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    The House That Jack Built
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    175 critiques spectateurs

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    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 octobre 2018
    J'ai grandi avec Lars Von Trier. Ses premiers pas au cinéma coïncident avec la naissance de ma cinéphilie. Je me souviens encore de "Breaking The Waves", vu en 1996 lors de ce qui était à l'époque une des toutes premières séances du matin. J'étais tombé immédiatement amoureux d'Emily Watson et lui avais prédit le destin d'une star. Je me souviens de "Les Idiots", de sa folle liberté, de son audace transgressive. Je me souviens de "Dogville", de sa mise en scène épurée, de l'intelligence machiavélique de son scénario. Je me souviens, plus récemment de "Melancholia", de ses premiers plans, d'une beauté plastique digne d'un tableau de maître, de la beauté catatonique de Kirsten Dunst.

    Et puis je me souviens aussi de "Antechrist", de mon incompréhension face à ce long huis clos, de mon dégoût devant ce sexe mutilé filmé en gros plan. Je me souviens de "Nymphomaniac", d'une longue succession de Scènes SM mettant en scène Charlotte Gainsbourg, dont ni la douleur ni le plaisir ne m'étaient compréhensibles.

    C'est donc lesté de tous ces souvenirs, bons ou mauvais, que j'ai abordé le dernier film du maître danois qui fit, comme de bien entendu, un scandale au dernier festival de Cannes. Comment aurait-il pu en être autrement pour un réalisateur qui y avait tenu, neuf ans plus tôt, des propos pour le moins ambigus sur le nazisme ? Car, stratégie inconsciente ou volonté délibérée, Lars Von Trier choque et y prend manifestement du plaisir.

    "The House That Jack Built" ne laissera pas indifférent. On y voit un tueur en série (Matt Dillon, qui a bien vieilli depuis "Rusty James" et dont la carrière prometteuse a été cannibalisée par ses quasi-sosies James Carrey et Matthew McConaughey) d'une cinquantaine d'années raconter cinq de ses crimes. Le procédé n'est pas d'une grande subtilité. Il permet au scénariste de coller bout à bout cinq historiettes - qui auraient tout aussi bien pu être montées dans un autre ordre. Il présente surtout, du point de vue du spectateur l'inconvénient de scander ce film de deux heures trente en cinq tranches de trente minutes environ chacune, qu'on accuse l'une après l'autre comme autant de passages obligés d'une pièce en cinq actes.

    Qu'y voit-on ? Un tueur en série qui en rappelle d'autres. Au premier chef Patrick Bateman, le héros de "American Psycho", qui commettait en toute impunité des crimes sordides. On ne sait d'ailleurs ce qui est le plus dérangeant de la barbarie de ses crimes (une automobiliste en panne tuée à coups de cric, une mère et ses deux enfants tuées à la carabine comme du gibier de chasse, une femme dont Jack découpe les seins parfaits...) ou de l'impunité dans laquelle cet assassin, peu soucieux de couvrir sa trace, les commet. Le châtiment, s'il arrive lors d'une tardive catabase (à vos dictionnaires !) patauge dans des références mythologiques sinon psychanalytiques qui pèsent des tonnes.

