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STRANGELines
18 abonnés
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5,0
Publiée le 22 août 2019
The House That Jack Built est une belle démonstration de leçons d'arts par Lars Van Trier, et est sans doute son oeuvre la plus personnelle. Prenez note!
Un film choc, je pense qu'on peut le dire. On suit donc le parcours de ce serial-killer à travers 5 "incidents" qu'il choisit de nous raconter sur ses 12 ans de "carrière". Matt Dillon est vraiment habité par son personnage, alors ne vous attendez pas à ce qu'il vous fasse rire comme dans "Mary à tout prix", ou alors, vous allez rire jaune. Rien à dire sur la réalisation, les acteurs, le rythme, le scénario : tout est très réussi, et on ne s'ennuie pas même si le film dure quand même 2h30. J'ai été particulièrement choqué, ou du moins mal à l'aise, en regardant l'incident n°3. Là, je crois que j'ai compris pourquoi le film était interdit aux moins de 16 ans. Mais je n'en dit pas plus, je garde la surprise pour ceux qui veulent le voir. D'ailleurs j'ai remarqué qu'en terme d'intensité des incidents, c'est un peu comme si le 1 et le 5 étaient les plus faibles, les 2 et 4 dans la moyenne (avec une originalité à chaque fois) et le 3 l'acmé de la violence : un peu comme si l'intensité des incidents "dessinaient" le toit d'une maison. Ainsi, en terme d'intensité, on aurait : 1-2-3-2-1. J'ai pas trop envie d'en dire plus pour pas spoiler, mais sachez que j'ai vraiment beaucoup aimé le film, et qu'il ne faut pas le mettre devant tous les yeux, car certaines scènes sont insoutenables et je crois que ça vient du fait qu'elles sont tournées en une prise, sur un seul plan séquence, ce qui renforce le réalisme des crimes. Ames sensibles s'abstenir.
Avec The House that Jack Built, on est bien loin du Dogme 95 (un mouvement cinématographique, lancé en 1995 par Lars von Trier) qui ordonnait péremptoirement que les meurtres, les armes, etc. ne devaient pas apparaître dans un film. De toute manière ce genre de cinéma a perdu. Les jeunes gens vont voir des films de super héros, et un cinéma indépendant peut nous proposer de beaux films simples sans propos exaspérant, comme le très beau, Katie Says Goodbye, un drame américain écrit et réalisé par Wayne Roberts, sorti en 2018 ou le très réussi, Daphné, un film réalisé par Peter Mackie Burns, sorti en 2017. Alors Lars von Trier peut continuer à amuser la galerie, tout ce qu'il fait depuis plusieurs années est vain. Lars von Trier parie seulement sur la polémique. Il faut qu'on parle du film, créer la controverse pour que le film existe. Tout cela est absurde. En réalité Lars von Trier cache un côté infécond. Il mélange des images d'archives d'Hitler avec ce malheureux Glenn Gould qui n'a rien demandé, et qui surtout n'a pas besoin de Lars von Trier pour nous éblouir. On connaissait Glenn Gould bien avant Lars von Trier, et on continuera à s'émerveiller de son talent, alors que The House that Jack Built sera un film vite oublié. Les amateurs de musique classique me comprendront. Il vaut mieux écouter l'enregistrement du Clavier bien tempéré de Bach, joué magistralement par Glenn Gould que de perdre son temps avec ce film inutile.
