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    Detroit
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    4,1
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    364 critiques spectateurs

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    horasOscar
    horasOscar

    2 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 13 octobre 2017
    Un film ignoble par ses omissions historiques et sa façon de traiter le sujet.
    Énorme gâchis car les acteurs sont exceptionnels et très bien dirigés.
    Sur les omissions et manipulations qu'opère ce film, cf la critique écrite à 3 mains par Jeanne Theoharis, Say Burgin et Mary Phillips.
    Et j'invite les anglophones à la traduire à leurs amis non anglophones.
    Paul B.
    Paul B.

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 22 octobre 2017
    Un film inutile.Qu'il y ait eu de la violence lors des émeutes de Détroit, ce n'est pas un scoop. Qu'il y ait du racisme dans la police américaine, des sadiques... on le savait. Mais ce film, en dehors d'images violentes, de caricatures du méchant, du bon n'apporte rien. Aucun regard sur ce qui a mener à ces émeutes, aucun regard sur le comportement des politiques de l'époque et aucun lien avec ce qui se passe aujourd'hui. De la violence, rien que de la violence.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 novembre 2017
    Je suis un récent fan de la réalisatrice Kathryn Bigelow. C’est en 2009 en voyant le film Démineurs que je suis tombé amoureux. Cela a continué en 2012 avec le film Zero Dark Thirty racontant la traque de Ben Laden. Je n’ai pas été aidé quand j’ai vu sa filmographie. C’est «ELLE» qui a fait «LE» film Point Break. Donc je suis un fan bien avant l’heure.
    Dimanche dernier, j’ai été voir Blade Runner 2049, juste avant j’ai vu la bande annonce de Detroit. J’avais pour objectif de le voir au plus vite. Mais il faut dire que j’avais du retard, sachant que le film était sorti depuis trois semaines.
    Avec cet introduction, je pense avoir déjà évoqué la réalisatrice et la sympathie que j’avais pour elle. Je ne vais pas m’étendre encore plus et passer tout de suite au film.
    Pour une grande partie du casting, ce sont de jeunes acteurs. Je les ai vu plus dans des blockbusters : pour John Boyega (saga Star Wars), Will Poulter (trilogie Le labyrinthe) ou Anthony Mackie (saga Marvel). Je dois dire que dans ce film, on ne peut pas en sortir indemne tellement leur jeu et le contexte est fort. La scène la plus troublante est celle dans le Motel où ils sont tous alignés. De mon côté je dois essayer de me faire des avis différents sur les acteurs. J’ai vu joué Will Poulter en tant que méchant donc pour moi et dans tous ces films il sera comme ça. Ce n’est pas la première fois que j’ai ce genre de réaction.
    Le sujet est délicat a aborder même en 2017. Comme souvent dans ces histoires tirées de faits réel, elle fond froid dans le dos. Malheureusement elle reste trop souvent d’actualité. La réalisation de ce film est juste ponctué par des images d’archives. Comme pour ses précédents films, nous sommes plongé dans le film comme des acteurs et non des spectateurs.
    La musique des années 70, plutôt soul, berce le film dans les moments calme. Il y a très peu de moment comme cela. La plupart du temps, je n’ai pas remarqué de musique tellement que les scènes sont fortes en intensité.
    Vous aimerez ce film si vous avez aimé La Couleur des sentiments, Le majordome.
    Jonathan M
    Jonathan M

    133 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 octobre 2017
    Un film américain qui se passe à Detroit : YES. Oui, ville qui regorge surement d'un vivier de thématiques qui en disent long sur l'Amérique fin XXème siècle et actuelle. Kathryn Bigelow à la baguette : Why not ? Cela sera forcément âpre, virile, démonstratif, patriotique...ou pas. En tout cas pas ici. L'histoire oui, inévitablement, à le droit à son exploitation cinématographique. Passé la trop longue introduction dans l'historique de ce conflit et ce quotidien morbide - s'en tenir aux deux minutes d'animation au tout début aurait largement suffit - on entre dans un huit clos sanglant qui fait d'abord froid dans le dos. Cette naïveté effrayante des forces de l'ordre est le quasi seul bon effet du film. Mais après ? Pas de réflexion sur le traumatisme d'une telle barbarie, absence de point de vu clair sur le conflit. Cette mise en scène brutale qui nous prend par la main en serrant très fort est déplaisante. On ne nous laisse pas réfléchir. Et à force du chercher le tour de force - très forcé - on a le mot Oscars qui clignote sur chaque séquence. Et preuve que cette mise en scène n'était pas la bonne : on en sort ennuyé.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 20 février 2018
    L’atmosphère y est, le coté sentimental aussi. La morale est bien entendu présente, avec son coté dramatique.
    Pour autant, le scénario reste faible. On à même furieusement envie de faire avance rapide à un moment.
    Seul savoir que c'est une histoire vraie fidèlement et bien restitué sauve le film du néant.
    Yetcha
    Yetcha

