Derniers Avis : 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance - Page 8

Prenant à revers avec dérision et légèreté un sujet macabre de manière déroutante.

Abordant dans un même temps avec délicatesse les sujets sensibles de société portés par un lot d’acteurs éblouissants !

Une partie d’échec finement orchestré ou un acte malin vient titillé l’orgueil et éreinté la destiné de ses joueurs.
La femme au panneau chamboule et remue les esprits tel un virus, dans l’espoir de remettre en scène la police pour que justice soit rendue.

Chaque être vivant devrait prétendre à la mansuétude car son extinction n’est pas un achèvement.

De la clarté, bien dosé, sans fausses notes, du rythme et un bel épilogue.

Bravo

Touchant. Vif. Drôle. Burlesque. Captivant. Émouvant. Un casting au top de son talent et une bande son absolument magnifique, on est dans le chef d'œuvre.

Alerte au nanar!
C'est une vague caricature de l'amérique profonde et le scénario tient sur une demi-page en écrivant gros...

Mon incompréhension face à l'accueil de ce film, multi-primé, était totale pendant toute la projection. Ce n'est pas l'histoire, à laquelle on adhère presque naturellement, qui est à remettre en cause mais à son traitement. Plusieurs interrogations à mesure que tout se met en place: pourquoi les personnages sont tous détestables ? Pourquoi le réalisateur tient tellement à faire le malin avec son sinistre cynisme alors que l'affaire est réelle ?
La réaction de chacun est incompréhensible à mes yeux en permanence. Pourquoi ces envolées de cruauté à l'égard de certains, jusqu'à la défenestration (!), filmées comme un clip des années 90 ? Pourquoi Frances McDormand parait aussi caricaturale (en imitation inconsciente de Kathy Bates, elle est parfaite) ? et Sam Rockwell qui joue encore les ploucs stupides... Non, rien ne va dans ce film. Jusqu'à cette fin réac assez insupportable. Les choix opérés sont horribles et confirment l'impression de cruauté gratuite et exagérée qui pourrit le film.

Ouah film choc!
Une mère courage et qui n'a plus aucune morale pour retrouver un meurtrier!
Le scénario est bien bâti et le film monte en puissance au fur et à mesure!

Un film qui vaut le coup pour ses enjeux dramatiques joliment exploités et incarnés par ses acteurs et actrices. Plus qu'une histoire de trois panneaux (le titre français est d'ailleurs un peu mauvais), ce sont trois destins enchevêtrés autour d'un drame horrible et qui vont évoluer au gré du film, dans des interprétations impeccables de Frances McDormand, Woody Harrelson et Sam Rockwell. On ne criera pas au génie côté réalisation, mais c'est un travail sérieux et sobre pour accompagner le jeu des acteurs, au long d'un récit essentiellement psychologique (un peu regrettable sans doute que le côté policier soit en retrait à ce point). Un film prenant, intimiste et nourri d'émotions.

