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Corradiantony
18 abonnés
103 critiques
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3,0
Publiée le 1 mai 2021
Cela semblait être le genre de film à déclencher une tempête de controverse, avec son décor de troubles raciaux et d'inconduite de la police entre nous et eux à la suite des récents incidents à travers le pays, de Ferguson à Baltimore. Peut-être que les gens étaient épuisés par les nouvelles, ou peut-être que d'autres spectacles d'actualité ont rendu les injustices passées comme des points discutables, quelle qu'en soit la raison, le film s'est effondré au box-office même si les critiques l'ont apprécié. Je l'ai aimé aussi, mais pas autant qu'eux. Bigelow et Boal ont déjà collaboré sur le supérieur The Hurt Locker et Zero Dark Thirty. Ils tentent un style cinéma véritable "vous êtes là" qui utilise beaucoup de caméras portables et très peu de brillance ou des astuces cinématiques trop élégantes. Ils ont également pris la sage décision de jeter des inconnues relatives afin de ne pas détourner l'attention de l'histoire,
Il y a pas mal d'accumulation avant que le film n'atteigne son objectif principal, mais cela a peut-être été nécessaire pour expliquer les actions des personnes impliquées lorsque les choses ont finalement frappé le fan. Courant un peu moins de 2 heures et demie, je l'ai trouvé un peu trop long, et j'aurais pu voir au moins 15 minutes coupées. Les performances sont bonnes pour la plupart, mais je n'aime pas trop Poulter. Ce n'est pas du tout un mauvais film, mais il ne se démarque guère dans le catalogue de films de Bigelow.
Detroit de Kathryn Bigelow, est un film historique sur les émeutes de 1967 à Détroit et plus particulièrement sur l'affaire de l'hôtel Algiers où la police fût prise pour cible par une arme factice, et décida de retrouver l'arme et l'auteur de cet acte en interrogeant les occupants de l'hôtel, d'une manière peu orthodoxe. Ce film met en avant la révolte du peuple de Détroit, principalement noir et le comportement raciste de la police locale. La première partie du film est très efficace on découvre les tensions entre les riverains et les forces de l'ordre, ainsi que les différents protagonistes avec notamment Larry le personnage principal, vedette d'un futur boys band à succès, qui voit sa prestation à la Motown annuler à cause des émeutes. S'en suit la deuxième partie, le cœur du film avec les évènements de l'hôtel et l'interrogatoire malsain mené par la police de Détroit. Puis la troisième partie, un peu trop expéditive à mon goût avec le procès en justice. C'est un bon film, les évènements y sont parfaitement retranscrit avec un certain réalisme dans la mise en scène, et une certaine angoisse ressentie durant le long et pénible interrogatoire. Cependant le film est particulièrement long et tant à s'essouffler durant l'interrogatoire où on fait littéralement du surplace, cela dit le calvaire des occupants de l'hôtel est bien mis en avant tout comme le comportement horrible des forces de l'ordre. J'aurais aimé un film plus équilibré dans son scénario en nous apportant plus d'informations sur les émeutes dans la première partie et plus de dramaturgie dans la troisième partie qui concerne le jugement et les conséquences de cette nuit terrible sur les protagonistes. L'ensemble reste tout de même prenant et les acteurs sont tous très bon. En résumé c'est un film coup de poing sur le racisme, objectivement il est très bon, mais personnellement il ne m'a pas marqué plus que cela, en partie à cause des longueurs et le fait de centrer l'histoire sur un évènement isolé, et d'en faire un long huis clos.
Pour moi Kathryn Bigelow réalise son meilleur film avec "Detroit". J'avais peur au début qu'elle nous fasse une sorte de documentaire sur les émeutes, façon "Bloody sunday", mais cette ouverture est une habile mise en place du contexte et des principaux personnages qu'on retrouve dans le terrible huis-clos du motel. C'est le cœur du film, éprouvant, presque interminable tant il prend le spectateur à la gorge, on est presque soulagé quand cet acte s'achève pour assister à un dénouement cruel et désespérant. Et finalement quand on voit "Detroit" maintenant après les terribles événements de 2020 aux USA, on se dit que les choses n'ont pas beaucoup changé depuis 1967.
