On sera bien content que Shelley déjoue les attentes des amateurs de cinéma à cresccendo, car le film s'étire sans viser l'efficacité, voir en l'annulant. SI il est assez convenu pour les raisons qui vous laisseront pleinement l'opportunité d'y jeter un oeil, il dresse la curieuse hypothése que la GPA pourrait faire naitre des enfants que la nature des choses auraient laissé au néant. Après un inattendu et frontal prix un certain regard en 2019, Ali Abbassi revient, sans sortie nationale, avec cet objet psychologique, qui rejoue l'histoire de Rosmary's Babys mais sans l'ironie un peu théâtrale de Polansky. Frontalement le cinéaste s'accorde sur des plans ultra composés, et des lumières superbes qui donnent une belle amplitude à la vie très simple de ses protagonistes. Des focales courtes et des lumières réalistes, captent un récit social classique, une amitié ambiguë entre une femme malade et son aide ménagère, qui par amitié et par intérêt accepte une GPA. La confrontation entre le mode de vie décroissant du couple danois, volonté de se dépouiller des conforts de la vie moderne, tout en faisant appel au meilleur de la science pour réaliser un rêve. Celui de construire une famille. Sans perdre le fil d'une morale du type l'enfer est pavé de bonnes intentions, pas forcément très fine , la force du film est de faire d ela maternité d'une autre, le conflit d'un enfant contre le corps non désiré. L'idée du film est là, comment accepter de donner la vie à une chose qui vous tue ?Surgit d'un vieux fantasme freudiene, l'idée séduisante, si l'enfant n'est pas le désiré de la mère qui le porte, peut-il s'en venger ? intrigue et inquiète suffisamment pour faire de Shelley un exercice de suspens vraiment beau et contagieux. Disons le tout net, la mécanique fictionnelle ne se grippe jamais. Le cinéaste alternant la contemplation austère des intérieur de la maison et le dérèglement mortel du corps d’Elena, ne surprend pas, mais peu séduire par le dispositif plastique qui met en scène une tragédie des volontés de puissance. Les scène ou Elena lutte contre la possesion de son enfant, celles ou Elena et Louise s'affrontent en se portant attention, les scènes étonnantes ou la camera prend la place du regard de l'enfant, montrent que Ali Abassi est un très bon cinéaste Malheureusement, l'horrifique, ses conventions et incohérences, prennent le pas sur l'étude psychologique. Les rapports entre Elena et Louise, puis entre cette dernière et son mari, deviennent un pur prétexte à respecter la charte ennuyante et bruyante du film de genre.