Un LONG, très LONG moment de solitude en salle, quasi vide, avec des moments de malaise très pesants... Et une envie récurrente de quitter la salle... Pourquoi ? Pourtant, la bande annonce et le titre étaient prometteurs : un casting intéressant, un sujet "fantastique" divertissant... quelle erreur ! Quelle ne fut pas notre déception face à 110 minutes d'ennui, de lenteur, de souffrance auditive, de dépression visuelle... Mais au-delà du manque d'intérêt divertissant qui pourrait être attendu avec un film intellectuel, celui-ci se perd dans une prétention sans fin, inintelligible, sans queue ni tête, sans symbole à déchiffrer. Mais avant tout, dans ce mélange des genres raté (absurde, loufoque, humour, réaliste, fantastique, social ?), où un net problème de proportion des genres se dégage, c'est le fait même de passer de un moment de cinéma désagréable qui ressort, voici pourquoi :
-le jeu des acteurs. Insupportable, récités comme au collège, les dialogues en carton-pâte sonnent faux à s'en arracher les oreilles, même les comédiens n'en sont pas convaincus. Les seconds rôles, nombreux, sont tous affligeants, caricaturés dans une espèce de manifeste social indéfini, grossier et cliché. La direction d'acteur nous laisse sans voix.
-le montage, les plans, le style, le rythme, un net problème de cohésion... ils se succèdent sans sens, sans élan, sans volonté... tout est mou et terne, le film lui-même est fatigué... la prétention suinte à chaque scène sans jamais devenir source de réflexion.
-néant muscial, aucun travail de la bande son
-Isabelle Huppert classique dans son rôle glacial et lunaire, rien de bien innovant, dommage puisque le domaine fantastique annoncé aurait pu suggérer une variation, et était prometteur. Elle ajoute à la prétention du film.
-ET SURTOUT, d'innombrables scènes de malaise, gênantes à en pouffer, dont voici une liste non exhaustive :
- avant tout, l'interminable scène de rap, cliché, mal écrite et mal jouée, fausse et qui trahit un réel manque de connaissance du sujet abordé.
-des rôles indéfinissables, comme la voisine et les deux filles de la classe : qu'en faire ? comment les interpréter ? Elles en sont en surplus et ne provoquent que des moments de gêne.
-les discours niais, bien pensants, sur le vivre ensemble et la place de l'éducation en banlieue, avec le topos insultant pour lui-même de l'élève en difficulté (et handicapé). Est-ce un film social ? Si oui, c'est raté.
-et plus globalement TOUS les dialogues, ânonnés platement...
-des scènes de cours de géométrie et de physique pesantes, longues, inutiles, qui achèvent un rythme déjà mal en point. On comprend le désintérêt des élèves pour le cours de Mme Géquil... (référence d'ailleurs malheureusement inexploitée)
Cependant, quelques points positifs, tout de même :
-Romain Duris, qui sauve les meubles, en proviseur décalé, fait sourire.
-José Garcia, seul rôle honnête, certes peu exploité et peu mis en valeur, mais auquel on peut se raccrocher quand le désespoir nous saisit.
Que retenir ? Que comprendre, de ce film qui divague ? De tous les sujets abordés, lequel est le centre du film, lequel est le prétexte à sa réalisation ? Simplement, quelle histoire est traitée par le film... Déstabiliser par la médiocrité ne peut pas être une raison d'exister...