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Matis H.
26 abonnés
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2,5
Publiée le 17 février 2018
Si " Three Billboards Outside Ebbing, Missouri" s'annonce d"emblée comme un drame - une mère dont la fille a été violée et tuée cherche à remobiliser la police locale qui semble ne plus se soucier de l'enquête - Martin McDonagh y insuffle un humour cynique déjà à l'œuvre dans "In Bruges". Le cinéaste fait de cette ville un microcosme dont chaque habitant relève de l'archétype, mais dont ce traitement frontal rend leurs interactions immédiatement signifiantes, et crée dans le passage d'une tonalité à l'autre un véritable basculement.
On suit alors le parcours de ces différents protagonistes avec plaisir, malgré quelques maladresses, à l'image du flashback entre la mère et la fille d'une lourdeur absolue, chaque scène surprenant le spectateur dans son évolution (l'interrogatoire de Mildred qui commence comme une mauvaise blague et qui finit dans le sang) et certains personnages dévoilant parfois une douceur insoupçonnée, le Chef Willoughby en tête, campé par un Woody Harrelson déchirant de justesse.
Cependant, si le procédé fait illusion pendant une bonne partie du film, la mise en scène de McDonagh finit par accuser d'un mécanisme froid au point de se distancier du drame qui se joue. Le drame devient comique, et le comique devient drame, de façon systématique et nauséeuse. De même que les archétypes initiaux se doivent d'évoluer, sans pour autant que leur revirement soit si soudain (le cheminement de Dixon, ridicule malgré l'interprétation sublime de Rockwell). Que chacun habite un drame intime est une évidence, mais l'artificialité des révélations bloque tout impact émotionnel.
"Three Billboards Outside Ebbing, Missouri" est captivant, souvent percutant, et fait preuve d'une douceur inattendue. Malheureusement, la mise en scène de McDonagh et son procédé finissent par user, la faute à un manque de renouvellement. Que le but affiché (au point d'en marquer le visage d'un de ses personnages) est de mettre en scène la dualité est louable. Mais cette construction binaire, ou tout est toujours l'un ou l'autre, amusant ou dramatique, bon ou mouvais, frontal ou sous-jacent, rend le long-métrage prévisible, mais surtout incapable de faire surgir le réel. Puis, Mildred et Dixon se retrouve dans une voiture, dans laquelle nait l'indécision, et, donc, l'émotion. Dommage.
Si la critique pour ce film est très positive globalement, cela tient aux poches d'humanité qu'il contient. C'est un film sur l'Humanité et non sur une vengeance. Le message de Bill Willoughby sur l'amour contre la haine est la pierre angulaire de l'intrigue. Comment parvient-on à dépasser ce qui nous a déformés toute une vie ? Car, et c'est l'intérêt de 3 Billboards, il y a trois personnages principaux et non un seul, celui de Mildred qui passe de temps en temps en second plan, ceux de Bill Willoughby et de Jason Dixon ; ce dernier, malgré l'antipathie qu'il suscite, porte sur ses épaules un poids immense à la fin du film. Il est celui par lequel la rédemption s'exprime au nom de tous les protagonistes de l'histoire. Cette mise en perspective de trois personnages ( comme le nombre de panneaux, est-ce un hasard ?), confère une valeur universelle à ce film joliment rythmé par une musique country.
Un film qui entre dans mes favoris, bien au-delà de l'histoire, par la simple psychologie des personnages. On notera une psychologie non manichéenne qui rend les personnages profondément humains et crédibles, et même attachants. Un film où l'on pleure, où l'on rit, où on réfléchit. Une de ces claques qui te laisse enfoncé dans ton siège jusqu'à la fin du générique. Un film à voir sans aucun doute.