    887 abonnés 4 401 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2018
    J'attendais beaucoup de ce film, c'est quand même Bigelow!!! Au final, il faut avouer que je reste un peu sur ma faim. Je m'attendais à voir relatés plus d'événements et de "petites" histoires. Ici le choix a été fait d'aller à fond sur une histoire et c'est peut-être pour cela que j'en ressors "déçu". Attention, le film est très bon, très bien réalisé, les acteurs sont excellents. La tension et la mise en avant de cette haine raciale déplacée, outrancière et ses bavures policières balayées d'un revers de main sont là et porte littéralement l'oeuvre. Mais...Mais... Il y a un quelque chose qui me chagrine, le tempo peut-être, le film est long pour "pas grand chose" et je crois bien que c'est ce petit manque de dynamisme qui ma un peu plombé. Néanmoins, ne serait-ce que pour comprendre, ou tenter de comprendre un peu l'origine de ces tristement célèbres émeutes, il faut le voir.
    FaRem
    FaRem

    8 709 abonnés 9 565 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2017
    En 1967, Detroit est le théâtre de tensions raciales et d'émeutes très violentes qui plongent la ville dans le chaos. Une ville mise à feu et à sang dans laquelle l'escalade de la violence va mener à une tragédie celle de l'Algiers Motel. Après la traque de Ben Laden dans l'excellent "Zero Dark Thirty", Kathryn Bigelow et Mark Boal s'intéressent à cette affaire difficile à traiter, car tout est basé sur des témoignages ou documents disponibles et pas sur des faits établis comme on nous l'explique. Pendant une longue introduction, la réalisatrice dresse le portrait de nombreux personnages comme les jeunes qui rêvent de gloire, les flics racistes ou les jeunes filles frivoles qui ne cherchent qu'à s'amuser. Elle ne s'intéresse pas vraiment aux émeutes, mais à ce qu'il s'est passé dans ce motel ce qui d'une certaine façon est la conséquence de tout ce qu'il y a eu avant avec tous ces personnages qui vont être les victimes ou témoins de ce massacre. La partie centrale du film est excellente. On y voit de la violence gratuite, une haine même pas cachée, une tension psychologique très forte et surtout de l'injustice. Cette partie en huis clos quasi tournée en temps réel est oppressante, intense et percutante, c'est le paroxysme du long-métrage. Les acteurs sont tous bons, mais un seul sort vraiment du lot et c'est Will Poulter qui est vraiment excellent. "Detroit" est un bon film, c'est juste dommage que toutes les parties ne se valent pas, car que ce soit la mise en place ou l'épilogue trop bref et bâclé, on est loin d'atteindre le niveau de la partie centrale.
    Jorik V
    Jorik V

