J'avais aimé la bande-annonce, même si les critiques des plus mitigées avait légèrement refroidi mes ardeurs. Et en définitive, je me rends compte que je n'ai pas grand-chose à écrire sur ce film, ni en bien, ni en mal. D'un côté il y a cette ambiance assez poisseuse, glauque, très « série noire » et pas mal rendue, l'aspect très sombre de l'enquête comme des personnages imprégnant l'œuvre de bout en bout. D'ailleurs, elle n'est vraiment pas si évidente que ça à résoudre, cette enquête, avec ce qu'il faut de fausses pistes et de protagonistes nettement moins victimes que de premier abord pour nous mener vers de mauvaises directions. Maintenant, que retiendrais-je de ce film ? Quasiment rien. Erick Zonca n'avait pas tourné depuis huit ans et cela se ressent un peu : parfois maladroit, appuyé, en déséquilibre, les différentes relations, notamment entre Vincent Cassel et Romain Duris, frôlant parfois le ridicule. Cet affrontement avait pourtant du potentiel, mais entre dialogues forcés et situations manquant pour le moins de subtilité, celui-ci finit par ne déboucher sur rien. Les deux acteurs sont en surrégime, mais au moins Cassel (dans un rôle pourtant très stéréotypé) le fait-il avec un certain talent, tandis que Duris prouve, une fois encore, son incapacité à convaincre dans un rôle dramatique (et qu'on ne me sorte pas « De battre mon cœur s'est arrêté » car c'est vraiment l'immense exception à la règle!!) : il n'est pas mauvais, juste pas à la hauteur, en tout cas nettement moins qu’Élodie Bouchez et surtout Sandrine Kiberlain, comme toujours remarquable dans un second rôle plutôt réussi. Bref, s'il y avait vraiment la matière pour un bon polar et que tout n'est pas à jeter, on était en droit d'attendre plus de cette ténébreuse histoire, peuplé par des « héros » l'étant tout autant : une belle occasion de manquée.