Bumblebee est un spin off de Transformers sur le petit autobots jaune, comme son nom l'indique. Le film sert aussi de prequelle à tous les autres sortis précédemment. Alors on s'attend à y voir la même chose, un déferlement d'action bourrine et de scènes mal filmées et pas très finaudes. Cependant pour ce film, Michael Bay n'est que producteur, le réalisateur est Travis Knight qui est derrière le magnifique Kubo et l'armure magique. Et en coproducteur on retrouve Steven Spielberg. C'est donc sur ces points là que se jouent les atouts principaux du film, car ça change considérablement la donne.
Pourtant le film démarre mal nous rappelant les mauvaises heures des transformers originaux avec une scène d'ouverture bourré d'action que l'on dirait dirigée par Michael Bay lui même. Ses mouvements de caméras a la limite du vomitif, ses cadrages ratés, son action brouillonne. Tout y est et n'augure rien de bon même si la scène raconte la chute de Cybertron et l'exil des autobots. Puis passé ce début mal engagé, on arrive sur terre avec Bumblebee et là pas mal de choses s'arrangent. La seconde scène d'action est plus lisible avec une caméra plus stable et une action en combat bien plus compréhensible. Elle explique comment notre robot jaune s'est vu privé de la parole, de sa mémoire et comment il se retrouve dans un état précaire. Le début souffle donc le froid et le chaud en l'espace de seulement 20 min. On suit ensuite le quotidien d'une jeune adolescente qui a perdue récemment son père et qui a du mal a communiquer avec sa famille, ainsi que faire son deuil. Celle ci va découvrir Bumblebee ou plutôt une coccinelle jaune en très mauvais état qu'elle va retaper. Elle va le réactivé par le plus grand des hasards (au passage on ressent un petit clin d’œil fait à la célèbre coccinelle de Disney). Et c'est là que le film se démarque de ses grands frères et où la touche du nouveau réalisateur et producteur entre en scène. En effet, cette rencontre entre les deux protagonistes émerveille et étonne. Improbable dans un film de la licence Transformers vous me direz et pourtant c'est très bien intégré. On assiste a des scènes touchantes et folles de réalisme comme si la jeune fille découvrait une grosse bête apeurée qui a dû mal à communiquer. Je n'irais pas trop dans le détail pour éviter de gâcher le plaisir mais tout est fait pour rendre le robot le plus humain possible, sa gestuelle maladroite, sa peur au début, ses découvertes, ses gros yeux si expressifs et sa relation d'amitié qui se développe avec l'héroïne. De l'autre côté, celle-ci va trouver un ami qui compte et qui manquait à sa vie pour la faire avancer, de plus l'actrice est bien dans le rôle et joue très juste, ce qui permet de rendre encore plus crédible cette relation. C'est le véritable corps du film, quitte à mettre au second plan l'action et la baston, ce qui souffle un vent de fraîcheur sur la licence. On peut presque comparer cette rencontre et cette amitié avec un certains E.T. l'extra-terrestre. Et ça n'est sûrement pas une coïncidence si Steven Spielberg en est producteur associé. Cette prise de risque renouvelle cet univers habituellement trop plat et lui donne un relief très agréable et différent. La contrepartie est que pour les fans, ce nouveau corps peu paraître mou et gnian gnian et pourrait même décevoir. Mais qu'ils se rassurent pas mal d'éléments ont été conservé, pas vraiment pour le meilleur justement. Le film côtoie donc le très bon avec les tares de ses prédécesseurs. Ainsi le classique de la série est au rdv avec certains dialogues insipides et ridicules, deux ou trois personnages caricaturaux, une mise en scène pas forcément folle à certains passages, des moments brouillons. Un personnage à lui tout seul cristallise tout ça, celui interprété par John Cena. Une caricature de militaire qui n'énonce que des phrases bas du front comme répliques et que l'on pourrait plus renommé Captain Obvious. Froid et pas engageant, son jeu d'acteur ne vole malheureusement pas très haut et pourrait s'intégrer parfaitement aux films principaux. Ce qui est réellement dommage car Bumblebee hérite de personnages très intéressant et bien mis en relief, alors que celui ci est totalement sous traité et expédié. Pour finir, le film se déroule en 1987 (petite anecdote, la série animée s'arrête en 1987, c'est peut être un petit clin d’œil a celle-ci) et utilise parfaitement les musiques des 80's pour sa bande originale. Ceci créé une ambiance sonore réellement réussie un peu comme a l'instar de la b.o. des Gardiens de la Galaxie. Ce qui renforce le capital sympathie du titre et participe à nous immerger un peu dans son univers. En définitive, un essai très encourageant pour changer la face des transformers, qui garde malgré tout des défauts du blockbusters dont il est issu mais qui lui donne un souffle nouveau et rafraîchissant. Les allergiques à cette saga pourraient être surpris et même apprécier.