Pour sa première apparition sur grand écran, le cow-boy le plus solitaire de l’Ouest galope sur le cheval le plus rapide du Far West, Jolly Jumper, pour rétablir la paix dans une nouvelle ville qui donne son nom au second titre du film quelques années plus tard : Daisy Town.
En effet, à sa sortie, en 1971, ce film d’animation franco-belge, produit par la filiale française du studio United Artists, s’intitule « Lucky Luke ». C’est après son adaptation en bande-dessinée, sur le format des tomes déjà publiés, en 1983, que le film est renommé en « Daisy Town », reprenant ainsi le titre de l’album. De toute la série de films consacrée à Lucky Luke, ce volet, en plus d’en être le premier, est aussi le seul à adapter une histoire originale.
Tout juste nommé shérif de Daisy Town pour rétablir l’ordre et la paix face aux desperados, Lucky Luke va devoir également en chasser les terribles frères Dalton et la défendre d’une tribu d’indiens particulièrement véhémente. Le scénario est élaboré par Morris et Goscinny, déjà à l’origine de nombreux dessins et intrigues de la série de bande-dessinée, et profite de la participation de Pierre Tchernia, qui a déjà contribué à l’adaptation d’une autre aventure de Goscinny trois ans plus tôt, Astérix et Cléopâtre.
Cette première aventure cinématographique est l’occasion de retrouver plusieurs personnages secondaires apparus à plusieurs reprises dans les bande-dessinées, comme la chanteuse Lulu Carabine, le vieux chercheur d’or de la Mine de Dick Digger, ainsi que le croque-mort Bones. Son résultat est donc largement fidèle à l’esprit des albums, même si les dialogues sont très limités (on ne commence à entendre la voix de Lucky Luke qu’au bout d’un quart d’heure seulement). De même, l’action met du temps à démarrer, car il faut attendre l’entrée en scène des Dalton au bout de la vingt-cinquième minute pour laisser de côté le focus sur la construction d’une ville et sur les bagarres de saloon qui rythment sa vie et ont au moins le mérite d’installer l’atmosphère typique du Far West.
Une adaptation finalement intéressante pour les fans du cow-boy et les lecteurs des bande-dessinées, mais dont la faible quantité de dialogues, le rythme tranquille et l’intrigue simpliste peuvent frustrer quelque peu. Néanmoins, ce film d'animation connait une descendance italienne, son synopsis étant repris dans le film Lucky Luke, réalisé et interprété en 1991 par Terence Hill.