Avec Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance "Martin McDonagh" nous a concocté un superbe film mélodramatique à l'humour noir, où l'action se déroule dans une petite ville du Missouri dans le sud de l'Amérique, où la haine, la violence et le racisme règne encore. On y découvre une mère " Frances McDormand "dont la fille a été violée et tuée par un ou plusieurs individus quelques mois plus tôt. Cette mère accuse les autorités policières de la ville de n'avoir pas fait leur travaillent d'enquête pour retrouver le ou les criminels. Pour éveiller le petit monde endormi de la police, elle espère qu'avec ces trois grands panneaux à l'entrée de leur ville, décrivant le manque d'activités pour résoudre cet horrible assassinat, ces derniers vont bousculer la police locale et surtout leur très respecté chef. Nous allons suivre l'évolution de cette mère Mildred Hayes; (interprétée par l'exceptionnelle Frances McDormand) face à toute cette hostilité. Puis il y a un autre acteur qui fait mouche par son talent et c'est le policier Sam Rockwell (Jason Dixon). Il faut noter que ce sont surtout ces deux acteurs qui accentuent l'impact du film, je n'oublierai pas l’excellent "Woody Harrelson" en Chef de la police Bill Willoughby. Il faut reconnaître que l'on ressent terriblement bien cette atmosphère noire du film et cela est aussi dû à tous les acteurs du film sans exception. Un film à découvrir
Le scénario est intéressant et très bien structuré (un peu trop peut-être). Les personnages et les performances parfaits. Les dialogues et les confrontations intelligents et amusants.
Voilà un film surprenant. Une mère affiche 3 messages publicitaire accusant la police d'inaction afin de relancer l'enquête sur le viol et le meurtre de sa fille. Dès lors, les évènements vont s'enchaîner. Sans répit. C'est la première force du film, le scénario toujours en mouvement. Mais plus que l’histoire, c'est l'atmosphère du film qui impressionne. Ce crime sexuel semble avoir eu pour effet de répandre la folie dans la ville, ainsi qu'une tension palpable. Ajoutons à ce cocktail un bonne dose d'humour noire, et nous voilà avec un très bon film, qui se regarde et qui pose question, sur la vengeance, la rédemption, le pardon. Un film qui contient une certaine beauté et même une certaine classe. C'est bien filmé, bien joué, la bande son est correcte et les images réussies. A voir, sans aucun doute.
Le cinéma américain fait ce que le cinéma français ne fait pas: montrer des ploucs et en faire des personnages principaux. Le film ne leur trouve pas d'excuse et ne juge pas non plus, ils montrent ces petites gens avec leur faiblesse, leur émotion brute, leur débilité aussi. A nous d'en faire ce que l'on veut comme le suppose la fin ouverte du film.
Un pur chef d'oeuvre : intelligent, attachant, pas un gramme manichéen... on sort avec de la tendresse pour ces personnages et un certain optimisme pour l'humanité. Mention spéciale pour Frances .
Ceux qui aiment la lourdeur, la caricature, la critique aussi laide que ce qu’elle critique, la violence gratuite, l’incitation à la violence, à la vengeance, à l’auto-justice, la dénonciation de la connerie humaine par une encore plus grande stupidité, l’éloge et la glorification de toutes les haines, allez voir ce film à l’humour plus que douteux. Si vous ne partagez pas ces valeurs, n’y allez pas.
Quand à Ebbing, Missouri, on tourne au coin de Main Street, d'un côté on a l'agence de publicité locale, un peu miteuse, mais gérant encore quelques panneaux d'annonce et de l'autre le commissariat… pas plus reluisant. Mais surtout sur un trottoir, on a les frangins Cohen et en face le père Tarantino. ALors, forcément on file droit parce que forcément, cette Amérique-là n'est pas nette, même pas fréquentable. On peut d'ailleurs se poser la question : cette Amérique-là existe-t-elle ? N'est-elle pas fantasmée, contre-rêvée par les bien pensant cinéastes démocrates ? Cette violence, cette décadence finit parfois par sonner faux, même si - il faut le dire - on s'en délecte. C'est comme le disco, excessif, criard, mais on adore gigoter dessus. Outre les personnages hauts en couleurs, on s'enthousiasme aussi pour ce scénario inédit. Qui, lui aussi, fait parfois grincer par ces excès spoiler: (l'incendie du commissariat est un peu gros, non ?) . Dans tout ce bordel fumant, Woody Harrelson (le chef Willoughby) incarne formidablement le Juste. Celui dont la sagesse ne sera comprise que trop tard spoiler: après sa mort. Et parlons-en de sa mort : quelque chose comme le suicide parfait en 3 leçons : 1. je mets tout en ordre, 2. je ne fais pas de taches, 3. j'explique et justifie .