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    Detroit
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    4,1
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    363 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 406 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 octobre 2017
    « Detroit » a l’intelligence de nous immerger complètement dans l’enfer terrible qu’a connu cette ville en 1967, en cette période plus que troublée lors des révoltes qui ont touché d’ailleurs plusieurs villes d’Amérique...
    À ce niveau, on est littéralement pris à la gorge par ce climat ambiant, terriblement anxiogène qui nous tétanise !
    La violence des coups et des mots est telle qu’on suffoque de douleur face à ces exactions spontanées, comme lors de cette fête organisée par des Noirs américains que la police interrompt d’office et tout de go, en embarquant sans égard tout ce monde venu simplement s’amuser, certes dans un endroit illicite.
    Il manque cependant juste un rappel plus exhaustif du contexte exact de cette révolte.
    Celle-ci est en effet trop rapidement résumée par ces dessins montrés en prologue, et de fait pas assez explicite afin de comprendre ces pillages incessants que l’on nous montre ensuite, ce qui laisse ainsi planer une ambiguïté au sujet des réelles intentions et de la motivation de la population noire américaine.
    La réalisatrice Kathryn Bigelow, resserre ensuite ces faits, en se focalisant sur ce petit groupe venu se détendre dans l’Algiers Motel, où l’horreur va ici se décupler, en se cristallisant sur quelques individus pris à parti par une poignée de policiers fédéraux et quelques militaires pour quelques coups de feu sans gravité, mais interprétés évidemment comme une agression...
    Tout l’intérêt du film repose donc sur cette montée de violence et le déroulement machiavélique de son processus, dont un des instigateurs sera d’un cynisme et d’une perversité sans nom...
    C’est alors qu’une foule de sentiments enfouis mais très lisibles passent par les regards hallucinés de ces policiers, tous les trois en position de force face à ces hommes et ces femmes terrorisés et maintenus tête contre mur, sous les coups et les menaces qui pleuvent sans répit.
    Frustration, dégoût, sadisme transpirent par tous les pores de ces hommes de loi qui bafouent ainsi délibérément toute procédure légale !
    La réalisatrice arrive de plus à semer un trouble évident par la présence sur ces mêmes lieux, d’individus pris à leur propre piège, comme ce vigile Noir, simple témoin effrayé et complice de ces crimes qui comme le spectateur assiste à ces scènes de folie sans pouvoir réagir, tout comme l’est aussi ce soldat pétri de bonnes intentions mais à la marche de manœuvre si limitée dans ce chaos impensable...
    On reste donc effaré, les yeux écarquillés, devant la détermination épouvantable et infaillible de seulement trois policiers venus régler leurs comptes à leurs façons !
    Parmi ces torturés, ressort en filigrane ce musicien Larry dont les retombées de ces actes barbares transformeront à jamais son destin.
    Beaucoup d’instants seront plus d’une fois terriblement poignants, aussi bien lors de la tension extrême dans le motel, que par lors de toutes les suites de ce fait horrible.
    Les comédiens que ce soit dans les différents camps, se montreront tous d’une justesse sidérante à faire frémir et pâlir le spectateur, aussi bien chez ce Krauss (Will Poulter) au racisme implacable, que chez ce vigile Dismukes (John Boyega) paralysé par la peur, ou ces prisonniers battus dont les expressions effrayées résonneront encore longtemps après !
    Un film dont la violence pure et gratuite, tout comme ses conséquences, font froid dans le dos, d’autant plus que tel un documentaire, tout nous est dépeint sans concession aucune, et dont les images d’archives insérées intelligemment renforcent encore la crédibilité de ces actes inqualifiables !
    Une histoire bouleversante, véritable témoignage du racisme et de la barbarie humaine à ne pas louper !
    Jeo Jo
    Jeo Jo

    12 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 octobre 2017
    Edifiant mais éprouvant, le film touche au coeur dans cette violence frontale et sans concessions. La réalisatrice prouve qu'elle a le sens de l'action et du rythme même si le style est un peu tapageur. Reste une sorte d'ambiguïté, de malaise qui persiste malgré l'intention salutaire d'un tel sujet. Difficile de ne pas percevoir une fascination pour ces hommes qu'elle film, qu'ils soient noirs ou blancs ... Du coup, les acteurs y gagnent beaucoup de charisme et de densité.