Pour son troisième film en dix ans de réalisation, Martin McDonagh signe un polar dramatique et pathétique, la vengeance d'une mère et sa quête de vérité à la suite du viol et du meurtre irrésolus de sa fille.
Prenant place dans une petite ville du Missouri, l'intrigue issue de l'imagination du réalisateur offre une palette d'émotions, de la tristesse à l'amusement, de la colère à la satisfaction. Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance, c'est le parcours d'une mère meurtrie par la disparition de sa fille, mais aussi celle d'une vengeance face à l'inaction et l'incompétence des policiers en charge de l'affaire. Mais au fil du récit, ce postulat s'effrite progressivement et révèle une réalité plus complexe, nourrie de personnages qui le sont tout autant et qui doivent eux-même faire face à leurs propres problèmes.
Acclamé par la critique, ce film fut l'un des plus grands succès de l'année 2017, nominé dans de multiples catégories aux Oscars, aux Golden Globes et à la British Academy Film Awards (et même une nomination au César du meilleur film étranger). Au total, ces trois cérémonies offrent pas moins de onze trophées, sans compter le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise. Parmi ces nombreuses récompenses, les acteurs Frances McDormand et Sam Rockwell. La première, convaincue de participer au projet par son mari Joel Coen, incarne la mère vengeresse au tempérament rude mais à la gentillesse certaine. Cette ambivalence est parfaitement maîtrisée par l'actrice de Fargo, qui se démarque par une prestance incontestable. Le second, qui est moins connu mais pas pour autant moins performant, obtient d'ailleurs son premier succès notable grâce au rôle du policier Jason Dixon. Raciste, immature et brutal, ce personnage devient rapidement l'individu le plus exécrable du film, et on se convainc tout aussi vite que sa personnalité néfaste ne pourra jamais changer et doit être punie. Mais c'est sans compter la force émotionnelle du scénario, qui parvient à faire passer cette brute insensible à un soutien de poids pour la triste mère de famille. Je le reconnais, même si je ne pensais pas cela possible, j'ai fini par ressentir une certaine compassion pour lui.
Parmi les autres participants de la distribution, Woody Harrelson, que les fans de Zombieland reconnaissent aisément, campe le rôle bouleversant du shérif Bill Willoughby, injustement accusé d'incompétence sur les "panneaux de la vengeance". Son histoire et sa personnalité portent une grande émotion à l'écran, mais bien que ce personnage ne fasse qu'une apparition assez courte au regard de la durée du film, son impact marque profondément l'intrigue et bouleverse les autres protagonistes, tout comme leurs relations. C'est donc une mention spéciale pour ce shérif parfois incompris mais attachant et bienveillant. Enfin, notons la présence secondaire de l'acteur Peter Dinklage, plus connu dans la peau de Tyrion Lannister.
On peut également souligner la qualité de la bande-originale de Carter Burwell, habitué de collaborer avec les frères Coen (Fargo et True Grit notamment), qui nous offre des compositions fidèles aux émotions suscitées par les actions des personnages et par le cadre authentique de cette petite ville américaine.
Toutefois, l'issue ouverte du scénario nous laisse un peu sur notre faim et ne répond qu'en partie à l'objet de l'intrigue, dont on aurait aimé voir la résolution complète.

Points forts:
- L'incipit du scénario, original et nous jetant directement dans le feu de l'action.
- La performance de redneck raciste et débile de Sam Rockwell, vraiment immergé dans le rôle.
- L'interprétation de Frances McDormand qui a été maintes fois saluée et lui vaudra probablement un deuxième oscar.
- La musique qui emplit bien son rôle.

Points faibles:
- La fin ouverte qui peut décevoir ou perturber certains.
- L'écriture des personnages qui manque parfois de nuances. Certaines de leurs actions peuvent sembler un peu absurdes ou exagérées, ce qui nous sort un peu de l'empathie qu'on pouvait ressentir pour eux ( spoiler: Nixon qui attaque Welby un peu gratuitement, Mildred Hayes qui incendie le poste de police
).
- La morale finale de l'histoire, qui semble cautionner la vengeance personnelle au profit de la justice collective, idée avec laquelle je suis un peu inconfortable. Nombreux sont les films de vengeance dans le cinéma américain, mais on pouvait s'attendre à plus de subtilité de la part de Martin McDonagh au vu de l'idée de base.

Conclusion : "Ce n'est peut-être pas le chef-d'oeuvre présenté comme tel par les critiques, mais Three Billboards est un drame sombre porté par des comédiens au sommet de leur forme, et réhaussé par des touches d'humour noir bienvenues."

Ce qui est intelligent dans ce film c'est que les personnages ne sont pas méchants ou gentils, mais qu'ils se transforment. Les personnages antipathiques deviennent des alliés. Autour d'une cause, la justice pour un même but. Il est question de la mort d'une fille, de la mort d'un homme et d'avancer au péril de sa vie. La vie et la mort sont très présentes, et les questions autour d'elles qui donnent un sens à nos actes. Qui venge qui, qui se venge de qui et qui est vengé par qui ?

