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Un visiteur
0,5
Publiée le 4 novembre 2017
On passe un moment pénible, éprouvant. La forme façon "exercice de style esthétique"ne suffit pas à nous faire oublier la vacuité du propos. Fabriquer tout un tas d' images lechées, mais pour raconter quoi ? Quelle prétention. Et c'est interminable.
Je suis encore hanté par la vision de ce thriller surréaliste qui, à tort ou à raison, rappelle la pesanteur de PROVIDENCE d’Alain Resnais. Les personnages tiennent des propos hallucinants avec une retenue remarquable, et la mise à mort proprement dite est insoutenable dans son suspense. Barry Keoghan est sublime et pasolinien, un comédien sans physique avenant qui dégage une aura érotique toxique. Un dilm sous-estimé qui marque après coup.
Est ce le dernier soupir du pauvre cerf abattu ? Non que des bâillements...Tout est poussif comme dans les zones Z que sont les films d'horreurs actuels. Par exemple, la musique ne renforce plus une situation, elle suggère une émotion. Après la bonne surprise de Wind River, Cannes est redevenu Cannes (chiant).
C’est bizarre : je n’ai rien ressenti à ce troisième film d’un réalisateur que j’aime suivre. Après avoir lu quelques critiques, compris la notion du sacrifice dans ce film et de l’individualisme foutraque qui en découle, donc, pour exorciser ce film, je me suis fait des spaghettis bolognaise, je me suis branlé, et me suis filmé dans un couloir au ralenti. Comprend qui veut.
Un bon film un peu angoissant sur la vie d'une famille de chirurgiens. Le papa se lie d'amitié avec un jeune homme qui a perdu son papa lors d'une intervention et ils vont se présenter leurs familles respectives et les ennuis vont commencer à voir le jeu des acteurs est excellent
Après une the lobster décevant, Lanthimos revient fort avec cette fable macabre d'une radicalite surprenante. Esthétiquement, le film est une merveille avec ses grands cadres et ses longs travellings kubrickiens, sa froideur extrême sert parfaitement le propos d'un film autour de la vengeance et de la culpabilité. Les partis pris du cinéaste pourront rebuter bon nombre de spectateurs d'autant plus que les acteurs, Farell et Kidman en tête, apparaissent comme des êtres froids et dénués de sentiments. Leur prestation exceptionnelle sert parfaitement le scénario machiavélique de Lanthimos. On pourra trouver la symbolique un peu trop appuyée, le final a la Funny game un peu too much, il n'en demeure pas moins que Lanthimos est un cinéaste à suivre.
Après la claque The Lobster et le non moins étrange et dérangeant Canine, Yórgos Lánthimos remet ça. Prix du scénario à Cannes cette année cette Mise à mort du cerf sacré aurait mérité mieux. Le réalisateur grec nous offre une œuvre fascinante à la tension écrasante, aussi lente qu’hypnotique, aussi étouffante que troublante. Plus ancré dans la réalité que d’ordinaire (même si toujours empreint de fantastique), le scénario est une merveille d’écriture. Vengeance, amour, famille, culpabilité, manipulation, sacrifice, sur large palette de thèmes dont ceux de prédilection de Lánthimos. La mise en scène est toujours aussi virtuose et puissante. Le casting toujours impeccable. Après The Lobster Colin Farrell (parfait) retrouve le metteur en scène et sa partenaire du récent Les proies (aussi à Cannes). Nicole Kidman est au diapason. D’abord effacé, le rôle prend de plus en plus d’épaisseur pour finir à jeu égal avec celui de son partenaire. Le jeune Barry Keoghan (déjà vu cette année dans Dunkerque et A ceux qui nous ont offensés cette année) est une vraie révélation. Il est absolument bluffant et totalement terrifiant. Les jeunes acteurs qui incarnent les enfants sont aussi très bien. Techniquement, c’est superbe. La photo est sublime, les décors froids et la musique effrayante. Mise à mort du cerf sacré est donc un film glaçant, angoissant, hors norme, aussi étrange et dérangeant que les autres films du réalisateur (et sans doute son meilleur), qui nous remue en profondeur et ne laissera pas indifférent (beaucoup de personnes ont quitté la salle en cours de projection). J’en suis sorti mal à l’aise, aussi perturbé que fasciné en me demandant bien ce que je venais de voir mais en étant sûr d’avoir assister à un grand moment de cinéma devant l’un des meilleurs films de l’année, si ce n’est le meilleur. Chef d’oeuvre.
Mise à mort du cerf sacré n’est pas un « film à critique » au sens objectif du terme. Car toute sa compréhension réside moins dans une rationalisation des faits que dans l’expérience subjective vécue par son spectateur: des sensations, un malaise, une paralysie… des effets non seulement corporels mais aussi psychologiques dans la mesure où chaque pas supplémentaire dans l’œuvre nous amène à nous réfugier à la fois dans une distanciation inconsciente et une pénétration cérébrale. Une œuvre nécessitant au final une certaine habileté d’esprit pour en distinguer toutes les facettes, toutes les subtilités et en apprécier intégralement le ton et les partis pris de son réalisateur.
