Bien qu'ayant été crée, à la base, pour vendre des jouets, Transformers a toujours eu beaucoup de potentiel, l'univers étant à la fois ludique et complexe, il a permis d'engendrer plusieurs bonnes séries, bons comics et bons films.
Du moins, lorsque les auteurs croyaient en leurs projets, certains n'ayant perçu qu'un argument de vente en mettant en scène l'éternel affrontement Autobots vs Decepticons. Michael Bay, notamment, a fait deux premiers films funs, puis trois chouettes démonstrations d'effets spéciaux sans cohérences, transpirant la haine que le réalisateur portait sur cet univers et ses personnages. C'est pourquoi, le remplacer par un metteur en scène talentueux et fan de Transformers était la meilleure chose qui pouvait arriver à cette licence.
La mise en scène est plus inspirée que dans les films de Michael Bay, les Transformers sont traités comme de vrais personnages et non des éléments du décor et le fait que leur design soit plus inspirés de la série original apporte un vent de nostalgie et les rends tout simplement plus agréables à regarder, l'humour n'est pas lourdingue et est utilisé avec parcimonie, le film ne baigne pas dans le fanservice et n'a pas non plus l'aspect "pub pour jouet" des films de Michael Bay, mais cherche à raconter une vrai histoire sans faire de l'action gratuite.
Le cœur du film est la relation entre Charlie, une ado névrosée cherchant à faire le deuil de son père et Bumblebee, un jeune Autobot amnésique chassé de sa planète suite à une guerre contre les Decepticons. Ce qui implique que la plupart des personnages secondaires de cette histoire n'auront que des rôles à remplir sans vraiment de développement.
La famille de Charlie cherchant la faire sortir de sa névrose et avec qui cette dernière va devoir apprendre à tisser de nouveaux liens.
Memo, le "comic-relief" désirant créer une relation amoureuse avec Charlie, qui va être jusqu'au bout du film un générateur de gags mettant en avant sa légère inutilité dans le récit.
Les deux Decepticons qui représenteront une menace qui pèsera tout au long du film et qui tiendra plutôt bien en haleine.
Le groupe de "cheerleaders" cliché, là uniquement pour illustrer d'avantage la marginalité de Charlie et que celle-ci va devoir "affronter".
Le vieux du garage très sympathique qui va permettre la mise en relation de Charlie et Bumblebee.
Enfin, les militaires, chargés de défendre la planète contre toute menace éventuelle et ayant le pouvoir d'action le plus important concernant les vastes enjeux de la Terre, composés de:
Burns, un des rares personnages secondaires à avoir une évolution et très intelligemment utilisé, ne se contentant pas du simple soldat borné, il chercha à faire son devoir et finira par comprendre qui sont les gentils et qui sont les méchants.
Powell, qui va permettre aux Decepticons de retrouver Bumblebee aveugler par son désir d'en apprendre plus sur cette espèce, ce qui va le conduire à sa perte.
Le général, conseillé par Burns et Powell, qui ne fera que prendre les décisions.
Le tout va mener à la création d'une sous intrigue où les soldats chercheront à éliminer à la fois Bumblebee et les Decepticons.
Au final, Charlie est le seul vrai personnage principal de l'histoire, car une majorité des rôles donnés aux autres personnages sont là pour la faire progresser elle, y compris celui de Bumblebee. Il est très mignon et très vite attachant, mais son absence de voix et sa perte de mémoire forcée le rendent un peu vide de personnalité et lui donne presque un rôle d'animal de compagnie qui va devoir se laisser apprivoiser et faire des bêtises par la suite, pour apprendre à Charlie à assumer ses responsabilités.
Leur relation est trop unidirectionnelle pour moi. Il n'y a jamais vraiment d'échange entre les deux. Bumblebee n'est là que pour aider Charlie à trouver sa place dans le monde sans qu'on ne se soucie de ses motivations à lui, ses sentiments et inquiétudes quant aux enjeux de la guerre de sa planète ( normal, il a perdu la mémoire...C'est pratique ). En réalité, les seules influences que Charlie aura eu sur lui auront été de lui apprendre à parler avec la radio et de ne pas avoir peur de tous les humains. En dehors de ça, le film nous explique pourquoi Bumblebee n'avait plus sa voix dans les films de Michael Bay, l'origine de son nom ( car oui, je ne pense pas qu'il y ai des bourdons sur Cybertron ), on nous montre sa première transformation en Camaro des années 80 et pourquoi il était sur Terre avant tout le monde.
Alors oui, ces éléments font plus office de clins d'œil qu'autre chose, car le réalisateur a cherché à raconter une bonne histoire avant de respecter le côté préquel du film, mais pour moi, le plus gros défaut de cette œuvre est de n'être qu'un spin-off de la saga de Michael Bay et non un reboot qui aurait pu lancer une nouvelle licence Transformers.
A cause de ça, trop d'éléments tournent autour d'une intrigue très restreinte, bien que rafraichissante et efficace, alors que l'univers de Transformers est bien plus vaste que ça. Il y avait la possibilité de mettre en place des enjeux plus importants et d'introduire avec délicatesse des personnages et un univers pour de futurs films qui auraient exploité tout le potentiel de Transformers.
Quoi qu'il en soit, le film a plein de qualités et même si j'ai beau donner l'impression d'accuser le personnage de Charlie d'être à l'origine de tous ses défaut, il n'en ai rien. A vrai dire, les personnages humains intéressants et bien développés dans une œuvre sur Transformers sont plutôt rares et je trouve ça bien que Travis Knight ait décidé de corriger ça. En tout cas, ce film peut être qualifié de meilleur film Transformers qui ait été fait.