Se voulant être une dénonciation de l'hyppocrisie d'une Amérique profonde ancrée dans ses moeurs, on pourrait reprocher a 3 billboards ne faire que singer le meilleur des frères Coen, leur volant au passage une de leur plus grandes stars. Mais il le fait avec une telle conviction que l'on se prends au jeu avec un grand plaisir.
Bon, 3 Billboards c'est pas mal! Pas mal parce que c'est bien interprété, pas mal parce que l'intrigue est quand même assez prenante et enfin pas mal parce que les personnages ont des destinées intelligentes et profondément humaine. Mais comme le film ne propose au final rien de plus que la tranche de vie d'un patelin paumé et de ses habitants (comme le cinéma ricain pseudo indé en produit tant), ben au final on se dit tout de même qu'il manque un sérieux propos à tout ça pour faire de ce film autre chose qu'un énième objet de curiosité mondain pour pigistes dociles!
Je suis assez étonné par les très bonnes critiques (presse public) dont bénéficie ce film. J'ai du louper quelque-chose, mais je n'ai pas franchement envie de le revoir pour autant .
Certes il possède des qualités, notamment du côté des acteurs ou de l'ambiance gueules cassées de l’Amérique profonde.
Mais ce qui me gêne vraiment c'est le scénario et le ton assez malvenu par moments. On peut rire de presque tout certes, mais ça devient vraiment lourdingue et surtout on tourne en rond. Il est à mon sens tout à fait possible de faire une satire, une comédie noire à partir d'un sujet sérieux ou même franchement sordide. Quand c'est réussi ça peut donner un chef d'œuvre, comme le Fargo des frères Coen (avec la même actrice justement tiens). Mais ici malheureusement rien de tout cela, on a juste droit à beaucoup de lourdeurs et de mauvais gout.
J'aurais dû un peu plus me méfier du réalisateur de 7 psychopathes, ce navet que j'ai eu la mauvaise idée de voir en 2014.
Drame puissant, 3 billboards bénéficie d’un scénario intelligent, de percutants dialogues teintés d’humour noir, d’une splendide mise en image et d’une excellente interprétation récompensée à juste titre.
Je regrette que le titre américain « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » n’ait pas été conservé car certes il y a une histoire de vengeance à la base mais la grande richesse de ce film est de dépeindre une petite ville du Missouri à travers le bras de fer qui oppose Mildred Hayes (Frances Mc Dormand) dont la fille a été violée puis assassinée sans que le coupable n’ait été découvert, et qui est « la femme aux panneaux qui ne sourit jamais » et dont la détermination est maximale quasi-maladive, et Jason Dixon (Sam Rockwell), un policier adjoint homosexuel refoulé vivant chez sa mère, raciste n’aimant pas « non pas les négros mais les gens de couleur comme il faut dire actuellement », lecteur de bandes dessinées et semblant se désintéresser de l’affaire mais qui s’avérera finalement efficace ! A côté de ces 2 personnages superbement interprétés avec à la clef un Oscar pour chacun, le film nous montre une société américaine du Missouri basique fondamentalement raciste, homophobe, chrétienne (la scène où le père vient tenter de dissuader Mildred de son action est particulièrement caustique) et où le règlement de la vengeance repose– comme chez les cowboys - sur la loi du Talion, par la violence et les fusils. Le film nous montre également un personnage émouvant, Bill Willougby (Woody Harrelson), le chef de la police de la petite ville d’Ebbing, qui bien qu’accusé par Mildred via les 3 fameux panneaux, s’avère d’une grande droiture tant dans sa vie professionnelle (vis-à-vis des excès de Jason) que personnelle avec alors qu’il souffre d’un cancer du pancréas, des lettres post-mortem d’une très grande force. Les relations entre Mildred et son fils adolescent resté à la maison, et son ex-mari accompagnée d’une savoureuse jeune « blonde » (« un libre parlant de la polio ou du polo ») sont également très bien vues. Bref un film dont la photo est d’une grande qualité et qui malgré son sujet n’exclue pas les sourires, un film parfaitement mené en termes de revirements et qui s’avère très riche allant bien au-delà d’un simple polar pour accéder à une analyse des rapports humains … d’où la ribambelle de prix que Martin Mc Donagh a obtenu pour ce petit bijou !