    Les crimes en série de Jack sont racontés avec un humour pince sans rire, un second degré, qui tout à la fois en atténuent la monstruosité (on ne sursaute jamais pas plus qu'on ne s'angoisse) et en accroissent l'inhumanité (Jack ne tue pas des êtres humains mais traite des "matériaux"). Car, en commettant ces crimes, Jack entend signer un geste d'artiste. Délire psychotique où Lars Von Trier, mi-lard mi-cochon, fait mine de suivre son héros. Et c'est là qu'on décroche. Définitivement. Car s'il n'est pas question d'imposer à un artiste le respect d'une quelconque moralité, si le beau comme le laid, le sublime comme le sordide, peuvent et doivent être montrés, l'art ne saurait avoir pour objet de glorifier le laid, de magnifier le sordide. La complaisance de Lars Von Trier, le plaisir malsain qu'il prend à choquer le bourgeois (qui en a hélas vu d'autres) sont les limites de son génie. Il les a dépassées. Puisse-t-il dans ses derniers films comprendre que son talent s'y égare.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2018
    Lars Von Trier n'est pas assagi du tout et poussant encore plus loin ses théories sur le mal avec le portrait d'un tueur en série, et fier de l'être, dans le très méchant The House that Jack Built. Certains verront dans l'évocation de Jack et dans sa philosophie de la "pourriture noble" une sorte d'auto-portrait. Voire. En tant que cinéaste et démiurge, il a aussi la licence de donner à un personnage un mode de pensée qui peut certes se confondre avec la sienne mais aussi outrepasser les bornes comme le provocateur-né qu'il adore être. On soupçonnerait facilement Von Trier d'affoler le curseur jusqu'à l'abjection pour mieux se faire détester des uns et porter aux nues par les autres. Il faut donc se garder de confondre l'homme et le cinéaste et ne juger que le second faute de véritablement connaître le premier. Les 5 chapitres qui constituent The House that Jack Built (l'épilogue dantesque est à part) illustrent des monstruosités en série commentées par l'auteur en voix off, lestées de comparaisons avec des créations artistiques où la figure de Glenn Gould revient comme un mantra. On est alors partagé entre fascination et horreur, agacé par le ton professoral mais aussi diverti par les touches d'humour très noir. Il serait aisé de condamner le film pour abomination morale mais c'est justement le piège que Von Trier nous tend avec un rire sardonique. Pas question non plus de s'extasier comme devant une icône car si l'on peut admirer le savoir-faire du réalisateur et notamment sa science du montage, il ressort de tout cela l'impression d'une vaste fumisterie artistique. Mais ludique et cathartique, d'une certaine façon, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes de ce film (très) malade.
    Jean-Flavien P
    Jean-Flavien P

    25 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 octobre 2018
    L’histoire d’un tueur en série vu dans son for intérieur.
    Film ultra violent (âmes sensibles s’abstenir), ambigu notamment dans ses multiples thèmes qui prêtent à débat. Œuvre qui mérite certainement plusieurs visions pour la comprendre dans une tentative de compréhension personnelle. Intéressant donc comme on peut s’attendre d’un Lars Von Trier. Tout à fait le genre de films dont on a envie de discuter dès la fin de la projection.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 6 octobre 2018
    J'ai assisté à l'avant-première aux Halles ce 1er octobre (en présence de Matt Dillon). La salle était pleine au départ. Ce qui n'était pas le cas à la fin !!! Il serait cependant très exagéré de dire que le lieu s'est vidé ! Il y eut "quelques défections" (dans le calme !). Pourtant l'acteur héros maléfique nous avait prévenus en insistant pour que nous restions jusqu'au bout. Je suis encore abasourdi par ces images terribles ( spoiler: sans parler des images d'archives...
    ). Dillon nous prouve une fois de plus quel grand acteur il est mais est-ce vraiment ce que l'on retiendra tant Lars von Trier s'est une fois de plus lâché dans sa nouvelle tentative d'explication du mal ? C'est aussi un talentueux réalisateur, mais là n'est pas le problème ! Je ne vais pas vous décrire les scènes mais il est certain que le film est vraiment à déconseiller formellement aux âmes sensibles. Je ne sais pas comment le bouche à oreille va fonctionner. Il n'y a pas beaucoup de personnes dans mon entourage à qui je pourrais favorablement recommander cette expérience extrêmement malsaine ! Je vais régulièrement voir des films d'horreur mais je n'ai pas ce malaise et surtout cette incompréhension en sortant. Le film est bien trop long. On n'en peut plus de cette fin qui s'étire, s'étire...Même si on a du mal à voir où le réalisateur veut en venir, il est dommage que le trop plein de bavardage vienne quelque peu gâcher son propos. Car (et il fallait s'y attendre), Lars von Trier a parasité tout son film de ses obsessions, notamment celles qui l'ont un temps banni de la Croisette...On dit souvent que la qualité d'un repas se définit par la dernière sensation, le dessert, et bien pour ce long-métrage, il est fort probable que la chute laisse une impression qui casse totalement le propos. Que certaines scènes soient pénibles, certes, mais ma frustration principale vient surtout du fait de n'avoir pas saisi le sens réel de tout cela. Peut-être qu'après le 17 octobre, j'aurai des éclaircissements. On ne pourra que retenir la prestation incroyable de Matt Dillon. Bon courage aux futurs spectateurs !
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 septembre 2018
    Il existe des films qui attirent l’attention au début mais dont l’intérêt s’émousse petit à petit. The House that Jack built fait hélas partie de ceux-là. Le film de Lars von Trier séduit (si on peut dire) d’abord par son étrange mélange d’humour et de violence, mélange très rare pour les films de serial-killers à l’exception notable de C’est arrivé près de chez vous. Hélas, au bout d’une heure et demi, le film semble commencer à s’étirer inutilement. Le cinéaste, s’en rendant sûrement compte, modifie petit à petit son récit vers un aspect plus fantasmagorique mais continue hélas à diluer l’intérêt du public au cours d’une dernière heure devenant de plus en plus agaçante et pénible à suivre. The House that Jack built est donc un film d’abord intrigant qui perd hélas petit à petit son intérêt.
    Agathe G.
    Agathe G.

