Plus que deux ans sépare le public de la sortie imminente de La Reine des Neiges 2 et avant que ne soit présenté ce nouveau chapitre, les Walt Disney Animation Studios ont eu le temps de préparer un moyen-métrage inédit consacré à Olaf et les fêtes de Noël. S'il était prévu à la base de diffuser le mini-film sur ABC en Décembre 2017, le succès de La Reine des Neiges - Une Fête Givrée et les efforts faits sur ce Special Christmas ont encouragé John Lasseter à le proposer avant Coco au cinéma. Ça ou alors Disney craignaient que Pixar connaissent un autre échec identique à celui du Voyage d'Arlo. Ce qui est tout aussi probable. Mais quelques changements sont à noter. Car contrairement au précédent court-métrage qui reprenait toute l'équipe du premier film, Joyeuses Fêtes avec Olaf est le travail d'un tout nouveau collectif. Tout le monde est trop occupé à façonner la suite des aventures d'Anna et d'Elsa pour 2019. Résultat: Peter Del Vecho cède sa place de producteur à Roy Conli, Chris Buck et Jennifer Lee à Kevin Deters et Stevie Wermers, réalisateurs de la sympathie série Lutins d'Élite, Mission Noël (ils ont donc une expérience dans le domaine) et de l'excellent cartoon Comment Brancher son Home-Cinema et enfin le couple Lopez choisit lui-même ses remplaçants, Kate Anderson et Elyssa Samsel. Le niveau de confiance est assez bas, la licence s'enfouissant dans la facilité et aucune des personnes opérant sur le premier film n'étant impliquée. Et une nouvelle fois, nous nous sommes fourvoyés. Alors bien sûr, la démarche est commerciale. Tout le monde se voit affublé d'un nouveau costume pour la vente des poupées et la quasi-totalité du cartoon est chantée afin de justifier des sorties d'albums. Mais pourtant, Joyeuses Fêtes avec Olaf ne cède à aucun des pièges dans lequel un habituel spin-off tomberait. Et cela parce que le binôme Deters/Wermers a compris ce qui faisait l'âme du film d'origine. Olaf, maintenant héros de sa propre aventure, reste fidèle à son rôle et n'est pas qu'une machine à gags. Rappelons-nous, le petit bonhomme de neige, plein de naïveté et de gentillesse, était, à son insu, la preuve du lien indestructible entre Anna et Elsa 4 ans plus tôt. Les réalisateurs ont récupéré cette idée en trouvant une concordance avec la recherche d'une tradition familiale, chose que les deux sœurs disent ne jamais avoir eu depuis leur séparation. La résolution se voit alors dotée d'un rebondissement qui fortifie l'amour des princesses à travers un court mais beau flashback. L'attachement pour cette jolie famille en construction n'en est que décuplé, chacun de ses membres gardant ses traits de caractère spécifiques mais montrant subtilement son évolution depuis le premier film, Elsa la première, par son comportement maternel envers son peuple. Les clins d’œil pour les fans ne sont pas en surnombre, améliorant l'histoire de leur oeuvre-mère (les souvenirs d'enfance) ou renouvelant son humour (le détour chez Oaken). Enfin, pour un film louant les jours de célébration, le spectateur profite d'une agréable visite dans toutes les résidences d'Arendelle où plusieurs communautés présent leur manière différente de fêter la fin d'année. Puisque la formule marche toujours, ce ne sont pas moins de 6 chansons qui ont été écrites pour ce moyen-métrage en comptant deux reprises. Ring in the Season tout d'abord est une charmante introduction dans l'esprit de For The First Time in Forever, The Ballad of Flemmingrad est aussi utile que Reindeers are Better than People (c'est-à-dire aucunement utile), That Time of Year est sympathique mais trop segmentée et enfin When We're Together est assurément la meilleure composition d'Anderson et de Samsel, une superbe chanson de Noël bouclant ces retrouvailles sur une note douce et magique. Aussi bien drôle qu'émouvant et parfois adorable, Joyeuses Fêtes avec Olaf est de loin le meilleur dérivé de La Reine des Neiges et fait reprendre grandement confiance en son projet de suite. Si des équipes secondaires de Disney ont pu signer ce délicieux cadeau de Noël alors il y a toutes les raisons de penser que le prochain Grand Classique saura nous surprendre dans le bon sens.