se faire une place dans le monde, à mener à bien ses désirs d’architecture – jusqu’à ce que soit apportée une résolution à la fois morbide et impressionnante. À travers sa réflexion sur le mal, le film met en scène des problématiques intimes à la création.
Dans The House that Jack Built, oeuvre négative et nihiliste, l’humanité semble bel et bien absente. Cette absence est originelle dans l’histoire de Jack qui, déjà enfant, coupe la patte d’un caneton avec la plus grande placidité. Elle trouve son illustration la plus effroyable dans cette scène où Jack s’apprête à faire d’une jeune fille (Riley Keough) la nouvelle victime de son sadisme. Alors que celle-ci vient de comprendre l’identité de celui qu’on nomme « Mister Sophistication », impossible de s’enfuir. Jack lui conseille prudemment de crier, de prévenir ses voisins pour éviter d’être tuée par ses soins. Le pire, c’est qu’il se joint aux hurlements de la jeune femme. « À l’aide »… mais personne pour répondre. Rien d’autre que le silence de la société et l’approche du meurtre, inévitable. Ce qui est le ressort de la noirceur la plus extrême du personnage cache alors un sentiment de mal-être plus profond – Jack aussi aurait besoin d’aide. (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2018/10/31/the-house-that-jack-built/)
Lars von Trier, incontestablement, tenait à nous proposer un film d'une noirceur, d'une angoisse sans concession ! Et bien, on ne peut que constater qu'il y est indéniablement parvenu. Matt Dillon quand à lui, nous livre une performance remarquable avec son personnage de Jack, tueur en série psychopathe. Jack pendant tout le déroulé du film, nous fait part au travers de ces dialogues intérieurs avec Verge, de ces impressions, ces ressentis, ces pensées, ces auto-analyses des meurtres qu'il met en scène, les considérant comme une œuvre d'art et qu'il commet de sang froid, avec une barbarie et une sauvagerie sans pareil pour chacun d'entre eux. Lars von Trier, arrive parfaitement à transmettre la solitude psychologique et intérieure à laquelle est confronté le personnage, malgré les conversations avec Verge. Ce film est une véritable analyse sur les dérives mentales de la nature humaines, pouvant conduire à des des actes d'une folle et redoutable cruauté.
Un excellent film, d'une grande qualité, original qui sort des cadres et des films bateaux. Un scénario intéressant et une touche d'humour très fine. En somme, un film divertissant.
Quel pied ! Ravi de voir que von Trier n'a rien perdu de son goût de la provoc' dans ces temps si aseptisés, sans doute une raison de plus d'en remettre une couche de sa part et ça fait un bien fou, rien que de le voir troller les organisateurs cannois au point de convoquer Hitler en haut lieu on sent qu'il est prêt à aller jusqu'au bout. Et même pas avec des pincettes, c'est presque comme placer l'outrance au rang d'art, entre violence gratuite, digressions alambiquées et symbolisme grand-guignolesque on est en terrasse cinq étoiles, je me suis ré-ga-lé, d'ailleurs difficile de ne pas voir en Jack LvT lui-même qui repousse les limites quitte à tendre la corde. J'ai aimé l'immoralité débordante et le fait de mettre le spectateur en condition de ce qu'il va voir et ressentir, le malaise est énorme, comme quand Jack trace les contours des seins de sa victime au feutre en lui proposant de choisir le couteau, on sait ce qu'il va advenir, tout en laissant durer la scène. D'ailleurs le film arrive aussi à être drôle, notamment lors du deuxième "incident" pour montrer les tocs compulsifs du personnage comme un gag de répétition, le tour de force étant qu'on se prend de compassion pour ce serial-killer, malgré tous ses méfaits on veut tailler la route avec lui et se délecter de ce qu'il nous réserve par la suite. Comme il est dit il n'y a ni bien ni mal, l'enfer et le paradis sont une seule et même chose, et j'aime à croire que le temps d'un peu plus de deux heure et demi le spectateur expérimente inconsciemment ce dilemme nietzschéen pour en ressortir chamboulé.
Lars Von Trier toujours aussi déroutant. entre la lenteur et pesanteur de ses dialogues et ses scènes brutales. Peut être pas exceptionnel, mais ne laisse pas indemne.