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4,0
Publiée le 21 juillet 2019
Lars Von Trier est l'un des rèalisateurs les plus ètonnants du 7ème art! L'homme des polèmiques a encore frappè et ne cesse de se renouveler! il n'est pas un cinèphile, pas un journaliste ou un spectateur qui ne se souvienne de ce nouveau long-mètrage ignoble et controversè du cinèaste danois, prèsentè à Cannes en 2018! il n'en est pas un d'entre-eux qui dèsirerait être à la place des victimes! Pas un seul ne voudrait, pour rien au monde, rater pourtant l'immense performance de Matt Dillon en serial killer souffrant de toc! L'èpopèe noire de chez noire d'un tueur en sèrie qui prend chacun de ses meurtres comme une oeuvre d'art n'est pas de tout repos parce qu'elle ne cesse de monter en puissance! L'expèrience est très pènible à vivre en point de vue subjectif, mais, malgrè tout, Dillon, dans un rôle très complexe d'artiste maniaque, reste le choix parfait pour cette farce macabre à la limite de l'insoutenable pour les yeux (tortures, atroces souffrances, scènes interminables...). Pourquoi Lars aurait-il peur d'en faire trop ? Pour ne pas choquer le public ? Pourtant Lars ne fait qu'aller jusqu'au bout de son envie en bouleversant les images quitte à en faire trop jusqu'à l'outrance ou la morale! De plus le final aux enfers entre Dillon et le regrettè Bruno Ganz est assez incroyable à vivre...
C'est gore, sans concessions et c'est assez pour le signaler. L'inhumanité de certains de nos concitoyens est mis en lumière dans ce film choc. On prend ici conscience de nos différences en ce qui concerne notre empathie pour les autres. Et qu'y a-t-il de plus humain que l'empathie que l'on peut avoir envers les autres ?
Cinq ans après un Nymphomaniac diversement apprécié, Lars Von Trier reprend le cours de sa carrière cinématographique là où il l'avait arrêtée. Nous passons de la longue confession d'une Charlotte Gainsbourg autodestructrice aux aveux réjouis d'un tueur en série (Matt Dillon) se voulant grand esthète. Le traditionnel découpage en chapitres propres au cinéaste danois (ici nommés « incidents ») ou la caméra naturaliste façon documentaire viennent agrémenter un échange pointu développant quantité de considérations artistiques, ésotériques ou philosophiques sur la nature humaine comme sur les créations architecturales. On nous dépeint un tueur brinquebalant, presque pied nickelé par moments, et néanmoins empreint d'un sadisme affolant. Les métaphores, sophismes et provocations affluent à mesure de ce récit horrifique, de prime abord drôle (un premier meurtre dédramatisé au possible) ou absurde (les non-arrestations du tueur malgré de grossières erreurs) avant de devenir franchement perturbant. Car Von Trier ne se contente pas d'alimenter une joute verbale entre ses deux interlocuteurs principaux, il installe un jeu avec le spectateur et établit une passerelle de plus en plus évidente avec l'ensemble de son œuvre, semble répondre à toutes les accusations subies par les médias. Sans doute pouvait-il accomplir cet objectif en évitant de basculer une nouvelle fois dans le point Godwinn ou d'illustrer son propos par des images issues de tous ses précédents long-métrages…Or il ne peut procéder autrement, alimentant encore les accusations de mégalomanie ou de fascination pour les dictatures (voir Dogville et surtout Manderlay) dont il fait l'objet. Conclusion : un film-somme qui parlera autant aux aficionados du maître qu'il pourra intriguer un public démarrant l'aventure avec cet opus. Hermétiques aux longues séquences dialoguées s'abstenir.
"The house that Jack built" est un film assez déroutant, ce qui ne déroge pas à la règle avec Lars Von Trier. Néanmoins celui-ci ne fait pas parti de mes films favoris du réalisateur. On ne s’ennuie pas et les 2 premières heures du film sont réussies mais la dernière partie est très spéciale et on assiste un peu à du n'importe quoi. Certes, ce genre de film impose une seconde lecture mais cela ne doit pas entacher le film en lui-même. A voir de toute façon pour le style à part du réalisateur!!