    1 276 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2017
    Kathryn Bigelow est une cinéaste rare mais connue pour être une réalisatrice engagée et très virile dans sa façon de filmer. « Détroit » ne déroge pas à la règle. En portant à l’écran les émeutes à connotation raciale qui ont enflammé dans les deux sens du terme la ville durant l’été 1967, elle s’attaque à un sujet brûlant qui fait encore tristement écho aujourd’hui outre-Atlantique. Elle choisit d’abord de montrer une vision globale de ces émeutes et nous plonge en totale immersion dans leurs soubresauts pour ensuite présenter brièvement les principaux protagonistes de ce qui va se jouer après. En effet, passé ce premier tiers, elle nous convie à un huis-clos étouffant et sous extrême tension qui synthétise tristement tout ce que ces émeutes ont pu avoir comme causes et comme conséquences. On y assiste aux brutalités subies par des noirs ainsi qu’au meurtre de trois d’entre eux perpétrés par des policiers blancs à l’hôtel Algiers durant la nuit du 23 juillet 1967. Un fait divers notoire aux contours encore obscurs que la réalisatrice a choisi d’étayer par le biais de témoignages divers. Elle précise donc heureusement, lors d’un encart final, qu’une partie des faits a été reconstitué. Ce qui pose un problème quant à la véracité et surtout l’exactitude des événements relatés. On pourra donc reprocher à la réalisatrice une vision très manichéenne de l’affaire, opposant de méchants policiers blancs au caractère raciste extrêmement prononcé à de pauvres victimes noires, peu de personnages venant adoucir ce tableau très dualiste. Et lorsque c’est le cas ce ne sont que des figurants de passage. On comprend ce qui a poussé Bigelow à montrer l’horreur des comportements racistes de l’époque qui bafouait les droits civiques mais elle n’y va pas de main morte et manque cruellement de nuances, ce qui aboutit parfois à l’effet inverse de ce qu’elle recherchait. On constate aussi que certains personnages ne sont pas assez fouillés ou trop unilatéraux dans leurs actions. On l’aura compris, « Détroit » est un film militant, nécessaire également, mais dont les atours contestataires sont peut-être trop marqués par le sceau de la colère et donc du manque de discernement.

    Il n’empêche, comme pour « Démineurs » et la majorité de sa filmographie, la réalisatrice nous livre un film coup de poing. Aussi violent qu’un uppercut au visage, un peu comme l’avait fait (avec les mêmes défauts) « 12 years a slave » pour l’esclavage. Dès la première séquence, où l’on voit un club clandestin se faire vider de ses occupants par la police blanche, la tension de l’époque est très bien rendue. Caméra tremblante, au plus près des personnages, montage saccadé en parfaite adéquation avec l’urgence de la situation, Bigelow filme comme pour un reportage de guerre et c’est ce qu’il faut à ce sujet. La première demi-heure est parfaitement reconstituée et on ressent pleinement cet état de guerre et cette ville en état d’embrasement, à quoi nos cités européennes menacent d’ailleurs parfois de ressembler. Elle ne sombre jamais dans le pathos envers les victimes, préférant les allers et retours entre différentes situations, ne s’attardant sur personne et préférant quadriller ces quartiers dans leur globalité. Puis vient la partie à l’hôtel où elle nous enferme dans un suspense étouffant (donc réussi) à la limite du thriller d’invasion voire du film de terreur avec psychopathe. C’est tendu, stressant et sans concession. Sur la forme c’est donc encore une fois une grande réussite. On sort de cette heure enfermé à l’Algiers complètement esseulé. « Détroit » est donc un film qui fait du bruit, peut-être un peu trop. C’est un long-métrage qui aurait gagné à être moins radical sur le fond pour se faire entendre mais n’en demeure pas moins un film engagé et mémorable qui fait réfléchir par la fureur et la colère.
    Flaw 70
    Flaw 70

    260 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 novembre 2017
    Kathryn Bigelow est une réalisatrice qui a pour ainsi dire, une carrière très hétérogène. Ayant débutée dans les années 80, elle aura su offrir quelques films cultes au fil des années comme son Near Dark ou encore l'incontournable Point Break. Mais il faut reconnaître que encore jusqu'à aujourd'hui, elle s'est toujours imposée comme une cinéaste de son temps suivant la mouvance des modes de l'époque, ce qui a pour cause de rendre son cinéma très impersonnel. Elle a su développer quelques thèmes qui lui sont chers notamment sur les relations de pouvoirs, souvent abusives, exercés sur les opprimés avec des personnages en plein processus de rébellion. Néanmoins, malgré des compétences indéniables en terme de réalisation, elle reste la metteuse en scène des époques qu'elle a traversée de la période bikers en cuir des années 80, le style série B des années 90 début 2000 au cinéma vérité qui régit un peu l'époque des années 2010. Il devient donc assez aisé de restituer ses films dans l'époque où ils ont été fait car ils apparaissent comme des produits directs de celles-ci, ce qui fait que certains ont aujourd'hui sacrément vieillis.