Attention, film majeur, sans aucun doute le plus important de la filmo de Kathryn Biggelow qui utilise sa technique pour se fondre dans son sujet, terriblement actuel. L'immense force de ce film nerveux qui rappelle les grandes heures de Michael Mann est le refus absolu de tout manichéisme, jusqu'à une fin pas vraiment heureuse, comme l'est souvent l'histoire au grand désagrément d'Hollywood. Tout se fonds dans le propos, des magnifiques acteurs qui n'occupent que de petites séquences d'une implication évidente à un scénario en apparence simple mais qui fait monter la tension jusqu'à cette scène insoutenable de l'interrogatoire qui est le cœur du film. Les réalisateurs ne sont jamais aussi bons que quand ils sont énervés et la révolte de la réalisatrice (qui s'était jusqu'ici plutôt fondue dans un moule hollywoodien bien pensant et viril) transpire par tous les plans. Detroit vous happe de la première image à la dernière, terrible aveu d'échec d'une Amérique raciste qui est bien loin d'avoir effacé ses démons originels. La subtilité avec laquelle le scénariste mets en parallèle le sacro-saint respect des droits civiques... pour les blancs et le traitement infligé aux noirs est impressionnante. Comme dans le français Les misérables il n'y a pas de gentils flics blancs, de quelques pourris et de vertueux noirs maltraités. Les ordures, les imbéciles sont partout, dans les deux cans, et à la fin comme dans un bon Spielberg c'est le Droit qui détermine ce qui est juste ou pas. Et le Droit en Amérique est partial...
Bien que fort manichéen, ce film glaçant ne rassure pas sur le rapport noir-police... c'est navrant de voir que nôtre époque à encore trop de similitudes avec les années soixante-soixante-dix... Quoiqu'il en soit, ce film indépendant de sa visée politique mérite d'être vue pour la mise en scène et l'acting irréprochables.
Un film dur mais à voir. Il fait parti de ces films qui ouvrent les yeux sur la réalité de notre monde. Un monde de pourri et nombreux sont les films sur la ségrégation aux États-Unis mais peu le font aussi bien que Détroit. Un plongée dans un événement inhumain fait par la police durant les émeutes de Détroit. Ça fait froid dans le dos avec de longues scènes qui sont difficilement tenable. Détroit est à voir tant par sa mise en scène que par l'histoire qu'il montre. Un événement trop peu connu comme tant d'autres qui méritent d'être montré au monde!
Un film dramatique au possible... qui retrace les nombreuses émeutes raciales qui ont éclaté au cours dans années 60 et 70. Avec d'un côté une population afro-américaine meurtrie et presque impuissante face à une police locale sans scrupule.
Un film coup de poing qui résonne malheureusement toujours autant aujourd'hui avec le mouvement Black Lives Matter. K.Bigelow signe un film nerveux dans lequel elle garde la tension présente du début à la fin.
L’ouverture de Detroit cristallise à elle-seule ce que l’entièreté du long métrage aurait dû être : une perpétuelle montée en tension et en puissance dont la caméra se fait le témoin, sans aller jusqu’à s’en faire la garante. Car le geste esthétique de Kathryn Bigelow mute rapidement en prise d’otage d’un spectateur forcé d’endurer les sévices infligés aux populations noires et non pas et non plus de suivre la flammèche qui gagne en distance et en intensité avant de mettre le feu aux poudres : les personnages, d’abord singuliers du fait de leur anonymat et de l’enchâssement de leurs histoires, deviennent tantôt des martyrs tantôt des bourreaux, et le film se change en mécanique manichéenne volontairement simpliste et prévisible. Se joue sous nos yeux blessés un spectacle de la cruauté qui tente désespérément de renier toute appartenance générique à la fiction pour se revendiquer d’une réalité qu’il manipule, puisqu’il est et demeure représentation. Alors on ne peut certes qu’être saisis par la virtuosité technique et artistique de la caméra à l’épaule, que la cinéaste et son équipe manient à la perfection ; ravis par la prestation d’acteurs impeccables ; impressionnés par la qualité de reconstitution de Detroit et la fluidité des transitions entre fiction et séquences d’archives. Néanmoins, l’œuvre manque l’essentiel, soit la représentation d’un chaos qui s’étire de l’impression à la sensation, de la sensation au sentiment : une fois que le dispositif immersif s’est mis en marche, tout devient lisible, désamorce surprise et hasards, ameute lourdement au lieu d’incarner.
Grâce à une mise en scène sobre et à un rythme chronologique scandant l'évolution des événements historiques présentés dans cette critique sociale et politique, la réalisatrice nous immerge dans Detroit qui devient une entité à part entière. Ce style presque documentaire confère une force certaine au film tout en offrant une distance appréciable puisque cette narration réussit à éviter le pathos et le manichéisme. Un témoignage saisissant.
Film assez éprouvant, non par sa durée mais par sa tension et sa faculté à nous mettre sous stress. On passe assez rapidement sur les émeutes elles-mêmes pour s'attarder un très (trop ?) long moment sur le calvaire subit par 6 jeunes afro-américains et 2 jeunes femmes blanches. Et quel calvaire ! Il nous tarde vraiment qu'il se termine, en bien ou en mal, tellement il est insoutenable. Il est du coup assez dommage que la dernière partie, traitant du procès, dure si peu de temps car elle méritait une plus grande place à mon avis.
