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    Mise à Mort du Cerf Sacré
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    194 critiques spectateurs

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    Antonio Peress
    Antonio Peress

    8 abonnés 337 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2022
    Un parfait mélange atypique. Si on est préparée à tomber dans l'étrangeté, le shamanisme, et le suspens ce film est plus que correct. En effet, des prises de vues peu communes, une histoire à la fois basique et très étrange lorsque qu'elle se lance enfin, une musique parfois folle et non balancée. Une sorte de mélasse dans laquelle le spectateur vient s'embourber, des scènes très longues et une lenteur latente permettant de relié l'ensemble des petites étrangeté et specialité, permettant d'atteindre un rendu particulier mais plaisant. Bref, un film dans son monde mais qui le maîtrise extremement bien.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 novembre 2017
    Le roi Agamemnon tue un cerf dans un des bois sacrés d'Athénée. La déesse, plein de colère, fait arrêter le vent, ce qui empêche la flotte du roi de partir à Troie. Pour que le vent se lève, il faudra sacrifier Iphigénie, la fille du roi, à la déesse. Le mythe a des différents dénouements selon la source. Quelques sources soutiennent que la femme avait été sacrifiée. Par contre, des autres versions du mythe racontent que la déesse Artémise échangea la femme pour une biche au dernier moment, cachant la fille du roi dans une île. En tout cas, les bateaux auraient pu partir.

    Le film est un réussit technique de travellings et zooms qui mettent en évidence le raffinement du cinéaste grec depuis les surprenants Canine ou Alps, lesquels, contrairement à Mise à mort du cerf sacré, montraient grande quantité de plans fixes. Aussi, la violence explicite était abordée d'une façon réaliste et en toute froideur au style de Michael Haneke, source d'inspiration du grec. C'est pour rien que Lanthimos lui rend hommage avec le dénouement de ce film, très similaire à une des moments les plus angoissants de Funny games.

    On peut dire que Lobster n'était qu'une transition vers cette maturité technique qui nous rappelle à Kubrick. Non seulement à cause des couloirs de l'hôpital, qui recréent ceux de l'hôtel de Shining ou de la navette de 2001. Non seulement aux reflets du corps de Nicole Kidman sous une lumière soignée au détail, telle on la voyait dans Eyes wide shut. Sinon grâce aussi aux cadres ouverts tournés à l'intérieur, si froids comme parfaitement enregistrés même en mouvement, technique que Kubrick maîtrisait dans ses dernières œuvres. Même dans les plans les plus statiques, Lanthimos met en marche des ventilateurs qui empêchent un moment de repos pour l'image, comme si le tourbillonnement des machines contribueraient à agiter les entrailles des spectateurs et des personnages face à l'orage qu'on voit arriver.

    Un chirurgien devient ami du fils d'un de ses patients, mort au bloc opératoire. Le jeune s'immisce dans la vie familiale du médecin jusqu'au jour qu'il annonce une prophétie, ce qui obligera au chirurgien de prendre une décision si drastique comme douloureuse.

    Lanthimos encadre la tragédie grecque dans le monde médical de nos jours. La croyance du fatum face à la technologie. L'impossibilité de l'homme actuel d'utiliser les avances scientifiques pour se sauver de ce qui est déjà écrit, une situation illogique pour nous tous. Le réalisateur imprègne cette production britannique de ses origines helléniques. Il met une famille occidental exemplaire face aux dilemmes de l'Antiquité. La culture classique contre la contemporaine. La rancune d'un jeune comme force du destin, inévitable. La chasse du cerf comme mauvaise praxis médicale.

    Les personnages du film, comme dans tous les films du réalisateur, récitent leurs lignes avec le poids tragique qui caractérisait l'amphithéâtre grec. Si bien les muses du réalisateur, Angeliki Papoulia et Ariane Labed, ne jouent pas dans le film, Colin Farrell joue son rôle avec souplesse. Pareil pour les adolescents du film, qui maîtrisent son profil froid et apathique. Mention spéciale à Alicia Silverstone, actrice semi-disparue, victime du cliché de la teen-star des années 90 qui réussit à donner un ampleur surprenant à un personnage d'une seule scène.