    Ce n'est pas nécessairement préjudiciable mais cela marque bien la manière donc Bigelow travaille son cinéma et finalement s'impose comme une réalisatrice qui aura mis du temps à atteindre sa maturité, son cinéma étant radicalement différent aujourd'hui que celui de ses débuts. En ça, elle a une façon de faire très proche de celle de son ex-mari, James Cameron. C'est en 2008, alors qu'elle collabore pour la première fois avec Mark Boal, un scénariste, qu'elle transcende son cinéma pour offrir son meilleur film, The Hurt Locker. Gagnant une foule d'Oscars par la même occasion, ce qui est historique pour une réalisatrice, elle prenait finalement de l'avance sur son époque avant d'être rattrapé par celle-ci avec son film d'après, Zero Dark Thirsty. Toujours avec Mark Boal au scénario, il tombait dans les travers du cinéma vérité malgré une réalisation toujours impeccable. Mais le duo ne s'est pas arrêté là et viennent collaborer une nouvelle fois dans ce Detroit qui se montre plus saisissant que leur précédente collaboration mais qui enferme définitivement Bigelow dans les parois du cinéma vérité.

    Il y a d'ailleurs quelque chose d'assez méta, même si c'est involontaire, de voir ces personnages pris en otages dans un hôtel sans pouvoir en sortir de la même manière que Bigelow se retrouve enfermée dans sa démarche. Techniquement le film est irréprochable mais il manque d'une vision. Filmé caméra à l'épaule et se voulant très proche des acteurs, Detroit se révèle à double tranchant car cette approche permet de faire du cœur du film, cet abus de pouvoir policier sur des personnes noires qui se transforme en prise d'otages dramatique, un moment insoutenable d'intensité et de tension qui se révèle brillant mais qui en dehors de ça manque d'impact. Le premier et le dernier tiers en sont finalement quelconque et ne se justifie de manière aussi marquante et maîtrisé que le second tiers. Parce qu'avec cette approche, la réalisatrice s'intéresse avant tout au fait divers qu'à l'humain et que même si l'impact face à cette violence est bien là, l'émotion peine à montrer le bout de son nez. Le film est donc très didactique, et cette façon de s'effacer semble sans doute nécessaire pour laisser parler les événements d'eux-mêmes mais sur la durée le procédé s'essouffle considérablement.

    L'intensité reste bien là, et l'heure et demi que l'on passe avec ses personnages enfermés dans l'hôtel dans une situation qui dégénère de manière terrifiante est un morceau de cinéma qui se doit d'être vu par tout ce qu'il véhicule psychologiquement mais aussi physiquement pour voir ce que beaucoup on subit à cause du racisme. Mais c'est finalement la demi-heure après cela qui pose problème et qui se montre accessoire, ce qui devait être dit avait été dit et le message en aurait été d'autant plus fort si il n'avait pas été dilué dans une conclusion trop longue et confuse. Surtout qu'elle met aussi en relief les quelques défauts d'écritures, les personnages étant finalement très peu développés et que même si l'absence de manichéisme est bienvenu, il manque vraiment d'une couche émotionnelle qui rend cette conclusion caduc. Et ce malgré d'excellents acteurs qui signe tous des performances denses et nuancés notamment Will Poulter, exceptionnel en ordure finie, et Algee Smith très bon dans son interprétation fiévreuse.

    Detroit est une expérience nécessaire et brillamment tenue lorsqu'elle nous plonge dans l'horreur du racisme au sein d'une séquence viscérale et insoutenable qui nous prend en otages tout autant que ses personnages. Malheureusement, la réalisatrice et le film sont aussi victime de cette séquence et de sa démarche à tel point que ce qui précède et suit celle-ci peine à apporter quelque chose. Pire, la fin dilue le propos et la force de ce qui avait été montré, terminé sur un choc aurait été plus judicieux. Mais le film reste néanmoins nécessaire, car il brasse des thèmes importants et il le fait sans jamais tomber dans le manichéisme ou le misérabilisme. Il porte un regard juste et précis sur son sujet et il sait se montrer impressionnant à travers la réalisation et du casting. Même si Kathryn Bigelow montre qu'elle manque ici d'un vrai regard, elle signe un film beaucoup plus marquant que son précédent et qui sait, in fine, se faire une place de choix dans sa filmographie.
    Laurent C.
    Laurent C.