    GGREGG G
    GGREGG G

    8 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    Bigelow poursuit sa route avec toujours la même recette : superbe image montage décors costumes acteurs histoire mais les rôles sont sans nuance. Il y a toujours les bons et les méchants et c’est insupportable... difficile de faire un film plus manichéen.
    Brice E.
    Brice E.

    1 abonné 27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 octobre 2017
    Un film excellent. Au-delà de la nécessité de regarder droit dans les yeux le passé de l Amérique avec la présidence actuelle, le film genere de la tension, des sentiments. Il est bien écrit et les acteurs sont justes.
    Domnique T
    Domnique T

    64 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2017
    Un film militant a la virtuosité évidente. Peut-être est-ce pour faire écho aux assassinats de Trayvon Martin ou Michael Brown que la réalisatrice a voulu sortir la société américaine d’une amnésie coupable. Cela débute par un résumé historique – genre histoire des USA « pour les nuls » - pour enclencher très vite sur une description au scalpel des émeutes à Détroit en 1967. Servi par des archives pertinentes nous sommes plongés dans l’incertitude puis la peur étouffante de l’arbitraire des oppressés chassés par les oppresseurs. La deuxième partie est encore plus grandiose ! Un huis clos hallucinant entre victimes innocentes et bourreaux. L’universalité du discours illustre tous les conflits où la bestialité des dominants est force de loi. A ce moment du récit, je savais que j’étais face à un chef-d’œuvre ! Hélas, il y a une 3ème partie ! Une partie « tribunal » parce que les américains adorent ça, avec son cortège de « objection votre honneur », de « objection rejetée », d’effets de manche des avocats … On en attend rien et nous ne sommes pas déçu ! Mais c’est insuffisant ! Il y a aussi une 4ème partie ! Le salut de l’âme en se tournant vers la religion … catholique, évidement ! C'est très américain et donc aussi obligatoire que pénible. Jusqu’à la fin de la deuxième partie, le film est époustouflant et permet de véhiculer un message – certes universel – da façon extrêmement pertinente. Et puis, ces deux mauvaises dernières parties montrent alors le film plus qu’un moyen honorable, devient une fin en soi … Dommage, à 25 minutes près, c’était un chef-d’œuvre !
    Stephenballade
    Stephenballade

    393 abonnés 1 236 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2017
    En dépit de quelques films très moyens, il faut se résoudre à l’évidence : il ne faut pas sous-estimer la réalisatrice Kathryn Bigelow. Car elle est capable de signer quelques pépites. En témoignent le désormais culte "Point break : extrême limite" (1991), le controversé et néanmoins multi-oscarisé "Démineurs", et son autre objet de récompenses à savoir "Zero dark thirty". Cette fois, elle s’arrête sur les émeutes de Détroit, plus connues localement sous le nom d’« émeute de la 12ème rue », l’une des plus importantes de l'histoire des Etat-Unis. Elles durèrent précisément 5 jours. Nous sommes en été 1967. Plus exactement aux petites heures du 23 juillet 1967. Tout part d’un raid de la police de Détroit dans un bar clandestin, dans lequel se déroulait une soirée privée destinée à célébrer le retour au pays de quelques soldats qui ont combattu au Viêt-Nam. Les flics pensaient arrêter quelques personnes pour vente d’alcool sans licence (et en dehors des heures légales), mais furent confrontés à un nombre de personnes beaucoup plus important que ce qu’ils pensaient. Dépassés, ils décidèrent d’embarquer tout le monde, ce qui provoqua un tintamarre si important que de nombreux curieux se rassemblèrent autour de ce lieu. Pour le spectateur, cette opération d’arrestations d’envergure apparait comme totalement arbitraire, surtout dans un contexte à l’équilibre fragile. C’est vrai, quoi : ils ne dérangeaient personne, bien cantonnés à l’intérieur du bâtiment. Seulement voilà : une bouteille jetée sur les policiers finit par allumer la mèche d’une situation forte en odeur de poudrière. On