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    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 octobre 2019
    Un film qui absorbe complètement le spectateur. Je n'ai pas voulu dire qui envoûte car il y aurait cette pensée positive. Ici c'est plutôt le côté horrifique qui surnage.
    Cette froideur et cette logique absurde totalement digne de Sitcom chez Ozon.
    Dérangeant et imprévisible
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    155 abonnés 1 196 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2021
    “Do you understand? It’s metaphorical” Honnêtement non, j'ai pas tout compris mais The Killing of a sacred Deer est une œuvre d'art puissante.

    Regarder The Killing of a Sacred Deer c'est être perdu pendant deux heures, mais sans en perdre une minute. D'abord parce-que même déboussolé, cela ne m'a pas empêché d'apprécier la beauté ahurissante des plans et l'ambition de la réalisation. Ensuite parce que je l'ai d'abord vu comme un thriller et ai essayé de percer ce que je pensais être le plan machiavélique d'un gamin dérangé cherchant à venger son père. Mais j'avais tout faux, car quelques recherche Google plus tard, j'ai une interprétation qui me plait. La voici avec du spoiler en pagaille.
    D'abord ce titre pompeux n'est pas anodin : c'est bien l'histoire d'un sacrifice destiné à compenser / rétablir un équilibre dont il est question ici. Ensuite comme pour The Lobster je crois que cette histoire ne se déroule pas dans notre réalité, il s'agit d'un monde dystopique, très proche du notre mais avec une différence essentielle : ici l'univers veille à conserver un équilibre et le mal est sanctionné par une force incoercible. C'est comme si la religion (complètement absente du film) qui nous promet que le bien et le mal s'équilibre dans l'au-delà appliquait ici son jugement et sa sentence sans que l'on puisse s'y opposer. Martin est un personnage ambigu avec des problèmes psychologiques évidents qui cherche à profiter de la situation mais à aucun moment il n'est en contrôle. Il n'est pas hypnotiseur, empoisonneur ou doté de pouvoir occulte : son rôle se limite à expliquer à Steven (et nous) les règles du monde. S'il était vraiment un manipulateur sain d'esprit pourquoi fini-t-il par se bouffer son propre bras ? Et souvenez vous surtout de la façon dont il détaille les 3 phases à Steven : paralysie, famine, larme de sang. Il n'invente pas, il ne menace pas, non c'est plutôt comme s'il rappelait à Steven des règles qui semblent évidentes. Et d'ailleurs que fait il en amont de la discussion ? Il lui offre un cadeau. Afin de rétablir un certain équilibre (ce qu'il énonce d'ailleurs distinctement). Cela me permet de poursuivre sur la nature de ce monde : il est transactionnel, tout se résume à "un donner pour un rendu ou plutôt "oeil pour oeil, dent pour dent".

    Dans ce monde, le réalisateur caricature jusqu'à la nausée des personnages complètement aliénés par une vie ritualisée réduite à sa partie comptable et logistique : il faut promener le chien, mettre son casque en moto, se couper les cheveux. On est dans la performance (la fille au chant, le fils au piano) et surtout on parle... mais pour ne rien dire. Les conversations sont artificielles et insignifiantes : les frites, la montre et son bracelet ou au contraire dévoilent le très intime "our daughter started menstruating last week" mais tout est dit et reçu de la même façon : comme des robots. Les dialogues débités traduisent la névrose du vide existentiel qui traverse les personnages, figurants de leur propre vie.
    Il n'y a plus d'humain, d'émotion, de vie. Notre famille parfaite de bourgeois, épitome de l'american dream semble tout avoir pour être heureuse mais les liens les unissant sont factices ("we all have lovely hair") et ils n'ont aucune empathie l'un pour l'autre : Le père manipule son fils paralysé comme un pantin, la mère annonce à sa sœur que son frère est à l'hôpital. Pourquoi ? Comment ? Est-ce grave ? elle n'en saura rien pas plus qu'elle ne s'en émouvra, par contre sa mère lui rappelle une chose : elle va devoir arroser les plantes. Quelques scènes plus tard : "Can I have your MP3 player when you're dead? Please. Please. Please."
    Je ne me souviens pas d'un film dans lequel il est à ce point impossible de s'identifier aux personnages, on nous refuse ce vecteur émotionnel.

