Heureusement que Alec Baldwin donne de la densité, mais c'est insuffisant. Tout est ridiculement caricatural : journaliste niaise, candidats à la mairie trop extrêmes, inspecteur embarrassé par son fils, collaboratrice bibliothécaire gentille mais nunuche, SDF résignés philosophes, bibliothécaire naviguant à vue, patron de bibliothèque subitement rallié à la cause,... La fin est naïve, les SDF entonnant une chanson des Beatles en guise d'au revoir. 2 heures auraient pu être mieux exploitées...
Un sujet de fond (le déclassement social) traité sous un regard apaisé, un "feel good movie" dont Hollywood est un maître incontesté. La recette est éculée, entre répliques bien senties, scènes parfois absurdes entrecoupées de tons empreints de gravité. Trop policé donc pour être interpellant, mais surtout trop long pour rester captivant : 90 minutes condensées auraient été une plus juste réalisation.
très très bonne surprise, j'ai trouvé les acteurs excellents (sauf le fils), l'histoire prenante, les personnages bien posés avec un bon degré de complexité et la fin très bien amenée. très bonne surprise vraiment.
Stuart Goodson est un bibliothécaire qui mène une vie tranquille jusqu'au jour où il devient bien malgré lui la tête de gondole d'un mouvement de sans-abri qui demandent de meilleures conditions d'hébergement. Ces derniers ont pris l'habitude de venir dans cette grande bibliothèque dès l'ouverture pour se laver et se réchauffer. L'hiver approchant et se faisant de plus en plus glacial, ils décident de faire part de leur mécontentement en bloquant les lieux. Stuart Goodson devient donc leur porte-parole et se prend au jeu en défendant leur cause, lui qui est en plein conflit avec ses patrons. Après une très longue mise en place, on se retrouve donc face à un huis clos avec d'un côté les «résistants» et de l'autre ceux qui dirigent ce lieu ainsi que la police. Durant cette situation qui captive la ville, on découvre un peu plus les personnages et leurs histoires. Addiction, pauvreté, racisme, alphabétisation, religion, etc. On retrouve un peu tout ça dans le film d'Emilio Estevez qui cherche à en faire trop. Le réalisateur qui tient également le premier rôle nous propose un mélodrame plein de bonnes intentions qui peine à fonctionner. Le contexte sociopolitique est intéressant tout comme la richesse des thèmes abordés seulement, le film a du mal à tenir sur la durée, et c'est peu de le dire. On pourrait croire que les deux heures sont justifiées avec tout ça, mais pas du tout. Le film traîne en longueurs et n'est pas très excitant contrairement à ce qu'on pourrait attendre d'une situation qui est quand même délicate avec la police qui est sous tension. Au final, j'ai trouvé ce film ennuyeux et maladroit dans le traitement.