pense dès lors se diriger vers un long récit relatant les cinq jours d’émeutes pour vivre de l’intérieur les drames, les tensions, les brutalités, les violences, le désarroi, la détresse, les colères, enfin tous les éléments qui constituent une émeute opposant la population aux services de police : ce n’est pas tout à fait ça. Par l’intermédiaire de son scénariste Mark Boal, Kathryn Bigelow s’arrête sur un fait en particulier. Et ce qui aurait pu s’apparenter à une docu-fiction présentant les émeutes d’une façon générale se transforme en une docu-fiction en huis-clos. Un huis-clos qui constitue la majeure partie du long métrage. Un huis-clos reproduisant une nuit d’horreur vécue par une multitude de personnages, les uns étant les tortionnaires et les autres étant les personnes persécutées. L’affiche du film fait état de courts extraits particulièrement élogieux de la part de certains critiques de la presse. Parmi ces extraits, on voit imprimé en grosses lettres « MONUMENTAL ». C’est vrai. Ce huis-clos l’est assurément. Il est d’une puissance infinie. Indescriptible. Bon nombre de superlatifs viennent à l’esprit du spectateur. Parce que la violence est là. Le sadisme aussi. Dans leur brutalité la plus pure. Pris comme jamais, le spectateur ressent la peur se visser dans ses tripes. L’effroi s’installe dans son cerveau face à cette violence sadique sans limite. Rarement on a vu des huis-clos aussi poignants. Si la captation du spectateur est aussi réussie, c’est parce que Kathryn Bigelow a pris le parti de filmer la quasi intégralité du film caméra à l’épaule. Comme si elle était au milieu de toute cette affaire, sans avoir le droit d’interférer de n'importe quelle manière que ce soit. Comme si elle était une petite souris qui se faufile partout pour avoir tous les angles possibles et imaginables et capter au mieux tous les éléments de cette nuit d’horreur. Cela rend le récit ultra complet. Et puis la musique de l’incontournable James Newton Howard n’y est pas pour rien non plus, tant elle appuie la force grave de la situation. Le spectateur se trouve donc embarqué corps et âme malgré lui dans une situation qui dépasse toute imagination. Mieux : tétanisé par la peur, la colère, la révolte, il rêve de voir le tyrannique Krauss (excellent Will Poulter) se faire crever, que Dismukes (John Boyega, superbe de sobriété), figé par la peur, se bouge enfin à faire quelque chose. Et si l’immersion est aussi réussie, c’est aussi grâce à une bluffante qualité d’interprétation de tous les comédiens. Ils sont tous au sommet de leur art. A croire qu’ils sont tous ultra-expérimentés malgré leur jeune âge. Alors qu’ils étaient dans une dynamique d’éternel espoir saupoudré d’insouciance, on ne peut que mesurer la terreur de ces jeunes innocents provoquée par l’insoutenable pression de ces hommes qui se croient protégés par l’immunité de leur uniforme, un uniforme synonyme d’instrument de pouvoir qui leur permet de laisser libre cours à l’expression de leur racisme profondément ancré en eux, un racisme qui va s’abattre aussi sur les personnes qui fréquentent les noirs. Les tremblements, les larmes, les prières, les litanies verbales désespérées, les cris, la parfaite chorégraphie des violences physiques et des tirs auxquels succombent les victimes, l’intonation et les regards font de ce huis-clos une énorme séquence rarement vue au cinéma. Un huis-clos choquant, où ceux qui préfèrent fermer les yeux et tourner les talons interpellent le spectateur comme jamais. Un huis-clos duquel il ne sortira pas indemne, envahi entre autres par la honte vis-à-vis des agissements de certains hommes, qu’il soient coupables de violence gratuite, d’absence de considération, ou tout simplement vis-à-vis d’autres hommes qui n’ont rien fait (dans tous les sens du terme) . "Detroit" aurait pu s’arrêter au terme de ce huis-clos. Mais non. Quand Kathryn Bigelow a choisi d’aller jusqu’au bout, eh bien elle y va. Certes on perd de cette irrespirable tension. Mais c’est pour mieux laisser la place à l’incompréhension, à l’indignation, à la honte, à la révolte, à une