Etranges les louanges faites à ce film où tout n'est qu'invraisemblances. En vrac: spoiler: un policier qui jette sans raison une personne du premier étage est juste relevé de ses fonctions (et encore pas de suite), une femme qui met le feu à un commissariat n'est pas poursuivie, un personnage apparu de nulle part qui vient provoquer la femme dans sa boutique sans raison et qui se vante après dans un bar d'avoir violé une fille, juste à côté d'un ex-policier (comme par hasard) et pour finir la femme et le policier qu'elle a grièvement brulé qui partent ensemble régler son compte à ce salopard qui n'a rien à voir avec leur propre histoire ...bref, un scénario qui s'égare et qui n'apporte aucune réponse à l'enquête. Et, même s'il n'est pas nécessaire que spoiler: le coupable soit trouvé pour qu'un film soit réussi si le scénario tient la route, on a l'impression ici que l'histoire du viol/meurtre de la fille ne sert qu'à introduire les divers protagonistes et à peindre l'ambiance d'une petite ville du Missouri. Pourtant j'ai regardé sans déplaisir, surtout que le début est accrocheur avec cette histoire de panneaux, mais au final je trouve que si l'emballage n'est pas trop mal, le contenu est plus que décevant et les acteurs pas forcément en position d'être oscarisés (seul Woody Harrelson m'a convaincu)...
Film vraiment agréable à regarder, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Pourtant tout se passe dans une petite ville avec maximum 4/5 lieux, mais le scénario, le rythme et la réalisation, font que l'on passe un excellent moment, qu'on s'accroche facilement à l'histoire sans voir le temps passer. Les acteurs jouent bien, l'ambiance du film (son, décor, costume) maitrisé , assez sobre et efficace. Je recommande !
Dès que le film commence, on est directement pris dans l'intrigue. Au niveau de la réalisation, on est dans un style à mi-chemin entre les frères Coen et Woody Allen. J'ai bien aimé que cette histoire, simple de prime abord, se complexifie au fur et à mesure que le film avance, grâce notamment à tous les rapports qu'il y a entre les différents personnages. Bref, le film est devient de mieux en mieux jusqu'à la fin. Une fin d'ailleurs qui est assez... disons qu'elle laisse place à l'imagination. Peut-être un petit bémol sur la musique que je n'ai pas particulièrement apprécié. Le film manque également de personnages souriants. Je comprends que la mère qui a perdu sa fille n'a pas beaucoup envie de rire, mais les autres ? On dirait vraiment un village de dépressifs. Ca donne pas beaucoup envie d'y aller. A part ça, je conseille ce film. Il est très prenant et interprété par des acteurs de talent.
D'une histoire assez classique sur le papier "3 Billboards, les panneaux de la vengeance" arrive à transcender son postulat de départ pour en tirer un polar haut de gamme, profondément sombre et pessimiste. Avec l'aide d'un casting irréprochable impliqué comme jamais, d'une écriture chiadée nous offrant nombre de dialogues cyniques et acerbes comme on les aiment, et de certains personnages qui évoluent étonnamment dans leur caractérisation gommant finalement le manichéisme et tout le caractère attendu dans lequel aurait pu s'engoncer ce film, ce dernier semble vouloir tordre le coup à pas mal de clichés et c'est tant mieux ! L'actrice principale semble quant à elle sur une autre planète. Du formidable cinéma qu'il serait fortement préjudiciable de manquer.
Dès les premières minutes, le film entre Mildred Hayes et les policiers démarre ! Car il est sans dire que la majorité de ce film parle de cela plutôt que 3 panneaux qui montre la haine de la mère de sa fille décédée. Au départ on va juste penser que c'est juste d'avoir mis en place ces 3 panneaux. Sauf que fur et à mesure, les personnages carrément bien travaillés dont les policiers mais aussi la mère changent totalement de visage. Evidemment, les clichés et stéréotypes d'une Amérique profonde, plantée dans leur coin, sont toujours aussi présents (policiers racistes, homophobes voire pourris jusqu'aux dents). Frances McDormand rassemble tous les critères d'un personnage auquel personne ne s'attache mais qui offre des scènes émouvantes - d'où une très grande performance. A vrai dire on a tous à un moment de l'empathie pour chaque personnage et ça c'est déjà un super point en termes de scénario des personnages. Evidemment, les 2 heures de film passent plutôt biens, c'est pas tellement lent