Detroit est un film étonnant. Étonnement tout d'abord devant cette séquence d'ouverture en dessin animé qui nous fait nous demander si nous ne nous sommes pas trompés de salle. Étonnement également quant à sa réalisation qui tend davantage vers le documentaire que la fiction tant l'usage des plans serrés sur les visages est utilisé. Étonnement surtout devant le drame humain qu'il dépeint.
On connait les Etats-Unis, l'histoire de ce pays, ses divisions, ses turpitudes, Trump. Mais se plonger devant une telle séquence permet de mieux comprendre les ressors de ce pays. Kathryn Bigelow nous offre un constat clinique sur la société américaine, sans concession. Mais plus que les images, ou les répliques des personnages, ce sont les paroles des chansons que l'on entend qui sont le plus éloquentes. On entendre à un moment un des personnages chanter "If I haven't got love, I've got nothing." Cette parole est un écho aux personnages de policier racistes. Mais elle est aussi un écho aux personnages de policiers soucieux de protéger la population et de secourir ses concitoyens comme le montre une scène magnifique où un policer secourt un jeune noir en le traitant simplement comme un humain. Sans l'amour, point d'humanité. Sans l'amour de son prochain, sans le reconnaitre comme étant son frère en humanité, qu'a t-on dans la vie si ce n'est du ressentiment et de la haine ?
Autre parole prophétique entendue dans une chanson lors du générique de fin, "It ain't fair." Car oui, Detroit est aussi l'histoire d'une grande injustice. Injustice niché dans une nuit d'hôtel au milieu de la violence et des humiliations. Injustice institutionnalisée devant la farce de justice où les droits civiques servent à assurer l'impunité des oppresseurs et nullement à protéger les opprimés.
Toutes les questions d'exclusion et d'inégalité sont liées. Il n'y a pas forcément une seule façon de les gérer, de les combattre. La compromission marche difficilement. La radicalité a des conséquences terribles. Alors que faire, comment résister, comment dénoncer lorsque les dés sont pipés ? Il semble que la réponse soit l'humanité, toute l'humanité, rien que l'humanité. Aimer inlassablement, malgré l'injustice, malgré la colère.
C'est la leçon de ce film, il convient de garder son humanité.
Le film relate une histoire vraie se passant pendant les émeutes des noirs américains de Détroit en 1967 (entre l'assassinat de Malcolm X et celui de Martin Luther King pour resituer historiquement).
L'action suit en particulier un groupe de jeunes noirs suspectés d'avoir tiré sur la garde nationale, un huit clos au sein d'un hotel s'installe où la police blanche cherchera à découvrir ce qu'il s'est passé.
Le film est excellent, la tension entre les protagonistes palpable, les faits terribles.
Décidément Bigelow n'a fait aucun progrès. On aime ou on aime pas et je suis dans le second cas. La réalisatrice (et son scénariste) nous montrent ce qu'ils ont envie sans structure logique. Les choses arrivent selon l'humeur de l'auteur. Et le spectateur assiste nonchalant à un étalage de scènes sans queue ni tête. On ne s'identifie à aucun personnage. La démonstration est manichéenne au possible les deux pied dans un même gros sabot. Sur une volonté de ne pas juger et de juste "montrer" KB propose un film sans jugeotte et finalement montre des actes dénués de tout enchainement dramatique. On retrouve (presque) tous les poncifs et les schémas de démineur et plus encore ceux de zéro (le film bien nommé). Ca se veut puissant et novateur, ça reste prétentieux et enfantin. Bref je me suis fait ch...
Vraiment pas terrible... déjà pour moi le cinéma "tiré d'un histoire vraie" a à peu près autant d’intérêt qu'une peinture "tirée d'une photographie"... une fois de plus on essaie de nous faire une démonstration, avec des méchants vraiment méchants, avec la tête qui va avec, des gentils vraiment gentils, et des scènes bien abominables pour appuyer le propos... c'est simpliste et donc presque contre productif, ça ne convaincra que les anti-racistes déjà convaincus, le film est vraiment hyper convenu, violence facile, manichéen, inefficace, mais surtout interminable, long et ennuyeux sans imagination
Tres bon film, mais qui m'a mis mal à l'aise . Une longue scène de plus d'une heure totalement anxiogène pour moi. On y voit l'injustice , la violence , la maltraitance la plus totale des noirs américains par la police Blanche de Detroit ... allez y le coeur accroché ...je suis ressortie écœurée et sonnée ... une réelle prise de conscience, mais l'impuissance également .
Les caméras bougent tout le temps pour faire croire que l'action (suffisamment elloquante) est totale. Dialogues pauvres, caricaturaux, pseudo symboliques. Dur de rester assis plus de 2h face à cela...
