Le film s'ouvre avec une femme qui chante "La mauvaise herbe" de Georges Brassens, tout en vidant le mare de café dans l'évier de sa cuisine désordonnée.
Elle se tourne vers nous et l'air badin nous dit " J'aurais dû être chanteuse, au lieu de faire de la politique" . C'est sur ce ton qui oscille entre l'humour et le sérieux, que nous allons partager l'histoire de Nassima Hablal, militante de l'indépendance de l'Algérie. Chez elle, dans la simplicité de son quotidien, à l'heure du goûter ou du déjeuner, elle nous raconte son incroyable parcours, son engagement, sa fidélité, ses déceptions.
Coquette, une rose dans les cheveux, une goutte de parfum dans le cou, un foulard noué avec élégance, cette femme malgré ses 80 ans, sa mémoire parfois capricieuse, sa canne et sa démarche claudicante, tient debout, par la force et la soif de liberté qui l'ont animée et qui la traversent encore. Elle nous fait revivre une époque, celle de la guerre d'Algérie, par ses récits et les rencontres avec la lumineuse Baya, la douce Nelly. Si parfois on a du mal à saisir la réelle chronologie des événements, on en comprend mieux les enjeux. Il y a les bons et les moins bons souvenirs, la torture etc... Mais il y a dans ce film quelque chose qui pas à pas et de façon subtile, même si en apparence tout à l'air si évident, si spontané, fait céder la résistance de la militante, la fait se livrer, mais toujours en pudeur. Le film parle moins de l'Histoire, on le regrette un peu, qu'il ne dessine le portrait complexe et délicat des dernières années d'une sacrée femme, profondément libre, sans tabou, une femme de conviction, moderne qui n'a pas dit son dernier mot et nous livre avec force un leg, celui de la figure de l'engagement politique des femmes.