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ronny1
36 abonnés
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1,5
Publiée le 18 avril 2021
Remake d'une adaptation ratée par Cayatte en 1943, « Une femme sans amour » était considéré par Luis Buñuel comme son plus mauvais film. Tourné en vingt jours, entraînant ainsi une direction d’acteur approximative : les uns sur jouants, les autres falots sonnent faux Seules Rosario Granados et Elda Peralta offrent une prestation convenable. La mise en scène paresseuse est en partie sauvée par le montage. Cela ne suffit pas à insuffler la puissance du roman « Pierre et Jean » de Guy de Maupassant et, pire, gomme toute son évolution psychologique. Le dernier plan, digne d’un mélodrame Hollywoodien, tragique et condensé, montre que le cinéaste, avec un peu de moyen et de temps, pouvait faire nettement mieux.
Dans ses mémoires, Buñuel jugeait "Un femme sans amour" comme son plus mauvais film. Il est sûr que cette adaptation de "Pierre et Jean", roman de Maupassant et remake du film réalisé par André Cayatte en 1943 avec Noël Roquevert sublime dans le rôle du mari trompé, ne constitue pas une réelle innovation. On peut juste constater que Buñuel savait aussi honorer des commandes avec le plus grand professionnalisme comme le faisaient les grands réalisateurs hollywoodiens dépendants des studios qui savaient profiter de ces travaux obligés pour parfaire leur art. Parfaitement interprété avec cependant une certaine emphase, "Une femme sans amour" constitue un solide mélodrame que l'on ne saurait malgré tout conseiller comme une œuvre très représentative de la féconde période mexicaine de Buñuel qui est un peu trop restée dans l'ombre.
Pas plus que Cayatte mais dans un style diffèrent, Bunuel n'a su rendre l'ambiance du magnifique roman de Maupassant. Mais quelle idée de le transposer au Mexique et d'inventer une partie de ce qui en fait le charme? Nous n'avions pas besoin de connaitre l'histoire de la jeunesse de l'héroïne, l'imaginer comme le fait son fils Pierrre dans le roman l'était beaucoup mieux. Si fait qu'il en ressort un film plat sans défauts majeurs mais sans intérêt. Seule la partie finale est réussie, elle est même assez bouleversante lorsque les enfants prennent conscience de leur monstrueux égoïsme. C'est un peu tard quand même pour nous réveiller.
Un très bon Bunuel, assez étrange (ce qui n'est pas surprenant de la part de ce réalisateur), racontant une histoire tout simple, presque trop simple, d'une fin si abrupt qu'elle est surprenante, mais donne finalement extrêmement de sens a tout le reste et fait beaucoup réfléchir. Pas un des meilleurs films de Luis Bunuel, mais tout de même une œuvre d'une grande qualité qui plaira au amateurs de ce cher Luis.
Adaptation de Mautpassant, "una mujer sin amor" est un Buñuel assez méconnu, beaucoup plus classique que ce qu'il a l'habitude de proposer. Il décrit certes le monde bourgeois, une fois de plus, mais sans le juger. C'est en effet un mélodrame traditionnel qu'il nous propose, des portraits de personnages prisonniers de leur sentiments avec des thèmes comme l'émancipation féminine, l'adultère, le secret, la famille. Rien de bien révolutionnaire mais un travail très bien effectué, notamment le thème du secret, avec le temps qui passe et le passé qui continue de hanter celui qui veut le cacher. Mise en scène classique donc, avec un travail appliqué notamment sur les regards, les images (photos, miroir,...). Interprétation irréprochable dans l'ensemble, la tension monte bien jusqu'au final offrant une belle conclusion évitant le pessimisme. Rien de transcendant mais un travail complet et intéressant.
Adaptation qui prend quelques libertés (mais ça on s'en tamponne!!!) avec le roman de Guy de Maupassant, ce film méconnu est clairement un Buñuel mineur. L'intrigue se laisse suivre mais elle est peut-être trop mélodramatique pour un Buñuel qui nous avait habitué à être beaucoup plus vachard. Quoique qu'en y regardant de plus près, le père et le frère cadet malgré l'évidence des indices ne comprennent absolument rien, et si le frère ainé finit par saisir le truc c'est uniquement parce qu'une tierce personne d'une classe sociale moindre lui met la puce à l'oreille. Conclusion : les bourgeois sont vraiment des cons. Mais on s'y attache quand même. On a de l'empathie pour le frère outragé, pour la mère qui sacrifie l'Amour au nom de ses enfants et de son mari, et même de ce dernier qui devient moins rigide après une grave maladie. Dommage donc quand même que tout cela reste un peu trop conventionnel et que le jeu des acteurs manque de subtilité en particulier celui de l'amant qui a l'air parfois défoncé tellement qu'il en fait des tonnes. Entre deux grands films du Maître, ça devrait passer ou alors comme digestif.
D'abord, une étoile pour l'avoir vu. En effet, UNA MUJER SIN AMOR est un peu difficile à trouver...la rétrospective Bunuel de la Cinémathèque arrive à point ! Évidemment, quand on a lu, & relu le chef d'oeuvre de Maupassant, c'est assez délicat de parler de l'adaptation que nous propose Bunuel. La transposition mexicaine de cette histoire viscéralement ancrée au Havre ne se fait pas trop mal. Petits clins d'oeil à la pêche, et la bateau qui se casse quand Carlos est enfant. Certaines scènes, et certaines raccords sont assez forts. Je pense notamment à l'annonce de l'héritage, bien que trop théâtrale, la disposition des personnages dans l'espace en dit beaucoup. Ou encore, l'annonce de l'existence de Miguel par les photographies des plaques sur la grille de l'habitation de nos "Roland mexicains". Bunuel sait filmer, c'est indéniable ! Mais on sent que le réalisateur n'y a pas mis toute sa personnalité... Il ne me semble pas judicieux d'annoncer aussi clairement la passion entre la mère et le père de Miguel, car aucun mystère ne réside alors dans le film, et on avance de lourdeur en lourdeur, d'emphase en emphase, de phrases résolument dramatiques en phrases résolument dramatiques...alors que le roman de Maupassant vaut principalement pour cet implicite, cette révélation latente qui n'arrive jamais vraiment, jusqu'à la rupture finale.