    La réalisation elle-même accentue cette déshumanisation par l'utilisation de grands angles. Notre regard est celle d'une présence extérieure qui surveille d'en haut ces personnages (voir de très haut à l'hôpital) ou les traque quelques mètres derrière eux.
    Lanthimos pousse également les marqueurs de classe jusqu'à l'absurde : les enfants sont trop bien élevés, excessivement courtois et on leur demande de se tenir droit (jusqu'à ce qu'ils perdent leurs jambes). Les parents donnent des ordres à tout le monde y compris à leurs collègues ou leurs amis (Drink that cocktail you've ordered. Get yourself home.). Lanthimos s'amuse également continuellement avec les symboles, son film sur des humains sans cœur, il l'ouvre avec un gros plan sur ce même organe qui pulse avant d'enchainer avec une conversation sur les montres dont le tic tac renvoi à ses battements. Un mot sur les corps : vous voulez du subversif ? Imaginez des gamins qui rampent au sol, un père qui enfourne un donuts dans la bouche de son fils ou Anna qui attend comme morte que son mari lui fasse l'amour après avoir lancé "general anesthetic ?" Quelqu'un a dit nécrophilie ? Kidman est d'ailleurs parfaite dans ce rôle froide et hautaine mais la prestation ambigüe de Keoghan touche au génie.

    Dans la dernière partie du film, toute la famille a compris les règles du jeu (pas moi j'étais vraiment paumé). Il faudra un mort dans la famille de Steven pour "compenser" la mort du père de Martin. Steven va à l'école demander au proviseur lequel de ses enfants il doit sauver "If you had to choose between them, which would say is the best?". Femme, fils et fille vont quand à eux tenter de sauver leur peau sans scrupule : la fille manque sa tentative d'évasion et une fois ramenée à la maison prétend qu'elle veut être sacrifiée dans un jeu de dupe qui vise à justement montrer qu'elle est trop bonne pour l'être. Le fils est encore plus explicite : il se coupe les cheveux, affirme vouloir devenir chirurgien pour épouser les ambitions de papa et fini même par proposer d'arroser les plantes (alors qu'il est paralysé). [Aparté plus j'y repense, plus ce film aurait pu être drôle : - Not even the kids. - Poor kids ou bien : "I won't let you leave until you've tried my tart.]. Pour Anna c'est encore pire : Martin tente d'abord de la remplacer par sa mère mais cela échoue. Et là où on s'attend à ce qu'une mère se sacrifie pour son enfant elle oppose le raisonnement suivant : tuons un de nos chiard car nous pourrons en faire un autre! Là encore un comportement à la fois logique, comptable et complètement dénué d'émotion. Et Steven ? L'idée de se sacrifier ne lui vient même pas à l'idée. La fin du film consacre donc ce que l'on pressentait depuis le départ : cette tragédie va mal finir. Il n'y aura pas de happy end, notre héro ne va pas résoudre la situation qui lui est opposée. Il n'y aura pas de justice non plus, et pas de moral puisque Steven va finir d'exploser les codes en assassinant son enfant en s'en remettant au hasard (aux dieux). Il ne fera jamais le choix auquel on tente de le contraindre (ce qui pourrait expliquer la dernière scène ?). Les dieux choisissent en tout cas de priver le père du fils comme il a privé le fils de son père. Quel drôle de film tout de même, The Killing fonctionne à l'inverse des codes du cinéma habituellement si moral, si pourvoyeur de justice. Pas de méchants qui perdent ici, juste un héros vaincu et une Anna dont on attend tout le film qu'elle tombe malade... mais ne le fait pas. Au final un grand Oui pour cet ovni dont on ne sait pas où il va après 30min et dont on ne comprend pas par où il est passé après l'avoir visionné. Un film qui reste en mémoire longtemps.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 novembre 2017
    La mise en scène très « kubrickienne » et un humour à froid ne suffisent totalement pas à compenser un film étrangement dérythmé.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    275 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 avril 2019
    Il faut bien l'avouer, on ressort plus que dubitatif du visionnage de ce film, et ce pour plusieurs raisons. D’abord sur le plan formel: les acteurs, tous autant qu'ils sont, ont l'air de robots sans émotion (pas aidés par les dialogues, pour couronner le tout) ce qui, vu la dramatique amorcée par le sujet, semble totalement en décalage; la mise en scène est sobre et clinique, mais appuyée soit par de longs silences soit par de stridents accords de musique passablement énervants. Ensuite vient le problème du fond: le sujet du film n'est pas si original qu'on voudrait nous le faire croire ( spoiler: rendre quelqu'un responsable de la mort d'un proche et chercher à s'en "venger", ce n'est pas exactement l'idée novatrice du siècle
    ) et son traitement par le biais d'une foule de non-dits rend le film singulièrement abscons. En gros, tout le film baigne dans un sentiment d'étrangeté et d'irréel qui se veut joliment entretenu, mais le ton monocorde et le peu de fulgurances scénaristiques rendent l'ensemble amorphe et ennuyeux sur la longueur.
    mat niro
    mat niro

