« Infligé », le réalisateur m’a infligé durant 2 h35 de regarder une horreur sans nom. Les premiers films de Lars Vas Trier, malgré toujours cette envie de créer des atmosphères au sein de ces film assez froides et violentes, étaient plutôt esthétiquement bien travaillées.
The house that Jack built ne présente aucune mise en scène, on a toujours l’impression d’être au même endroit durant tout le film alors que les épisodes se déroulent dans des endroits différents. Nous n’avons aucune explication sur les choix de ces lieux, Jack décide de tuer des enfants dans une forêt, pourquoi ? Pourquoi cette envie d’être dans ce lieu ? Pourquoi cette mascarade ou il fait croire qu’il est chasseur ? Qu’est ce qui stimule ce choix ? Nous n’avons aucune réponse. L’épisode démarre d’emblée sur un plan de la petite famille comparée par le tueur d’une biche et ses petits. Et le bain de sang commence. Et c’est la même chose durant tous les épisodes. On déplace le spectateur de place en place sans aucune raison, juste pour le plaisir de voir de la torture dans un lieu différent. Nous avons une mise en scène brouillon.
Le montage est dès plus simple, mis à part la fin du film esthétiquement mieux travaillée, nous avons du montage cut tout le temps. On dirait que la seule chose qui a stimulé le montage est d’en rajouter une couche à chaque fois. Toujours plus de sang, toujours plus de torture, toujours plus de cries. Peu importe l’histoire, peu importe les choix techniques adoptés, le réalisateur est libre de créer l’œuvre qu’il souhaite. Mais il faut que cela raconte quelque chose !!! On ne peut pas nous montrer de la violence extrêmement traumatisante sans aucune raison ! A quoi cela sert ? Ce film n’offre aucun point de vue, il n’y a pas d’histoire !!! On assiste juste durant deux heures aux meurtres d’un fou. Un choix extrêmement mauvais et qui ne sert juste qu’à rajouter des minutes en plus dans le film est l’utilisation des flash backs, on replonge Jack dans son enfance. Mais dans cette décente dans le passé, on n’apprend rien de plus à part comprendre effectivement que Jack était tout aussi dérangé, il ne tuait pas des gens mais il découpais les pattes des canards par exemple, à quoi cela sert de nous montrer ça ? Pourquoi ce personnage est-il dévoré par cette haine envers autrui ? Ou se trouve sa famille ? Alors, oui, le scénario n’est pas toujours obligé d’être clair. J’adore les films de David Linch et pourtant on y comprend pas grand-chose, je pense néanmoins à Mulhand drive. Mais dans ce film de Lars Van Trier, le scénario est inexistant, juste on regarde un homme tuer, et re tuer. Alors on change évidemment, un coup on traîne une femme derrière un camion sur une route national, ensuite on découpe les seins d’une autre femme, on tire les enfants à la carabine, on congèle les corps, on étrangle, on poignarde… Ce film ne dit rien sur rien. On dirait que son seul but est de nous faire vomir sur nos genoux, voir même de nous faire quitter la salle.
De plus nous sommes plongés dans du « déjà-vu », l’histoire de ce meurtrier en série a déjà été faite mainte et mainte fois au cinéma, on a compris, donc il n’y aucune originalité.
Ce film provoque une ambiance dans la salle incompréhensible, on a des gens qui quittent la séance, d’autres qui se cachent les yeux, d’autres qui rient !!! Une atmosphère pathétique. On s’inflige à nous même de la torture. Et pour finir, pour féliciter les gens d’être resté jusqu’au bout, on assiste à la construction de la maison de Jack uniquement constitué de cadavres.
En échangeant avec mes camarades, j’ai apprit que apparemment il y aurai eu une quelconque dimension humoristique. Moi, la dimension humoristique elle m’est passée à 3 km.
Néanmoins, la fin du film est plus intéressante. On assiste à la descente aux enfers de Jack. Le réalisateur retranscrit cette descente aux enfers dans une dimension antique ( Virgil et Dantes dans la barque de Phlégias entouré par les damnés) avec une touche, quand même, de contemporain. Je dirai que c’est ce final qui a attiré mon attention. Elle est subtile et bien travaillée, on a enfin une mise en scène travaillée et un décor intéressant. On a un travail avec la lumière extrêmement captivante. Ce jeu entre le clair et l’obscur est bien fait.
Pour conclure, ce film est d’un ennuie abyssal qui délivre de la violence gratuite et le tout accompagné d’une mise en scène et d’un scénario brouillon. La fin est mieux filmée et stimule un peu plus mon attention. Cela ne rattrapera pas la totalité de l'oeuvre.