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 octobre 2018
    Jattendais avec impatience la sortie du niveau film du pittoresque Lars Von Trier. Si vous voulez un bon conseil gardez votre temps et votre argent. Je mets une étoile pour la performance de Matt Dillon qu'on se doit de saluer. Quand au reste, nous avons la une succession de scènes dérangeantes et ennuyantes, qui s'etirent de plus sur 2h30, et dieu que c'est long. Les dernières 30 minutes dépassent tout entendement avec un scénario grotesque dont on ne doit comprendre le but qu'en étant sous drogue dure. Passez votre chemin.
    ElBlasio
    ElBlasio

    34 abonnés 324 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 août 2018
    Là il faut trier ! Si Lars Von Trier vous a largué depuis sa dépression antéchristique, fuyez ce film qui cumule tous les traits du film triérien post-moderne. Récit découpé en chapitres, voix off sentencieuse et démonstrative, scène de mutilation difficilement soutenable et alors qu’on croyait y échapper, longs plans au ralenti tout droit sorti d’un cours d’histoire de l’art. Par contre, pour peu qu’on soit sensible à son cinéma, The House That Jack Built devient une œuvre fascinante, dense, provocante et dérangeante. Avec le personnage de Jack, le réalisateur signe un autoportrait en réaction à « l’incident » de Cannes 2011. Petit rappel : il avait été déclaré persona non grata suite à une conférence de presse dans laquelle il déclarait sa sympathie pour Adolf Hitler et son goût pour l’architecture d’Albert Speer, tout en cumulant des pirouettes ironiques sur le nazisme. Ce film est, entre autre, une explicitation directe de ses propos. Pendant 2h35, Jack explique à l’acteur qui interpréta Hitler dans La chute (Bruno Ganz) comment l’artiste qu’il est se doit d’être cynique pour garder sa liberté. Difficile de ne pas voir non plus une réaction du réalisateur accusé de misogynie et de harcèlement suite à la vague #metoo lorsque son personnage accumule les cadavres de femmes mutilées devant son objectif, déclarant que l’homme naît coupable et la femme victime. S’il ne fait pas dans la dentelle, le réalisateur questionne la démarche créative sans jamais l’affirmer, sauvant ainsi le film d’un nombrilisme complaisant. Il s’amuse également à parsemer son œuvre d’innombrables références artistiques, de Dante à Glenn Gould, en passant par Blake ou Bosch. Nous avons affaire donc à un film qui ne choisit pas la facilité et n’est pas de exempt de défauts. Néanmoins, à l’heure où le politiquement correct gagne du terrain, la projection d’un tel film sur la croisette est rassurante.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 388 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2018