Les tensions raciales aux Etats Unis cesseront-elle un jour ? Alors que les faux pas de Donald Trump continuent d’alimenter un brasier jamais vraiment éteint, le nouveau film de Kathryn Bigelow arrive à point nommé. Cinq ans après le percutant Zero Dark Thirty, la réalisatrice revient sur un obscur fait divers dans le Detroit enflammé de l’été 1967. En pleine période de contestation, la ville de Detroit connait l’une de ces périodes les plus troubles. Dans un climat bouillant, la police est en situation d’alerte et doit gérer des émeutes dans les ghettos noirs de la ville. Après avoir entendu des coups de feu au motel Algiers, une brigade débarque avec parmi elle un jeune officier raciste particulièrement violent. Loin de toute complaisance, Kathryn Bigelow livre là un formidable film brut d’un réalisme inouï. Grace à son indéniable savoir-faire, elle parvient à nous faire ressentir la situation au plus près, installant progressivement les personnages et faisant monter la tension en évitant d’user d’artifices lourdauds. Filmé caméra à l’épaule durant la grande majorité du temps, Detroit est un film coup de poing parfois presque insoutenable. En spectateur on assiste impuissant à ce déferlement de violence et ces comportements abominables. Les mots sont durs, il y a d’ailleurs bien longtemps que l’on n’avait ressenti autant ce terrible sentiment d’injustice au cinéma. Si la réalisation énergique est pour beaucoup dans la réussite du projet, on ne manquera pas de souligner le travail des comédiens, tous très convaincants. John Boyega, aperçu dans le dernier Star Wars, apporte une force tranquille façon Denzel Washington. Will Poulter en flic raciste est un brillant choix de casting, l’envie de traverser l’écran pour lui en coller une se fait ressentir, croyez moi. Qu’on ne s’y trompe pas, le film ne se limite pas à un simple postulat binaire du méchant policier blanc contre le pauvre noir du ghetto. Déjouant les clichés, Kathryn Bigelow n’as de volonté que de coller à la réalité au plus près en évitant les bons sentiments et les personnages caricaturaux. Au détour de toute cette violence, le film nous immerge habilement dans la musique de l’époque, avec notamment le label Motown, l’une des rares bouées de sauvetage. Detroit est un film puissant et essentiel, une leçon d’histoire moderne qui ne peux laisser indifférent et dont on ressort secoué. On ne s’étonnerait pas d’ailleurs de le voir figurer en bonne place au palmarès des oscars en février prochain.
Après les remarquables « Démineurs » et « Zero Dark Thirty » Kathryn Bigelow continue d’aborder de manière frontale les névroses américaines contemporaines. Et une fois de plus elle signe un grand film âpre et sans fioritures. Avec un casting parfait et une mise en scène percutante et sèche elle aborde un fait divers dramatique de 1967 pour mieux nous parler de l’Amérique d’aujourd’hui. A voir pour comprendre et ne pas oublier.
"Détroit" est un histoire vrai de se qui c'est passé dans un motel dans la ville de Détroit. Un film très émouvant, les acteurs jouent très bien mais j'ai trouver se film un peu long mais reste un film génial.
Un film qui retrace une période obscure de l’Amérique, une période honteuse pour ce qui y a été perpétré, qui nous en fera vivre le moment le plus cruel et qui ne laissera personne indifférent !
"Parce que là-bas, il y a la police, alors c'est dangereux", dira l'un des protagonistes victimes des violences policières racistes commises par quelques illuminés criminels. Lorsque la justice interviendra, le jury sera composé de blancs et les auteurs des meurtres ne seront pas condamnés. Ce sont les militaires, qui semblent les plus respectueux de la loi, tandis que les policiers sont dans la toute puissance et la barbarie. Je ne sais où nous conduira cette dénonciation du racisme, du déséquilibre historique du pouvoir détenu par les blancs esclavagistes des noirs pendant une époque et dans certaines contrées. On ne peut nier que cela a eu lieu, que le délire a conduit certains à en asservir d'autres et que cela n'est pas acceptable. Le film se passe durant l'été 1967 et on peine à croire qu'à cette époque de libération des moeurs, de tels événements aient pu se produire. Oui, le devoir de mémoire est nécessaire.
Detroit est probablement l’un des films les plus puissants de l’année, en partie grâce à sa réalisation nerveuse, atténué par le mélange d’images d’archives et de d’images filmées. La séquence (presque tout le film en l’occurence) dans le motel est incroyablement réussi, brillant tant dans sa mise en scène que dans son incroyable intensité. L’ambiance des années 60 est agréablement reconstituée. La distribution est quant à elle excellente, le jeune Will Poulter brille avec sa performance de policier raciste et implacable. Un film au message fort et inoubliable.
Un film américain qui se passe à Detroit : YES. Oui, ville qui regorge surement d'un vivier de thématiques qui en disent long sur l'Amérique fin XXème siècle et actuelle. Kathryn Bigelow à la baguette : Why not ? Cela sera forcément âpre, virile, démonstratif, patriotique...ou pas. En tout cas pas ici. L'histoire oui, inévitablement, à le droit à son exploitation cinématographique. Passé la trop longue introduction dans l'historique de ce conflit et ce quotidien morbide - s'en tenir aux deux minutes d'animation au tout début aurait largement suffit - on entre dans un huit clos sanglant qui fait d'abord froid dans le dos. Cette naïveté effrayante des forces de l'ordre est le quasi seul bon effet du film. Mais après ? Pas de réflexion sur le traumatisme d'une telle barbarie, absence de point de vu clair sur le conflit. Cette mise en scène brutale qui nous prend par la main en serrant très fort est déplaisante. On ne nous laisse pas réfléchir. Et à force du chercher le tour de force - très forcé - on a le mot Oscars qui clignote sur chaque séquence. Et preuve que cette mise en scène n'était pas la bonne : on en sort ennuyé.