Car, en élevant le malsain et le surréalisme au rang de religion, Lánthimos ose la confrontation entre l’immoralité et l’absurde, une sorte d’harmonie paradoxale où l’on contrebalancerait l’insoutenable cruauté par une singulière dérision. Une œuvre comparable en somme à une recette de Spaghetti mystère où Haneke se chargerait de la cuisson des pâtes (lourdement assaisonnées au Funny Games) et Kubrick de la bolognaise, pendant que le diabolique Lánthimos s’amuse à pimenter le plat avec son homard farci à la perversion. Et dire que Mise à mort du cerf sacré est un film marquant en serait presque un euphémisme.
Une sorte de claque chirurgicale (déjà amorcée en quelque sorte avec Alps) où le cœur intensément allégorique ne serait qu’un organe palpitant au rythme de la subversion. De quoi avoir le temps de faire de multiples infarctus, sans compter sur le défibrillateur que Lánthimos agiterait de manière aussi sadique qu’ordonnée. A l’image de cette ouverture sur une opération à cœur ouvert, comme un moyen de nous montrer que nous sommes (à l’instar de ses personnages) à la merci du bon vouloir du réalisateur: des pantins dont le sort tiendrait à une incision parfaitement exécutée (ou non). Un procédé qui ne serait que le reflet de ses thématiques : la responsabilité médicale, le dilemme de vie ou de mort ou encore l’obsession des remords, etc. Mais c’est en ne cherchant jamais à affirmer les choses que le film parvient à instaurer ce climat nébuleux.
Comme si rien ne nous était acquis, comme pour éviter de se retrouver avec une seule et unique vérité au lieu d’être confronté à une situation qui nous dépasse. Une non-explicitation conduisant à amplifier l’inquiétude et le mystère. En ce sens, il est nécessaire et appréciable de le découvrir vierge de toute information. Et à travers cette froideur et cette radicalité, Lánthimos renoue avec l’anormalité psychologique de Canine, là où la famille tenait déjà un rôle assez troublant et angoissant. L’occasion d’élever la malaisance à un délire constamment maîtrisé et esthétisé.
Car chaque artifice formel déployé ne fait que renforcer la narration dans ces instants ambivalents où rire et embarras se conjuguent : la discussion autour des premières règles de la fille, le léchage (récurrent chez Lánthimos) si particulier des mains, le débat autour d’un lecteur MP3 ou des poils de Colin Farrel et bien sûr la fameuse scène des spaghettis. Et de ces moments imprévisibles se fissure progressivement l’apparente perfection familiale. Une sorte de parabole noire d’un monde où l’humain serait incapable de choisir, d’améliorer sa condition et même d’éprouver de la compassion, comme si l’individualisme était à la base de nos vies ; d’où la distante relation entre les personnages dans le Cinéma de Lánthimos. Une réflexion d’autant plus « moraliste » qu’elle se base sur une certaine mythologie (à l’image du mythe d’Iphigénie) tout en y appliquant une variation du dilemme du tramway. Une justice invisible, quasi-divine, transcendante amenant nécessairement au sacrifice d’Autrui pour la survivance du groupe (comme une métaphore actuelle d’une Grèce se sacrifiant pour l’Europe). Et c’est en cela que la transposition de la situation dans notre esprit apparaît aussi tortueuse pour les personnages que pour nous.
Une souffrance constamment compensée par l’étonnante dédramatisation pesant sur chaque situation. Un calme proche de l’apaisement rendant d’autant plus absurde la gravité des événements. Sensation confortée par les comédiens, absolument géniaux dans leur invraisemblable insensibilité, et notamment le dérangeant Barry Keoghan. La mise en scène, elle aussi, parvient à donner un sens lumineusement lugubre au récit, paradoxe s’appuyant sur ces cadres soignés et ces plans incroyablement mobiles (tournés à la steadicam et en courtes focales) convoquant la virtuosité de Shining: les scènes de couloirs à l’hôpital en sont de somptueux exemples, faisant de ce lieu une sorte de labyrinthe où rampent désespérément des humains en attente de leur mort.
A l'affection paralytique, Lánthimos opère l'irrationnel à mœurs ouverts. Ici, tout n’est que suffocation et intense douleur. Et pourtant, la délivrance est dans chaque plan, dont la beauté et l’hilarité en désamorcent le malaise, néanmoins toujours vivace. Et en tournant ce spaghetti familial pour contempler une balle d'absurde, il nous amène à ramper vers nos peurs les plus malsaines. Mais dans cette oppression de chaque instant, le cynisme du récit et le savoir-faire de son réalisateur transforment cette contagieuse tension en quelque chose de viscéralement magnétique. Comme une lente, consciente et imprévisible progression vers notre propre mort.