    Mis à pied du Festival de Cannes après une blague sur Hitler en 2011, Lars von Trier revient sept ans plus tard avec clairement le film choc de la croisette. Après « Les Idiots », « Dancer in the Dark », « Antichrist » et plus récemment « Melancholia » et « Nymph()maniac », le réalisateur nous plonge aux côtés d’un tueur en série dans les années soixante-dix. Vécue du point de vue de cet homme qui a tué plus de soixante personnes, l'histoire nous raconte cinq de ses meurtres qu’il nomme des incidents et qu’il considère comme des œuvres d’art. Sous les traits de son personnage, le cinéaste fait d’ailleurs bons nombres de références à l’architecture, à la peinture ou à ses propres films. Mais entre toutes ces beautés, « The House that Jack Built » cherche surtout à nous provoquer avec des séquences de plus en plus insupportables, comme le prouvera les nombreux départs de spectateurs de la salle. L’art de filmer du cinéaste nous rapproche au cœur du malaise que vivent les victimes. La voix-off, dont nous connaîtrons le visage dans l’épilogue, interroge alors sur les doutes que les spectateurs peuvent ressentir entre l’émerveillement et la culpabilité. En effet, le personnage d’Uma Thurman est absolument irritable et on se réconcilie en se disant qu’elle mérite ce qu’il lui arrive. L’humour noir est très présent et accentue ce défi moral dans notre conscience. Pourtant est-ce que chaque victime mérite son sort comme ces enfants qui vont vivre quelque chose d’horrible même après leur mort ? « The House that Jack Built » est une expérience sadique qui ne recule devant rien et nous laisse dans une fascination ignominieuse à la fin du récit.
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    MC feely
    MC feely

    78 abonnés 660 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 mars 2019
    J'adore Lars von Trier habituellement,mais la malgré des scènes assez marquantes psychologiquement et un coté humour noir qui vient s’immiscer par dessus et bien j'ai trouvé le tout assez ennuyeux dans l'ensemble et pas forcément cohérent en vu de toutes les maladresses que Jack accumule qui aurait du déboucher sur son arrestation bien avant la fin...Un style très particulier qui va de pair avec Lars von Trier mais cette fois je suis beaucoup moins conquis,j'ai regardé jusqu'à la fin mais quelques fois le temps m'a paru long.Donc 2,5/5
    Rgxbx
    Rgxbx

    21 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2019
    Dans un rare et précieux entretien de Lars von Trier dans le 18ème numéro de La Septième Obsession, le maître danois déclare diviser ses films en chapitres comme dans "Winnie l'ourson", un livre pour enfant. Ne vous méprenez pas, The House That Jack Built n'a rien d'un film pour enfant. THTJB n'est pas non plus un énième film sur un serial killer, il s'agit plus d'une comédie noire, très noire, qui termine - littéralement - en enfer.

    THTJB est un film sur l'art, sur Lars von Trier lui-même, sur son oeuvre, ses détracteurs, sur la folie, sa folie, sur le mal, sur l'enfer, les symboles, la chasse (et ses ravages), la nature, la violence, la mort, la morale, le mystique...
    Bref c'est un film SUR ABSOLUMENT TOUT, un film fleuve, malsain, dérangeant mais hilarant, porté par un Matt Dillon dantesque et une mise en scène, comme toujours, remarquable.

    Pour conclure, un petit message aux détracteurs invétérés de LVT qui iront voir le film, comme il est dit dans le film : "pour certains, les atrocités commises dans la fiction sont les désirs qui ne peuvent pas être concrétisés dans notre civilisation sous contrôle et qui sont exprimés dans l'art".
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