    257 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2017
    Kathryn Bigelow est une réalisatrice du spectacle désastreux de la guerre avec ses magnifiques "Démineurs" et " Zero Dark Thirty". Elle regarde le monde des hommes s'abîmer dans la guerre, avec à chaque fois, une profondeur du point de vue qui met le trouble dans les certitudes morales et philosophiques. Cette fois, la réalisatrice plante sa caméra dans un autre champ de batailles, non pas celui du très récent Vietnam, mais de Detroit, cinquième ville américaine, ravagée par les luttes raciales. Trois histoires finalement parcourent ce récit dense et brutal. Celui des combats politiques contre le racisme et le débordement policier dans l'Amérique prétendument démocratique ; celui d'une bande de jeunes-gens, malheureusement noirs, qui se retrouvent aux griffes d'une horde de policiers psychopathes et racistes ; et celui d'un procès où se joue la scène de la justice sociale. On n'est pas loin des réflexions récentes des réflexions du philosophe Frédéric Gros qui conditionne la démocratie à la capacité du citoyen à désobéir. Car "Detroit" est une œuvre qui indigne, qui va au fond des cœurs et de l'âme, telle un poignard. L'œuvre pousse à la colère. Et en même temps, le spectateur est confortablement enfoncé dans son fauteuil sans qu'il ne lui soit laissé la possibilité de se révolter et se positionner. L'efficacité du film est renforcée par un montage vif et précis, des images d'époque mêlées aux reconstitutions réalistes. Le film cultive l'ambiguïté d'un genre qui hésite entre le thriller et le témoignage politique, comme pour mieux interpeller son spectateur sur l'indéniable horreur qui se déroule devant ses yeux. "Detroit" est une œuvre majeure, indispensable, comme un appel à la résistance et à la prise de conscience que la meilleure des politiques est celle qui engage le citoyen dans sa capacité à s'indigner à et à résister.
    Claudine G
    Claudine G

    205 abonnés 494 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2017
    Plusieurs films sont déjà sortis concernant le racisme, mais à chaque fois je ressors "la boule au ventre", partagée entre l'effroi de la violence et la colère contre les auteurs de cette dernière. Ce qui est le plus terrible en dehors des émeutes de la rue et des réactions vives de la police et des militaires, c'est que dans ce film, on se trouve pris au piège dans un hôtel où la majorité de la clientèle est noire et où ils sont réunis pour se détendre, s'amuser et là d'un tir d'une fenêtre avec un "pseudo" pistolet, le départ de scènes violentes, d'interrogatoires musclés. On a l'impression qu'il n'y a aucune échappée si ce n'est la mort. Toutes ces scènes où trois policiers blancs s'acharnent, en font même un jeu, nous tient en haleine tout le long. L'autre côté de l'histoire n'est guère mieux puisque, arrêtés, ces trois policiers sont jugés (par un jury uniquement composé de blancs) et sont lavés de tout soupçon, malgré les témoignages des noirs maltraités. De très bons acteurs, une très bonne mise en scène. Un film qui vaut le détour...
    x-worley
    x-worley

    147 abonnés 351 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2019
    Un film porté par un hallucinent interrogatoire avec des meurtres de sang-froid, passages a tabac, racisme… C'est simple rien ne nous est épargné. Un film coup de poing sur les vieux démons de l'Amérique. Sans aucun doute le meilleur film de Kathryn Bigelow avec "Point Break" pour moi.
    Scorcm83
    Scorcm83

    103 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2017
    J'aime beaucoup le cinéma de Kathryn Bigelow, *Point Break*, *Démineurs* et *Zero Dark Thirty* sont des films que j'ai particulièrement appréciés de par leurs partis pris de réalisation (caméra épaule, zooms aléatoires, style documentaire) et le (soit-disant) réalisme de leur scénario. Detroit ne déroge pas à la règle en nous proposant une plongée au cœur d'un événement ayant eu lieu en 1967, en pleine période de tentions raciales aux Etats-Unis.

    La première chose qui frappe lorsque le film débute, c'est cette mise en scène et cette réalisation qui nous plongent sans nous laisser le temps de respirer en plein milieu de cette ville de Détroit, dans la chaleur de la nuit. Les personnages fourmillent de tous les côtés, le montage nous transporte d'un endroit à un autre et multiplie les points de vue. S'ensuit une descente de flics dans un bar clandestin suivie d'une arrestation de masse enclenchant les prémisses d'une guerre civile opposant les populations noires des quartiers populaires aux forces de police et armées. Il est clair que le premier quart du film est très impressionnant d'un point de vue cinématographique. Visuellement et sonorement, on en prend plein la tête, les personnages s'enchaînent, et tout nous prépare à ce qui va inexorablement arriver.