D’effroi. Detroit est le dernier film en date de Bigelow et la troisième collaboration entre la réalisatrice et le scénariste Mark Boal après Démineurs et Zero Dark Thirty. On retrouve donc sans grande surprise un traitement réaliste de faits réels. Nous sommes à Detroit en 1967 et des émeutes font rage dans les ghettos noirs. En cause, les inégalités et surtout une police suprémaciste qui abuse de son pouvoir. Un soir, une intervention dans un motel tourne mal et la police va commettre un certain nombre d’exactions qui iront jusqu’au meurtre. Ce sont ces évènements que le film raconte. Le film commence par un état des lieux, une mise en contexte historique et un portrait dur dur d’une ville rongée par la misère et en proie aux pillages et aux saccages. En fond sonore, le maire et le gouverneur du Michigan expliquent qu’ils comptent bien remettre de l’ordre et faire cesser les atteintes à la propriété privée. Couvre-feu et hommes en armes partout dans la ville. Pour les forces de l’ordre, le soutien politique sera une carte blanche. Cette première partie est proprement remarquable. On saisit parfaitement l’ambiance insurrectionnelle et les enjeux d’ordre public de même que les raisons qui poussent à la violence du côté de la communauté noire. Les personnages nous sont présentés par touches et c’est avant tout le décor qui importe. Puis arrivent les évènements du motel. 45 minutes assez difficiles à supporter car le sentiment d’injustice ronge les nerfs et la violence paraît folle. Captivant et glaçant. Too much aussi. S’en suit une longue séquence qui mènera au traitement judiciaire de l’affaire. Le film passe donc en mode « film de procès » et ce n’est généralement pas très bon car vu maintes fois et les ressorts sont toujours les mêmes. Ainsi, voici un film dossier. A charge. Et on ne le lui reprochera pas car toute vérité est bonne à dire. En revanche, on regrettera des personnages un peu grossiers qui rendent le tout très manichéen voire caricatural. Il ne s’agit pas ici de contester le bien fondé du propos et peut-être que les personnages réels étaient aussi détestables que ceux que l’on voit à l’écran mais on pourra regretter ces gueules de méchants qui font perdre en réalisme. De même, on sait précisément comment va se passer le procès avant même qu’il se déroule. On regrettera peut-être aussi la discrétion des allusions au contexte social, aux inégalités criantes. Du point de vue de la mise en scène, peu à redire. C’est bien la Bigelow 2ème génération qui est aux manettes et c’est vif, âpre, rude et violent. Ça fuit le lyrisme et les envolées sentimentales. Ça capte les regards, les sons d’ambiance, les détails qui font la violence individuelle et collective. Ce sont là les grandes qualités de son cinéma et une fois encore, ça fonctionne à merveille.
Réalisé par Kathryn Bigelow, en 2017, il s’agit d’un film oppressant qui retrace les émeutes raciales de juillet 1967 aux Etats-Unis. Ce long-métrage débute par l’exposé des motifs de tension entre la population afro-américaine et les autorités fédérales de Detroit. Tourné quasiment comme un documentaire, avec l’insertion d’images d’archives, on est directement immergé dans cette ambiance tendue. Puis, arrive la longue séquence de l’interrogatoire dans l’hôtel, absolument éprouvante. La mise en scène est chirurgicale avec un Will Poulter vraiment hallucinant dans ce rôle de flic sadique. Le final, plus conventionnel dans sa réalisation, livre un verdict dont les séquelles de l’Histoire ségrégationniste aux USA restent malheureusement toujours d’actualité. Bref, un gros coup de poing.
Compréhensible que Spike Lee s'indigne autant que les blancs racontent les "histoires des noirs", vu qu'apparemment ils sont capables de faire des films bien plus intelligents sur le sujet du racisme, et de la discrimination raciale aux Etats-Unis. Detroit c'est avant tout une écriture d'une précision chirurgicale, qui parvient à capter l'image d'un pays à un instant T, sous toutes ses facettes. Kathryn Bigelow a compris que ce n'est plus pertinent en 2017 de montrer qu'il y avait du racisme dans les années soixante, il faut montrer comment celui-ci était systématique, qu'il était encré dans le système. Un film où presque tout le monde est raciste à différentes échelles mais qui n'est pas manichéen, c'est en cela que Detroit est brillant. Une réplique m'a fait tilté, quand John Boyega apporte du café aux militaires et qu'ils lui demandent s'ils vont bientôt cesser les émeutes ; il a beau être de leur côté il est avec eux, sa couleur de peau rattrapant sa profession. Profondément anti-communautariste. Un défaut empêche le film d'être plus que très bon : le rythme faiblit beaucoup durant ses dernières quarante-cinq minutes, qui sont loin d'être inintéressantes, mais qui marquent une vraie rupture dans l'ambiance globale. Reste une histoire relativement méconnue, efficacement mise en scène et montée (la caméra-épaule constante mixée aux images d'archives participent au réalisme absolu du film).
Malheureusement le récit de faits bel et bien réels mais quelle manière incroyable de mettre ça en image et de mettre la lumière sur des actes encore trop peu ignorés ! Un chef d’œuvre !