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    Fleuve noir
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Fleuve noir" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Fleuve noir est né de la volonté d'Erick Zonca de revenir à un film de genre après avoir réalisé le téléfilm Soldat blanc et laissé tomber un projet de film au récit trop complexe en termes de temporalité. Il a alors cherché un roman à adapter et s'est fait conseiller par des amis libraires quelques livres dont "Une disparition inquiétante" de l’Israélien Dror Mishani. Le metteur en scène se rappelle :

    "Avec ma coscénariste, Lou de Fanget Signolet, qui est aujourd’hui ma collaboratrice artistique, nous y avons vu la matière d’un film sombre, mais tout de même énergique, vivant, et qui posait une problématique familiale et affective complexe et violente, peut-être même insoutenable. Je savais qu’il faudrait changer la figure du policier, dans le roman il s’agit du commissaire Avraham, mais j’aimais qu’il y ait face à lui ce personnage de professeur qui se rêve romancier, et trouve dans la disparition de son jeune élève un fantasme d’écriture, et de puissance. Un raté qui dérape et qui donne, dans la noirceur, un peu de fantaisie à l’histoire. J’aimais aussi la façon dont il fait involontairement éclater la vérité."

    Depardieu remplacé

    Fleuve noir devait au départ voir Gérard Depardieu incarner le policier, mais l'acteur fut hospitalisé au troisième jour de tournage et laissa sa place à Vincent CasselErick Zonca se souvient : "Vincent Cassel a accepté d’incarner le personnage principal, le commandant Visconti. Il est venu directement du Brésil, il a sauté à pieds joints dans l’histoire et a endossé du jour au lendemain les habits de ce commandant sans aucune préparation préalable."

    Une figure du genre

    Erick Zonca et la scénariste Lou de Fanget Signolet ont imaginé la figure du commandant Visconti en lui donnant tous les attributs du genre : c’est un flic désillusionné mais acharné à son boulot, imprégné de ses enquêtes, ce qui ne veut pas dire infaillible. Le premier explique : "C’est courant dans la police. Il boit trop, évidemment, et se révèle parfois terriblement dysfonctionnel. Notamment par rapport à sa propre famille, par rapport à son fils. Il a bien conscience qu’il manque à ses obligations paternelles mais plus encore, il sait qu’il éprouve un manque d’amour, un rejet presque viscéral vis à vis de cet adolescent qui le déçoit. Ce qui aura des conséquences et des répercutions sur l’enquête qu’il mène et qui justement porte sur la disparition d’un jeune de seize ans."

    Le chef-opérateur de "Gomorra"

    Erick Zonca a choisi de faire équipe avec le chef-opérateur italien Paolo Carnera, qui n’avait jamais travaillé en France et qui est le directeur photo de la série à succès Gomorra. Pour Fleuve noir, les deux hommes ont voulu donner au long métrage des couleurs dominantes jaunes ou vertes malgré le fait qu'il s'agisse d'un film noir.

    Une résidence graphique

    Erick Zonca et son équipe se sont beaucoup appuyés sur des décors naturels et ont eu la chance de trouver une résidence idéale pour le film, à proximité d’une forêt. Le cinéaste raconte : "La résidence était assez graphique, avec ces halls vitrés qu’on pouvait éclairer de nuit. Elle permettait des jeux de regards : le personnage de Romain qui épie ses voisins, etc."

    Retrouvailles

    Avec Fleuve noirVincent Cassel et Romain Duris se retrouvent 21 ans après Dobermann de Jan Kounen. Par ailleurs, Élodie Bouchez était l'une des deux héroïnes de La Vie rêvée des anges, premier long métrage réalisé par Erick Zonca.

    2 caméras

    Erick Zonca a travaillé avec deux caméras, comme il l'avait fait sur Soldat blanc, parce qu’il y avait des scènes très spécifiques de foule ou d’explosion qui étaient difficiles à refaire. Travailler avec deux appareils permet également de dynamiser les séquences et d’alterner les points de vue. Il poursuit : "Sans faire de champ contrechamp pour autant : c’est ce qu’ils font à la télé, utiliser deux caméras pour aller plus vite, ça coince les acteurs. Mes deux caméras ne sont jamais frontalement opposées, elles ne doivent pas empêcher les déplacements de l’acteur dans l’espace. Tourner à plusieurs caméras, c’est le numérique qui a rendu ça possible : jusque-là, seuls les Américains pouvaient se le permettre."

    Caméras à l'épaule

    Comme Fleuve noir est un film où il y a beaucoup de face-à-face et de scènes d’interrogatoire, Erick Zonca tenait à dynamiser tout cela. Ainsi, les caméras qu'il a utilisées étaient le plus souvent portées à la main. "Je n’ai pas le temps de répéter des mouvements de travelling et mon cinéma n’est pas écrit comme ça. À l’époque de La Vie rêvée des anges, je m’occupais surtout des acteurs, et un peu des cadres qui restaient assez simples, mais j’ai appris peu à peu le pouvoir de la lumière. Aujourd’hui, mes personnages sont davantage du côté de la fiction que d’une étude réaliste. Julia était déjà comme un conte. Je ne vais pas au cinéma pour voir des faits divers", explique le metteur en scène.

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