    354 abonnés 1 826 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 décembre 2017
    Le réalisateur grec Yorgos Lanthimos nous livre ici un film pour le moins original. Le jeune Martin (Barry Keoghan, vu dans Dunkerque) va s'immiscer dans la vie du couple bourgeois composé par Colin Farell et Nicole Kidman. Il va gagner l'affection de la famille et des deux ados avant que la situation ne dérape. Très déçu par "The lobster", j'ai trouvé le cinéaste beaucoup plus à son aise dans ce film où il règne une ambiance anxiogène, jamais loin du fantastique. Bien sûr, il y a des moments assez glauques mais malgré la durée assez longue, le film est plein de rebondissements avec une morale assez simpliste mais qui nous tient en haleine pendant deux heures. Une oeuvre clivante qui n'a pas fini de diviser sur sa qualité.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 janvier 2018
    Je n'ai pas trouvé ce film très bizarre je dis ça puisque la plupart des critiques le dise.
    Il est assez hors du commun je m'attendais à de la violence et du sexe mais pas de cette manière là.
    Il m'a plus, je pense honnêtement que c'est un film à voir.
    J'ai vraiment bien aimé le personnage Martin qui est joué par Barry Keoghan que j'aime vraiment bien aussi.
    L'histoire a du sens même si chacun peut avoir compris l'histoire différemment.
    Certaines images font froid dans le dos (rien de très choquant non plus)il me semble avoir vu qu'il était interdit aux moins de douze ans.
    J'aurai mit un âge plus âgé je pense vu que le sexe et la violence sont très crus. Tres bon film à voir, les acteurs sont également bon.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 novembre 2017
    Incroyable. On a été scotchés du début jusqu'à la fin. C'est un film de métaphores, un drame mythologique. Donc parfois analytique et jusqu'au-boutiste, mais toujours subtil et réfléchi. Comme le dit ledroit.com, "Mise à mort du cerf sacré demande un certain investissement du spectateur, qui est poussé dans ses derniers retranchements. Mais le jeu en vaut la chandelle."
    Kaori92
    Kaori92

    7 abonnés 97 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 août 2019
    Une horreur ce film, le genre de film qui ne sert à rien, qui ne fait réfléchir à rien.
    Scénario ridicule, invraisemblable qui semble tout droit sorti de la tête d'un malade mental, ça se veut dérangeant et choquant mais c'est juste stupide.
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    139 abonnés 2 418 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 avril 2018
    Décidément Yórgos Lánthimos est un réalisateur atypique, ce film est tout aussi fascinant et malsain que ses précédents.
    Jean-Claude L
    Jean-Claude L