sourde colère, à la stupeur. On mesure à quel point il y avait encore du chemin à faire en cette année 1967 au niveau humain. On comprend aussi pourquoi les besoins techniques d’une enquête ont évolué de la sorte (empreintes digitales, les témoignages récupérés en bonne et due forme…). Et de la même façon que le spectateur espère voir Krauss et ses hommes (surtout Krauss) se faire régler leur compte, il en va de même pour leur avocat. Et pourtant, chaque personne (aussi pourrie soit-elle) a des droits civiques. Ainsi va le monde. En conclusion, "Detroit" vous fera passer par tous les sentiments possibles et imaginables. Une œuvre remarquable sur ce point. Parce qu’elle ne comporte pas vraiment de parti pris. Enfin chacun se fera son propre avis là-dessus mais elle ne fait que relater les choses, l'histoire ayant été bâtie selon les témoignages et documents à disposition avec une véracité appuyée par l’insertion d’archives audiovisuelles et picturales. Il était très tentant de donner une fin plus heureuse, mais non : Kathryn Bigelow et son scénariste ont privilégié les faits tels qu’ils se sont passés, tout du moins tels qu’ils ont été mis à leur connaissance. Impossible cependant de deviner avant visionnage que nous allons avoir affaire à un film d’une telle violence, même après avoir vu la bande-annonce par ailleurs très réussie. Un film incroyablement puissant auquel je ne vois aucun défaut, y compris dans la photographie, léchée elle aussi. Ah si, le seul bémol que je peux voir, c’est que lors du générique de fin, j’aurai plus vu des chansons dédiées aux victimes sous forme de gospel ou autre style approchant ou non, avec des paroles sous-titrées. Pour quelqu’un qui a voulu revenir sur ce sombre événement à l’occasion de son 50ème anniversaire…
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    51 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2017
    Malgré son titre qui fait référence à la ville où se déroule l’action, le film relate la "bavure" policière dans l’annexe du motel Algiers pendant le couvre-feu, alors que les forces de l’ordre, à proximité, essayaient de contenir les émeutes qui ont débuté, 2 jours avant, le 23 juillet 1967. spoiler: Tout a commencé par l’expulsion par la police d’un bar nocturne (sous prétexte d’absence de licence de vente d’alcool) où des Afro-américains se réunissaient, notamment, pour fêter le retour de soldats du Vietnam. L’évacuation brutale provoqua la révolte des habitants du quartier qui incendièrent alors des bâtiments et pillèrent des magasins. Cela entraina l’intervention de l’armée et de la garde nationale (réservistes). On y découvre des images de guérilla urbaine où même les pompiers se font lapidés pour les empêcher d’éteindre le feu.
    Un film choc et déprimant : d’une part, parce que l’interrogatoire des clients de l’hôtel par 3 policiers (blancs) est d’une grande violence, au mépris de toute règle de droit et d’autre part, parce que le film se termine par le procès des 3 policiers... Le film a le mérite de rappeler ces évènements dramatiques, 50 ans après, alors que les violences policières sont toujours d’actualité aux Etats-Unis. C’est filmé comme un reportage avec des plans très courts (grâce 3 steadicams) mais il s’agit d’une vision par le petit bout de la lorgnette alors qu’un documentaire sur l’ensemble des émeutes et leurs origines profondes auraient été plus efficace, comme le film (2016) de Raoul Peck sur l'écrivain américain James Baldwin et 3 leaders noirs assassinés. Le contexte historique et politique est peu évoqué : 2nde présidence de Lyndon Johnson (1963-1969) et rapport de la commission Kerner (février 1968) d’enquête sur les émeutes raciales (juste avant l’assassinat de Martin Luther King) dont l’une des citations s’est cruellement réalisée : « Notre nation se dirige vers une société à deux faces, l'une blanche, l'autre noire, séparées et inégales ». La vie des protagonistes aurait pu être plus développée, sans être hors-sujet mais Bigelow s’est focalisée sur un seul, Larry Reed, chanteur du groupe de Rythm and Blues « The Dramatics ».