La grande déception pour ces trois jolies panneaux de la vengeance terrible d'une mère apeurée, rageuse et fière de son action criminelle répondant à l'intrigue policière coup de poing sanglant qui ne fera que son travail comme toujours, un drame profondément personnel.
Le prix télévisuel renseigné mais pas du cinéma concluant, c'est le prix du cœur, des bruits et beaucoup de mauvais temps ombrageux.

Suptible polar. Du grande élégance et du grande finesse, ce film sur la vengeance et la violence questionne sur l'Amérique profonde sans jamais tomber dans le manichéisme primaire. Les personnages extrêmements bien écrits sont ni bons ni mauvais. Ils sont pleins de doutes, de défauts et parfois d'humanisme. Les acteurs tous magnifiques enjolivent d'avantage ce beau film que je conseille fortement malgré son sujet qu'on peut penser racoleur et son titre tout pourri il faut bien le dire...

Un casting impeccable qui nous prend en haleine dès les premières images. Au fur et à mesure du film les personnages se dévoilent et s'humanisent. Un film qui mérite ces multiples récompenses contrairement à d'autres...

Le truc de Martin McDonagh ? Prendre un genre ultra-codifié, avec son lot de passages obligés et de personnages clichés, et dévisser petit à petit les boulons de cette mécanique rouillée.
Ça a très bien marché pour Bon Baisers de Bruges, moins pour 7 psychopathes. Et le voici de retour avec une bonne histoire de vengeance des familles. Mais ce qui intéresse ici, ce n'est pas tant le coupable d'un crime particulièrement odieux, mais les secousses provoquées par la simple démarche d'une mère (Mildred) bien décidée à retrouver l'individu responsable du viol et du meurtre de sa fille.
Autour de ce fil rouge, Martin McDonagh retrouve cette écriture onctueuse qui caractérisait son premier long. Et livre une galerie de portraits tout à fait saisissants. À la fois bouleversant, cocasse et édifiant, 3 Billboards se garde bien d'enfoncer ses personnages dans une case (gentille mère courage, méchants flics imbuvables). Non, il préfère péter les cloisons pour les faire voguer d'un espace à un autre. Et c'est un délice, on évite les prises de positions faciles et complaisantes.
On sera donc libre de juger les actes de Mildred légitimes, justes ou extrêmes et dangereux (voire tous les 4 à la fois). Pareil pour l'attitude des policiers, Willoughby et Dixon : incompétents, racistes, humains, compatissants.
Le film avance et les visages se révèlent. On y voit plus clair, mais pas sûr qu'on puisse être fixé pour autant. Qu'importe, la balade en vaut la peine. Et les interprètes sont au diapason : Frances McDormand et Sam Rockwell embrasent tout le film. En soutien, Woody Harrelson a rarement été aussi juste et touchant.
3 Billboards choisit une voie qui a l'intelligence de tout miser sur ses personnages, en soignant sa toile de fond morale, afin de laisser l'impression durable d'un film qui en dit beaucoup sans forcer le trait.

Voici le troisième long-métrage de Martin McDonagh, réalisateur somme toute assez méconnu, qui était aux manettes des intéressants Bons Baisers de Brugges et 7 Psychopathes, deux comédies dramatiques où on ne savait jamais vraiment si l'on devait rire ou se consterner de ce que l'on pouvait voir. 3 Billboards reprend ces ingrédients, et nous donne un furieux air de film des frères Cohen, tant l'humour absurde côtoie les scènes d'action violentes et à suspense. Si les bases du film sont sordides et révoltantes, les personnages riches en couleur évoluent face à la caméra en étalant une palette aussi variée que possible dans les émotions qu'ils suscitent. Et que les acteurs qui les incarnent sont brillants, en particulier Frances McDormand et Sam Rockwell, qui réussit à être aussi répugnant qu'attachant en l'espace d'une petite heure. Enfin, l'atmosphère palpable d'une petite bourgade américaine est tellement bien retranscrite que nous sommes plongés en immersion totale dans le récit, au seing de cette communauté.

Complex et intriguant , ce film tape dans l'œil par son originalité scenaristique et son fil conducteur.