    46 abonnés 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2017
    Un bon film un peu angoissant sur la vie d'une famille de chirurgiens. Le papa se lie d'amitié avec un jeune homme qui a perdu son papa lors d'une intervention et ils vont se présenter leurs familles respectives et les ennuis vont commencer à voir le jeu des acteurs est excellent
    Renaud Grimoult
    Renaud Grimoult

    26 abonnés 155 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 novembre 2017
    Un excellent film, une musique, une photo irréprochable, un jeu d acteur très bon (Kidman magistrale, Farell a contre pied vraiment bon). Angoissant, questionnant, le côté fantastique est déroutant comme souvent, mais on est embarqué direct !!
    Caine78
    Caine78

    6 712 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 septembre 2021
    Yórgos Lánthimos ne laisse pas indifférent : troisième film que je découvre du réalisateur grec, « Mise à mort du cerf sacré » confirme son talent pour créer une ambiance oppressante, provoquer le malaise, revenant à un cinéma plus « radical » après le relatif classicisme de « La Favorite ». D'emblée, que ce soit dans les choix de mise en scène comme l'approche presque clinique d'un scénario gardant pas mal d'atouts jusqu'à la fin, notamment durant la première partie, il y a un certain plaisir « malsain » d'abord à voir ces personnages (notamment le héros) quelque peu démunis face à une situation complexe dont il n'est a priori nullement responsable, cette « intrusion » de plus en plus menaçante dans leurs vies provoquant une angoisse et une réelle attente quant à ce sur quoi il va déboucher.

    Le mystère va ainsi encore s'épaissir avant d'exploser presque exactement à mi-parcours, où, en quelques secondes, l'intégralité du récit va basculer dans une autre dimension, encore plus sombre, étrange, où nous n'aurons que peu d'explications rationnelles (voire pas du tout!), permettant de comprendre les intentions initiales de l'antagoniste et l'enjeu final. C'est sans doute parfois un peu long, légèrement répétitif, mais donnant envie de connaître le fin mot d'une histoire fort bien interprétée, portée par une mise en scène aussi froide que précise, à l'image d'un dénouement ne laissant, comme son réalisateur, clairement pas indifférent. Du bon cinéma qui, sans être celui que j'affectionne le plus, confirme le talent du cinéaste qui, après m'avoir un peu perdu avec « The Lobster », semble avoir trouvé son rythme de croisière : tant mieux pour nous et le septième art.
    Redzing
    Redzing

    1 118 abonnés 4 470 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Tout le monde n'adhère par au cinéma inconventionnel et abstrait de Yorgos Lanthimos. D'autant plus qu'ici, il est bon de savoir qu'il s'agit en fait d'une relecture du mythe d'Iphigénie, sous peine de se retrouver un peu largué. Le réalisateur a été beau joueur, faisant mentionner Iphigénie de manière totalement gratuite par l'un des personnages en guise d'indice...
    Une référence qui explique le titre du film, mais aussi le statut de ses personnages. Le couple de médecins étant présentés comme dieux et maîtres (rois ?). Opulence, arrogance, phantasmes douteux, contrôle totale des enfants, contrôle sur la vie des patients. Jusqu'à ce que le destin (ou plus exactement un élément du passé) n'apporte la tragédie et ne vienne tout remettre en cause.
    La première heure se compose de dialogues banals, récités de manière délicieusement absurde (personne ne semble écouter, ou prêter attention à des détails dont l'importance varie). Tandis que des mensonges sont clamés avec assurance par à peu près tout le monde. La BO stridente renforçant le malaise rapidement croissant.
    Et puis vient la deuxième heure plus sombre, où ce personnage du passé (Barry Keoghan, assurément flippant !) vient avec nonchalance amener un châtiment sinistre sur lesquels les médecins n'auront aucune emprise.
    Une tragédie filmée avec un mélange de cruauté et, dans les moments où l'on s'y attend le moins, d'un humour noir absurde du plus bel effet ! Ceci grâce à des idées de mise en scène crues, et une véritable science du cadrage. Exploitant les couloir rectilignes de l'hôpital, ou la demeure gigantesque de la famille.
    "The Killing of a Sacred Deer" est donc une œuvre de grande maîtrise, perturbante à souhait !
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