     Kurosawa
    Kurosawa

    578 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    Film brûlant, qui opposerait schématiquement pour ses détracteurs les noirs innocents aux blancs sadiques, "Detroit" est en fait plus complexe que cette simple dichotomie. La dimension retorse du film tient autant à sa construction en trois parties qui brouillent les points de vue qu'à l'intrusion de personnages qui problématisent le discours de Bigelow. Le film commence comme un documentaire sur les émeutes de Détroit en 1967, montrant à quel point l'occupation des autorités s'apparente à celle de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan, une résonance troublante avec l'actualité qui en dit long sur le climat de terreur qui sévit dans la capitale de l'automobile à l'époque. Cette première partie, qui s'apparente à un film de guerre où se confrontent une autorité paranoïaque à des émeutiers décidés à n'agir que par la violence, ne comporte aucun personnage principal : la caméra de Bigelow virevolte d'un point à l'autre, s'attachant surtout à suivre des actes plutôt que des hommes, une stratégie légèrement altérée dans la seconde partie. Si la longue séquence dans le motel Algiers – près d'une heure – laisse de côté les tensions politiques à l'oeuvre dans la rue, elle ne délaisse pas pour autant la question du rapport oppressant-oppressé et celle de la jouissance du pouvoir. En incluant deux jeunes filles blanches parmi les victimes et un policier noir, Bigelow annule de fait l'opposition entre blancs et noirs mais s'attache plutôt à montrer la naissance de la violence comme une pulsion et le jusqu'au-boutisme absurde de son emploi. Ces jeunes flics à la peau de bébé vont s'obstiner à chercher une arme qui n'existe pas et, pour affirmer leur suprématie et leur virilité, vont jouer avec la "race inférieure" et avec ces filles qui, si elles couchent avec des noirs, sont forcément des prostituées. Le jeu de la mort est insoutenable, jusque dans son gag absolument terrifiant où l'un des policiers n'a pas compris, en tuant un des suspects, qu'il s'agissait uniquement de les menacer : conclusion aussi risible que dramatique qui montre les conséquences de l'attribution du pouvoir à des sales gosses racistes. Si ces derniers seront par la suite menacés, ils échapperont à une sanction digne de ce nom lors d'un procès qui ne s'est pas déroulé tel quel dans la réalité : c'est donc le duo Bigelow-Boal qui a imaginé cette séquence anti-spectaculaire au possible (au contraire de nombreux films académiques hollywoodiens quand il s'agit de filmer un tribunal), d'une froideur implacable dans la mesure où il se conclut sur la victoire des coupables – qui ne sont donc pas jugés comme tels – et sur la culpabilité de ce policier noir, qui vomit peut-être parce qu'il est dégoûté du verdict mais surtout parce qu'il a couvert ses collègues blancs. "Detroit", malgré une introduction animée et une explication finale peu convaincantes, passionne par la complexité de ses questions, saisit par la puissance de la mise en scène de Bigelow et s'impose comme l'un des films majeurs de l'année.
    Le raleur
    Le raleur

    3 abonnés 143 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    19 10 2017 Histoire invraisemblable dont les faits se sont malheureusement déroulés
    Mise en scène magistrale qui dénonce la bêtise humaine
    ffred
    ffred

    1 686 abonnés 4 010 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2017
    Il y a toujours eu quelques choses qui me gênait dans les films de Kathryn Bigelow. Mais je n’ai jamais su exactement quoi. Je n’arrive jamais à adhérer totalement. Malgré tous les Oscar de Démineurs et la belle maitrise de Zero Dark Thirty. Même constat ici : belle technique, mise en scène plutôt puissante, direction d’acteurs très solide (Will Poulter et John Boyega s’en sortent très bien, tout le reste du casting aussi). Mais le scénario, inspiré de faits réels, est par contre parfois un peu flottant, il a quelques creux et l’ensemble est un poil trop long. Paradoxalement, je trouve que cela manque d’épaisseur et d’émotion. C’est malgré tout terrible et assez prenant. Un état de l’Amérique à travers un fait historique qui nous montre que, malheureusement, rien n’a vraiment changé. Un film édifiant à plus d’un titre mais pas la claque que j’attendais. A voir malgré tout.
    Emmanuel L.
    Emmanuel L.