Film qui joue clairement la carte de la provocation du dégoût et du choc pour le spectateur. Philosopher sur le crime et la violence avec un montage épileptique seul Lars von trier pouvait se le permettre car on connaît chez lui son goût pour le sadisme humain et l'esprit psychologique quelque peu torturé... Mais là le discours tourne au snobisme intellectuel et la violence à la provocation un peu trop gratuite. Et puis c'est lent et souvent ennuyeux. Bref c'est bof bof
Construit en plusieurs parties The House That Jack Built ressemble à un exercice de style assez inégale d’un Lars Von Trier en roue libre après ses dérapages verbaux cannois. J’ai vu le film surtout dans sa première partie comme une farce macabre avec son serial killer misérable, pas dégourdi mais complètement fêlé qui se persuade petit à petit que ce qu’il fait a un sens et devient même une œuvre artistique. Matt Dillon trouve avec Jack un rôle extraordinaire où il peut montrer un vrai talent d’acteur. Comme je le mentionnais j’ai vraiment pris ce film volontairement outrancier à la rigolade dans un premier temps. Mais petit à petit j’ai eu l’impression qu’il se mettait à se prendre vraiment au sérieux à intellectualiser plus son propos qu’il ne devrait alors que c’est clairement de la provocation pour de la provocation et qu il ne savait pas vraiment comment s’en sortir au final. Impression renforcée par les deux heures trente de durée qui sont bien trop longues et qui font que les scènes de fin passent vraiment pour du remplissage. C’est assez inclassable, c’est souvent fou, par moment brillant, par moment crétin, ça ressemble à un film de sale gosse qui après avoir été puni revient avec une envie de mettre le bordel décuplée.
Lars a encore frappé.. Il est l'un des rares réalisateurs qui parvient encore à me surprendre et dégoutter dans le même film, "The house that Jack built" c'est un film dérangeant, pas le plus dérangeant qu'il ait réalisé c'est certain mais on a tout de même ici un degré de malsain qui frôle la suffocation. Lars fait ce qu'il sait faire de mieux, nous montrer les plus sombres côtés de l'homme, le tout mélangé à beaucoup de références artistiques, je m'attendais à de l'angoisse et de l'effroi, j'ai été servi, pas tant de morale c'est vrai, mais elle ne fait pas défaut à l'ensemble, en bref, un bon Von Trier.
Lars Von Trier fait partie du cercle restreint des réalisateurs à l'univers artistique si personnel et surtout si peu conventionnel que chacun de leurs films divise la critique et le public, allant souvent jusqu'à provoquer la polémique en raison de la radicalité de leur propos et de leur esthétique. S'il peut être associé dans cette catégorie à David Lynch, Peter Greenaway, Bela Tarr ou Stanley Kubrick en son temps, Lars Von Trier ajoute à sa panoplie des saillies provocatrices régulières qui lui ont aliéné une grande partie des médias et des festivals déjà peu systématiquement enclins à le suivre. Ce fut le cas en 2011 à Cannes où présentant "Mélancholia", il proféra une ode à l'esthétique nazie qui l'embarqua dans une démonstration des plus douteuses sur les motivations d'Hitler. Résultat, sept années de pénitence sans pouvoir remettre les pieds sur la Croisette. En 2018, il est de nouveau admis hors compétition avec "The house that Jack built" qui une fois de plus ne fit pas l'unanimité en sus de s'avérer être un flop commercial. Cette réflexion autour de la création artistique utilisant un serial killer comme vecteur d'une fumeuse justification à tous les débordements de l'artiste aussi bien dans ses œuvres que dans ses déclarations n'est peut-être au finale qu'une pochade de Von Trier. Celui-ci aura voulu noyer dans une même vague ses contempteurs et ses laudateurs en les dupant grâce à l'enveloppement des cinq "incidents" narrés par Jack (Matt Dillon) à Verge (Bruno Ganz) alors que celui-ci le mène jusqu'en enfer, dans le substrat intellectuel habilement fourni par la référence à "La Divine Comédie" de Dante. Les images que montre Von Trier sont certes insoutenables mais les TOC qui minent Jack additionnes au blougi-boulga historico-psychanalytique qu'il débite doctement pour tenter d'assimiler ses crimes à une forme ultime de l'expression artistique agissent aussitôt en contre-point pour démontrer que tout ceci