Après s'être révélé au grand public avec "The Lobster", certainement le film le plus original de l'année 2015, Yorgos Lanthimos a décidé de poursuivre sa collaboration avec Colin Farrell avec un film encore plus extrême et sacrément moins drôle, aux accents de tragédie grecque même s'il subsiste çà et là quelques touches d'humour très noir. Dans "Mise à mort du cerf sacré", Steven, un chirurgien spoiler: voit le fils d'un homme décédé durant une de ses opérations s'incruster peu à peu dans sa vie. Martin, ce jeune homme perturbé, va (de façon totalement mystérieuse) paralyser les jambes des deux enfants de Steven et les rendre malade, demandant à Steven de sacrifier un membre de sa famille pour qu'ils puissent être quittes. Lanthimos filme cette descente aux enfers avec une précision chirurgicale et une froideur qui en rebutera plus d'un, mettant toute distance entre les personnages dont on ne comprend guère les décisions et le spectateur, perdu au milieu d'un spectacle assez morbide. Il y a pourtant dans le film plusieurs qualités certaines, quasi-hypnotiques (comme ces longs travellings dans ces décors très clinquants et très froids), nous plongeant complètement dedans, nous forçant à regarder le spectacle, intrigués, curieux de ce que la suite va réserver. Si l'on pourra émettre quelques réserves sur certaines longueurs, nul doute que le jusqu'au-boutisme du film est une qualité que l'on voit finalement assez rarement, le réalisateur ne ménageant pas ses personnages, complètement perdus dans une spirale de vengeance qui les dépasse, le tout avec un humour tout à fait cruel et décalé (les jeux sexuels du couple, le ton badin adopté en toute circonstance). Colin Farrell, barbe poivre et sel à l'appui, et Nicole Kidman, déjà réunis cette année dans "Les Proies" trouvent ici un duo qui fonctionne beaucoup mieux et livrent des prestations fascinantes et glaçantes (véritables prises de risque pour des acteurs de leur trempe), à l'image d'un film qui fait tout pour distiller le malaise tout en livrant un vrai moment de cinéma.
Un film glaçant, dérangeant. Le silence complet régnait dans la salle à la fin du film. Cette tragédie grecque transposée au vingt et unième siècle fonctionne toujours, servie par des comédiens impeccable et une mise en scène au cordeau. En dépit de quelques trop rares traits d'humour noir, comme lorsque le médecin demande à un enseignant lequel de ses enfants est le "meilleur", on se demande tout de même ce que le réalisateur a voulu dire, et même s'il a voulu dire quelque chose sur la société actuelle, bien qu'il affirme dans une interview s'intéresser depuis longtemps à la politique. Mais le drame nous saisit rapidement aux tripes. Certes, si on veut retrouver sa bonne humeur, mieux vaut aller voir Le sens de la fête ou une autre comédie unanimiste de ce genre.
heureusement la technique sauve le film....Son discours est très obscur, même si l'atmosphère créée (c'est d'ailleurs intéressant) est très porteuse. voire sensationnelle, au sens étymologique. j'ai vu trois films de ce réalisateur, celui ci à mes yeux est le moins bon, la création de névroses semblent bien artificielle, mais elle est le nœud du film. hélas.....Je vais être franc, je n'ai pas accroché, les personnages n'ont pratiquement pas de psychologie et l'on se demande vraiment d'où viennent leurs malaises, leurs névroses.....Par contre la musique est très réussie, avec des moments d'une noirceur étonnante, mais je ne crois que prendre des acteurs américains pour les films grecs soit porteur d'avenir pour ce cinéma.....J'ai trouvé cela très moyen sur le fond, et je n'avais pas envie de me prendre la tête......Je ne conseille pas spécialement
Dans une économie de décors comme de personnages on est prisonnier d'un plan démoniaque dont on ne comprend strictement rien. Car on ne sait jamais rien sur le pourquoi du comment qui permet à Martin de mettre en place son plan. Mais si c'est un système assez envoutant on reste malheureusement frustré par un thriller qui penche vers le fantastique de façon plutôt facile puisque jamais on a les réponses aux questions aussi essentielles que nécessaires. Intéressant et prenant comme un sortilège mais à la conclusion trop illogique pour convaincre pleinement. Site : Selenie
film du réalisateur grec Yórgos Lánthimos avec à nouveau Colin Farrell, "mise à mort du cerf sacré" confronte une famille à une malédiction provoquée par une vengeance qui va devoir nécessiter un sacrifice pour y mettre un terme. Dans la mise à mort du cerf sacré, il ne faut pas s’attendre à voir un cerf à l’écran, on est dans la référence mythologique et religieuse. Lanthimos est un anticonformiste, dans sa manière de filmer avec le choix des plans (plan large, etc.), dans la bande son (l’usage de musique angoissante non raccord à l’image), des dialogues et comportement décalés et inattendus (qui parfois font sourire). Il faut apprécier ce style qui flirte avec Lynch et Kubrick. J’ai cependant beaucoup de mal avec le jeu mécanique des acteurs, la mono expression, donnant un caractère irréel à l’œuvre. J’avais le même reproche à "The lobster" que j’ai préféré avec son scénario plus élaboré.
Passe encore qu un film ait quelques invraisemblances. Ici, à la moitié du film on annonce une intrigue complètement impossible, qui ne tient pas la route et fait juste plaisir à l imagination du scénariste. Je regrette d avoir perdu mon temps sur ce film.