    9 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Tres tres bon. Bigelow a su faire resortir l'atmosphere pesante de l'époque, les pressions que subissait la population afro americaine. A voir absolument !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 octobre 2017
    Huit clos dans l hotel avec une ambiance de stress difficile à supporter. Un engrenage infernal quand on tombe sur les mauvaises personnes dans une période où ç était pas si rares.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Un film intense et émouvant du début à la fin ! Même en sortant j'étais complètement secoué par ce que j'avais vu , à voir absolument 👍
    Nyns
    Nyns

    214 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 octobre 2017
    Kathryn Bigelow s'éloigne de l'armée mais reste sur l'essai historique documenté sur son pays pour s'engager avec Detroit avec un message politique œuvrant pour la cause des afro-américains, encore aujourd'hui trop nombreux à souffrir des violences policières de l'autre côté de l'Atlantique. Et pour cela ô surprise, elle nous amène dans la ville de Detroit dans les années 60, en pleines émeutes des quartiers populaires contre une police implacable. Le début annonce la couleur d'une violence déraisonné et sans fin, on espère une accalmie et elle arrive sous forme de huit-clos oppressant, qui constituera finalement presque l’intégralité de l'intrigue. C'est assez osé quand on voit la longueur du film et celle de la scène en question, je n'ai pas calculé exactement mais je peux dire qu'on la sent passer malgré tout. Déjà car ce n'est pas une partie de plaisir, pour tout le monde, Bigelow choisissant sans pitié de nous mettre dans la même situation que ces jeunes victimes, mais aussi pour la durée. Alors oui le message est clair, net, et passé. Utile je ne pense pas car les spectateurs intéressés par ce type de long-métrage arrive en connaissance de cause. Mais cela donne du grain à moudre. La méthode qu'utilise la réalisatrice ici est véritablement saisissante, on est au cœur de l'action et démuni, encore une fois à l'instar de ceux qui l'a subisse à l'écran. Finalement on est dans un schéma dans la présentation des personnages qui se révèle être assez classique, les bons contre les méchants, et la conclusion en est presque trop chrétienne pour rester sur la même longueur d'onde de l'action principale. Les policiers haineux sont volontairement grossiers dans tout leur traits qu'on en vient à trop rapidement les détester, comme si le combat était joué d'avance, et il l'est finalement. Très efficace et malaisant, mais peut être trop attendu dans le message, le film séduit d'avantage dans sa forme qui utilise des codes que la réalisatrice américaine finis par maîtriser sans peine.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 18 octobre 2017
    Depuis "Démineurs", la carrière de Kathryn Bigelow a pris une toute autre ampleur que celle menée dans les années 80-90, essentiellement composée de films d'action. Après deux films sur les conflits entre Etats-Unis et Proche-Orient, la cinéaste s'intéresse à présent aux émeutes raciale ayant ébranlé la ville de Détroit en 1967 en dressant une analogie à peine cacher avec les récents événements ayant eu lieu aux Etats-Unis. "Détroit", plus qu'un film ayant pour objectif de condamner les tensions raciales, est une oeuvre sur la peur. Contrairement à ces grands films hollywoodiens où les atrocités blanches sur la population noire sont montrées sous toutes les coutures, le film se veut ici beaucoup plus nuancé. Après une bref introduction dévoilant les raisons qui ont poussé les habitants de ces quartiers sinistrés, à se rebeller, la réalisatrice se focalise de la manière la plus neutre sur les affrontements. Ici, pas de couleur, juste de la violence filmée de manière quasi-documentaire grâce à ce procédé génial déjà utilisé dans "Démineurs" (plusieurs caméras tournent la scène simultanément et sous différents angles) qui rend l'action plus spontanée et renforce la proximité du spectateur avec ce qui se déroule à l'écran. La brutalité fuse de part et d'autre, tout est plutôt bien emballé mais pas de quoi crier au génie. Jusqu'à ce que la séquence cruciale du film (un interrogatoire ultra-violent dans un motel) vienne renverser la tendance et nous présente la véritable essence du mal. Pour Bigelow, il suffit de quelques monstres pour imposer la peur à toute une population. Ces monstres prennent la forme de policiers dont les actes sont légitimés par une justice aveugle envers ses agents, et poussent les personnages à être guidés par la peur dans leurs choix et leurs actes. Ici, pas de héros, juste des gens gouvernés par un sentiment d'auto-préservation et d'individualisme. Car ce que montre Bigelow n'est pas une lutte entre les bons et les mauvais. Il s'agit plus ici d'une poignée de démons agissant de manière à ce que le monde reste ancré dans ses inégalités et sa panique de voir son peu de privilèges perdu, même si ce privilège se résume à rester en vie. Une oeuvre forte même si le développement des personnages est assez sommaire et que le film perd de son intensité et de son originalité dans ses derniers instants. Reste cette étude de l'âme humaine foudroyante le temps d'une nuit dans un motel baigné de noirceur et d'angoisse.
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