    Là où le bas blesse selon moi, c'est justement au moment du fameux événement. A vrai dire, tout ce qui vient avant est assez captivant et relativement bien rythmé, mais lorsque l'on rentre vraiment dans le coeur du sujet, le film s'étire beaucoup trop en longueur et peu amener le spectateur à se lasser. Je suis d'ailleurs un peu sorti du film à ce moment là alors qu'il s'agit du noeud dramatique principal de l'intrigue.

    Néanmoins, les choses finissent par se débloquer et le film entame sa troisième et dernière partie qui se révèle assez intéressante mais en dessous de la première. Je comprend l'intérêt de terminer le film par la résolution juridique de l'affaire, dans cette volonté de "compte rendu historique" de la cinéaste, et j'avoue que celle ci apporte une conclusion bien menée, véridique et sans rentrer dans un pathos facile. Bigelow nous a déjà prouvé qu'elle maîtrisait la subtilité lors de ses deux précédents films.

    En clair, *Detroit* est un film peut-être un peu trop long mais extrêmement bien mis en scène et réalisé qui plonge le spectateur dans cette ville, à cette époque, durant 145 minutes. Moins bon que *Démineurs* et *Zero Dark Thirty* mais une suite logique dans la filmographie de la réalisatrice américaine.
    floflo2204
    floflo2204

    81 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2017
    Kathryn Bigelow est de retour sur le devant de la scène avec un film qui se veut terriblement actuel malgré l'ancienneté des faits racontés. La réalisatrice/investigatrice nous emmène dans la ville de Détroit découvrir ce qu'il s'est passé pendant les terribles émeutes de 1967 avec une force indiscutable. Elle reprend son rythme de caméra un peu saccadé qu'on avait pu découvrir dans Démineurs et qui s'accorde encore une fois parfaitement à l'histoire mais surtout à la puissance qu'elle cherche à y insuffler. En racontant une histoire violente et relativement ancienne, Bigelow s'attaque également de manière subtile à tous les problèmes raciaux qui parcourent les Etats-Unis actuellement. En effet, elle ne le fait jamais directement, elle ne dérive jamais de son récit et reste toujours attachée au scénario brillamment écrit par Mark Boal. Un scénario qui nous entraîne sans aucuns temps morts à travers le récit de ce film. On n'imagine pas qu'une seule seconde de ce film aurait pu être coupée au montage tant chaque instant en est essentiel. Le fait d'avoir ajouter des images d'archives est aussi une très bonne idée qui contribue à renforcer le réalisme du film. Cet ajout ne se fait jamais en coupant rapidement le récit mais toujours à des points stratégiques. Le long-métrage est accompagné d'un casting de haut-vol terriblement impressionnant. On retrouve quelques têtes bien connues comme John Boyega, Anthony Mackie, Hannah Murray ou encore Jack Reynor qui livrent tous des performances excellentes et complètement différentes de leurs rôles habituels. Néanmoins, Will Poulter tient sans aucun doute le haut du panier avec un rôle glaçant qu'il a su s'approprier sans aucunes difficultés pour nous faire vivre toute l'horreur de la situation. La musique joue un grand rôle dans le long-métrage, il est intéressant de voir toutes les formes qu'elle peut prendre dans celui-ci. On est d'ailleurs bien souvent tentés de danser quant on entend les premières notes d'un morceau qui se révèlent toujours étrangement efficace. Kathryn Bigelow c'est une nouvelle fois attaquée à une histoire vraie mais qui a cette fois une résonance toute particulière dans l'Histoire actuelle. Cependant, comme à son habitude, la réalisatrice le fait avec un talent incroyable et sans aucune langue de bois pour nous livrer un long-métrage actuel et nécessaire. Finalement Détroit pourrait se résumer à ça : 2h20 d'apnée face à un des plus grands films de l'année.
    ATON2512
    ATON2512

    59 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2017
    De Kathryn Bigelow (2017)
    Un film social et historique d'une grande force sur les évènements de Détroit dans les années 60.
    Très bien documenté , limite immersion façon documentaire . et très bien joué notamment , John BOYEGA, Will POULTER et Algee SMITH.
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