Entre les films d’animation réalisés à l’ancienne (par les Japonais, par exemple) et ceux qui sont fabriqués en 3D (comme on le fait de plus en plus de nos jours), ma préférence va nettement aux premiers. Cela dit, je me garderais d’être puriste et de bouder les seconds, parmi lesquels on compte beaucoup d’excellents films. C’est le cas de ces nouvelles aventures de nos Gaulois de prédilection, que j’ai regardées avec les yeux et le cœur d’un enfant.
Ce film est d’autant plus séduisant que son scénario est original (et non pas adapté d’un des albums de bande dessinée). Alexandre Astier et Louis Clichy, qui l’ont conçu et réalisé, ne déméritent pas : l’histoire qu’ils ont imaginée ravirait Goscinny, j’en suis sûr, s’il était encore de ce monde. On y retrouve, avec un immense plaisir, tous les personnages qui ont fait le succès des albums : outre Astérix, Obélix et Idéfix, tous les autres habitants du village gaulois sont au rendez-vous, ainsi que les Romains (avec César en personne) et la bande des pirates. À cela s’ajoutent quelques personnages originaux.
Pour une fois, toute l’histoire gravite autour du druide Panoramix qui, malencontreusement, alors qu’il cueillait du gui, a fait une chute et s’est foulé le pied. Suite à cette mésaventure, il réalise qu’il lui serait utile, sinon nécessaire, de désigner un successeur à qui il révèlerait le secret de la potion magique. Reste à trouver le candidat idoine, ce qui constitue le but premier des nouvelles aventures. Porté par Obélix et, bien sûr, accompagné par Astérix, Panoramix se met donc en quête d’un druide digne de prendre un jour sa place. Passant par la forêt des Carnuts (le lieu sacré des druides qu’ils sont les seuls à être autorisés à fouler), nos héros vont de candidat en candidat avant de trouver (peut-être) la perle rare en la personne d’un roux à l’accent suisse nommé Téléférix. Mais c’est, bien sûr, sans compter sur le méchant de l’histoire, un certain Sulfurix, druide jaloux et envieux du succès de Panoramix, qui rêve de lui voler son secret.
Je ne vais, évidemment, pas raconter toute l’histoire, mais je voudrais simplement souligner une parmi toutes les originalités du film. J’écrivais, ci-dessus, que la forêt des Carnuts est réservée aux druides (et, comme l’indique un panneau, évidemment interdite aux femmes !). Or il se trouve que le trio des Gaulois en quête d’un potentiel successeur à Panoramix est en réalité un quatuor. Comme les trois mousquetaires qui, en vérité, étaient quatre ! Nos amis découvrent, en effet, rapidement, que s’est glissée en leur compagnie une fillette du joli nom de Pectine. Une fillette dont le rôle, au cours du récit, n’est pas du tout anodin, bien au contraire. C’est elle, et non pas seulement Astérix et Obélix, qui aide à résoudre bien difficultés rencontrées par nos héros. Elle finit même par jouer le rôle le plus inattendu qui soit !
Voilà une histoire d’Astérix et Obélix qui fait la part belle non seulement à Pectine, la fillette, mais aussi aux femmes qui, restées seules au village avec Assurancetourix, le défendent vaillamment contre les assaillants romains. Mais oui : ces aventures de nos chers Gaulois sont aussi un joli film féministe, qu’on se le dise, par Toutatis !