ne peut être qu'une farce grotesque. spoiler: C'est en réalité la jonction parfaite entre les très potaches "Evil Dead" (trois épisodes de 1982 à 1992) de Sam Raimi et le clinique et glaçant "Henry, portrait d'un serial killer" (1986) de John Mac Naughton que le réalisateur danois tente et réussit avec brio. Si Sam Raimi à l'époque novice et geek jusqu'au bout des ongles s'abritait derrière le décorum fantastique pour délivrer son délire gore, Lars Von Trier cinéaste expérimenté (treize longs-métrages et trente ans de carrière) dont le cinéma est imprégné de ses tourments intérieurs et des angoisses qui le hantent, place naturellement son propos dans le réalisme le plus cru . Le dialogue savoureux entre Jack et Verge qui imprime sa tonalité drolatique au récit est peut-être l'anticipation amusée par Von Trier de la bataille d'Hernani que se livreront les exégètes de son œuvre pour déterminer ce que chacun des deux personnages révèle du processus de création chez le fondateur du Dogme 95. Chacun ira forcément de son interprétation et il ne faut pas compter sur le réalisateur pour donner le manuel de lecture qui accompagne son dernier film qui nous éclaire peut-être sur l'état d'esprit qui l'habite désormais. Celui de se moquer de lui-même mais aussi de ceux qui prétendent tout savoir de son œuvre et de la psyché qui l'inspire. Un peu revenu de tout à plus de soixante ans et l'œil sacrément goguenard quand il parle de son film, Lars Von Trier déroute une fois de plus tout en remettant en selle dans un film aussi jouissif que dérangeant un Matt Dillon qui après "Collision" (2004) de Paul Haggis confirme encore une fois qu'il est un très grand acteur malheureusement sous employé.
Film complètement fou, That House That Jack Built reprend la structure de Nymphomaniac en auscultant cette fois-ci la psyché désordonnée d’un serial-killer. Le long-métrage est sans aucun doute moins profond que le précédent, mais il est tout aussi perturbant. L’auteur y confirme son goût immodéré pour la provocation et l’humour très noir. A noter d’ailleurs le talent de Matt Dillon qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles. Difficile à conseiller, ce long-métrage délirant alterne les styles, que ce soit la caméra portée durant les cinq premiers volets ou au contraire des compositions picturales très recherchées sur l’épilogue, totalement fou. Bref, une œuvre inclassable qui vient parfaitement s’inscrire dans la filmographie d’un artiste complet qui ne peut laisser indifférent. Le film méritait en tout cas mieux que cette sortie en salles ratée.
Comme la grande majorité de ses films (pour ne pas dire l'intégralité), le dernier Von Trier n'échappe pas à la règle : clivant, irrévérencieux mais extrêmement soigné, violent et poétique, complexe et en même temps d'une simplicité parfois déconcertante... Von trier nous fait entrer dans la tête de ce tueur en série campé de manière magistrale par un Matt Dillon dont j'avais presque oublier quel formidable acteur il est ! Alors oui, cela peut être dérangeant pour le spectateur, avec ses malaises, quelques longueurs, ses redondances, ses interrogations, mais n'oublions pas qu'il s'agit là d'un parti pris, celui d'une vision par le seul prisme du tueur, de sa vision de la réalité, de son "oeuvre", et sans que celle-ci ne soit jamais remise en question par une perception différente de ses actes... Bref, étant donné qu'il est toujours difficile de parler de ce genre de film, et bien visionnez-le, c'est mon meilleur conseil ! (4/5)
Peut-on faire une oeuvre d'art à partir d'un thème mille fois scénarisé dans le cinéma ? Il semble que oui. Avec Lars Von Trier, le tueur en série ne se résume pas à cette réalisation déconcertante maintes fois visitée, et éculée jusqu'à l'excès du méchant s'en prenant à d'innocentes personnes. C'est un peu plus complexe que cela, et un peu plus esthétique aussi. Lars Von Trier nous réconcilie enfin avec ce qu'on nous a servi jusqu'à la nausée, sans d'autre but que nous faire peur. Dérangeant, choquant, terrifiant, mais questionnant aussi, bref, la nature humaine dans toute sa splendeur, exploitée à son paroxysme, accompagnée de périodes de l'histoire lesquelles nous interdisent d'être horrifiés par un seul homme. Ce serait trop facile. NOUS avons notre part.